Mes chers compatriotes, de France métropolitaine, d'outre-mer et de l'étranger,
Les résultats du second tour de l'élection présidentielle constituent une très grande victoire.
Oh
certes pas une victoire pour les Français, mais une victoire pour
l'oligarchie économique, financière et industrielle qui a fait main
basse sur la démocratie dans notre pays, en asservissant à son profit la
quasi-totalité des médias de masse.
Avec
une outrecuidance sans précédent, c'est Jacques Attali en personne qui
nous avait prévenus de la manipulation à venir, lorsqu'il avait annoncé
sur BFMTV le 27 août 2014, qu'Emmanuel Macron, alors totalement inconnu
du grand public, avait « l'étoffe d'un présidentiable ».
Cette
déclaration donna le coup d'envoi à une gigantesque entreprise de
manipulation de l'opinion publique qui s'est étalée sur plus d'un an et
demi afin d'imposer dans la tête des Français l'élection d'Emmanuel
Macron à la Présidence de la République.
Rien
qu'au cours de l'année 2016, plus de 17 000 articles de journaux, 75
couvertures de magazines et des centaines d'heures de passages dans les
plus grands médias audiovisuels du pays ont été consacrés à ce
personnage et ont été assortis des commentaires les plus ridiculement
dithyrambiques.
Cette
promotion, organisée comme celle du lancement d'une nouvelle lessive,
s'est faite plus insistante encore depuis le début de l'année.
L'application de la loi Urvoas et les relevés du CSA ont conduit à un
scandale absolu d'inégalité médiatique entre les candidats.
La
bonne compréhension des forces qui imposaient M. Macron a incité tous
les opportunistes de la politique française à se rallier de façon
pathétique et burlesque à ce candidat.
De
Robert Hue à Alain Madelin, de Nicolas Sarkozy à Jean-Pierre
Chevènement, de François Bayrou à Benoît Hamon, de Pierre Laurent à
François Fillon, de Ségolène Royal à Dominique de Villepin, tous ces
carriéristes avides d'obtenir une miette du festin à venir ont trahi la
France et leurs électeurs au premier coup de sifflet de l'oligarchie.
Le
résultat est là : Emmanuel Macron est, hélas !, élu pour cinq ans. Il
va pouvoir appliquer servilement les Grandes orientations des politiques
économiques (GOPÉ) de la Commission européenne, sur l’existence
desquelles j'ai été le seul à alerter les électeurs pendant la campagne
présidentielle. Au cours des mois et des années qui viennent, les
Français vont pouvoir constater que tout ce que j'ai dit va se révéler
exact. En dépit d'une opposition massive des Français, M. Macron
augmentera la TVA et baissera l'impôt sur les grandes sociétés, ce qui
revient à faire payer les pauvres et enrichir les plus riches. M. Macron
mettra en œuvre à marche forcée la dérèglementation des professions
règlementées, l'uberisation généralisée de la société française, la fin
des CDI, la baisse des prestations chômage, le démantèlement du droit du
travail, la remise en cause du SMIC, la braderie des industries
stratégiques françaises au profit des États-Unis et de l'Allemagne, les
fusions forcées de communes, la disparition programmée des départements
et l'alignement de plus en plus complet de la France sur les positions
géopolitiques agressives et belliqueuses de Washington et de l'OTAN.
Oui,
décidément, c'est une victoire éclatante aujourd'hui des forces qui ont
décidé de la dislocation de la France et de l'assujettissement
collectif du peuple français.
Mais
cette victoire est aussi une victoire à la Pyrrhus, ce roi de l'Épire
qui avait triomphé des Romains en 280 avant JC, au prix de telles pertes
qu'il s'était écrié : « Encore une victoire comme celle-là et je serai
perdu ! »
Oui,
les forces euro-atlantistes viennent de remporter une victoire à la
Pyrrhus, car l'élection d'Emmanuel Macron est fondée sur l'ignorance et
sur une extorsion de volonté par des procédés de marketing politique.
Cette élection ne repose donc pas sur l'adhésion profonde et sincère du
peuple français.
En
porte témoignage le niveau record atteint par le taux d'abstention,
supérieur à 25 %, ce qui constitue du jamais vu depuis 1969 lors du
second tour d'une élection présidentielle. En porte également témoignage
le pourcentage sans précédent historique des votes blancs et nuls, de
l'ordre de 9% des inscrits, de telle sorte que M. Macron est élu avec
moins de 45% des inscrits, alors même qu'il était opposé à l'extrême
droite.
Oui,
les forces euro-atlantistes viennent de remporter une victoire à la
Pyrrhus, car cette élection forcée de M. Macron a transformé la scène
politique française en un champ de ruines.
Quasiment toutes les forces politiques ressortent pulvérisées de cette gigantesque manipulation médiatico-électorale.
En
appelant tous à voter Macron, les dirigeants des Républicains, du Parti
socialiste, du MODEM, de l'UDI, de EELV, du PCF et j'en passe, ont
avoué que le clivage droite-gauche n'est plus qu'un miroir aux
alouettes, puisqu'ils sont tous en faveur de l'assujettissement de la
France à la construction européenne et à l'OTAN. Même s'ils disent le
contraire, ils acquiescent tous à la destruction de la France qui est en
cours et dont M. Macron est désormais en charge.
Le
Front National, quant à lui, apparaît une nouvelle fois comme l'élément
décisif qui permet à ce système mortifère de se maintenir.
Pour
la septième fois depuis 1974, un membre de la famille Le Pen vient de
subir un échec cinglant. Avec 34,2% des suffrages exprimés mais
seulement 22,5% des inscrits, l'échec de Marine Le Pen est d'autant plus
spectaculaire qu'elle ne pouvait pas rêver de conditions plus
favorables pour son élection. Elle avait face à elle un candidat de dix
ans son cadet, souffrant d'une instabilité psychologique manifeste,
apparaissant comme le successeur d'un François Hollande honni, et
présentant un bilan accablant de son passage au Secrétariat général de
l'Elysée et au Ministère de l'Économie.
Alors
qu'elle ne pouvait rêver d'avoir de meilleures cartes en main, Marine
Le Pen s'est sabordée, notamment en menant un débat télévisé grotesque
où elle est apparue, par son comportement outrancier et par son
incompétence notoire, comme encore plus indigne de la fonction que son
contradicteur.
On
notera au passage que son échec cuisant montre qu'elle est très, très
loin d'avoir attiré à elle tous les électeurs de M. Dupont-Aignan et de
M. Fillon, comme elle en caressait le projet. Le nombre d'électeurs de
Marine Le Pen (10,5 millions) est très inférieur au nombre de ceux qui
ont préféré l'abstention, le vote blanc et le vote nul, de l'ordre de 16
millions. On notera aussi tout le bénéfice que les euro-atlantistes
retirent de cet échec, puisque l'incompétence, l'inconstance et la
confusion de Marine Le Pen ont été savamment mises en avant par les
grands médias pour faire croire aux Français qu'il serait absurde et
déraisonnable de sortir de l'Union européenne et de l'Euro.
La
question qui se pose aujourd'hui est de savoir jusqu'à quand la famille
Le Pen va continuer à prendre la France en otage. Dès demain, Marine Le
Pen et son compagnon Louis Aliot retrouveront leurs sièges au Parlement
européen, grassement rémunérés ; dès demain, les dirigeants du Front
national inviteront ceux qui leur font confiance à se mobiliser pour
2022.
Je
le demande ici à ceux qui ont voté pour Marine Le Pen: combien de temps
encore faudra-t-il pour que vous regardiez la réalité en face ? Après
l'échec de M. Le Pen en 1988, le Front national vous avait assurés que
la victoire serait pour 1995.
Après l'échec de M. Le Pen en 1995, le Front national vous avait assurés que la victoire serait pour 2002.
Après l'échec de M. Le Pen en 2002, le Front national vous avait assurés que la victoire serait pour 2007.
Après l'échec de M. Le Pen en 2007, le Front national vous avait assurés que la victoire serait pour 2012.
Après l'échec de Mme Le Pen en 2012, le Front national vous avait assurés que la victoire serait pour 2017.
Et aujourd'hui, attendez-vous le huitième échec en 2022 pour comprendre ?
Attendez-vous le neuvième échec en 2027 ? Attendez-vous le dixième échec en 2032 ?
Si
la famille Le Pen voulait vraiment la survie de la France et le bien
des Français, elle devrait avoir la décence de se retirer de la vie
politique, et de dissoudre le Front national, qui bloque toute évolution
de notre vie politique depuis un demi-siècle.
Le
nom de « Le Pen » fait tellement horreur à plus des trois quarts des
électeurs inscrits que Marine le Pen avait d'ailleurs fait campagne sur
son seul prénom.
Bien
entendu, je n'ai aucune illusion sur le fait que cette famille refusera
de se retirer puisque sa présence en politique lui a permis d'empocher
des millions et des millions d'euros de fonds publics depuis plusieurs
décennies. C'est la raison pour laquelle j'appelle tous les électeurs
qui se sont laissés entrainer dans cette impasse à se ressaisir et à
comprendre que le Front national n'est outrageusement promu par les
médias que pour permettre au système de se maintenir.
M.
Dupont Aignan, quant à lui, sera certainement sanctionné par une large
partie de ses adhérents et électeurs. Comment a-t-il pu avoir l'audace
de faire campagne sur le thème « ni système, ni extrêmes » jusqu'au
premier tour de l'élection présidentielle, puis de faire alliance avec
le Front national juste après, en trahissant ainsi ses électeurs en
l'espace de 72h.
Une telle duplicité laisse pantois et le disqualifie.
Quant
à M. Mélenchon, s'il n'a pas explicitement appelé à voter Macron, il a
en revanche appelé à faire battre Marine Le Pen tandis que ses
principaux soutiens, Pierre Laurent, Clémentine Autain, ou François
Ruffin, appelaient expressément à voter en faveur du candidat d'En
Marche sans demander la moindre contrepartie.
Je m'adresse ici aux électeurs de M. Mélenchon.
Comprennent-ils
que si Jean-Luc Mélenchon avait été opposé à Emmanuel Macron au second
tour, le résultat eût été à peu près identique à celui de ce soir. Car
l'immense majorité des électeurs de la droite et de l'extrême droite,
même hostiles à Emmanuel Macron, auraient tout autant refusé de voter
pour Jean-Luc Mélenchon que les électeurs de gauche et d'extrême gauche
anti-Macron ont refusé de le faire aujourd'hui pour Marine Le Pen.
La
tragédie grecque qui s'est déroulée encore une fois sous nos yeux a
démontré l'ingéniosité vicieuse des forces qui pilotent les grands
médias et instituts de sondages de notre pays.
En
ayant d'emblée décidé qu'il y avait cinq « grands candidats », et que
les six autres ne méritaient pas l'attention du public, et en promouvant
constamment Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon comme prétendus
opposants, l'oligarchie s'est assurée un nouveau mandat de cinq ans.
La
formidable leçon de choses politique qui nous est encore administrée en
ce jour tragique, c'est que les Français ne pourront sauver la France,
leur liberté, leur démocratie et leur niveau de vie, que s'ils ont
l'intelligence collective de rejeter à la fois le Front national et le
Front de gauche. Il n'y a pas d'autre solution possible que de se
rassembler, au dessus du clivage droite-gauche, en un nouveau Conseil
national de la Résistance, seul capable de réunir une majorité au second
tour de l'élection présidentielle.
Certes,
étant totalement inconnu du grand public encore quinze jours avant le
premier tour, et ayant été scandaleusement non-médiatisé pendant 10 ans,
j'ai obtenu un faible score au premier tour par rapport à ceux obtenus
par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Mais
quiconque regarde les choses avec objectivité se rendra compte que je
suis le seul qui aurait pu battre Emmanuel Macron au second tour, pour
la simple et bonne raison que je suis le seul qui aurait pu rassembler
sur son nom des électeurs venus de tous les horizons.
L'heure ne doit pas être à baisser les bras.
Plus que jamais, les événements donnent encore et toujours raison aux analyses et au positionnement politique de l'UPR.
Après
la victoire de Pyrrhus, les armées romaines avaient puisé, dans leur
colère, de nouvelles forces et une résolution plus farouche encore pour
continuer le combat. Et de même que les armées romaines finirent par
battre Pyrrhus, de même l'UPR finira par vaincre ceux qui veulent
détruire la France.
C'est
la raison pour laquelle j'appelle tous les Français à se mobiliser
immédiatement en faveur des candidats que nous allons présenter dans
toutes les circonscriptions législatives de Métropole, d'Outre-mer et de
l'étranger. Vous trouverez la liste de nos candidats sur le site legislatives.upr.fr que
nous venons de lancer ce soir. Le premier tour de ces élections
législatives se tiendra le 11 juin prochain. Il est d'une importance
capitale que toutes celles et tous ceux qui veulent donner à l'UPR
l'accès aux financements publics et aux médias se mobilisent et votent
en faveur de nos candidats. J'appelle également le plus grand nombre
d'entre vous à rejoindre sans tarder les 27300 personnes qui l'ont déjà
fait.
Face au désastre ambiant, seule l'UPR reste fidèle à sa Charte fondatrice, à ses analyses et à son programme.
Face au champ de ruines, seule l'UPR reste debout.
Françaises, Français, vive la République et vive la France !
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Allocution prononcée par François Asselineau le 7 mai 2017 à 21h45,
fondée sur les résultats électoraux disponibles à cet instant. La vidéo est disponible ici.
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