Les Français pour l'Union Européenne ... oui mais.

Il y a deux mois à peine (juste avant le début de la campagne présidentielle), les sondages (brandis par les télévisions) indiquaient que 72% des Français étaient hostiles à une sortie de l'euro et de l'Union Européenne. Aujourd'hui, 9 mai 2017, les Français ne seraient plus que 53% à considérer que l'adhésion à l'Union Européenne est une bonne chose.
Source : http://www.vie-publique.fr/actualite/alaune/adhesion-union-europeenne-bonne-chose-pour-53-francais-20170509.html?xtor=EPR-56

72% de personnes favorables à l'Union Européenne (chiffre annoncé par les télévisions françaises) me semblait exagéré. 53% me semble plus conforme à l'humeur générale (ce deuxième sondage étant réalisé par le Parlement européen lui-même). Selon la source, on a donc plus de 20% d'écart ! Je ne fais donc toujours pas confiance aux sondages donnés par les instituts français car ils sont la propriété des mêmes milliardaires et multimillionnaires qui possèdent aussi les télévisions et les journaux nationaux en France. La pluralité de la presse française et son classement par Reporters Sans Frontières sont en baisse constante.

Je note aussi que dans l'enquête Eurobaromètre du Parlement européen, "s’agissant des Français, 84% des sondés attendent une intervention plus grande de l’UE dans la lutte contre le chômage. Les autres domaines pour lesquels l’intervention de l’UE est fortement souhaitée sont la protection de l’environnement (83%), la lutte contre le terrorisme (82%), la lutte contre la fraude fiscale (79%), [...]". Le problème c'est que le chômage de masse est imposé par la politique monétaire de la Banque centrale Européenne qui lutte exclusivement contre l'inflation. Or, d'après la courbe de Phillips, une inflation basse est synonyme de chômage élevé. La protection de l'environnement est elle aussi incompatible avec les choix des industriels; or, l'essence même de l'Union Européenne, dixit son nom d'origine est : Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier. La lutte contre le terrorisme est elle aussi incompatible avec la politique extérieure de l'Union Européenne qui se claque sur celle de l'OTAN (et donc des États-Unis) ; c'est-à-dire une politique agressive, d'ingérence et de pillage des pays riches en hydrocarbures. La fraude fiscale est elle-aussi massivement organisée et légalisée par les traités européens : articles 63 à 66 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne interdit toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres ... ce qui provoque une perte de revenus fiscaux estimée entre 60 et 80 milliards d'euros pour la France chaque année. Les gens sont donc vaguement pro-européens parce qu'ils ne savent pas ce qu'est l'Union Européenne ! Pire : ils attendent de l'Union Européenne qu'elle fasse exactement l'inverse de ce pour quoi elle a été créée !

Quant à Emmanuel Macron, il a obtenu 66% des suffrages exprimés au second tour, certes. Et ce sera, hélas, le président de la République française pour les 5 années à venir. Mais on peut présenter les choses différemment. Abstentionnistes : un peu plus de 25% des Français en âge de voter.
Votants : un peu moins de 75% dont :
- environ 12% de bulletins blancs et nuls ; non comptabilisés parmi les suffrages exprimés. Soit un total de 37% (25+12) qui n'ont choisi aucun des deux candidats sélectionnés pour le second tour. Reste :
- (34% de 75% - 12%) 21,4% pour Marine Le Pen
- (66% de 75% - 12%) 41,6% pour Emmanuel Macron.