Aux États-Unis, un groupe de scientifiques a demandé à l’Agence américaine du médicament la possibilité d’accéder à l’ensemble des documents sur lesquels elle s’est appuyée pour valider l’homologation du vaccin de Pfizer. Il leur faudra patienter jusqu’en 2076.
FDA : 55 ans pour divulguer le dossier complet sur le vaccin Pfizer-BioNTech…
Voilà une curieuse information qui a été rapportée par l’agence de presse Reuters le 18 novembre 2021. Aux États-Unis, il s’avère qu’une trentaine de professeurs et de scientifiques travaillant dans plusieurs universités renommées (dont Yale et Harvard) et regroupés au sein du collectif Public Health and Medical Professionals for Transparency ont demandé, au mois de septembre dernier, à la Food and Drug Administration (FDA), l’Agence américaine du médicament, l’autorisation d’accéder à l’ensemble des documents sur lesquels celle-ci s’est basée afin de valider la mise sur le marché du vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19. Des professeurs étrangers du Royaume-Uni, d’Allemagne, du Danemark, d’Australie et du Canada se sont également joints à la requête.
Aussi, bien que les demandes au titre de la loi sur la liberté d’information soient rarement traitées rapidement, la réponse de l’Agence américaine du médicament a de quoi susciter des interrogations : elle a répondu aux scientifiques qu’il lui faudrait au moins 55 ans pour leur faire parvenir les documents demandés !
Afin d’accélérer l’autorisation d’accès aux documents, le groupe de demandeurs a intenté une action en justice durant ce même mois de septembre 2021 devant le tribunal fédéral du district nord du Texas. Selon eux, la divulgation de ces informations pourrait contribuer à rassurer les sceptiques quant à l’innocuité et à l’efficacité du vaccin et, ainsi, à accroître la confiance dans le vaccin Pfizer.
Mais, dans l’hypothèse où un juge fédéral du Texas donne son accord, le collectif Public Health and Medical Professionals for Transparency ne peut espérer récupérer le dossier complet qu’en 2076…
Mais seulement 108 jours pour homologuer sa commercialisation
Pour justifier une telle lenteur, la FDA a expliqué aux scientifiques demandeurs qu’elle ne souhaitait pas monopoliser ses équipes sur cette seule requête. À savoir que la loi sur la liberté d’information de 1967 exige que les agences fédérales répondent aux demandes d’information dans un délai de 20 jours ouvrables, à la nuance près que le temps nécessaire pour obtenir les documents « varie en fonction de la complexité de la demande et de l’arriéré de demandes déjà en cours auprès de l’agence ».
Du côté des avocats de la FDA, on avance que le dossier demandé par les plaignants contient environ 329 000 pages sur cette question de l’homologation du vaccin Pfizer-BioNTech, ce qui représente une quantité énorme de documents.
De plus, ces avocats indiquent qu’avant que le dossier ne soit communiqué aux scientifiques, les documents doivent être examinés afin de supprimer « les informations commerciales confidentielles et les secrets commerciaux de Pfizer ou de BioNTech, ainsi que les informations relatives à la vie privée des patients qui ont participé aux essais cliniques ».
Par ailleurs, l’Agence américaine du médicament a proposé de divulguer 500 pages par mois en arguant qu’elle ne pourrait affecter à cette tâche que 10 employés, lesquels doivent actuellement traiter en parallèle près de 400 autres requêtes. Précisons toutefois que la FDA dispose de 18 000 employés et d’un budget de 6 milliards de dollars.
Pour les avocats de la trentaine de scientifiques, cette demande d’accès au dossier complet concernant le vaccin devrait être prioritaire et ils soutiennent que la FDA devrait publier tous les documents au plus tard le 3 mars 2022.
Deux de ces avocats, Aaron Siri du cabinet Siri & Glimstad à New York et John Howie du cabinet Howie Law à Dallas, ont effectué à ce sujet une comparaison intéressante : « Cette période de 108 jours est le même temps qu’il a fallu à la FDA pour examiner les documents pertinents pour la tâche beaucoup plus complexe de l’homologation du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer ».
Les avocats arguent aussi du fait que, si « l’objectif principal de la loi sur la liberté d’information est d’assurer la transparence du gouvernement », « il est difficile d’imaginer un plus grand besoin de transparence que la divulgation immédiate des documents sur lesquels s’est appuyée la FDA pour autoriser un produit qui est maintenant imposé à plus de 100 millions d’Américains sous peine de perdre leur carrière, leur revenu, leur statut de militaire, et bien pire encore. »
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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