Les échanges écrits donnent le temps d'expliquer les mots. Sans une
bonne compréhension des mots (de leur histoire, de la façon dont ils ont
été dévoyés par le pouvoir), on peut difficilement appréhender les
notions. Cela peut sembler une perte de temps, compte tenu de l'urgence
de la situation, mais c'est pour avoir de bonnes bases, des fondations
solides pour la nouvelle société que nous souhaitons construire.
Par exemple, le mot "démocratie" était une insulte jusqu'au XIXème siècle. On remarquera que contrairement à "monarchie" ou "oligarchie", il ne se termine pas "-archie" mais par "-cratie". "-Archie", c'est un pouvoir institutionnel, un ordre établi. ""-Cratie", c'est la force brute, le pouvoir vulgaire, violent ; bref celui du peuple aux yeux des aristocrates et des bourgeois. Le mot n'a été utilisé sans sa connotation péjorative qu'à partir de 1828 aux États-Unis et de 1848 en France ... par des candidats aux élections qui souhaitaient récolter les votes des hommes pauvres à qui on venait de donner le droit de vote. C'est de la pure démagogie, une arnaque, un mensonge pour faire croire que les élus vont représenter les intérêts des électeurs pauvres. La démocratie n'a jamais existé en France, ni aux États-Unis, parce que les dirigeants ont toujours méprisé le peuple et n'ont jamais souhaité leur céder la moindre parcelle de pouvoir.
C'est la raison
pour laquelle Proudhon a utilisé (créé ?) un nouveau mot : "anarchie" =
sans institution confiscatoire du pouvoir politique, sans chef(s).
Que ceux qui s’agacent de ces "longueurs", en apparente contradiction face à leur désir d'action, se rassurent. Je désire aussi des actions, des actions massives, une désobéissance totale et la suppression des institutions hiérarchiques qui oppriment, méprisent, infantilisent toute la population.
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