Chers amis,
Vous vous souvenez sans doute de ce film formidable qui nous avait tous bluffés en 2010 et qui s’appelait INSIDE JOB ?
L’expression « inside job » est utilisée dans les enquêtes policières, si j’ai bien compris, pour parler des crimes qui sont commis de l’intérieur, par des intimes qui connaissaient parfaitement les victimes et qui avaient toute leur confiance avant de les trahir.
On pourrait peut-être traduire ce titre par « TRAHISON ».
Car c’est bien une immense trahison des peuples par leurs « responsables » publics dont ce film apporte les preuves éclatantes.
En septembre dernier (2015), j’ai pensé utile de faire voir ce film à mes étudiants (en économie), et à y travailler ensemble, pour les aider à comprendre les enjeux réels de ce qu’on appelle la « science économique » : régulation ou dérégulation ? Là, on pouvait juger sur pièces, évaluer les résultats d’une dérégulation grandeur nature.
J’ai donc revu ce film pour l’occasion, avant de le présenter, et je me suis alors rendu compte que j’avais oublié, en 5 ans, certains faits importants, des détails décisifs, certains noms des traîtres, certains enchaînements chronologiques et même quelques aveux incroyables. En effet, une vidéo est stimulante à regarder, évidemment attrayante mais aussi superficielle d’une certaine façon : un film grave moins de détails dans notre mémoire qu’un écrit lu et étudié à tête reposée.
J’ai donc entrepris, pour aider mes étudiants à bien fixer leurs idées, de leur préparer une retranscription intégrale, en français, qu’ils pourraient relire et analyser tranquillement, point par point.
Je suis parti des sous-titres en français que j’ai trouvé là. Mais ils étaient très sommaires, encombrés d’informations gênantes (minutages de synchro), et lacunaires aussi puisqu’il y manquait carrément tous les noms de ceux qui parlaient, un détail…
Ensuite, au fur et à mesure des corrections et des mises en forme, j’ai ajouté des copies d’écran, toujours pour aider le lecteur à mieux mémoriser, les noms des témoins et des responsables surtout : ainsi, les images nous aident à revoir intérieurement les séquences du film tout en lisant.
Enfin, pour inciter mes élèves à une lecture active, je leur ai posé un peu partout des questions (dans des encadrés vert clair).
Je me suis demandé si je devais vous laisser ces questions, ou s’il valait mieux les retirer. Ne sachant pas ce que vous alliez préférer, je les ai laissées : il n’est pas difficile, pour ceux que ces questions énervent, de les ignorer
Enfin, j’ai ajouté en dernière page quelques conseils de lectures pour creuser le sujet.
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Au bout du compte, j’ai dû revoir ce film au moins 20 fois, seconde par seconde, et ce chantier m’a demandé un travail de Romain, des centaines d’heures, pendant des mois et des mois
Je vous livre aujourd’hui le résultat, en vous invitant à y travailler à votre tour et à faire connaître ce film autour de vous, car c’est la plus formidable enquête que j’ai vue sur ce qui est indéniablement le grand complot de la dérégulation financière : que d’ententes secrètes et de récompenses occultes (parfois différées dans le temps) il aura fallu aux banquiers pour arriver à leurs fins, que d’acteurs universitaires et journalistiques et politiciens à corrompre… (Cette fois, on a les noms, et même des aveux !)
C’est passionnant. Et c’est un procès important pour comprendre la prochaine « crise » (qui n’est pas une crise pour tout le monde…).
La question centrale de cette affaire mondiale est « régulation ou dérégulation ? », « keynésianisme ou néolibéralisme ? ».
Ce choix de société n’a pas du tout les mêmes enjeux pour les 99% et pour les 1% : les 99% ont un intérêt vital à la régulation (pour échapper à l’esclavage) alors que les 1% ont un intérêt central à la dérégulation (devenir les renards libres dans un poulailler libre est le rêve ultime des négriers autoproclamés « libéraux »).
Dès lors, les choix publics qui seront imposés à tous par les représentants politiques (puisque notre prétendue »démocratie« nous interdit de voter nous-mêmes nos lois et nous asservit à des maîtres « élus ») sont absolument décisifs : ce contrôle privé des choix publics, c’est « le mobile du crime », celui qui explique les innombrables intrigues des 1%, à grands coups de milliards, pour corrompre les médias, les professeurs, les intellectuels, les experts, les politiciens, pour faire gagner les élections à leurs hommes de main (étiquetés « droite » ou « gauche », peu importe) et imposer la dérégulation aux 99% par la magie de la »force publique« ainsi privatisée.
À l’évidence, toutes ces manœuvres (bien mises en lumière dans ce film) peuvent légitimement être analysées comme d’odieux complots contre le bien commun. Et ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de complot (et que les donneurs d’alerte sont des « conspirationnistes », des « complotistes », — bientôt des « terroristes » ou des « nazis » si on les écoute…), ceux-là sont soit des suiveurs irréfléchis (je tiens à ne pas dire abrutis), soit des complices des comploteurs.
Les liens entre les « chasseurs de conspis » (sic) et les néoconservateurs va-t-en-guerre sont de mieux en mieux documentés, d’ailleurs ; voir là, là, là et là.
Un journaliste digne de ce nom est une sentinelle du peuple, il passe sa vie à chercher les complots contre l’intérêt général et à les dénoncer, vigoureusement et courageusement, sinon c’est un imposteur, il ne sert à rien. Depuis toujours, les démocraties se savent fragiles et ont besoin des yeux des simples citoyens pour monter la garde à tout moment contre les intrigues toujours possibles : à Athènes il y a 2 500 ans, l’iségoria, droit de parole pour tous, à tout moment et à tout propos, servait déjà précisément à armer les citoyens pour que chacun puisse défendre personnellement la démocratie. De ce point de vue, les « chasseurs de conspis » (quel sale nom ils se sont donné à eux-mêmes, vraiment) sont des ennemis de la démocratie (à mon avis). Nous avons tous absolument besoin de donneurs d’alertes, de whistle-blowers, et nous devons les protéger du mieux que nous le pouvons.
Si l’on veut sortir des griffes des 1% et éviter le retour à l’asservissement général du 19e siècle, il va falloir être un peu courageux et arrêter de baisser les yeux devant les extravagantes calomnies des chiens de garde du système.
Le texte au format pdf, 4 Mo (pour une impression facile et propre ; je préconise formellement la couleur) :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais.pdf
Le texte au format doc, 140 Mo (pour copier/coller facilement des passages importants) :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais.doc
Je pense que vous devriez vraiment acheter le DVD (ça coûte à peine 10 € => le rapport qualité/prix est imbattable), pour aider les enquêteurs à financer leur prochain travail, et pour l’avoir encore à disposition quand on nous aura supprimé l’Internet et pour expliquer tout ça à vos petits-enfants
J’espère que ce travail de retranscription-illustration vous sera utile, pour prolonger et amplifier ce travail d’enquête historique, qui ne doit pas sombrer dans l’oubli.
Bon travail, bande de virus
Étienne.
PS : la voix du narrateur (Matt Damon) est agréable et sa diction est parfaite : ce film est donc, en plus, un bon cours d’anglais
PPS : en plus de cette précieuse enquête sur la conspiration pour la dérégulation FINANCIÈRE, il faudra relayer d’autres enquêtes (j’en ai quelques unes en magasin) pour dénoncer en détail les complots qui ont permis la scandaleuse dérégulation COMMERCIALE (et le cortège délocalisations-désindustrialisation-chômage-bas salaires-misère), de même que les intrigues qui sont en train de rendre possible la honteuse dérégulation SOCIALE.
PPPS : j’attire votre attention sur le dernier livre que j’ai signalé en biblio (j’ai gardé le meilleur pour la fin) : ne ratez pas ce livre, il est épatant, vraiment :
« Néolibéralisme versus État-providence.
Le débat économique entre classiques et keynésiens »
par Édouard Cottin-Euziol (2016)
http://www.yvesmichel.org/product-page/economie/neoliberalisme-versus-etat-providence/
J’ai rarement lu un livre à la fois aussi léger à lire et aussi efficace pour comprendre l’essentiel du débat économique fondamental pour les humains.
Un travail remarquable, à découvrir et à faire connaître.
PPPPS : finalement, je vous ai préparé aussi une version « nue », sans aucun encadré vert avec questions, ni aucun coup de surligneur jaune
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais_nu.pdf
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10153978883577317
Vous vous souvenez sans doute de ce film formidable qui nous avait tous bluffés en 2010 et qui s’appelait INSIDE JOB ?
L’expression « inside job » est utilisée dans les enquêtes policières, si j’ai bien compris, pour parler des crimes qui sont commis de l’intérieur, par des intimes qui connaissaient parfaitement les victimes et qui avaient toute leur confiance avant de les trahir.
On pourrait peut-être traduire ce titre par « TRAHISON ».
Car c’est bien une immense trahison des peuples par leurs « responsables » publics dont ce film apporte les preuves éclatantes.
En septembre dernier (2015), j’ai pensé utile de faire voir ce film à mes étudiants (en économie), et à y travailler ensemble, pour les aider à comprendre les enjeux réels de ce qu’on appelle la « science économique » : régulation ou dérégulation ? Là, on pouvait juger sur pièces, évaluer les résultats d’une dérégulation grandeur nature.
J’ai donc revu ce film pour l’occasion, avant de le présenter, et je me suis alors rendu compte que j’avais oublié, en 5 ans, certains faits importants, des détails décisifs, certains noms des traîtres, certains enchaînements chronologiques et même quelques aveux incroyables. En effet, une vidéo est stimulante à regarder, évidemment attrayante mais aussi superficielle d’une certaine façon : un film grave moins de détails dans notre mémoire qu’un écrit lu et étudié à tête reposée.
J’ai donc entrepris, pour aider mes étudiants à bien fixer leurs idées, de leur préparer une retranscription intégrale, en français, qu’ils pourraient relire et analyser tranquillement, point par point.
Je suis parti des sous-titres en français que j’ai trouvé là. Mais ils étaient très sommaires, encombrés d’informations gênantes (minutages de synchro), et lacunaires aussi puisqu’il y manquait carrément tous les noms de ceux qui parlaient, un détail…
Ensuite, au fur et à mesure des corrections et des mises en forme, j’ai ajouté des copies d’écran, toujours pour aider le lecteur à mieux mémoriser, les noms des témoins et des responsables surtout : ainsi, les images nous aident à revoir intérieurement les séquences du film tout en lisant.
Enfin, pour inciter mes élèves à une lecture active, je leur ai posé un peu partout des questions (dans des encadrés vert clair).
Je me suis demandé si je devais vous laisser ces questions, ou s’il valait mieux les retirer. Ne sachant pas ce que vous alliez préférer, je les ai laissées : il n’est pas difficile, pour ceux que ces questions énervent, de les ignorer
Enfin, j’ai ajouté en dernière page quelques conseils de lectures pour creuser le sujet.
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Au bout du compte, j’ai dû revoir ce film au moins 20 fois, seconde par seconde, et ce chantier m’a demandé un travail de Romain, des centaines d’heures, pendant des mois et des mois
Je vous livre aujourd’hui le résultat, en vous invitant à y travailler à votre tour et à faire connaître ce film autour de vous, car c’est la plus formidable enquête que j’ai vue sur ce qui est indéniablement le grand complot de la dérégulation financière : que d’ententes secrètes et de récompenses occultes (parfois différées dans le temps) il aura fallu aux banquiers pour arriver à leurs fins, que d’acteurs universitaires et journalistiques et politiciens à corrompre… (Cette fois, on a les noms, et même des aveux !)
C’est passionnant. Et c’est un procès important pour comprendre la prochaine « crise » (qui n’est pas une crise pour tout le monde…).
La question centrale de cette affaire mondiale est « régulation ou dérégulation ? », « keynésianisme ou néolibéralisme ? ».
Ce choix de société n’a pas du tout les mêmes enjeux pour les 99% et pour les 1% : les 99% ont un intérêt vital à la régulation (pour échapper à l’esclavage) alors que les 1% ont un intérêt central à la dérégulation (devenir les renards libres dans un poulailler libre est le rêve ultime des négriers autoproclamés « libéraux »).
Dès lors, les choix publics qui seront imposés à tous par les représentants politiques (puisque notre prétendue »démocratie« nous interdit de voter nous-mêmes nos lois et nous asservit à des maîtres « élus ») sont absolument décisifs : ce contrôle privé des choix publics, c’est « le mobile du crime », celui qui explique les innombrables intrigues des 1%, à grands coups de milliards, pour corrompre les médias, les professeurs, les intellectuels, les experts, les politiciens, pour faire gagner les élections à leurs hommes de main (étiquetés « droite » ou « gauche », peu importe) et imposer la dérégulation aux 99% par la magie de la »force publique« ainsi privatisée.
À l’évidence, toutes ces manœuvres (bien mises en lumière dans ce film) peuvent légitimement être analysées comme d’odieux complots contre le bien commun. Et ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de complot (et que les donneurs d’alerte sont des « conspirationnistes », des « complotistes », — bientôt des « terroristes » ou des « nazis » si on les écoute…), ceux-là sont soit des suiveurs irréfléchis (je tiens à ne pas dire abrutis), soit des complices des comploteurs.
Les liens entre les « chasseurs de conspis » (sic) et les néoconservateurs va-t-en-guerre sont de mieux en mieux documentés, d’ailleurs ; voir là, là, là et là.
Un journaliste digne de ce nom est une sentinelle du peuple, il passe sa vie à chercher les complots contre l’intérêt général et à les dénoncer, vigoureusement et courageusement, sinon c’est un imposteur, il ne sert à rien. Depuis toujours, les démocraties se savent fragiles et ont besoin des yeux des simples citoyens pour monter la garde à tout moment contre les intrigues toujours possibles : à Athènes il y a 2 500 ans, l’iségoria, droit de parole pour tous, à tout moment et à tout propos, servait déjà précisément à armer les citoyens pour que chacun puisse défendre personnellement la démocratie. De ce point de vue, les « chasseurs de conspis » (quel sale nom ils se sont donné à eux-mêmes, vraiment) sont des ennemis de la démocratie (à mon avis). Nous avons tous absolument besoin de donneurs d’alertes, de whistle-blowers, et nous devons les protéger du mieux que nous le pouvons.
Si l’on veut sortir des griffes des 1% et éviter le retour à l’asservissement général du 19e siècle, il va falloir être un peu courageux et arrêter de baisser les yeux devant les extravagantes calomnies des chiens de garde du système.
Le texte au format pdf, 4 Mo (pour une impression facile et propre ; je préconise formellement la couleur) :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais.pdf
Le texte au format doc, 140 Mo (pour copier/coller facilement des passages importants) :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais.doc
Je pense que vous devriez vraiment acheter le DVD (ça coûte à peine 10 € => le rapport qualité/prix est imbattable), pour aider les enquêteurs à financer leur prochain travail, et pour l’avoir encore à disposition quand on nous aura supprimé l’Internet et pour expliquer tout ça à vos petits-enfants
J’espère que ce travail de retranscription-illustration vous sera utile, pour prolonger et amplifier ce travail d’enquête historique, qui ne doit pas sombrer dans l’oubli.
Bon travail, bande de virus
Étienne.
PS : la voix du narrateur (Matt Damon) est agréable et sa diction est parfaite : ce film est donc, en plus, un bon cours d’anglais
PPS : en plus de cette précieuse enquête sur la conspiration pour la dérégulation FINANCIÈRE, il faudra relayer d’autres enquêtes (j’en ai quelques unes en magasin) pour dénoncer en détail les complots qui ont permis la scandaleuse dérégulation COMMERCIALE (et le cortège délocalisations-désindustrialisation-chômage-bas salaires-misère), de même que les intrigues qui sont en train de rendre possible la honteuse dérégulation SOCIALE.
PPPS : j’attire votre attention sur le dernier livre que j’ai signalé en biblio (j’ai gardé le meilleur pour la fin) : ne ratez pas ce livre, il est épatant, vraiment :
« Néolibéralisme versus État-providence.
Le débat économique entre classiques et keynésiens »
par Édouard Cottin-Euziol (2016)
http://www.yvesmichel.org/product-page/economie/neoliberalisme-versus-etat-providence/
J’ai rarement lu un livre à la fois aussi léger à lire et aussi efficace pour comprendre l’essentiel du débat économique fondamental pour les humains.
Un travail remarquable, à découvrir et à faire connaître.
PPPPS : finalement, je vous ai préparé aussi une version « nue », sans aucun encadré vert avec questions, ni aucun coup de surligneur jaune
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais_nu.pdf
Fil Facebook correspondant à ce billet :
https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10153978883577317
4 commentaires:
Retranscription intégrale du film "Inside Job" par Etienne Chouard aux liens suivants :
- format .pdf : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais.pdf (49 pages)
- format .pdf "nu" (sans les encadrés verts avec des questions) : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais_nu.pdf (39 pages)
- et format .doc : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Inside_job_texte_integral_en_francais.doc
A insérer absolument dans une version papier de "Juste mon opinion - Le blog - 2017" !
Dans l'article d'Etienne Chouard, plusieurs hyperliens vers des articles "Anticons" ou "Cercle des Volontaires" sont donnés :
- "Ornella Guyet : L’archétype de la désinformation" (voir à : https://anticons.wordpress.com/2015/10/09/ornella-guyet-archetype-de-la-desinformation/ )
- "Rudy Reichstadt : un opportuniste de la galaxie néo-conservatrice" (voir à : https://anticons.wordpress.com/2013/09/09/rudy-reichstadt-opportuniste-neo-conservateur/ )
- "Gérald Bronner, Rudy Reichstadt et Pierre-André Taguieff: les experts du chantage à la « théorie du complot » (voir à http://www.cercledesvolontaires.fr/2016/01/27/24794/ )
- et vers le site Le Saker Francophone (voir : http://ww3.lesakerfrancophone.fr/ )
Le Saker Francophone
Le chaos du monde ne naît pas de l'âme des peuples, des races ou des religions, mais de l'insatiable appétit des puissants. Les humbles veillent.
Lanceur d'alerte
(en anglais "whistle-blowers")
Un lanceur d'alerte est toute personne, groupe ou institution qui, ayant connaissance d'un danger, un risque ou un scandale, adresse un signal d'alarme et, ce faisant, enclenche un processus de régulation, de controverse ou de mobilisation collective. La notion est apparue en français à propos d'alertes sanitaires et environnementales dans les travaux sociologiques publiés par Francis Chateauraynaud et Didier Torny en 1999 dans l'ouvrage intitulé Les sombres précurseurs.
Il s'agit généralement d'une personne ou d'un groupe qui estime avoir découvert des éléments qu'il considère comme menaçants pour l'homme, la société, l'économie ou l'environnement et qui, de manière désintéressée, décide de les porter à la connaissance d'instances officielles, d'associations ou de médias, parfois contre l'avis de sa hiérarchie.
À la différence du délateur, le lanceur d'alerte est de bonne foi et animé de bonnes intentions : il n'est pas dans une logique d'accusation visant quelqu'un en particulier mais affirme divulguer un état de fait, une menace dommageable pour ce qu'il estime être le bien commun, l'intérêt public ou général. Le (ou la) lanceur(se) d'alerte prend des risques réels au nom de la cause qu'il entend défendre et diffuser : il met souvent en risque sa santé financière ou physique, la tranquillité de son couple ou de sa famille, sa sécurité personnelle, et son image (en cas de médiatisation, son nom et son visage sortent alors de l'anonymat – au sens de non-célébrité). Les lanceurs d'alertes sont régulièrement l'objet de poursuites-bâillons : des procédures judiciaires dont le but réel est de censurer et ruiner un détracteur.
En France, depuis les années 1990, divers lanceurs d'alertes ont été menacés ou poursuivis par leur employeur ou d'autres acteurs, ce qui a incité des mouvements associatifs ou politiques à demander la mise en place d'une législation les protégeant, inspirée du droit existant dans différents pays, dont les États-Unis, sur cette problématique. Le Grenelle de l'environnement, en 2007, a proposé une protection juridique des lanceurs d'alerte. Le gouvernement fédéral du Canada s'est doté d'une loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles qui a été modifiée en 2007.
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