E.B. :
"Faut-il
moduler le droit de vote en fonction de tests de connaissances et de
moralité ? Doit-on rester sur le modèle actuel, en élargissant la
catégorie "déficients mentaux" qui est déjà interdite de voter ?
Ce
sont de vraies et légitimes questions dans les régions n'ayant pas
toujours une population, dont le développement éducatif correspond au
niveau du développement démocratique."
J.S. :
Pour
replacer le droit de vote dans un contexte historique, je dois citer
une déclaration d'Emmanuel-Joseph Sieyès du 7 septembre 1789 : "Les
citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à
faire eux-mêmes la loi; ils n'ont pas de volonté particulière à
imposer. S'ils dictaient leur volonté, la France ne serait plus cet Etat
représentatif; ce serait un Etat démocratique. Le peuple, je le répète,
dans un pays qui n'est pas une démocratie (et la France ne saurait
l'être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses
représentants".
A
l'origine, le droit de vote était censitaire, c'est-à-dire limité à un
nombre réduit de personnes par le "cens"; généralement un niveau de
revenus. La Révolution française de 1789 n'a jamais eu pour but de
remplacer la monarchie absolue par une démocratie mais par une monarchie
constitutionnelle puis, à défaut, quand le roi Louis XVI n'a pas
respecté sa part du "contrat", par un régime représentatif dirigé par
les bourgeois.
Le
droit de vote s'est progressivement élargi ; le plus "démocrate" de
tous ayant été le général Charles de Gaulle (quel paradoxe : un
militaire !) qui a donné le droit de vote aux femmes et soumis
l'élection présidentielle au suffrage universel.
Néanmoins,
ne nous leurrons pas. Jadis, c'est l'Eglise catholique apostolique et
romaine qui façonnait la pensée de ses fidèles, soumis à la monarchie de
droit divin. Aujourd'hui, ce sont les médias de masse qui façonnent
celle des électeurs/consommateurs/contribuables. Ce sont donc les propriétaires des groupes de médias qui dirigent réellement notre société.
Alexis
de Tocqueville (philosophe du XIXème siècle) résumait bien ce sentiment
de manipulation : «Je ne crains pas le suffrage universel : les gens
voteront comme on leur dira. »
En
2005, quand le peuple français a été consulté pour choisir une
constitution pour l'Union Européenne, je me suis abstenu, constatant
l'âme en peine que je n'avais pas la compétence juridique pour faire un
choix réfléchi. 55% des électeurs qui s'étaient exprimés ont voté "non".
Qu'ont fait nos "représentants" en 2008 ? Ils ont considéré que
désormais, ce n'était plus une constitution mais un traité, et comme un
traité se signe entre représentants et non par référendum, ils ont voté
"oui". Trahison de la décision (réfléchie ou pas) du peuple.
Dans
ma réfléxion politique, il y a donc deux niveaux : la compétence de
l'électeur (avec possibilité de "permis de voter" selon la formation en
économie, en droit, en science politique ...) et puis, au-dessus, une
remise en cause du système représentatif (qui n'est pas strictemlent
démocratique).
Mais si l'on reste au stade de la compétence (pour obtenir le droit de vote), il faut que les tests s'appliquent non seulement aux électeurs mais aussi aux candidats (droit être élu) ! C'est impératif !
E.B.
Bien évidemment.
J.S.
Et
dans le cas des candidats aux élections, au minimum, on devrait exiger
d'eux qu'ils soient des citoyens exemplaires, avec un casier judiciaire
vierge. C'est exigé pour les fonctionnaires au service de la population !
E.B.
En tout cas pas de condamnation en rapport avec la fonction. Car les injustices existent malgré tout.
J.S.
Avouez quand même que cela assainirait considérablement le théâtre politique ! Un renouvellement presque total.
E.B.
Oui
complètement. Ceci dit, sans passer par là, on peut faire en sorte que
les débats soient réels et publics. Alors la faute - ou prétendue faute -
est mise en avant et chacun peut argumenter à charge et à décharge.
J.S.
On en revient au rôle prépondérant des médias.
http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2015/03/la-democratie-representative-des.html
Et au pouvoir énorme des propriétaires ce ces outils pour influencer les pensées. http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2015/03/la-presse-et-ses-proprietaires.html
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