vendredi 25 septembre 2015
Nécrologie de l''esprit "Canal"
Vincent Bolloré, 7ème fortune de France avec 9 milliards d'euros, a racheté Canal +, non pas pour engranger des bénéfices mais pour museler ces gueux qui osent se moquer de l'élite dirigeante. Pour cela, il avait décidé de supprimer l'émission phare "Les guignols de l'info". Mais suite au tollé du public, il a fait machine arrière en organisant une casse plus lente de l'émission satirique :
- cryptage des guignols (en clair jusqu'en juin) afin de diminuer l'audience
- déplacement dans la grille des programmes afin de la mettre dans un créneau moins regardé
- licenciement des quatre journalistes historiques
- rachat de l'entreprise "Images et mouvements" dans le but de devenir propriétaire des marionnettes et de l'empêcher d'émigrer vers une autre chaîne de tv
- menaces à peine voilées planant sur les prochains animateurs quand il déclare : "Je fais ce que je veux, c'est moi qui paie."; "Je n'apprécie pas l'excès de dérision (sic)" et "Ce n'est pas bien de se moquer des autres." !
Je crois qu'il y a deux objectifs dans cette décision :
- exercer une véritable censure sur al liberté de critiquer les grands de ce monde
- faire plaisir à ses copains comme Sarkozy à qui il a prêté son jet privé et son yacht juste après son élection comme président de la République en 2007.
Dès son arrivée à Canal+, il a interdit la diffusion du documentaire sur le Crédit Mutuel (d'un de ses copains avec qui il est en affaire) et récemment un autre sur la "guerre" Sarkozy-Hollande.
Il a donné des directives pour qu'on ne parle pas de lui.
Les émissions satiriques, si peu nombreuses, sont pourtant le seul palliatif du petit peuple face au pillage de notre économie par les grandes fortunes, réalisé avec la complicité des politiques, qui ont comme principe sacré : "On privatise les bénéfices et on nationalise les pertes". Donc, nos très chers capitalistes sont, quoiqu'il arrive, toujours gagnants. L'exemple le plus flagrant est le renflouement financier des banques (qui avaient joué au casino avec la finance) avec l'argent de l'Etat (donc nos impôts).
Nous avons une tradition française qui est de critiquer le pouvoir et ses dérives. Malheureusement, le bouffon de Canal+ va bientôt passer à la trappe du roi Bolloré.
Source : Un abonné déçu, courrier des lecteurs, le Journal de l'Île de la Réunion (JIR), vendredi 25 septembre 2015
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