« Lorsque tout va bien, les fous sont dans les asiles, en temps de crise ils nous gouvernent. » [Carl Gustav Jung].
N’en déplaise à ceux qui croient encore
au Père Noël, Carl Gustav Jung ne s’y est pas trompé, car comme le
disait Frédéric Lordon dans l’émission radio de Daniel Mermet, Là-bas si j’y suis du vendredi 16 septembre 2011 (partie 3/12 à 3’10) au sujet de la crise qui sévit depuis 2008 : « […] Lorsque l’on est confronté à des phénomènes sociaux bizarres, il
faut se rendre aux hypothèses psychiatriques en tout dernier ressort,
quand on a épuisé toutes les autres. Mais malgré tout il faut bien dire
que toute cette affaire[1] à tous les aspects d’une histoire de fous, et très honnêtement, je ne sais pas comment l’expliquer autrement. Donc j’essaie de résister et de ne pas me rendre à cette hypothèse, mais tout m’y porte… »
Et effectivement, certaines hypothèses
psychiatriques expliquent très bien la crise mondiale actuelle au
travers du concept de psychopathie – ou son équivalent français : la
perversion narcissique (« succesful psychopath ») – qui a tendance à
sérieusement interroger certains médias comme en témoigne
l’impressionnante série d’articles publiés récemment dans la presse
spécialisée et dont voici une liste non exhaustive :
- 6 janvier 2012, Atlantico.fr, « La psychiatrie pour expliquer la crise ? Wall Street serait un aimant à psychopathe ».
- 21 novembre 2012, Audrey Duperron sur Express.be, « Où trouve-t-on le plus de psychopathes ? Dans les hôpitaux psychiatriques ou dans les conseils d’administration des entreprises ? »
- 8 février 2013, Atlantico.fr, « Toujours plus nombreux au bureau, comment repérer les psychopathes, les machiavéliques ou les narcissiques ? »
- 11 février 2013, Annie Khan sur Le Monde.fr, « Quand les patrons psychopathes nous empoisonnent la vie ».
- 27 février 2013, Nathalie Côté sur Lapresse.ca, « Mon collègue, ce psychopathe ».
- 7 mars 2013, Sylvia Bréger pour Cadre Dirigeant Magazine, « Psychopathe en costume et cravate ».
- 11 août 2014, Magazine Capital n° 274 du mois de juillet 2014, « Le pervers narcissique au bureau, le repérer, le combattre ».
- 19 septembre 2014, Manfred Ket de Vies sur le site de la Harvard Business Review France, « Votre chef est-il un psychopathe ? »
- Etc.
Précisons toutefois que compte tenu des
études actuelles sur le problème psychopathique, et comme maintes fois
rappelées au fil de mes écrits, le terme « psychopathie » devrait
s’écrire au pluriel, car la perversion narcissique n’en est que la forme
la plus « aboutie » correspondant, dans la présentation qu’en fait
Gérard Ouimet, au « renard bien cravaché » ou au « psychopathe en col
blanc » également appelé « criminel en col blanc ». Ce dernier terme
désignant des personnalités qui telle que le tristement célèbre Bernard Madoff se
livre à la criminalité la plus répandue à l’heure actuelle, mais
pourtant la plus méconnue et la moins sanctionnée de toutes. Rien
d’étonnant à cela, car dans un monde où l’imposture est
institutionnalisée, ceux qui s’y livrent le plus sont ceux-là mêmes qui
nous dirigent.
Un avis partagé par de plus en plus
d’observateurs et de chercheurs comme Clive Boddy, ancien professeur de
marketing à l’université de Nottingham et auteur de Corporate Psychopaths : Organisational destroyers,
pour qui ce sont les psychopathes d’entreprises, notamment ceux que
l’on trouve à Wall Street ou sur toutes les places boursières qui sont
responsables de la crise actuelle.
Ni plus, ni moins !
Et il faudra s’y faire, car tant que ce
problème ne sera pas réglé, les psychopathes qui détiennent actuellement
le pouvoir continueront à étendre leur emprise sur la planète entière,
car leur désir de puissance ne connaît aucune limite.
S’ils représentent moins de 1% de la
population (bien moins en réalité, car sur les 1 % de psychopathes
statistiquement présent parmi nous, seule une infime partie occupe des
postes stratégiques pouvant influer sur les décisions des États) ils
provoquent au minimum deux fois plus de désastres que de bienfaits (cf.
les études présentées à la partie 2/3 de cet exposé).
Mais ce que ne révèlent cependant
pas les quelques études portant sur le sujet, c’est la permanence des
décisions catastrophiques prises par de tels individus et leurs impacts
sur le long terme.
De fait, si l’on mesure désormais assez
bien l’impact d’une mauvaise décision d’un dirigeant psychopathe, on
limite cet impact à la durée du mandat qu’il a exercé. Or, certaines
décisions ont des conséquences qui perdurent et continuent à nuire à
ceux qui les subissent durant de nombreuses années encore – parfois même
des décennies – après les mauvais choix effectués par ce type de
leader. Par ailleurs, lorsque nous prenons conscience de la situation,
c’est toujours après que le mal ait été fait. Jamais avant.
Subséquemment, si pendant la période de
présence à des postes à hautes responsabilités on enregistre deux fois
plus de mauvaises décisions que de bonnes chez les leaders au
narcissisme pathologique, sur la durée d’influence de leurs mauvaises
décisions, on peut estimer leurs impacts dans un rapport d’échelle de
dix contre un en moyenne² (les exemples tels que Madoff & co sont
beaucoup plus fréquents que ce qui nous est présenté dans les médias
mainstreams).
Autrement dit, un leader psychopathe génère en moyenne dix (10) fois plus de problèmes qu’ils n’apportent de solutions.
On comprend le cercle vicieux dans lequel
s’enferment et nous enferment ces personnalités pathologiques qui suite
à une décision prise dans l’unique but de satisfaire leur narcissisme
pathologique créent un évènement ou une situation catastrophique qu’ils
ont ensuite à charge de devoir corriger compte tenu de leur statut. Mais
comme la solution qu’ils apportent aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes
engendrés est uniquement motivée par leur désir de satisfaction
égocentrique, ils génèrent une nouvelle catastrophe. Et ainsi de suite ad vitam æternam jusqu’à ce que la chute – la leur et celle dans laquelle ils nous entrainent tous – les arrête.
C’est la stratégie du pompier pyromane
qui en se faisant passer pour le sauveur d’une situation dont il est
lui-même responsable, en tire un bénéfice narcissique. Peu importe les
dégâts occasionnés à son entourage, seul le plaisir personnel importe
pour ses individus au narcissisme pathologique marqué par une absence de
limite entre soi et autrui et un déni d’altérité.
C’est dire si le développement de cette pathologie au « carrefour du social, du politique, du juridique et du psychiatrique »[2]
peut rapidement conduire à une véritable catastrophe si nous n’y
prenons pas garde. C’est dire également combien il est important, comme
le disait Frédéric Lordon, de se pencher sur les hypothèses
psychiatriques.
Dans les deux premières parties de cette
série d’articles, nous avons beaucoup insisté sur le narcissisme et la
façon dont cet aspect de la personnalité est désormais envisagé par le
nouveau DSM-5. Nous avons également évoqué les nombreuses incidences
négatives de ses personnalités tant pour leur entourage que pour
eux-mêmes et l’organisation qu’ils dirigent.
Rappelons-en à grands traits les principales caractéristiques :
- autosuffisance;
- solitude revendiquée, mais non assumée;
- toute-puissance de la pensée;
- idéal grandiose de perfection;
- sentiment d’ennui et de monotonie;
- angoisses d’engloutissement et/ou d’étouffement;
- perception de son identité insuffisante[3], floue des limites soi/autrui;
- besoin constant de s’affirmer vis-à-vis des autres d’où son autoritarisme.
Outre ces aspects quelque peu rébarbatifs de la personnalité narcissique, son système de pensée a ceci de particulier que « la
logique du narcissisme pathologique est : le monde et moi nous ne
faisons qu’un, tout sera uniforme, tout sera à mon service. »[4]
D’où nous comprenons comment ils
organisent le monde autour d’une pensée unique à laquelle ils adhérent.
Dans notre société d’aujourd’hui, cette pensée unique porte un nom,
c’est celle de l’homo œconomicus qui sans être nommée est bel et bien celle qui prédomine au sein du nouvel ordre mondial actuel (cf. « Peut-on se fier à notre jugement, la fiabilité des “experts*” en cause »).
Dès lors, de plus en plus de
professionnels se posent la question de savoir comment une logique de
pensée spécifique s’actualise dans le monde réel en produisant les
malheurs que nous pouvons tous constater désormais. L’un de ces
chercheurs, Manfred Ket de Vries, auteur du dernier article cité en lien
ci-dessus, a été le premier à mettre en relation le narcissisme
pathologique des dirigeants avec les dysfonctionnements de
l’organisation qu’ils dirigent. Ses ouvrages peu connus sont d’une
remarquable perspicacité. Il y souligne l’extrême difficulté à faire la
distinction entre le génie professionnel et le psychopathe (cf. tableau comparatif de chacun de ces deux archétypes)
et passe en revue les nombreuses facettes de cette problématique, tant
du point de vue des leaders narcissiques que des personnes qu’ils
séduisent.
D’un point de vue psychiatrique, les
travaux de Manfred Ket de Vries rejoignent ceux de nombreux auteurs qui
se sont penchés sur la clinique de l’imposteur (cf. « La
fabrique des imposteurs, si le pervers narcissique m’était “compté” ou
comment le paradoxe de l’idéologie néolibérale influence nos
personnalités »)
qui sous une autre approche ont donné lieu à la théorie de la
perversion narcissique développée sur ce site tout au long de mes
articles.
Mais pour qu’une imposture se réalise, il lui faut un public, car « le mensonge et la crédulité s’accouplent et engendrent l’opinion » (Paul Valery). C’est ainsi que « d’une
manière symbolique, les imposteurs semblent assumer le rôle d’une mère
archaïque, très protectrice, qui satisfait d’immenses désirs, permettant
de réaliser le vœu de capter une totale attention, un vœu qui date de
l’enfance, presque oublié, mais auquel on n’a jamais vraiment renoncé.
Pour leur public, les imposteurs représentent quelqu’un qui comprend
tous leurs besoins, qui peut exprimer leurs désirs les plus profonds et
qui se souciera d’eux. Pour l’imposteur, l’avidité similaire du public
le stimule constamment. Le monde de rêves du public, une fois
que l’imposteur est parvenu à y pénétrer, recèle des demandes infinies.
Ainsi, imposteur et public sont liés par des intérêts qui coïncident,
pour former une entente inconsciente ; comme l’a dit W.C.
Fields, “vous ne pouvez pas tromper un honnête homme”. Le public est
heureux, car il attend ce qui va satisfaire sa demande. Quant à
l’imposteur, il a besoin du public pour neutraliser un sentiment de vide
intérieur et réaffirmer une certaine sorte d’identité. Bien sûr, le
public est davantage prédisposé en temps de crise et d’agitation,
lorsque l’imposture peut atteindre une grande échelle, car il a un
besoin, conscient ou informulé, de sauveur. »[5]
En de telles circonstances, de nombreux chercheurs parleront de complicité d’un peuple crédule
dans la genèse de l’émergence du leader narcissique. Toutefois, rares
sont ceux qui ont également interrogé cette crédulité qu’ils
reconnaissent – ou non – au peuple, même lorsque ceux-ci, comme Manfred
Ket de Vries qui parle également de complicité, ont pourtant bien cerné
la dualité bourreau/victime comme en témoigne cet extrait : « La
plupart des gens rentrent dans le droit chemin et deviennent complices,
passivement ou activement, des représailles du leader contre ceux qui ne
sont pas disposés à rentrer dans le moule. Ce comportement vise à
s’autoprotéger de deux façons. D’abord, cela limite le risque de devenir soi-même victime du leader. Ensuite […] s’identifier à l’agresseur est une façon de résoudre son sentiment d’abandon et d’impuissance en face du totalitarisme.
Se sentir proche du leader – s’intégrer au système – crée l’illusion de
devenir puissant soi-même. Ce processus d’identification à l’agresseur,
l’incitation à participer à une forme de pensée commune, cela
s’accompagne de certaines exigences. La moins subtile de ces exigences,
c’est de participer à la violence perpétrée contre les ennemis désignés
de l’agresseur. Partager de cette manière une même culpabilité devient
le signe de son engagement. C’est ainsi que le leader fabriquera
constamment des traîtres. La majorité des partisans, partagés entre
l’amour et la crainte du leader, se soumettront aux demandes qui leur
seront faites. Ils ont à leur disposition beaucoup de boucs
émissaires commodes sur lesquels venger le groupe, si les choses ne vont
pas comme le souhaite le leader – des entités bien réelles sur
lesquelles projeter tout ce dont on a peur, tout ce qui est perçu comme
le mal et qui menace le système. Une telle démarche peut aboutir
à des résultats désastreux. Elle peut conduire à la destruction
complète de l’organisation par elle-même ou, dans le cas d’un leader
politique, à la perte de la nation tout entière. »[6]
C’est ce mécanisme d’autoprotection qu’avait cherché à saisir Étienne de la Boétie dans son Discours de la servitude volontaire
écrit en 1549 à l’âge de 18 ans, sans toutefois parvenir à l’expliquer
malgré une brillante analyse psychologique des tyrans au pouvoir.
Mais à la connaissance de ce mécanisme de
protection, il convient également d’ajouter la compréhension des
conflits intra- et interpsychique que seule la théorie de la perversion
narcissique a pu conceptualiser. Ce n’est qu’à cette unique condition
que nous pouvons appréhender la destructivité dont sont porteurs les
leaders psychopathes, car ils exportent leur propre mal-être dans le
monde extérieur du fait de leur absence de limite. Ces techniques très
particulières d’export des conflits intrapsychiques sont ce que
Paul-Claude Racamier qualifie de « rien de plus difficile à comprendre [et] rien de plus important à connaître dans les rouages interpsychiques des familles, des institutions, des groupes et même des sociétés » (cf. « Pathologie du pouvoir : Psychologie des leaders psychopathes – Question de narcissisme »).
Conclusion :
L’importance du narcissisme individuel dans les organisations a longtemps été minorée. Manfred Ket de Vries s’en désole : « il
est regrettable de constater que les systèmes de protection, de freins,
et de contrepoids, qui fonctionnent dans les grandes organisations,
parviennent rarement à déceler les signes d’une personnalité narcissique
dangereuse avant que le mal n’ait été déjà fait. »[7]
Quant à Gérard Ouimet, il conclut ainsi l’un des chapitres de sa thèse : « Les
ostensibles qualités enjôleuses du leader narcissique camouflent une
dynamique psychologique à maints égards socialement dysfonctionnelle.
L’engouement collectif suscité par l’étalage d’une saisissante prestance
de la part du leader narcissique fait rapidement place à la dérive
organisationnelle et à la souffrance humaine. »[8]
Il n’est plus possible aujourd’hui de
douter sur les causes de cette souffrance humaine, car nous en
connaissons désormais les mécanismes grâce aux importants travaux
réalisés ces dernières années depuis l’apparition du concept de
harcèlement moral dans les années 90 qui ont abouti en 2002 à une loi et
à la mise en place de nombreuses structures luttant contre les risques
psychosociaux. Les incidences négatives telles que listées lors de la seconde partie de cette série d’articles
sont innombrables et nous en mesurons tous un peu plus chaque jour la
gravité. Tout reste encore à faire afin de circonscrire ce fléau qui,
quoique l’on puisse en penser nous affecte tous sans exception aucune. À
vrai dire, nous ne faisons seulement que commencer à le comprendre.
C’est pourquoi nous pouvons dire avec Gérard Ouimet que : « le choix judicieux d’un leader se doit d’aller au-delà du superficiel vernis maquillant de profonds défauts structuraux… »[9]
Cela remet directement en question le
moyen de sélection de nos leaders politiques, car lorsqu’un système tel
que celui que nous connaissons à l’heure actuelle, ne nous propose plus
que de voter pour des narcissiques pathologiques, cela revient à n’avoir
pas d’autres alternatives que celle de choisir entre la peste ou le
choléra. Il est donc essentiel de penser à un véritable changement qui
laisse place à des organisations ne favorisant pas ce type de
personnalité.
Toutefois, si nous sommes certes en droit
de nous poser des questions sur le fait que nous laissions agir ces
psychopathes en toute impunité. Nous pouvons aussi nous demander
pourquoi prolifèrent-ils ainsi au sein de certaines organisations et en
particulier les institutions d’États. Nous pouvons même pousser la
réflexion jusqu’à nous interroger sur notre responsabilité dans
l’apparition de ce phénomène et il semblerait même que ce soit par là
qu’il faille commencer, car quelle que soit l’organisation future
envisagée, le problème psychopathique leur survivra et menacera toujours
d’une façon ou d’une autre toute structure qui sera mise en place.
Gardons toujours à l’esprit que ces
personnalités sont de véritables caméléons et que tant que nous n’aurons
pas éradiqué la cause des causes de ce fléau qui puise sa source dans
les maltraitances infantiles et les traumatismes transgénérationnels, le
problème du narcissisme pathologique ne sera pas réglé et son
incessante lutte pour le pouvoir perdurera quelle que soit la forme de
société qui émergera.
Il est donc primordial, que dis-je… il est donc fondamentalement vital, de se pencher sur cette cause des causes, car comme le disait Nelson Mandela : « Il ne peut y avoir plus vive révélation de l’âme d’une société que la manière dont elle traite ses enfants » et nous vivons justement dans une société qui a bel et bien perdu son âme.
Ainsi, et pour répondre à la question
soulevée par le titre de cet article, s’il est très difficile de parler
de complicité, car d’une certaine manière ce terme – pris au sens
juridique – est en opposition avec celui de crédulité qu’évoque Paul
Valery, nous pouvons parler de manque de responsabilité ou
d’autonomisation – qu’il faut probablement cherché dans une certaine
peur de la liberté – dans la façon dont nous éduquons et instruisons nos
enfants. C’est-à-dire que non content de mal investir sur notre avenir,
nous le détruisons inconsciemment en le contraignant.
Philippe Vergnes
[1] « Cette affaire » fait référence à la crise de 2008 et aux politiques d’austérité qui depuis plombent notre économie.
[2] Rapport d’audition publique de la Haute Autorité de Santé Prise en charge de la psychopathie, p. 169.
[3] Cf. théorie de l’attachement de John Bowlby.
[4] Alberto Eiguer, « La perversion narcissique un concept en évolution » , in L’information psychiatrique Vol. 84, n° 3, mars 2008.
[5] Manfred Ket de Vries, Leaders, fous et imposteurs, éditions ESKA, 1995, pp. 106-107.
[6] Ibidem, p. 123.
[7] Ibidem, p. 44.
[8] Gérard Ouimet, Psychologie des leaders narcissiques organisationnels, p. 88.
[9] Ibidem, p. 88.
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