mardi 11 février 2025

« Israël est le mal incarné »… Nabih Berri, porte-parole du parlement libanais (Amal) se lâche avec l’adjointe de l’envoyé spécial yankee au Liban (The Intel Drop)

 

Le vent est sérieusement en train de tourner pour l’empire anglo-americano-sioniste qui se raccroche aux branches du mieux qu’il peut. Quand assez est-il vraiment assez ? Le Liban va t’il ouvrir la voie du soutien total à toute résistance anti-coloniale ?
~ Résistance 71 ~

“Israël est le mal incarné” : le porte-parole du parlement libanais (Nabih Berri – Amal) confronte l’envoyé américain au sujet de l’agression continue

The Intel Drop

9 février 2025

Url de l’article original :

https://www.theinteldrop.org/2025/02/09/israel-is-an-absolute-evil-lebanons-parliament-speaker-confronts-u-s-envoy-over-continued-aggression/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

BeyrouthDans une réunion qui n’a pas retenu ses coups, le porte-parole du parlement libanais Nabih Berri (Mouvement Amal)* a laissé filtrer la vérité crue au sujet de l’agression constante d’”Israël” dans la région, étiquetant le régime de Tel Aviv comme étant “le mal absolu”. La remarque est survenue durant une réunion très tendue avec une adjointe de l’envoyé spécial des Etats-Unis au Moyen-Orient: Morgan Ortagus à Beyrouth Samedi dernier, alors que Berri ne mâchait pas ses mots au sujet de l’occupation continue de parties du territoire libanais par “Israël” et défi ouvert à la loi internationale.

Berri ne s’est pas arrêté à la condamnation, il a directement défié le rôle de Washington dans l’établissement de l’impunité d’”Israël” ; il a rappelé à Ortagus la position des Etats-Unis dans le comité supervisant le cessez-le-feu et il a demandé une action immédiate. “Les Etats-Unis doivent forcer Israël à se conformer pleinement et honorer les accords du cessez-le-feu”, remarquant avec insistance que le manque d’action des Etats-Unis protège Israël dans ses exactions et violations. Berri a cité des exemples très spécifiques, incluant l’utilisation systématique par les Etats-Unis de leur veto pour bloquer toute résolution du CSNU contre Israël, ses colonies illégales et ses agressions constantes dans la région. des colonies sionistes et de l’agression militaire. Il a aussi fait remarquer les milliards de dollars d’aide militaire fournie par les Etats-Unis annuellement à Israël, qui financent directement des armes utilisées dans des violations ouvertes et flagrantes du droit international. Berri a fait remarquer le silence passé des USA sur les violations sionistes des accords de cessez-le-feu à la fois au Liban et à Gaza, illustrant par là-même une complicité entre les deux états qui a donné à Israël une impunité d’action dans la région.

La violation systématique du droit international par Israël

Berri a réitéré que le refus d’Israël d’appliquer la résolution 1701 de l’ONU, qui appelle à un retrait total des forces israéliennes du Liban n’est pas juste une négligence  mais correspond à un acre délibéré d’occupation des sols. “Le régime de Tel Aviv fleurit de la violation du droit international en s’abritant derrière la protection américaine”, a affirmé Nabih Berri.

Malgré le rôle de l’armée libanaise à maintenir la paix dans le Sud-Liban comme stipulé dans les accords de cessez-le-feu, les incursions quotidiennes d’Israël ont rendu les efforts de cessez-le-feu très fragiles. Des raids aériens par avions et drones et des bombardements sont devenus la norme, avec Israël snobant le cessez-le-feu auquel il a du se contraindre, obligé par l’échec de ses objectifs militaires contre le Hezbollah.

Un cessez-le-feu qui n’en a que le nom

Le cessez-le-feu qui est intervenu le 27 novembre 2024, suivant 14 mois d’hostilité brutale, fut moins un succès diplomatique et plus une reconnaissance de l’échec d’Israël à soumettre le Hezbollah. Loin d’être une trêve réelle, Israël a traité ce cessez-le-feu comme une pause stratégique, l’utilisant pour se regrouper tout en continuant à terroriser les civils libanais par des violations quotidiennes des accords.

Le 10 janvier 2025, le Liban fut forcé de déposer une plainte officielle auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, détaillant les agressions d’Israël sur les terres agricoles du Liban, ses fermes, son cheptel et les infrastructures civiles du sud du pays. Et, comme attendu, la réponse de la soi-disante “communauté internationale” a été au mieux des plus tiède, mettant ainsi en évidence le manque total de capacité à faire respecter des accords par les corps internationaux lorsqu’il s’agit en tout cas de tenir Israël responsable.

L’avertissement du Hezbollah et le dilemme qui se pose pour le Liban

Le Hezbollah, toujours la sentinelle de la souveraineté libanaise,  a dit clairement que le gouvernement libanais porte la responsabilité de s’assurer du retrait complet des forces d’occupation sionistes du Liban-Sud. Alors que la puissance militaire du Hezbollah demeure une incroyable force de dissuasion, le gouvernement libanais se retrouve coincé sous le feu croisé de la diplomatie internationale et la gestion de pressions politiques internes de factions politiques variées luttant pour l’influence et le pouvoir. Des divisions sectaires, des troubles économiques et un mécontentement populaire compliquent sa position, alors que des pressions extérieures de puissances étrangères cherchent à maintenir le Liban dans une position de pion servile à souhait. Équilibrer les demandes du Hezbollah, les attentes du peuple libanais et le bras de fer engagé entre les alliées occidentaux et les acteurs régionaux, placent le gouvernement libanais dans une position des plus précaires.

Le 27 janvier, le Liban a annoncé sa décision de prolonger le cessez-le-feu jusqu’au 18 février, ce malgré le clair échec d’adhérer à ses obligations. L’annonce fut faite alors même que les sionistes continuaient leurs incursions au Liban, résultant en la mort de quelques deux douzaines de civils libanais dans la région sud.

La complicité et l’hypocrisie des Etats-Unis

La réunion de Berri avec Ortagus n’a pas juste été une routine diplomatique, ce fut une confrontation directe de la complicité des Etats-Unis dans les crimes de guerre d’Israël. Le porte-parole du parlement libanais a abondamment clarifié que le soutien de Washington à Israël tient plus de l’acceptation tacite de la politique de meurtre systématique et du déplacement des civils libanais par l’entité sioniste.

Alors que les Etats-Unis se positionnent en médiateur, le soutien sans faille à Israël de son complexe militaro-industriel expose la nature du vide diplomatique postural. “Si les Etats-Unis étaient véritablement concernés par la paix, ils cesseraient de financer la machine de guerre sioniste”, a déclaré Berri.


Amal / Hezbollah ~ Hassan Nasrallah / Nabih Berri

La réalité de terrain

Les régions du Liban-Sud demeurent sous constante menace avec des drones israéliens bourdonnant dans le ciel et des patrouilles militaires violant l’espace aérien et le territoire libanais à volonté. L’impact psychologique sur les populations civiles est immense, avec des familles vivant dans la peur constante d’une nouvelle attaque gratuite. Lina, une mère de trois enfants de la ville de Tyr, a raconté comment ses enfants ont plongé sous la table en entendant le son du drone passant au dessus de leurs têtes, se souvenant des bombardements précédents. “Chaque soir, je me demande si nous survivrons jusqu’au matin”, dit-elle d’une voix tremblante. Son voisin, un paysan du nom de Youssef, a perdu en une nuit son gagne-pain, son cheptel, dans une attaque aérienne israélienne. “Ils ont détruit nos maisons, notre terre et nos esprits”, s’est-il lamenté, insistant sur le coût humain de l’agression israélienne.

Le gouvernement libanais continue de faire pression pour une intervention internationale, mais comme l’histoire l’a démontré, l’appel au droit international tombe dans les oreilles de sourds lorsque l’entité sioniste est impliquée. Le seul véritable langage que Tel Aviv semble comprendre est celui de la résistance, un fait qu’a bien compris le Hezbollah, dont la présence continue demeure la raison principale pour laquelle Israël n’a pas escaladé son agression du Liban en une invasion totale du pays.

Conclusion: Un statu quo construit sur la souffrance

Alors que la nouvelle date de fin du cessez-le-feu approche, le Liban se trouve à une croisée des chemins. Il peut continuer à se fier aux voies diplomatiques qui ont été prouvées inefficaces encore et toujours, ou se préparer à la réalité inévitable que l’agression israélienne ne cessera pas tant que l’entité ne soit pas confrontée à des conséquences au delà des lettres d’admonition et de résolutions de l’ONU sans conséquence aucune.

Pour l’heure, le peuple libanais le prend sur lui, sachant que la soi-disante “communauté internationale” ne fera rien pour le protéger d’un régime qui opère de longue date de manière dévoyée et renégate, ce avec le soutien total des super-puissances mondiales.

NdTID :
Cet article est un compte-rendu factuel des violations en continu du droit international au Liban et reflète la vérité crue de la situation de terrain.

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(*) NdR71 : Le mouvement Amal : de l’acronyme pour “Bataillons de la Résistance Libanaise” A.M.A.L, qui veut dire “espoir” en arabe. Créé en 1975 du movement chiite libanais de Moussa al-Sadr des “Dépossédés”, il prit ce nom d’Amal durant la guerre civile. Le Hezbollah sortira plus tard des rangs du Amal. Depuis 1980, le SG du parti est Nabih Berri (1938 – ), avocat de profession, porte-parole du parlement libanais (toujours un chiite de par la constitution) depuis 1992.
Il est à noter qu’en 1988, le patron de l’Organisation de Supervision de la Paix de l’ONU au Liban le Lt-colonel américain Williams Higgins, fut kidnappé suite à un entretien avec le mouvement Amal, qui accusa le Hezbollah de l’action. Higgins fut tué et une guerre sanglante s’en suivi entre le Amal et le Hezbollah en 1988-89, appelée la “guerre des frères”. Le Hezbollah a toujours démenti avoir été à l’origine de l’action et a impliqué le complot à une tierce partie voulant une guerre fratricide entre les deux mouvements chiites. A la lumière de ce que l’on sait depuis, il est plus que probable que ce soit ce qui s’est effectivement passé. La Syrie interviendra pour mettre fin au conflit interne au Liban.
Depuis, le mouvement Amal et le Hezbollah sont de fermes alliés politiques et forme un bloc chiite parlementaire au Liban, qui se reflète au parlement et dans la vie politique du pays comme récemment dans l’élection “retardée” du nouveau président (chrétien) Joseph Aoun.

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Sourcehttps://resistance71.wordpress.com/2025/02/11/israel-est-le-mal-incarne-nabih-berri-porte-parole-du-parlement-libanais-amal-se-lache-avec-ladjointe-de-lenvoye-special-yankee-au-liban-the-intel-drop/

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