Fondée depuis deux siècles sur
l’utilisation croissante de ressources historiquement considérées comme
infinies (ce qui se retrouve dans les bases de l’économie classique),
notre économie bute désormais de manière répétée sur les limites
physiques de la planète. Jusqu’à maintenant, nous avons bénéficié d’une
énergie – essentiellement carbonée – de plus en plus abondante et de
moins en moins chère en termes réels, ayant permis une productivité sans
cesse croissante du travail humain. La dépendance profonde du PIB à
l’énergie en général et au pétrole en particulier se retrouve de manière
flagrante dans l’examen des tendances sur le pétrole et le PIB depuis
1965.
En violet : variation de la production
physique de pétrole depuis 1968 (moyenne sur 3 ans), et en bleu :
variation du PIB par personne en moyenne mondiale (moyenne sur 3 ans).
Sources : World Bank (PIB) et BP (production de pétrole).
La double contrainte énergie-climat
vient remettre en question les fondements même de nos sociétés
industrielles car elle implique la dé-corrélation entre le sentiment de
prospérité et le niveau des flux physiques. La réduction de la
dépendance de nos activités aux flux de matières et d’énergie devient
une nécessité stratégique, financière, écologique et sociale.
Ce bouleversement profond, à l’origine
de l’un des plus grands défis du siècle, mérite de rassembler le maximum
d'énergie, de volonté et d’intelligence, afin de préparer cette
transition le plus tôt possible et d’en révéler toutes les opportunités.
Il faut anticiper et non subir, l’inaction nous promettant
malheureusement drames et souffrances plus sûrement qu’efforts évités.
The Shift Project s’inscrit dans
cette vision, avec une volonté affirmée non seulement de comprendre ces
défis, mais surtout d’aider à les relever. Il est une force de
proposition contribuant à faire partager les solutions, développer des
outils, identifier les ruptures nécessaires et baliser les chemins
d’accès à de nouveaux modèles de développement.
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