Nous l’avons dit dès le début de la chute de la Syrie dans
l’escarcelle impérialiste : la solution y existe déjà : le Rojava (dans
sa mouture Confédéralisme Démocratique pré-2017). La fédération anarchiste irano-afghane le perçoit très bien dans le contexte régional.
~ Résistance 71 ~
Rojava: une flammèche d’espoir dans l’obscurité du Moyen-Orient
روژئاوا: روزنه ای روشن از اُمید در تاریکی خاورمیانه
Fuad Mariwani
8 février 2025
Url de l’article original:
https://asranarshism.com/1403/11/20/rojava-fuadmariwani-english/
~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~
Le Moyen-Orient, que ce soit dans l’ancien monde à cause de sa location géographique unique à la croisée des chemins du monde et des ressources naturelles, ou dans l’ère moderne à cause de ses réserves énergétiques, a toujours eu un rôle de première importance à travers le monde.
Malheureusement, là où convergent pouvoir et grand profit, une grosse concurrence motivée par la veulerie se développe de manière inévitable. Au travers de l’histoire, les individus les plus calculateurs et cupides au Moyen-Orient ont risqué la guerre pour saisir le pouvoir. “Le “pouvoir”, synonyme pour beaucoup de “divinité” à laquelle bien du sang a été sacrifié, est devenu toujours plus sacré jour après jour. Dans le temps, cette avidité d’égoïsme et d’intérêt personnel s’est entourée de l’aura de la sanctification, rendant l’accès au pouvoir toujours plus difficile pour les concurrents.
Sans exception, tous les régimes moyen-orientaux se sont liés, à des degrés variés, à la sanctification religieuse ou idéologique. L’état Islamique (EIIL ou Daesh) est peut-être le pinacle de cette fusion. Pourtant, il existe une loi dans la nature, peut-être la fondation de toute transformation et toute création, cette loi dit que “chaque condition crées sa propre alternative.”
Abdullah Öcalan, au travers de sa vie de lutte pour solutionner le problème kurde, fut forcé de confronter les régimes les plus dogmatiques. Ses expériences se sont cristallisées dans des idées qui, durant l’assaut de Daesh sur la région autonome du nord de la Syrie, a donné naissance à une force de résistance. Les méthodes d’organisation et de combats de cette force ont été prouvées être bien plus démocratiques que celles de nations qui ont passé des décennies à théoriser au sujet de la démocratie et à investir de vastes ressources dans sa mise en pratique.
La simple existence d’une telle force et sa mise en application en un système démocratique pose, en tout premier lieu, une menace existentielle pour toutes les dictatures régionales. Deuxièmement, ses succès humilient les structures politiques “démocratiques” en dehors du Moyen-Orient. C’est pour ces raisons que l’expérience doit faire face à des attaques incessantes tout azimut, militaires et idéologiques et qu’elle est soumise à une censure et un blackout total de la part des médias. Ce silence permet aux Talibans syriens et au régime néo-ottoman turc de commettre des atrocités sur le peuple du Rojava et ses combattants pour la liberté.
Certains analystes peuvent croire que le chemin de la liberté est inévitable et que ceux qui combattent pour la liberté triompheront éventuellement. Mais en réalité, ce n’est pas le cas. La flamme de la résistance peut facilement être éteinte, des mouvements politiques et d’action peuvent échouer et la civilisation humaine n’est pas toujours en marche vers la liberté. L’histoire est remplie de fait de ces échecs documentés et un grand nombre ont aussi été effacés des archives. Seulement lorsque nous comprenons et acceptons cette réalité, cette vérité, avons-nous vraiment conscience de l’urgence d’utiliser tous les moyens nécessaires et disponibles pour protéger et étendre le feu de a libération. Un sens historique de responsabilité émerge précisément de cette compréhension.
Les états, indépendamment de leur idéologie, sont tous alliés les uns avec les autres. Ceci est tout à fait évident dans le cas du Rojava (NdT : comme ce le fut auparavant également en Espagne 36… Les collectifs aragonais et la Catalogne anarchiste virent toutes les formes étatiques se liguer contre eux…) : certains collaborent pour s’assurer de la défaite du Confédéralisme Démocratique, tandis que d’autres font semblant de ne rien voir. Dans le même temps, les masses populaires sont tellement aliénées qu’elles ne consomment que ce que les médias de masse leur fourguent comme “information”. Nombreux sont ceux qui voient la vérité et qui se sentent esseulés et sans pouvoir, balaient l’activisme comme étant futile ou s’absolvent en croyant que la liberté prévaudra de manière “naturelle”. Ceci est aggravé par les idéologies de la division semées par l’État depuis des décennies.
La vérité est que l’émergence d’un système comme celui du Rojava au cœur même de l’obscurité moyen-orientale est un phénomène ne se produisant qu’une fois par siècle, une culmination de la longue lutte de l’humanité contre les systèmes oppresseurs. Aucun avocat de la liberté ne peut demeurer indifférent. Aujourd’hui, tout le monde a accès aux médias, l’outil même dont ce mouvement a besoin. Chaque personne doit prendre la responsabilité : amplifier les voix des combattants du Rojava (NdT : ou Administration Autonome du Nord-Est de la Syrie, AANES), atteindre le plus de gens possible et refuser de laisser cette étincelle mourir en silence.
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Lecture complémentaire :
« Manifeste du Confédéralisme Démocratique », Abdullah Öcalan, 2011, traduction Résistance 71
Notre dossier « Rojava, confédéralisme démocratique »
Tekosina Anarsist (Lutte Anarchiste) du Rojava sur Résistance 71
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