samedi 2 avril 2022

Et si ? Les 300 milliards de dollars russes saisis par l’Occident n’étaient qu’un gigantesque appât


par Avic.

Cela fait deux décennies que les Anglo-Américains, flanqués de leurs larbins Européens, essaient par tous les moyens, et sur plusieurs fronts, d’atteindre la Russie. Directement ou indirectement. Tchétchénie, Afghanistan, Géorgie, révolutions de couleurs en cascade tout autour du pays, sans parler de la formation d’une armée de mercenaires djihadistes qui sont utilisés partout où l’intérêt des Occidentaux est en jeu. Les deux dernières tentatives de déstabilisation ont touché deux des principaux alliés immédiats de Moscou, la Biélorussie et le Kazakhstan, deux pays clé de la sécurité de la Russie. Le danger se rapprochait.

Malgré cela, le gros nounours semblait toujours dormir, comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, avec de gentils partenaires tout autour, certes parfois turbulents nécessitant quelques rappels à l’ordre par quelques grognements. Bien sûr, il a fallu donner quelques coups de griffes ici ou là pour empêcher la situation de déraper, comme ce fut le cas en Géorgie, en Syrie et au Kazakhstan avec l’Organisation du Traité de Sécurité collective (OTSC). L’image du gros nounours endormi est la perception que la Russie voulait donner d’elle-même et qui a été entretenue depuis des années. Il faut croire que cela a fonctionné, car c’est l’image qui prévaut en Occident, y compris chez la plupart des analystes occidentaux du monde russe. On comprend alors l’incompréhension et parfois la colère de quelques-uns d’entre eux devant l’inertie apparente de ce gros tas de muscles qui tolère placidement tous les coups de pieds qui lui sont donnés par des gringalets.

Ceux qui sont tombés dans le panneau sont les mêmes qui, aujourd’hui, sont étonnés de constater avec quelle facilité la Russie s’est fait voler 300 milliards de dollars par l’Occident. Pour eux, la Russie, en gros nounours dormant qu’elle est, ne s’attendait pas à se faire confisquer ses avoirs. Après 8 ans de sanctions antirusses, après les diverses razzias et pillages de banques centrales à travers le monde (Irak, Libye, Venezuela, Afghanistan…), les dirigeants russes, tels de gros neuneus placides incapables de voir plus loin que le bout de leur nez, se seraient dit : nos gentils partenaires ne nous feront pas la même chose à nous ?

En supposant même que les dirigeants russes n’aient rien vu venir jusqu’au 22 février, date de la reconnaissance des deux républiques du Donbass, l’on se souvient qu’une pluie de sanctions nouvelles est immédiatement tombée sur la Russie, avec des annonces occidentales laissant entendre qu’il ne s’agissait là que d’un hors-d’œuvre. La Russie avait encore alors la possibilité de rapatrier tous ses avoirs à l’étranger. Rappelons, à tout hasard, que nous ne sommes plus au temps où il fallait des caravanes ou des caravelles pour transporter des richesses à travers le monde. Avec le système Swift, les 300 milliards de dollars russes auraient pu être transférés instantanément. Ils ne l’ont pas fait. Ils ont continué à jouer aux neuneus.

Par le passé, les Anglo-Américains nous ont habitué à des actions suivant des agendas préparés de longue date, parfois des années à l’avance. Ce qui se passe en Ukraine ne fait pas exception. Cependant, il semble qu’il y ait une sorte de télescopage entre deux agendas, et celui qui l’emporte pour l’instant est un autre plan qui commence à pointer son nez, celui de la Russie. C’est comme si l’agenda russe avait complètement phagocyté l’agenda anglo-américain, s’appuyant entièrement sur celui-lui et se servant de lui pour avancer masqué. On voit bien que, depuis le fameux « ultimatum » que la Russie a lancé aux États-Unis et à l’OTAN, c’est elle qui mène la danse et qui gère le tempo, tout en se cachant derrière le déroulement des plans anglo-américains. Pour en arriver où ?

L’Occident, pour rester fidèle à l’image qu’il se fait de lui-même et qu’il a imposée au monde, ne peut laisser aucune incartade ou désobéissance impunie. Le problème, c’est que pour punir une puissance comme la Russie, il n’y a que les sanctions, l’action militaire étant exclue. Les Russes ont eu 8 ans pour se préparer, non seulement à transformer chaque sanction en atout, mais aussi à en faire un boomerang qui fait aussi mal, sinon plus, à l’adversaire. Pour cette nouvelle vague de sanctions, ils étaient donc archi-prêts. Il semble même que les Russes aient attisé l’exacerbation des pays occidentaux, les poussant dans une sorte de surenchère qui les amènera à épuiser leur potentiel de sanctions économiques, et les obligera à toucher à la sphère financière et à loucher vers les avoir russes en Occident. C’était d’autant plus tentant que ce benêt de Poutine avait laissé dans les banques occidentales un joli pactole de 300 milliards de dollars qu’il avait oublié de rapatrier avant de commencer ses bêtises en Ukraine. Une telle aubaine ne se refuse pas, n’est-ce pas ?

Telle une souris devant un morceau de fromage, l’Occident n’a pu résister et a fait main basse sur le trésor des Russes. Ce jour-là, les stratèges du Kremlin ont dû sabrer le champagne. C’était, en effet, une étape cruciale, car elle permettait de passer à l’étape majeure dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Il fallait que l’argent russe soit volé pour que les dirigeants russes puissent imposer le Pétro-rouble à tous ceux qui ont participé au vol. Il ne s’agit pas seulement de punir les voleurs, mais de casser les bases du système sur lequel ils sont assis.

Que va-t-il se passer dans les prochains jours ? Les Anglo-Américains et leurs larbins voient bien qu’un séisme vient de se produire. Ils sont, pour l’instant, en état de choc, en complet déni de la réalité. Ils n’admettent tout simplement pas que quelqu’un puisse les traiter comme ils ont toujours traité le reste du monde, et en sont encore abasourdis. Ils en sont actuellement au stade de l’enfant qui refuse de respirer pour obtenir ce qu’il veut. Mais la Russie semble bien décidée à laisser l’enfant s’asphyxier plutôt que de faire preuve de compassion, d’autant qu’elle sait que le petit capricieux finira, tôt ou tard, par reprendre son inspiration. Gare tout de même à la colère dont les manifestations peuvent être irréfléchies…

Nous voilà donc loin de la guerre en Ukraine qui s’est retrouvée malgré elle comme l’une des pièces principales de la stratégie anglo-américaine face à la Russie. Pendant 8 ans, ils ont eu tout loisir de transformer le pays, idéologiquement et militairement. La constitution d’une force armée de plus de 250 000 hommes au Donbass n’est que l’aboutissement d’une longue préparation. Selon certains analystes, la Russie, avec toute la puissance d’observation dont elle dispose, n’y aurait vu que du feu. Peut-on imaginer que la Belgique puisse masser 250 000 hommes près de la frontière française pendant des semaines et des mois sans que la défense française n’en soit pas avertie ? Bien sûr que non. D’ailleurs, quand l’armée russe a commencé son offensive, la manière dont ils se sont déployés, et tous leurs mouvements par la suite, démontrent qu’ils savaient exactement tout de ce qu’ils allaient trouver et où. Cela peut sembler cynique, mais on pourrait dire que, devant la menace existentielle que représentait l’OTAN à ses portes, avec l’Ukraine comme poste avancé, la Russie s’est aussi, comme l’Occident, servie des Ukrainiens (n’oublions pas que les habitants du Donbass sont aussi des Ukrainiens). Qui a dit que tout le monde il était beau et que tout le monde il était gentil ? Mais est-ce vraiment du cynisme ? Les morts ukrainiens sont bel et bien des victimes d’une guerre du monde russe contre l’Occident, comme les 26 millions de morts soviétiques (dont des Ukrainiens des deux camps) de la guerre précédente dirigée par un autre Zelensky nommé Adolf Hitler qui travaillait lui aussi pour le compte de ces mêmes commanditaires occidentaux. Cela veut juste dire que la Russie ne recule pas devant la mort pour préserver sa liberté et son indépendance. Ce qui n’est plus le cas en Occident.

Il est évident que pour mettre en œuvre un projet de cette envergure, la Russie a dû consulter ses partenaires, obtenir leur adhésion et définir un plan d’action coordonné. Ces alliés silencieux pour l’instant car ils n’ont pas besoin de se dévoiler, n’attendent que le moment propice pour sortir de l’ombre. Et parmi eux, on pourrait bien trouver un panda somnolent qui attend l’heure H pour entrer en scène.

Avic pour Réseau International

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