samedi 3 août 2024

Le cas de la boxeuse Imane Khelif (66kg), accusée d'être un homme biologique "transsexuel", expliqué calmement.



Beatrice Rosen  : Je n'ai rien compris à la polémique sur les boxeurs/boxeuses. Comment quand on est une femme peut-on "échouer à un test de genre" féminin ? Et en plus avoir un chromosome XY qui est le marqueur mâle ? En ayant un aspect visiblement masculin? Et en plus se retrouver face à une femme pour boxer? Avec les risques physiques que cela induit? Femme qui en plus abandonne après une minute de combat? Tout cela semble surréaliste. J'aimerais bien comprendre. Calmement. Si quelqu'un peut expliquer clairement... Sans insulte si on peut encore avec des échanges civilisés.

Juliette de CaussansElles ont des chromosomes XY si j’ai bien compris et eu un problème congénital de développement du pénis (elles ont été déclarées filles à la naissance et élevées socialement comme des filles, elles n’étaient pas au courant de leur condition probablement avant la puberté). Par contre, elles ne sont pas insensibles à la testostérone et ont donc bien bénéficié d’une puberté masculine. Ce ne sont pas des « hommes » classiques mais des intersexes qui penchent plutôt vers hommes que femmes du fait de leurs chromosomes pour le phénotype hors pénis (elles ont une sorte de vagin depuis la naissance). La testostérone chez les femmes est considérée comme un produit dopant. Leur cas est donc à part (ce ne sont pas des trans). Les championnats du monde les avaient disqualifiées, les JO ont des règles plus souples. Après tout ceci est une question d’équité pour la catégorie féminine : leur cas est déontologiquement limite. Socialement, sur leur acte de naissance c’étaient des femmes mais biologiquement hormis le pénis ce sont des hommes. Elles n’ont pas d’utérus ou d’ovaires mais des testicules qui ne sont pas descendus. Les JO considèrent qu’elles sont socialement des femmes depuis la naissance et ont toujours concouru chez les femmes. Elles prennent très probablement des bloqueurs de testostérone mais ayant bénéficié d’une puberté masculine, elles conservent des capacités pulmonaires, des os et des muscles avec un avantage accru puisque l’on parle de boxe.

Source du dialoguehttps://x.com/JulietteCausans/status/1818972219625894021

Il y a eu un précédent avec l'athlète (spécialiste du 800m) Caster Semenya

Un effet de loupe sur les rares femmes aux chromosomes XY

OLJ / le 17 juillet 2019

Présenté par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) comme une protection de l’équité dans la catégorie féminine, le nouveau règlement contesté par Caster Semenya concerne des femmes aux caractéristiques biologiques rares et très précises. 

Généralement, les femmes naissent avec une paire de chromosomes XX et les hommes avec des chromosomes XY. Cependant, « certains hommes naissent XX (...) et certaines femmes XY à cause d’une mutation du chromosome Y », note l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les femmes XY présentent une différence du développement sexuel (DSD), dont il existe de multiples formes. 

Pour être concernée par le règlement de l’IAAF, une athlète doit être XY, produire beaucoup de testostérone et relever de l’une des cinq DSD identifiées par l’IAAF. Parmi elles : le déficit en 5-réductase de type 2 (abrégé en 5-ARD), un cas longuement discuté par les experts des deux parties devant le TAS lors de l’arbitrage Semenya. 

Les personnes 5-ARD n’ont pas d’ovaires mais des testicules, souvent rentrés dans l’abdomen, qui produisent la testostérone, mais peuvent présenter des organes génitaux féminins. La testostérone est l’hormone-clef identifiée par l’IAAF : un taux élevé avantage selon elle de façon injuste les femmes concernées par rapport à leurs concurrentes. 

Présente chez les hommes et les femmes, la testostérone fait effet à partir de la puberté pour augmenter la taille des os et des muscles, accroître la force et le taux d’hémoglobine dans le sang. Chez la plupart des femmes, le taux de testostérone se situe entre 0,06 et 1,68 nmol par litre de sang, loin des taux observés chez la plupart des hommes (entre 7,7 et 29,4 nmol/L). Mais toutes les femmes présentant un taux de testostérone élevé ne sont pas contraintes par le règlement : certaines femmes aux chromosomes XX peuvent avoir un taux de testostérone élevé, dans le cadre de certains syndromes.

Source : https://www.lorientlejour.com/article/1179148/un-effet-de-loupe-sur-les-rares-femmes-aux-chromosomes-xy.html

1 commentaire:

Je a dit…

L'article est vraiment intéressant mais me laisse sur ma faim en termes de définition de ce qu'est une femme biologique.

En effet, c'est le cas de Caster Semenya qui est traité ici, par la réglementation de la fédération d'athlétisme. A l'époque, on disait que c'était un-e "hermaphrodite".

La description biologique qui est faite dans l'article est exactement celle qui concerne aussi l'Algérien-ne et le-la Taïwanais-e de la boxe aux Jeux Olympiques 2024 : chromosomes XY, testicules dans l'abdomen, taux de testostérone du niveau des hommes... mais organes génitaux extérieurs ayant l'apparence de ceux d'une femme.

Pour moi, qui suis profane, c'est un homme dont les testicules et le pénis ne sont pas descendus. Tout simplement. Et c'est aussi l'avis de la fédération de boxe amateur.

J'aimerais avoir l'avis de médecins en fait, et non d'un journaliste qui cite un extrait de description attribuée à l'OMS.

Un sujet à approfondir.