L'
immanence est un terme
philosophique qui désigne le caractère de ce qui a son
principe en soi-même.
Un principe
métaphysique
immanent est donc un principe dont non seulement l'activité n'est pas
séparable de ce sur quoi il agit, mais qui le constitue de manière
interne. L'idée d'immanence est en corrélation avec celle de
transcendance, qui est le fait d'avoir une cause extérieure et supérieure. L'immanence peut aussi se distinguer de la
permanence
qui désigne le caractère de ce qui demeure soi-même mais à travers la
durée, c'est-à-dire en assignant aux objets un espace et un temps.
La distinction entre immanence et transcendance recoupe partiellement celle faite par les
Stoïciens entre ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas.
Perspective de l'immanence
La pensée de l'immanence ou de la transcendance de Dieu a divisé les philosophes
médiévaux,
néo-platoniciens d'après
Augustin d'Hippone, ou
aristotéliciens d'après
Albert le Grand et
Thomas d'Aquin.
Le
symbole de Chalcédoine affirme que le Christ est consubstantiel à l'homme selon l'humanité : cette immanence engage le
Saint-Esprit et permet la
prière.
Dans
Pascendi, le pape
Pie X a critiqué l'abus de cette notion dans la philosophie de
Baruch Spinoza et
Emmanuel Kant.
Pour Spinoza
Pour
Baruch Spinoza,
l'immanence détermine ce qui est par la coprésence de Dieu à la
nature ; Dieu est alors ce qui constitue toute valeur et toute
intelligibilité. La causalité la plus libre et la plus conforme à Dieu
est la causalité immanente. Car de cette cause, l'effet produit dépend
de telle sorte qu'il ne peut, sans elle, ni exister ni être conçu et
qu'il n'est soumis à aucune autre cause ; à quoi s'ajoute qu'il lui est
uni de façon à faire un tout avec elle
1.
Pour Friedrich Hegel
Pour
Hegel,
la négation de l'immanence des choses précise davantage ces « choses »
de même que « l'esprit absolu » est précisé par la médiation.
Pour Nietzsche
Avec son assertion, « Dieu est mort »,
Nietzsche déclare que nous sommes laissés à nous-mêmes, que nous ne devons plus espérer ni découvrir une vérité
transcendante et cachée, ni inventer une
fin de l'histoire en édifiant une vérité
transcendante et définitive.
Pour Wittgenstein
Cette même attitude revendiquée « d'indifférence » se fait jour chez
Wittgenstein (« Ce qu'on ne peut pas dire, il faut le taire ») : Wittgenstein pense avoir défini formellement un concept de
vérité
universelle -- formellement, donc indépendamment de tout sujet, de tout
observateur. Cette vérité est-elle immanente ou transcendante ? Peu
importe : la distinction ne peut d'ailleurs pas elle-même être
formalisable, et donc
il n'y a rien à en dire.
Pour Jean-Paul Sartre
Jean-Paul Sartre fait également le même constat quand il utilise dans la
Critique de la raison dialectique le mot-composé
immanence-transcendance.
Est immanence ce qui est intérieur à l'être d'une réalité et ne
renvoie, pour son existence, pour son explication, pour sa valeur, à
aucun principe extérieur ou supérieur, c'est-à-dire à aucun principe
transcendant. Cette thèse peut être résumée par l'énoncé :
tout est intérieur à tout.
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