François Asselineau et l’Union Populaire Républicaine (UPR) n’ont toujours pas de pages sur Wikipédia en français (Note: ce
n’est que depuis nos 1% aux régionales en décembre 2015 que Wikipédia a
décidé de faire une notice, du reste, sciemment calomniatrice), alors qu’il existe des notices sur les versions anglaise, russe, espagnole, et désormais japonaise,
de l’encyclopédie en ligne. La demande initiale n’a jamais été validée
par les « modérateurs » et la création de page est aujourd’hui bloquée.
Cette absence est remarquée par de plus
en plus d’observateurs de la scène politique française, notamment des
journalistes. La manifestation médiatique la plus visible de cette
attention reste le reportage d’ « Envoyé spécial » sur France 2 du 8
novembre 2012. Deux semaines plus tard, le site Internet Arrêt sur
images consacre une bonne partie de son émission portant sur Wikipédia à cette polémique, utilisant comme base de discussion l’extrait d’ « Envoyé spécial » sur François Asselineau et l’UPR.
Wikibuster, site critique de Wikipédia, s’est intéressé à notre cas
et nous a proposé de publier un témoignage sur notre « expérience » de
l’encyclopédie en ligne. Profitant de cette tribune, il est temps pour
nous de rendre public un dossier détaillé qui revient sur les
différentes étapes de l’affaire et en éclaircit les aspects essentiels.
Par Akira Aubert, Groupe Wiki de l’UPR – Cybermilitantisme
Expérience wikipédienne personnelle
Wikipédia
est une œuvre collective enthousiasmante. Je fais entièrement confiance
dans l’absolu à la communauté du site pour la gestion des articles à
venir sur l’UPR et François Asselineau (nous n’envisageons pas que la
situation actuelle puisse perdurer indéfiniment).
À titre
personnel, je connais bien Wikimédia et Wikipédia francophone puisque
j’ai été contributeur de 2005 à 2007. J’ai à mon actif environ 700
éditions et quelques créations d’articles. Cependant, la lourdeur
protocolaire et l’atmosphère assez conflictuelle de Wikipédia ont pesé
négativement sur mon envie de participer davantage. Je rejoins ainsi de
nombreux internautes dans leurs critiques.
Cela ne
m’empêche pas de rester un utilisateur assidu avec plusieurs dizaines de
consultations par jour. Comme beaucoup d’adhérents et de sympathisants
de l’UPR, je me sens très wiki-friendly.
Je
partage évidemment les objectifs wikipédiens de collecte et de large
diffusion de connaissances. C’est justement dans cet esprit et dans la
foulée de mon adhésion à l’UPR au printemps 2012 que j’ai créé le wikia de l’UPR.
L’état embryonnaire mais néanmoins prometteur du projet témoigne de notre bienveillance à l’égard de l’outil wiki. Que cela soit clair : nous n’avons aucun goût (ni temps) pour nous lancer dans des guerres d’édition. Qu’aurions-nous d’ailleurs à gagner à interférer avec la communauté de fr.wikipedia, qui fait un travail remarquable dans l’ensemble ?
Wikipédia et l’UPR : retour aux sources
L’UPR et
François Asselineau ont tenté de créer leur première page Wikipédia en
2008, un an après la création du mouvement. Nouveau venu sur la scène
politique et très présent sur Internet, il paraissait tout à fait
naturel de figurer sur la première encyclopédie en ligne.
Cette page a pourtant été refusée ; « Il a certes un beau CV, mais rien dans tout cela n’entre dans les critères d’admissibilité des hommes politiques », écrivait en 2008 un contributeur de Wikipédia, pour proposer le rejet de la page de François Asselineau (voir cet article
de Numerama). La fermeture de la page a été entérinée en janvier 2008
par « DocteurCosmos », un contributeur très actif devenu administrateur
de l’encyclopédie Wikipédia francophone.
Ce refus
ne nous a cependant pas empêchés de nous développer. Depuis ce blocage,
les responsables de l’UPR n’ont pas souhaité renouveler l’expérience de
la création. Nous savons par contre que plusieurs sympathisants isolés
s’y sont essayés ; toutes leurs tentatives se sont invariablement
soldées par la suppression des pages.
La
discipline dont nous avons fait preuve, associée à notre excellente
connaissance des lois de l’encyclopédie en ligne, ne nous auront
toutefois pas servi. La posture de certains membres de Wikipédia
vis-à-vis de l’UPR est aujourd’hui caricaturale, et celle de certains responsables, méprisante, comme nous allons le voir.
Comment en sommes-nous donc arrivés à ce blocage, à ce malentendu ?
Il faut en trouver l’origine. Elle se situe dans la procédure litigieuse de suppression de l’article François Asselineau, la 11e, qui a suscité de nombreuses indignations, et une polémique.
Mais intéressons-nous maintenant au
traitement médiatique majeur consacré à cette suppression, c’est-à-dire
au sujet de France 2 dans l’émission « Envoyé spécial » du 8 novembre
2012 (visible ici).
Transcription (complète) de l’extrait d’ « Envoyé spécial »
Elisabeth Bonnet (voix off) : Je pars à Annecy rencontrer un homme qui ne se remet pas de son éviction de Wikipédia.
Il aurait tellement voulu y entrer.
François
Asselineau est à la tête d’un parti encore confidentiel, l’UPR, qui
tient aujourd’hui son université d’été. Aux dernières élections
présidentielles, il a souhaité se présenter, mais n’a pas pu réunir les
500 signatures. En 2007, il crée sa page et celle de son parti sur
Wikipédia. Elles seront supprimées, un camouflet que l’homme politique
n’a toujours pas digéré.
François Asselineau : On
a appris un jour que les deux pages que j’avais créées, celle de
François Asselineau, et celle sur l’Union Populaire Républicaine,
faisaient l’objet d’un procès – c’était le terme utilisé –, d’un procès
en non-représentativité.
Elisabeth Bonnet (voix off) : Sa page a été soumise au vote des wikipédiens, et ils n’ont pas jugé François Asselineau assez connu.
François Asselineau : Je
n’ai pas eu ma page Wikipédia, alors que d’autres ont leur page
Wikipédia. Par exemple, je vais vous dire quelque chose, Cindy Lee, vous
vous en rappelez peut-être, c’était cette femme qui arpentait les
marchés la poitrine à l’air, en montrant ses seins, et qui avait créé un
parti qui s’appelle Le Parti du plaisir. Ça fait partie de ces
bouffonneries qu’il y a avant chaque élection présidentielle. Alors
elle, elle a eu droit effectivement à une couverture de quelques
journaux télévisés, mais elle a sa page Wikipédia.
Elisabeth Bonnet (voix off) : Sans couverture médiatique, peu de chance de figurer dans Wikipédia. Pour ces militants, l’exclusion ne se justifie pas.
Akira Aubert : C’est injuste, car il y a suffisamment de points presse.
François Asselineau : Vous vous
rappelez, je suis quand même passé sur Sud Radio, ce qui n’est quand
même pas rien, j’ai eu une émission sur BFM TV avec Nicolas Doze pendant
pratiquement trois quarts d’heure-une heure, je suis passé sur
I-télévision, mais c’est vrai que ça n’est pas TF1, ça n’est pas France
2, ça n’est pas France Inter…Elisabeth Bonnet : Ça veut dire que si on est écarté de la presse nationale…
Florian Guillaumot : On n’existe pas sur Wikipédia.
Le reportage biaisé et expéditif d’ « Envoyé spécial »
Pour
commencer, il me semble très important de préciser le contexte du
reportage. La présentation est erronée, à plus d’un titre.
Elle fait
d’emblée passer François Asselineau pour quelqu’un d’amer et
d’insistant, quelqu’un qui est obsédé par son absence de Wikipédia et
qui cherche à avoir sa page (et celle de son parti) depuis 5 ans. Or ce
n’est ni à sa demande ni à celle des responsables du groupe wiki que des
contributeurs ont recréé la page supprimée à 11 reprises. Cette
présentation est donc faussée dès le début.
François
Asselineau en avait pour ainsi dire terminé avec Wikipédia en 2008.
Depuis il n’a fait que répéter à qui voulait l’entendre que Wikipédia
avait censuré sa page, ce qui est factuel.
En 2008,
en tant que haut fonctionnaire (inspecteur général des finances),
vice-major de l’ENA, membre de plusieurs cabinets ministériels, ancien
porte-parole du RPF, ancien Délégué général à l’intelligence économique,
ancien élu au Conseil de Paris dans le 19e arrondissement,
et compte tenu de l’existence d’un nombre convenable d’articles de
presse à son sujet et de sa position unique en France en tant que
président-fondateur du seul parti politique qui propose la sortie de
l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan, il avait des raisons solides
de penser qu’il était parfaitement admissible selon les critères de notoriété des personnalités politiques.
En mars
2012, compte tenu des très nombreuses apparitions médiatiques de 2011 et
du début de l’année 2012, il en avait encore plus.
Ce serait un manque de sources secondaires qui empêcherait d’avoir un article…
Des indications de
notoriété – il faut insister sur ce mot –, contradictoires, sont
soumises à l’appréciation des administrateurs de Wikipédia en vue de la
suppression éventuelle d’un article. Les administrateurs sont les seuls à
détenir ce pouvoir décisif. Après l’ouverture de cette nouvelle
procédure de suppression de page, l’article a donc été de nouveau
retiré, au terme d’un riche débat, et de la prise en compte de votes.
En 2012,
il n’y avait ni espoir déçu ni vexation, mais bien une indifférence,
tout au plus un regret ; de toute façon, François Asselineau sait
pertinemment que le temps et les événements jouent en sa faveur à ce
sujet, et que cette censure n’est pas définitive. Nous avons précisé
tout au long de la rencontre avec les journalistes de France 2 que
Wikipédia étant souveraine, libre à elle de déterminer qui entre ou non
dans leur encyclopédie. Nous ne faisions que critiquer sa décision,
arguments à l’appui. Et nous ne sommes pas les seuls à le faire. Guillaume Champeau,
fondateur de Numerama, magazine phare de l’Internet francophone
spécialisé dans le traitement de l’actualité des TIC (technologies de
l’information et de la communication), a remarqué l’incongruité de la
situation et y a consacré un article. Article qui a d’ailleurs sûrement mis la puce à l’oreille aux journalistes de France 2.
Elisabeth
Bonnet dit également que nous tenions ce jour-là l’université
(publique) de notre mouvement, c’est faux et elle le savait ; nous
l’avons invitée la veille (journée de travail réservée aux adhérents
actifs de l’UPR) pour des raisons de disponibilité et pour pouvoir
discuter au calme. Cette affirmation et les images qui l’accompagnent (à
l’écran il semble qu’il n’y ait presque personne à notre
« université ») nous font passer pour un groupuscule, ce que nous ne
sommes plus, le reportage de TV8 Mont-Blanc du lendemain en atteste.
Les problèmes d’audition des journalistes de France 2
Lors de la
table ronde consacrée au cybermilitantisme, nous avons fait l’effort
d’expliquer aux journalistes pourquoi Wikipédia avait mis en place de
telles procédures, à savoir, pour lutter contre les attaques récurrentes
des sectes, des entreprises, des personnalités cherchant à
s’autopromouvoir. Nous avons dit que nous respections leurs règles, dans
le sens où depuis la tentative de François Asselineau en 2008, aucun
responsable UPR n’avait demandé à restaurer ni la page de François
Asselineau, ni celle de l’UPR.
Nous avons
par ailleurs souligné à quel point l’outil wiki – qui donc n’est pas
seulement utilisé au sein de Wikipédia – nous était sympathique, que
nous sommes actuellement en effet en train de construire notre propre
wiki à des fins de synthèse, d’activité rédactionnelle, etc. L’UPR est
un parti de l’Internet, de « pronétaires », dans lequel l’intelligence
participative, connective est à l’honneur, et où le corpus
d’informations est très conséquent. Nous avons aussi lu aux
journalistes, et montré à la caméra, avec l’aide d’une tablette, les
critères que M. Mathis (président de Wikimédia France) a lui tenté de
réinventer à son avantage, comme nous le verrons plus tard.
Elisabeth
Bonnet, quant à elle, non contente d’avoir choisi de ne pas parler de
cette partie de la table ronde, ne dit pas un mot des règles qui
régissent Wikipédia.
Elle
aurait pu également, dans le cadre de son reportage, s’interroger sur
l’utilisation de votes pour déterminer l’admissibilité d’un article.
Tous ces points ayant été abordés lors de notre discussion, affirmer que pour nous, militants, « l’exclusion ne se justifi[ait] pas », n’avoir sélectionné dans tout ce que j’ai dit qu’un morceau de phrase (« c’est injuste, car il y a suffisamment de points presse ») est
au mieux un grossier raccourci, au pire le mépris pur et simple de ce
que nous disions. Nos propos sont sélectionnés dans le seul but
d’orienter le récit éditorial, c’est donc une infraction au cahier des
charges concernant l’honnêteté et le pluralisme de l’information que
France Télévisions est censée respecter (page 67, article 35 1.1).
Le sujet se termine par une conclusion
qui détourne l’essence de nos propos (d’ailleurs pris hors de leur
contexte), et qui semble mettre une sorte de point final à notre demande
d’article sur Wikipédia. Ce choix met à mal toute l’argumentation qui a
été réellement présentée.
En résumé, nous ne méritions vraiment pas le rôle de « ceux qui jouent des coudes pour être sur Wikipédia » dans ce reportage qui sent le storytelling et
qui sert à confirmer de force une thèse qui préexistait probablement à
la fabrication de l’émission et donc à notre rencontre avec les
journalistes de France 2.
Cyber-sophisme à Arrêt sur images
C’est
donc ce reportage biaisé et lapidaire qui a servi de base pour le débat
avec Pierre-Carl Langlais, Rémi Mathis, et Laure Daussy et Daniel
Schneidermann du site Arrêt sur images (cette émission datée du 23 novembre 2012 est visible ici).
Et loin d’avoir un compte rendu objectif et neutre de la situation,
nous avons eu droit à un débat confus dans lequel les responsables de
Wikipédia, campant obstinément sur leurs positions précaires, se sont
exprimés de façon péremptoire et méprisante sur un dossier qu’ils ne
connaissent manifestement pas assez.
Plus tôt dans l’émission, sur le cas de
Pascal Rogard, et sur celui de Manuel Valls, on avait pu constater
l’extrême prudence, qui confine à la pusillanimité, du processus de
rédaction des articles, qui laisse souvent la place à l’erreur, à
l’incomplétude, à la censure par le vide, au « faute de mieux ».
Débutant par un procès d’intention, qualifiant la posture de François Asselineau de « ridicule »,
lui attribuant une demande qu’il n’a pas faite, puisque ce battage
médiatique concerne la procédure de 2012 et non celle de 2008,
Pierre-Carl Langlais (un administrateur de Wikipédia) fait une
démonstration édifiante de ses partis pris. Sa méconnaissance du sujet
ne l’incite pas la prudence, bien au contraire. Rappelons au passage son
vote « neutre » (sous le pseudonyme d’Alexander Doria) lors de la
procédure de suppression de mars 2012.
Rémi Mathis, président de Wikimédia France, et Pierre-Carl Langlais, un des 185 administrateurs de Wikipédia.
Alors
qu’il est censé être l’apôtre de la neutralité compte tenu de sa
position, il ose même avec Rémi Mathis retourner la situation, sans pour
autant apporter la moindre preuve. Pour eux, l’UPR et François
Asselineau font mousser leur absence de Wikipédia à des fins
d’autopromotion.
Dénigrer
ainsi François Asselineau et l’UPR est en effet plus simple que de se
perdre dans des « détails » qui pourraient remettre en cause la décision
de la communauté. Cette conduite va à l’encontre des principes
d’intégrité de Wikipédia, de la recherche de la neutralité de point de
vue, etc.
Rémi Mathis, quant à lui, a une vision très particulière du travail
encyclopédique ; il défend une thèse philosophique pour le moins
audacieuse. Cet échange est issu d’un entretien qu’il a accordé à une
nouvelle revue (propos recueillis par Guénaëlle Le Solleu, L’Éléphant, n°1, janvier 2013) : « Peut-on dire que l’encyclopédie en ligne Wikipédia est le digne successeur de celle de Diderot et d’Alembert ?
Rémi Mathis : Il y a
trois cents ans, un petit groupe de rédacteurs était à l’œuvre dans
l’Encyclopédie et ils avaient une vision préconçue de leur objectif, en
termes philosophiques ou religieux. Une vérité devait être exprimée. Or,
on sait depuis un siècle et demi que la vérité n’existe pas [c’est nous qui soulignons].
En ce sens, Wikipédia ne peut pas être comparée à son ancêtre car ses
auteurs n’ont pas de thèse à défendre. Son but est de faire la synthèse
des connaissances, de la manière la plus neutre possible. »
Non
content de tenir des propos assez méprisants vis-à-vis des
Encyclopédistes, Rémi Mathis fait – comme si cela allait de soi – une
affirmation d’un relativisme extrême (on pourrait même dire irrationnel)
: « on sait depuis un siècle et demi que la vérité n’existe pas ». Sentence à l’emporte-pièce que l’on peut résumer ainsi sans trahir sa pensée :« la vérité n’existe pas ».
Si ceci n’est pas une thèse, qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas neutre
du tout. Les contributeurs et les utilisateurs de Wikipédia savent-ils
que M. Mathis considère que la vérité n’existe pas (y compris sur
l’encyclopédie en ligne donc) ? Une telle position semble difficilement
compatible avec l’activité encyclopédique qui cherche justement à fixer
des connaissances (vraies).
Signalons
au passage à M. Mathis que son affirmation est autocontradictoire
puisque si la vérité n’existe pas, la phrase « la vérité n’existe pas »
ne peut elle-même être vraie.
Sur le
plateau d’Arrêt sur images, il est clair que les représentants de
Wikipédia n’étaient pas neutres sur le cas de François Asselineau et de
l’UPR. Il est également établi que les arguments en faveur de
l’admissibilité étaient absents du débat. Examinons à présent les
arguments en faveur de la suppression de l’article.
Les règles orwelliennes de Wikipédia
La décision de suppression est le fruit du jugement unilatéral d’un administrateur qui a considéré :
– Que les fameux critères de notoriété n’étaient pas remplis.
En oubliant de dire que ces critères ne sont pas clairement établis, comme on peut le lire dans l’article qui fait foi : « Ces
critères sont cependant à interpréter avec souplesse, comme des
suggestions consensuelles et non des règles rigides. On veillera
toutefois à argumenter scrupuleusement les exceptions éventuelles. »
Avec ce que Rémi Mathis dit à propos des
critères de notoriété des personnalités politiques, on entre dans le
grotesque. Il agite ces quelques lignes comme de sacro-saints principes
choisis par la communauté alors qu’il est incapable de les résumer. Il
se permet même l’invention pure et simple d’un critère, celui d’être « maire d’une ville de plus de 20 000 habitants », erreur qui n’est malheureusement pas relevée par la journaliste Laure Daussy qui avait ladite page sous les yeux.
– Que cette notice Wikipédia n’est pas recevable sans articles secondaires « fiables et exploitables ».
– Que cette notice Wikipédia n’est pas recevable sans articles secondaires « fiables et exploitables ».
Reprenons les propos d’Harmornia Amanda, qui a supprimé la page : « Au
terme de tous ces kilooctets, très peu de sources utilisables ici ont
été présentées (Dauphiné Libéré…) mais elles sont trop peu nombreuses et
trop parcellaires pour permettre la rédaction d’un article
encyclopédique. Les sources concernant les tensions avec wikipédia
peuvent être utilisées dans un paragraphe sur les controverses avec WP
(Wikipédia en français ?) mais ne permettent pas la création d’un
article dédié. Je suggère d’attendre l’apparition de sources secondaires
fiables et exploitables. »
Outre le fait que cette déclaration
semble bien absconse et expéditive, surtout pour conclure une discussion
aussi riche, longue et passionnée, elle montre que nous avions bien des
sources secondaires, mais que celles-ci n’étaient ni « fiables » ni
« exploitables ».
Elle élude donc toutes les sources
pourtant tout à fait utilisables, puisqu’il s’agissait de journaux, de
radios et de télévisions d’envergure nationale : Le Nouvel Observateur, Le Parisien, La Croix,
France Info, Sud Radio, I-télé, France 24, BFM Business… Sans compter
la pléthore d’articles issus de titres majeurs de la presse régionale
(voir notre dossier de presse).
Les liens mis à disposition étaient exploitables puisqu’encore en ligne
aujourd’hui. Ces sources secondaires parlaient de l’UPR, de son
président François Asselineau. Faut-il désormais douter de la fiabilité
de ces médias en tant que sources wikipédiennes recevables ? Ou
s’agit-il d’un traitement (de défaveur) exceptionnel ?
– Que cette analyse fait « consensus », alors que le recensement d’opinions fait justement état de l’absence de consensus.
Il y avait 72 % de gens favorables à la suppression, 25 % défavorables (sans compter les avis non décomptés, au nombre de 16, qui étaient tous opposés à la suppression de l’article).
Il n’y a clairement pas de consensus si l’on suit la définition du Grand Robert de la langue française :
Il y avait 72 % de gens favorables à la suppression, 25 % défavorables (sans compter les avis non décomptés, au nombre de 16, qui étaient tous opposés à la suppression de l’article).
Il n’y a clairement pas de consensus si l’on suit la définition du Grand Robert de la langue française :
« Consensus, Didact. Accord entre personnes ; consentement »
Avec l’ubuesque définition du consensus de Wikipédia France (qui fait office de recommandation officielle…), on arrive tout bonnement à une inversion du sens de ce mot : le désaccord devient l’accord ! Novlangue, dites-vous ?
Fanatisme wikipédien
Ce comportement consistant à justifier
les décisions d’un groupe de personnes par le seul bien-fondé de règles
qu’ils auraient préalablement validées relève de l’aveuglement. On est
là dans un schéma fanatique, sectaire, très loin de l’idéal d’intégrité
et de rationalité d’un contributeur averti. Ces normes
absoudraient-elles toute décision des ouailles wikipédiennes ?
Respecte-t-on systématiquement ces règles ? Ces règles sont-elles
infaillibles ? Le rôle d’un administrateur n’est-il justement pas de
faire de la maintenance wikipédienne dans l’intérêt général ?
Qui juge de ces règles ? Une intelligence supérieure supposément
infaillible que serait cette communauté wikipédienne, ou une décision
d’un groupe d’humains, qui peuvent commettre des erreurs ?
Pour Rémi Mathis et Pierre-Carl
Langlais, visiblement, il n’est pas question d’admettre ne serait-ce
qu’une once de faillibilité dans la décision de cette infime partie de
la communauté de Wikipédia France ; c’est ceci qui est véritablement
intolérable.
Et ce n’est pas tout, car je ne parle pas du principe même de ce vote. Wikipédia n’est absolument pas une démocratie, elle devrait sans doute être une « ratiocratie ». Les procédures de vote font débat au sein de Wikipédia,
il est donc anormal de voir autant d’inflexibilité de la part de la
capitainerie de l’encyclopédie à défendre une décision issue d’une
procédure discutée et discutable.
Malheureusement, concernant la page de
François Asselineau et celle de l’UPR, il semble difficile de ne pas
considérer que Wikipédia se comporte en dictature. Tout du moins, elle
est en désaccord, pour la version francophone, avec les principes
fondamentaux qui font son succès, ce qu’a d’ailleurs tenté de rappeler
Daniel Schneidermann en fin de débat.
Wikipédia est aussi une encyclopédie spécialisée de la politique française.
Il est quand même étonnant de voir que dans sa langue maternelle et dans son propre pays, François Asselineau n’a toujours pas une notoriété suffisante, alors que les Wikipédias espagnol, russe et japonaise, qui comportent pourtant moins d’articles, n’hésitent pas à lui en consacrer un, malgré la barrière linguistique.
Il est quand même étonnant de voir que dans sa langue maternelle et dans son propre pays, François Asselineau n’a toujours pas une notoriété suffisante, alors que les Wikipédias espagnol, russe et japonaise, qui comportent pourtant moins d’articles, n’hésitent pas à lui en consacrer un, malgré la barrière linguistique.
Quant à la version anglaise, il y a eu 4 nominations de suppression sur la page de François Asselineau, qui se sont au final toutes conclues par le maintien de l’article.
Cet état de fait est expliqué et justifié par M. Mathis par une simple preuve du cloisonnement des différents Wikis ; le président de Wikimédia France ne semble pas vouloir envisager une seule seconde qu’il puisse s’agir d’une erreur d’appréciation de la version francophone de l’encyclopédie . Cette obstination ressemble à de l’acharnement anti-Asselineau, ce qui a été également suggéré par Daniel Schneidermann.
Cet état de fait est expliqué et justifié par M. Mathis par une simple preuve du cloisonnement des différents Wikis ; le président de Wikimédia France ne semble pas vouloir envisager une seule seconde qu’il puisse s’agir d’une erreur d’appréciation de la version francophone de l’encyclopédie . Cette obstination ressemble à de l’acharnement anti-Asselineau, ce qui a été également suggéré par Daniel Schneidermann.
L’article n’a selon moi pas été supprimé
en raison de sa non-admissibilité au regard des critères. François
Asselineau a fait l’objet d’une réelle couverture médiatique nationale,
il a été invité dans de nombreuses émissions. Il est donc difficile de
justifier son éviction sur le terrain des critères. Tout observateur
honnête de la scène politique française ne peut que s’étonner de
l’absence de François Asselineau et de l’UPR sur Wikipédia.
Non, l’article a été supprimé sur la base d’arguments invalides, d’interprétations faussées par des règles floues.
C’est une censure arbitraire. C’est le droit de Wikipédia de le permettre, mais ce n’est vraiment pas à sa gloire.
Conclusion (provisoire)
Au sein de l’équipe cybermilitante, nous
sommes tous des utilisateurs avertis et enthousiastes de Wikipédia.
D’ailleurs, nos conditions d’utilisations et notre protocole de
modération sur Internet s’inspirent en partie de ceux de Wikipédia. Il
n’y a rien de paradoxal à cela, nous sommes le parti politique français
le plus « numérique », et certainement l’un des plus actifs sur
Internet, il est donc normal que nous nous basions sur les règles de
modération les plus connues et reconnues du net.
Nous connaissons aussi bien les forces
que les faiblesses du système wiki. Nous ne souhaitons bénéficier
d’aucun traitement de faveur, mais nous ne voulons pas non plus être
victimes d’un traitement de défaveur. Nous connaissons les règles et les
principes en usage sur Internet et sur Wikipédia en particulier. Nous
les respectons, nous appelons nos membres à les respecter. Mais nous
demandons aux responsables de Wikipédia de faire de même. Qu’ils se
conforment loyalement aux règlements internes de l’encyclopédie qu’ils
administrent et nous serons satisfaits.
Rémi Mathis s’est bien rendu compte à la
fin de l’émission du caractère intenable de la situation et a admis que
le cadre du symbolique est désormais largement dépassé. Il a avoué
implicitement que cette décision de censure est sans doute la plus
critiquée de l’histoire du site francophone, mais au lieu de mettre en
doute cette décision de suppression, il a fait un choix pour le moins
audacieux, celui de soutenir coûte que coûte une décision collective qui
n’est pas la sienne, qu’il n’avait d’ailleurs pas ou peu étudiée. Il se
permet également un sarcasme irrespectueux, voire insultant,
considérant finalement l’admissibilité de François Asselineau uniquement
sur la base de cette polémique.
Où est donc passé le respect de la hiérarchie de Graham ?
Comment prendre au sérieux quelqu’un qui d’un côté nous parle de la
méticulosité de son métier, et de l’autre se permet de telles
imprécisions et une nonchalance intellectuelle sur un cas qui pose un
problème interne exceptionnel selon les dires mêmes d’un administrateur,
un cas médiatisé à l’échelle nationale depuis des mois ? Au plus haut
niveau, Wikipédia doit théoriquement toujours supposer la bonne foi de ses contributeurs, or l’a priori négatif, noté par Daniel Schneidermann, semble avoir pris le pas par réflexe défensif.
Les raisons invoquées pour l’emploi des
ciseaux d’Anastasie ne font clairement pas honneur à l’encyclopédie en
ligne. Sommes-nous réellement non-admissibles, ou sommes-nous la preuve
que Wikipédia se sclérose parfois au point d’en être inique ?
Le malaise, patent dans l’attitude de Pierre-Carl Langlais et Rémi Mathis – méprisant et ironique pour l’un, hésitant et confus pour l’autre –, témoigne en quelque sorte de la faiblesse de leur argumentation, de leurs embarrassants cyber-sophismes.
Le malaise, patent dans l’attitude de Pierre-Carl Langlais et Rémi Mathis – méprisant et ironique pour l’un, hésitant et confus pour l’autre –, témoigne en quelque sorte de la faiblesse de leur argumentation, de leurs embarrassants cyber-sophismes.
Dans une certaine mesure, on peut
comprendre assez aisément ce qui s’est passé. Je pense personnellement
que cette défense hasardeuse est le fruit d’un cas exceptionnel, qui a
pris de court la plupart des administrateurs wiki, et qu’il est malaisé
de juger puisqu’il est inédit. Il faut aussi prendre en compte la
segmentation antagonique des sensibilités politiques et le fait que la
neutralité n’est pas la chose la plus facile à atteindre lorsqu’il
s’agit de considérer les articles politiques. S’y sont ajoutés le
caractère fragmentaire (mais suffisant au regard d’une application
neutre des critères d’admissibilité) de l’information à notre sujet dans
les médias traditionnels et la tension née des débats. La polémique
s’est ainsi amplifiée et la méfiance – voire l’hostilité – s’est
installée du côté des caciques de l’encyclopédie en ligne.
L’autocensure est la forme la plus
courante de censure, et c’est elle probablement que l’on observe ici.
Mais cette caractéristique ne retire rien à son arbitraire, et la rend
quelque part encore plus vicieuse, la situation étant aujourd’hui ce
qu’elle est : bloquée.
Ce dossier, qui ne revient pas sur tous
les points de cette affaire, qui mélange journalisme, politique, culture
wiki et Internet, etc., montre la complexité du sujet. Il contribuera,
je l’espère, à apaiser les tensions. Je ne veux pas faire un plaidoyer
pour l’UPR sur Wikipédia, mais un plaidoyer pour la justice numérique,
car je me sens bien davantage atteint en tant que wikiphile qu’en tant
que membre de l’UPR, qui n’a pas de responsabilité dans l’envenimement
de cette affaire. À l’UPR, notre position est comme toujours de tenir un
propos franc et rationnel. Nous sommes ouverts au dialogue, si les
responsables wiki veulent nous parler, nous répondrons présents, dans le
respect de nos intelligences et positions respectives.
L’UPR est un mouvement à nul autre
pareil, et son traitement médiatique et donc wikipédien ne fait pas
exception à sa singularité. Nous n’avons toujours pas « nos » pages,
qu’importe, nous avons produit des centaines d’articles, vidéos,
dossiers, sans l’aide de Wikipédia francophone, et nous nous portons très bien. Nous ne voulons, ni n’avons besoin d’un « effet Streisand » pour nous développer, et Wikipédia n’a pas besoin non plus d’un d’un bad buzz.
Il est indéniable qu’avec aujourd’hui 2 350 adhérents, nous sommes désormais un mouvement politique sur lequel il faut compter (selon Alexa Ranking, notre site Internet est 4e
en termes de fréquentation dans le classement des partis politiques
français). Il serait peut-être temps de réexaminer le cas de François
Asselineau, et par la même occasion celui de l’UPR, sur Wikipédia
francophone ; ce n’est néanmoins pas à nous de le faire.
Je souhaite beaucoup de réussite aux
projets respectifs de Wikipédia et de l’UPR, qui sont des outils très
différents mais complémentaires de l’émancipation des peuples. L’UPR
porte en elle les valeurs de la République : Liberté, Égalité,
Fraternité, mais aussi probité. Wikipédia participe à l’élévation
culturelle universelle. Je regrette vraiment cette controverse qui fait
perdre du temps et de l’énergie à deux soutiens de la liberté
d’expression et de la recherche loyale de la vérité.
La seule conclusion qui s’impose.
L’UPR approuve les 5 principes fondateurs de Wikipédia. Le 5e principe a peut-être été bafoué nous concernant.
L’article ci-dessus a également été publié sur le site Wikibuster, il est accessible à cette adresse.Source : https://www.upr.fr/actualite/monde/le-traitement-defaveur-de-francois-asselineau-et-de-lupr-sur-wikipedia
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