jeudi 28 septembre 2017

Société contre l’État et son monopole de la violence: l’opinion publique comme pouvoir ultime (Léon Tolstoï)

Nous ne partageons pas le côté religieux de Tolstoï, mais son approche est intéressante dans la mesure où, de son propre aveu, il fut nihiliste pendant plus de trois décennies, pour finalement trouver une voie épurée du christianisme. Il est intéressant également de considérer un angle anarchiste au christianisme. Il est dit par certains que le “Christ” (dont l’existence historique est des plus aléatoires…), fut le premier anarchiste ; comment l’eût-il pu en étant asservi à une “volonté divine” ? Néanmoins, certains préceptes et principes peuvent être vu comme une forme “d’anarchisme” si on fait abstraction du référant permanent à “l’autorité divine suprême”… Mais le peut-on ?… Le texte ci-dessous est un extrait du livre de Tolstoï “Le salut est en vous” (1893), qui a au moins le mérite de fustiger toutes les églises et les réduit au rang de pseudos.
Quand on lit ce Tolstoï-là, il  nous fait penser au grand réalisateur russe Andreï Tarkovsky, dont le panthéisme cinématographique atteignit une dimension épique, quasi “tolstoïenne” dans un de ses chefs-d’œuvre : “Andreï Roublev” (1966), Tarkovsky qui disait entre autre que “c’est évident que l’art est incapable d’enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, car en quatre mille ans, l’humanité n’a rien appris du tout…”

Pour apprendre, il faut essayer de s’immiscer dans l’origine et lâcher prise…
L’angle d’approche de Tolstoï est intéressant… Indubitablement…

~ Résistance 71 ~

Inutilité de la violence pour faire disparaître le mal

Léon Tolstoï

Extrait du “Salut est en vous” (1893)

Alphonse Karr, un écrivain français oublié aujourd’hui, a dit un jour en essayant de prouver l’impossibilité de l’abolition de la peine de mort : « Que messieurs les assassins commencent par nous donner l’exemple.» Et j’ai souvent entendu ce mot d’esprit cité par des personnes qui croyaient vraiment qu’elles utilisaient un argument convaincant et sensé contre la suppression de la peine de mort. Cependant, il n’y a pas de meilleur argument contre la violence des gouvernements.
« Que les assassins commencent en nous donnant l’exemple, » disent les défenseurs de l’autorité du gouvernement. Les assassins disent la même chose, mais avec plus de justice. Ils disent : « Que ceux qui se sont placés eux-mêmes comme professeurs et guides nous montrent l’exemple par la suppression de l’assassinat légal, et nous les imiterons. » Et ils ne disent pas cela en guise de provocation, mais très sérieusement, car tel est en réalité la situation.

«Nous ne pouvons pas cesser d’utiliser la violence alors que nous sommes entourés par ceux qui commettent des actes de violence.» Il n’y a pas de barrière plus insurmontable à l’heure actuelle contre le progrès de l’humanité, et l’établissement d’un système qui sera en harmonie avec sa conception actuelle de la vie, que cette argument erroné.

Ceux qui ont des positions d’autorité sont pleinement convaincus que les hommes doivent être influencés et contrôlés par la force seule, et par conséquent, pour préserver le système actuel, ils n’hésitent pas à l’employer. Et cependant, ce même système n’est pas supporté par la violence, mais par l’opinion publique, l’action de laquelle est compromise par la violence. L’action de la violence est en fait d’affaiblir et de détruire ce qu’il cherche à supporter.

Au mieux, la violence n’est pas employée comme un véhicule pour les ambitions de ceux dans des places élevées, condamnés dans la forme inflexible que l’opinion publique a probablement répudié et condamné il y a longtemps; mais il y a cette différence, qu’alors que l’opinion publique rejette et condamne tout acte qui est opposé à la loi morale, la loi supportée par la force répudie et condamne seulement un nombre limité d’actes, semblant ainsi justifier tous actes d’un tel ordre qui n’ont pas été inclus dans sa formule.

Depuis le temps de Moïse, l’opinion publique a considéré la cupidité, la luxure et la cruauté comme des crimes, et les a condamnés comme tels. Elle condamne et désavoue chaque forme que cette cupidité peut prendre, non seulement l’acquisition de la propriété d’un autre homme par la violence, la fraude et la ruse, mais aussi l’abus cruel de la richesse. Elle condamne toute formes de luxure, que ce soit l’impudicité avec une maîtresse, une esclave, une femme divorcée, ou avec sa femme; elle condamne la cruauté non seulement envers les êtres humains mais envers les animaux. Alors que la loi, basée sur la violence, s’attaque seulement à certaines formes de cupidité, telles que le vol et la fraude, et certaines formes de luxure et de cruauté, telles que l’infidélité conjugale, l’assaut et le meurtre; et elle semble ainsi appuyer (tacitement) ces manifestations de la cupidité, de la luxure et de la cruauté qui ne tombe pas dans ses limites étroites.

La violence démoralise l’opinion publique, et en plus, elle entretient dans l’esprit des hommes la conviction pernicieuse qu’ils avancent non par l’impulsion d’un pouvoir spirituel, – ce qui les aiderait à comprendre et réaliser la vérité en les amenant plus près de cette force morale qui est la source de tous les mouvements progressifs de l’humanité,- mais par ce même facteur qui non seulement entrave notre progrès vers la vérité, mais nous l’enlève. C’est une erreur fatale, dans la mesure où elle inspire dans l’homme du mépris pour le principe fondamental de sa vie,- l’activité spirituelle,- et le conduit à transférer toute sa force et son énergie sur la pratique de la violence extérieure.

C’est comme si les hommes voulaient mettre en branle une locomotive en tournant ses roues avec les mains, ne sachant pas que l’expansion de la vapeur était le principe moteur réel, et que l’action des roues était l’effet et non la cause. Si de leurs mains et leviers ils bougeaient les roues, ce n’est encore qu’un semblant de mouvement, ou brisant les roues et les rendant inutiles.

La même erreur est faite par ceux qui souhaitent changer le monde par la violence.

Des hommes affirment que la vie chrétienne ne peut s’établir que par la violence, parce qu’il y a encore des nations non civilisées en dehors du monde chrétien, en Afrique, en Asie (quelques-uns voient même les Chinois comme une menace à notre civilisation), et parce que, selon les nouvelles théories de l’hérédité, il existerait dans la société des criminels congénitaux, sauvages et irrémédiablement vicieux.

Mais les sauvages que nous trouvons dans nos propres communautés, et ceux par-delà sa borne, avec qui nous nous menaçons nous-mêmes et les autres, n’ont jamais cédé par la violence, et ne s’y rendent pas maintenant. Un peuple n’en a jamais conquis un autre la violence seule. Si les victorieux se trouvait à un niveau de civilisation plus bas que les conquis, ils adoptaient toujours les mœurs et coutumes de ces derniers, n’essayant jamais de leur imposer leurs méthodes de vie. C’est par l’influence de l’opinion publique, et non par la violence, que les nations sont réduites à la soumission.

Quand un peuple a accepté une nouvelle religion, sont devenus Chrétiens, ou Mahométans, ce n’est pas arrivé parce que c’était rendu obligatoire par ceux au pouvoir (la violence produit exactement le résultat opposé) mais parce qu’ils étaient influencés par l’opinion publique. Les nations contraintes par la violence à accepter la religion des conquérants ne l’ont jamais réellement fait.

La même chose peut être dite de tous les éléments sauvages dans toutes les communautés; ni la sévérité, ni la clémence dans les questions de châtiments, ni la modification du système de prison, ni l’augmentation du nombre de policiers, n’ont diminué ou accru le total des crimes, qui ne diminuera qu’avec l’évolution de notre façon de vivre. La rudesse n’a jamais réussi à supprimer les vendettas, ou la coutume du duel dans certains pays. Peu importe le nombre de ses compagnons qui peuvent être mis à mort pour vol, le Tcherkess continue de voler par vanité. Aucune fille ne mariera un Tcherkess qui n’a pas prouvé son audace en dérobant un cheval, ou au moins un mouton. Quand les hommes ne se battront plus en duel et que les Tcherkess cesseront de voler, ce ne sera pas par peur d’un châtiment (le danger de la peine de mort ajoute au prestige de l’audace), mais parce que les mœurs publiques auront subit un changement. La même chose peut être dite de tous les autres crimes. La violence ne peut jamais supprimer ce qui est contenu dans la coutume générale. Si l’opinion publique ne faisait que désapprouver la violence, elle détruirait tout son pouvoir.
Ce qui arriverait si la violence n’était pas employée contre des nations hostiles et les éléments criminels de la société, nous ne savons pas. Mais que l’utilisation de la violence ne dompte ni l’un ni l’autre nous le savons à travers une longue expérience.
Et comment pouvons-nous espérer assujettir, par la violence, des nations dont l’éducation, les traditions, et même l’enseignement religieux tend à glorifier la résistance au conquérant et l’amour de la liberté comme les plus nobles des vertus ? Et comment est-il possible d’extirper le crime par la violence au cœur des communautés, où le même acte considéré comme criminel par le gouvernement est transformé en un exploit héroïque par l’opinion publique ?
Les nations et les races peuvent être détruites par la violence – cela est déjà arrivé. Mais elles ne peuvent pas être assujetties.
Le pouvoir qui transcende tous les autres et qui a influencé les individus et les nations depuis que le monde a commencé, ce pouvoir qui est la convergence de l’invisible, de l’intangible, des forces spirituelles de l’humanité, est l’opinion publique.
La violence sert mais affaiblit cette influence, la désintègre, et la remplace par une autre, non seulement inutile mais pernicieuse au bien-être de l’humanité.
Pour gagner tous ceux qui sont en dehors des rangs chrétiens, tous les zoulous, (…), les chinois, que plusieurs considèrent barbares, et les barbares parmi nous, il n’y a qu’une seule façon. C’est par la diffusion d’un mode chrétien de pensée, ce qui ne peut être accompli que par une vie chrétienne, des actions chrétiennes, un exemple chrétien. Mais plutôt que d’utiliser cette seule façon de gagner ceux qui sont resté en dehors des rangs chrétiens, les hommes de notre époque ont fait exactement le contraire.
Pour convertir les nations barbares, qui ne nous font aucun mal, et que nous n’avons aucune raison d’opprimer, nous devons, par-dessus tout, les laisser en paix, et agir sur eux simplement en leur montrant un exemple des vertus chrétiennes de patience, douceur, tempérance, pureté et amour fraternel. A la place de cela, nous commençons par saisir leur territoire, et établir de nouveaux marchés pour notre commerce, dans le seul but de faire avancer nos propres intérêts – En fait nous les volons; nous leur vendons du vin, du tabac, et de l’opium, et de cette façon nous les démoralisons; nous établissons nos propres coutumes parmi eux, nous leur enseignons la violence et ses leçons; nous leur enseignons la loi animale des querelles, cette forme la plus basse de l’avilissement humain, et nous faisons tout pour cacher les vertus chrétiennes que nous possédons. Puis, leur ayant envoyé une foule de missionnaires, qui bredouillent un absurde jargon clérical, nous citons les résultats de nos tentatives pour convertir les infidèles comme une preuve indubitable que les vérités du christianisme ne sont pas adaptables à la vie de tous les jours.
Pour ce qui est de ceux que nous appelons criminels, et qui vivent parmi nous, tout ce qui a été dit s’applique aussi bien à eux. Il n’y a qu’une façon de les convertir, et c’est par le moyen d’une opinion publique bâtie sur le vrai christianisme, accompagné par l’exemple d’une vie chrétienne sincère. Et à la place de l’évangile chrétien, quand par l’exemple nous emprisonnons, exécutons, guillotinons et pendons; nous encourageons les masses dans des religions idolâtres calculées pour les abrutir; le gouvernement autorise la vente de poisons qui détruisent le cerveau – le vin, le tabac, l’opium; la prostitution est légalisée; nous accordons la terre à ceux qui en ont le moins besoin; entourés de misère, nous étalons dans nos amusements une extravagance débridée; nous rendons ainsi impossible quelques semblances de vie chrétienne, et nous faisons de notre mieux pour détruire les idées chrétiennes déjà établies; puis, après avoir tout fait pour démoraliser les hommes, nous capturons et confinons les hommes comme des bêtes en des endroits d’où ils ne peuvent pas s’échapper, et où ils deviendront encore plus brutaux que jamais; ou nous tuons les hommes que nous avons démoralisés, et ensuite les utilisons comme un exemple pour illustrer et prouver notre argument que les gens peuvent seulement être contrôlés par la violence.
C’est ainsi que fait le médecin ignorant, qui, ayant placé son patient dans les conditions les plus insalubres, ou lui ayant administré des drogues poisons, prétend que son patient a succombé à la maladie, alors que s’il avait été laissé à lui-même il se serait rétabli depuis longtemps.
La violence, que les hommes regardent comme un instrument pour supporter la vie chrétienne, au contraire, empêche le système social d’atteindre son complet et parfait développement. Le système social est tel qu’il est, non pas à cause de la violence, mais malgré celle-ci.
Par conséquent, les défenseurs du système social existant se trompent eux-mêmes quand ils disent que, puisque la violence contient tout juste les éléments anti-chrétiens de la société en respect, sa subversion et la substitution de l’influence morale de l’opinion publique nous laisseraient impuissant en face d’eux. Ils sont dans l’erreur, parce que la violence ne protège pas l’humanité; mais elle prive les hommes de la seule chance possible d’une défense effective par l’établissement et la propagation du principe de vie chrétien.
«Mais comment quelqu’un peut mettre au rebut la protection tangible et visible du policier avec son bâton et faire confiance à l’invisible, intangible opinion publique ? Et, de plus, son existence même n’est-elle pas problématique ? Nous sommes tous familiers avec l’ordre actuel des choses; qu’il soit bon ou mauvais nous connaissons ses défauts, et y sommes habitués; nous savons comment nous conduire, comment agir dans les conditions actuelles; mais qu’arrivera t-il quand nous aurons renoncé à l’organisation présente et que nous serons confinés à quelque chose d’invisible, intangible, et complètement inconnu ?»
Les hommes ont peur de l’incertitude dans laquelle ils plongeraient s’ils renonçaient à l’ordre courant des choses. Certainement, si notre situation était assurée et stable, il y aurait lieu de craindre les incertitudes du changement. Mais loin de profiter d’une position solide, nous savons que nous sommes au bord de la catastrophe.
S’il nous faut connaître la peur, que ce soit avant quelque chose de réellement apeurant, plutôt que devant ce que nous imaginons pourrait l’être.
En craignant de faire un effort pour échapper des conditions qui nous sont fatales, seulement parce que le futur nous est obscur et inconnu, nous sommes comme les passagers d’un vaisseau qui coule qui s’entasse dans une cabine et refuse de le laisser, parce qu’ils n’ont pas le courage d’entrer dans le bateau qui les amènerait sur la rive; ou comme des moutons, qui apeuré d’un feu qui s’est déclaré dans la cours de la ferme, se blottissent dans un coin et ne sortent pas par la porte ouverte.
Comment pouvons-nous, sur le seuil d’une guerre sociale choquante et désolante, devant laquelle, comme ceux qui s’y préparent nous le disent, les horreurs de 1793 sembleront bien minces, parler sérieusement des dangers qui menacent de la part des indigènes du Dahomey, des zoulous et autres qui demeurent qui vivent très loin, et qui n’ont pas l’intention de nous attaquer; ou à propos des quelques milliers de malfaisants voleurs et meurtriers – des hommes que nous avons contribué à démoraliser, et dont le nombre n’est pas diminué par toutes nos courts, prisons et exécutions ?
De plus, cette anxiété, que la protection visible de la police soit renversée, se limite principalement aux habitants des villes – c’est-à-dire à ceux qui vivent dans des conditions artificielles et anormales. Ceux qui vivent au milieu de la nature et ont affaire avec ses forces ne requièrent pas une telle protection; ils réalisent comment la violence est peu avantageuse pour nous protéger des dangers réels qui nous entourent. Il y a quelque chose de morbide dans cette peur, qui provient principalement de la condition fausse dans laquelle la plupart d’entre nous a grandi et continue de vivre.
Un médecin des aliénés racontait comment, un jour d’été, alors qu’il s’apprêtait à quitter l’asile, les patients l’ont accompagné jusqu’à la porte qui menait à la rue.
« Venez avec moi à la ville ! » leur a-t-il proposé.
Les patients se sont mis d’accord et un petit groupe est allé avec lui. Mais plus ils allaient par les rues où ils rencontraient leurs compatriotes qui avaient toute leur raison, allant et venant librement, plus ils devenaient timides, et se pressaient autour du médecin. Finalement, ils ont prié d’être ramenés à l’asile, à leur vieux mode de vie d’aliénés, à leurs gardiens et leurs manières rudes, leurs camisoles de force et leur confinement solitaire.
Ainsi en est-il de ceux dont la christianité attend d’être mise en liberté, à qui elle offre la voie rationnelle non entravée du futur, le siècle qui vient; ils se serrent les uns contre les autres et s’attachent à leurs habitudes d’aliénés, à leurs usines, courts, prisons, leurs exécuteurs et leurs guerres.
Ils disent: « Quelle sécurité y aura-t-il pour nous quand l’ordre existant aura été balayé ? Quelle sorte de lois prendra la place de celles sous lesquelles nous vivons maintenant ? Nous ne ferons pas un seul pas vers le changement avant que nous sachions exactement comment notre vie sera organisée » C’est comme si un découvreur allait insister sur une description détaillée d’une région qu’il est sur le point d’explorer. Si l’individu, en passant d’une période de sa vie à une autre, pouvait lire le futur et savoir juste qu’est-ce que toute sa vie sera, il n’aurait aucune raison de vivre. Et ainsi en est-il de la carrière de l’humanité. Si, sur le point d’entrer dans une nouvelle période, un programme détaillant les incidents de son existence future était possible, l’humanité stagnerait.
Nous ne pouvons pas connaître les conditions du nouvel ordre des choses parce qu’il nous faut les élaborer pour nous-mêmes. La signification de la vie consiste à découvrir ce qui est caché, puis de conformer notre activité à notre nouvelle connaissance..
C’est la voie de l’individu comme c’est celle de l’humanité.

Source :  https://resistance71.wordpress.com/2017/09/28/societe-contre-letat-et-son-monopole-de-la-violence-lopinion-publique-comme-pouvoir-ultime-leon-tolstoi/

3 commentaires:

Je a dit…

Dans ce texte, Tolstoï oppose l'usage de la force (étatique) et l'opinion publique (qu'il associe aux valeurs morales chrétiennes).

Je a dit…

Je développe en affirmant qu'il existe deux catégories de chef :
- celui qui conseille, sans pouvoir de coercition, sans punition (ce sont les chefs des peuples dits "primitifs", comme les Amérindiens, les Bochimans, et aussi comme les anarchistes modernes);
- et le chef qui ordonne, avec pouvoir de coercition, c'est-à-dire usage de la force (police, gendarmerie, armée, prison, etc). Ce sont les chefs d’État (roi, empereur, pharaon, président de la république, etc.) tout autant que les caïds de la maffia.

Je a dit…

Je cite un extrait en fin de texte ; celui qui fait référence à la peur du changement de la part des soumis :

« Quelle sécurité y aura-t-il pour nous quand l’ordre existant aura été balayé ? Quelle sorte de lois prendra la place de celles sous lesquelles nous vivons maintenant ? Nous ne ferons pas un seul pas vers le changement avant que nous sachions exactement comment notre vie sera organisée ».

Forcément, cela fait écho à la démarche d'éducation populaire (chère aux anarchistes comme Francisco Ferrer) et aux ateliers constituants créés par Étienne Chouard.