jeudi 5 mars 2015

Hugo Chavez ou la révolution démocratique

C’est bien au Venezuela, riche pays en pétrole – mais longtemps exploité par les apparentes démocraties du Nord , qu’il y eût jusqu’au 5 mars 2013, un dirigeant véritablement soucieux de sa nation.
Hugo Chavez ou la révolution démocratique

D’ailleurs, si Hugo Chavez – car c’est évidemment de lui dont il s’agit – fut autant diabolisé par notre Occident perverti, c’est qu’il demeurait l’un des rares gouvernants à organiser une politique en faveur de son peuple. Politique diminuant considérablement la pauvreté et résistant radicalement aux multinationales, particulièrement celles de l’impérialisme américain.

Les symptômes de ce protectionnisme créole ?

L’efficience d’une démocratie participative, d’abord par le contrôle du peuple sur ses élus grâce notamment au référendum révocatoire ; ensuite par une organisation politique qui s’institue de la base via les comités urbains : les consejoscommunales, de compesinos et de trabajadores  se sont progressivement substitués à une bureaucratie pétrifiante pour s’approprier directement les moyens financiers qui leurs étaient destinés…
Certes, la classe moyenne et les riches, forcément minoritaires, ne furent pas très satisfaits de cette politique générée grâce aux ressources pétrolières. Ces dernières n’appartinrent en effet plus, ni à un seul, ni à un groupe majoritaire, mais à tous (parce que la richesse d’un pays, – comme le définit la loi économique de toutedémocratie digne de ce nom -,  doit servir tous ceux qui y vivent, sans exception).
Aussi, comme le raconte si clairement Vanessa Stojilkovic dans son Bruxelles-Caracas, la classe des privilégiés, constituant l’opposition, reprocha à Chavez de concentrer tous les pouvoirs tel un dictateur. Cette classe de nantis, encouragée par la CIA, organisa alors en 2002 un coup d’Etat militaire avec la complicité des chaînes privées de télévision. Chavez fut enfermé ; la constitution suspendu ; le parlement, le gouvernement et  les autres élus dissous ; les médias publics interdits. Pedro Carmona, alors président de la Chambre des Commerces – autrement dit le patron des patrons -, s’autoproclama Président du pays et s’en attribua les pleins pouvoirs. Inutile de préciser que l’imposteur fut immédiatement reconnu et qualifié de grande démocrate parWashington !

Le peuple descendit dans la rue ; et Chavez revint tel l’enfant prodigue…

Hugo Chavez a donc généré cette  façon subversive, voire insolente, de régir par son droit et ses attributions une économie qui se voulait alors autrement libérale, – voire impératrice. Comme Thomas Sankara quinze ans auparavant au Burkina Faso, le président vénézuélien se libéra progressivement de la dépendance envers les multinationales américaines.

Généalogie d’une révolution

Première étape : récupérer l’argent du pétrole s’esquivant aux Etats-Unis par l’intermédiaire de la PDVSA(Petroleos De Venezuela S.A.), compagnie pétrolière apparemment vénézuélienne. Un des plus gros exportateurs au monde.
Jusqu’à l’arrivée de Chavez c’était même principalement une filiale américaine, basée à Houston au Texas, qui gérait la production, la répartition et les bénéfices du pétrole extirpé du sol vénézuélien. Ce pillage en règleexpliquait la pauvreté des gens sur ces terres pourtant si riches.
Mais, dès son  élection, le 6 décembre 1998, Chavez renversa le processus de privatisation de la compagnie. En 1999, l’article 12 de la nouvelle constitution – discutée par le peuple avant  son adoption par référendum – proclama la souveraineté nationale sur le pétrole :
Les gisements miniers et d’hydrocarbures sont des biens du domaine public et sont en conséquence inaliénables et imprescriptibles.
En 2002 c’était déjà 26 milliards de dollars en redevances et taxes de récupérés qui allaient pouvoir être investis pour les réformes nécessaires à un meilleur développement de l’ensemble du pays. On comprend mieux la colère des américains et leur concours au coup d’Etat d’avril 2002, évoqué ci-dessus ; puis, en décembre de la même année, leur sabotage de l’industrie pétrolière, considérablement informatisé par des cadres de l’ère multinationale. Enfin, le 6 mars 2003 Chavez et les vénézuéliens parviennent à reprendre intégralement le contrôle de PDVSA. Cette date est d’autant plus forte qu’elle symbolise la fin de l’hégémonie des Etats-Unis sur l’Amérique Latine.
Troublant de constater, par ailleurs, que le 20 mars 2003 débuta l’entrée en guerre de l’armée de Bush contre l’Irak  : opération « Iraqi freedom » ! Là encore, certaines mauvaises langues parleront de pétrole là où il n’y eut qu’une lutte pour la liberté et la démocratie. Non ?
Mais fermons la parenthèse, et revenons sur la nationalisation de PDVSA avec ce propos si juste de Michel Collon dans son colossal ouvrage Les Sept Péchés D’Hugo Chavez :
Se réapproprier les richesses naturelles pour qu’elles servent enfin à développer une vraie économie, telle est la tâche qui se pose à tous les pays du tiers monde pour se libérer du néocolonialisme. Les profits, les redevances, les impôts, tout cela peut être converti en programmes sociaux et économiques d’émancipation.

Dès 2004, la compagnie pétrolière, alors plus indépendante et économe, versa 11,4 milliards au budget national pour financer éducation, terres, clinique, terrain de jeux et développer la production d’aliments et produits agro-industriels.

Vidéo dans laquelle Hugo Chavez répond à Obama, le lundi 16 Novembre 2009, concernant les allégations portant sur le non-respect des droits de l'Homme au Venezuela et son hypothétique soutien au narcotrafic.

 
 

Source : http://youtu.be/hdrzjGdABOc

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