samedi 1 juillet 2023

Analyse critique afin de ne pas recommencer la plus grosse erreur « socialiste » du siècle dernier 1ère partie (Peter Gelderloos et Résistance 71)

 

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Du point de vue de Résistance 71 : Remplacer une tyrannie par une autre, porte ouverte au capitalisme d’état léniniste, trotskiste, staliniste, maoïste et trahison de la révolution sociale, méthode Marx-Engels et de leurs propres mots :

Cette organisation du prolétariat en une classe et conséquemment en un parti politique est continuellement dérangée par la concurrence entre les travailleurs eux-mêmes. Mais il revient toujours, plus fort, plus ferme, plus puissant. Il force la reconnaissance législative des intérêts particuliers des travailleurs en prenant avantage des divisions au sein de la bourgeoisie même…
Les communistes ne forment pas un parti séparé des autres partis de la classe ouvrière…
Le prolétariat utilisera sa suprématie politique pour arracher par degré, tout le capital de la bourgeoisie, pour centraliser tous les outils de production dans les mains de l’État, du prolétariat organisé en classe dirigeante…
Ce qui suit sera généralement applicable : [s’ensuivent 10 points élaborés par Marx et Engels]
[…]
5- Centralisation du crédit entre les mains de l’État…
6- Centralisation des moyens de communication et de transport aux mains de l’État.
7- Extension des usines et instruments de production propriétés de l’État
[…]”
~ Karl Marx, “Manifeste du PARTI communiste”, 1848 ~

“A quoi sert l’État ?… C’est la protection de l’exploitation, de la spéculation, de la propriété privée, — produit de la spoliation. Le prolétaire, qui n’a que ses bras pour fortune, n’a rien à attendre de l’État ; il n’y trouvera qu’une organisation faite pour empêcher à tout prix son émancipation.
Tout pour le propriétaire fainéant, tout contre le prolétaire travailleur : l’instruction bourgeoise qui dès le bas âge corrompt l’enfant, en lui inculquant les préjugés anti-égalitaires ; l’Église qui trouble le cerveau de la femme ; la loi qui empêche l’échange des idées de solidarité et d’égalité ; l’argent, au besoin, pour corrompre celui qui se fait un apôtre de la solidarité des travailleurs ; la prison et la mitraille à discrétion pour fermer la bouche à ceux qui ne se laissent pas corrompre. Voilà l’État.”
~ Pierre Kropotkine, “Paroles d’un révolté”, 1885 ~

Nous avons trouvé la récente analyse, que nous avons traduite ci-dessous très intéressante et appropriée alors que l’on voit ces derniers temps, comme en chaque période de crise grave, refleurir les officines, les cultes éculés de la droite “droitarde beauf” et de la gauche “gauchiasse pseudo-révolutionnaire” dont le seul but est de garder le troupeau dans la ligne étatique et de maintenir la division entre ses membres. Il est particulièrement important  de comprendre certaines choses pour ne pas reproduire les mêmes erreurs fatales. Il n’y aura pas de révolution, celle-ci est un leurre de plus… mais il y aura une (r)évolution en dehors de tous les systèmes, hors État, hors marchandise, hors argent et hors salariat. Toute proposition politique ramenant les ouailles vers les officines d’état et un système “réformé” n’est que poudre aux yeux et merde habituelle du contrôle étatico-marchand. Ne reproduisons pas nos erreurs. Changeons-nous pour changer la société radicalement, à sa racine, ensemble, dans toute la complémentarité de notre diversité et notre humanité vraie. Comme l’analyse très bien Gelderloos : ne ressuscitons pas la pire erreur du XXème siècle !… Cet article est le premier de toute une série que nous publierons dans les semaines à venir, en provenance de nombreux auteurs sur ce sujet. Notre but n’est pas tant une critique du “marxisme”, mais de faire prendre conscience du danger du dogmatisme d’où qu’il vienne et d’inciter les gens à agir sur la base d’une pensée critique au delà de toutes les paroisses étatico-marchandes en place.

Vive la Commune Universelle de notre humanité enfin réalisée!

~ Résistance 71 ~

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Socialisme : ne ressuscitons pas la pire erreur du XXème siècle

Peter Gelderloos

Juin 2023

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

Url de l’article original :

https://petergelderloos.substack.com/p/socialism-lets-not-resuscitate-the

Vers la moitié du XIXème siècle, socialisme et communisme furent largement synonymes et le plus souvent référaient au rêve d’un futur sans les institutions au service des banquiers, des propriétaires terriens et industriels, un futur sans État. Comme le marxisme a supplanté (en volume) les variations utopistes du socialisme, le terme est devenu une référence au glissement autoritaire du mouvement anticapitaliste international. Dans le courant du XXème siècle, le socialisme s’est référé à tout un système de politiques d’état, qui furent générées au cours de révolutions ou au sein d’états pré-existants capturés par les moyens électoraux au service des partis politiques socialistes.

C’est par référence à cette expérience que je dis que le socialisme fut la plus grosse erreur commise ces deux derniers siècles et si dans le cours des deux prochaines décennies nous ne survivons pas aux ravages du capitalisme, l’impasse du socialisme en portera le blâme. Pour bien en comprendre le pourquoi, revenons à l’origine de la division.

D’abord, je veux clarifier quelque chose : je n’écris pas cet argument pour tourner en rond dans les intérêts du dogmatisme. Je ne veux pas faire que quelqu’un pense comme moi. Sur un plan de contacts humains et de voisinage, je suis parfaitement à l’aise pour travailler avec des gens qui ont de terribles idées, aussi loin qu’ils n’appellent pas les flics ou fassent quelque chose qui mettrait les autres voisins en dangers. Sur une plus grande échelle, je suis heureux de travailler avec des gens qui ne sont pas anarchistes. Mais ceux qui poussent des mouvements afin de créer des partis politiques, à participer à des élections ou imaginent la révolution comme la création d’un nouvel état, mettent le reste d’entre nous en danger. Le but de cet essai est d’expliquer pourquoi.

Le résumé le plus bref du marxisme

Marx et Engels doivent être crédités d’une brillante analyse et critique du modèle économique moderne qui est aussi plus que cela, car elle est une analyse de la relation entre l’économie, l’organisation sociale et comment les gens pensent et parlent de nos circonstances. Ils ont démontré en de très forts termes comment la relation entre tous les aspects de la vie furent connectés, historiques et en évolution.

Ils donnèrent également une inspiration vitale aux mouvement anti-coloniaux les décennies suivantes parce qu’ils furent parmi les quelques premiers hommes blancs de la classe moyenne à être directement concernés par les horreurs du colonialisme, bien qu’ils exprimèrent tous deux des vues coloniales et racistes essentiellement liées à leur vision progressiste de l’histoire sous un angle de la suprématie blanche.

Ceci nous amène à leurs faiblesses primordiales qui, ironiquement, sont aussi inter-connectées à leurs relations subjectives de classe envers le mouvement des travailleurs qu’ils firent plus à détruire et à affaiblir que toutes les agences policières de la plupart des gouvernements contemporains.

Toutes leurs hypothèses au sujet de la cause et de l’ordre, d’où viennent ces oppressions, comment elles changeront, comment les changer, sont pires que nulles. Elles sont soit phrasées d’une façon pseudo-scientifique et intestable, ce qui aide à comprendre pourquoi le marxisme a maintenu une attraction croissante parmi les cultes gauchistes et pourquoi les expériences marxistes ont prouvé être des échecs dans la vie réelle (les cultes reposent et fleurissent sur la pseudo-science). Ou, leurs affirmations au sujet du futur du capitalisme et comment le changer phrasées de manière falsifiable, furent prouvées fausses ; exactement comme l’avaient prédit leurs contemporains anarchistes.

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Ces anarchistes n’avaient pas une méthode claire, reproductible et publiée, mais leurs prédictions sur l’évolution de la géopolitique européenne sur les 50 années suivantes, le résultat des états socialistes et l’importance relative et les rôles des mouvements abolitionnistes du capitalisme contre les résultats de l’évolution du capitalisme comme un moteur de l’histoire, se sont toutes avérées correctes. Parce que sans doute les anarchistes pensaient non pas depuis une méthodologie rigide, mais d’une compréhension intuitive du capitalisme et de l’État basée sur leur position subjective pleine au sein des luttes des plus basses strates de la société de la Russie à Oaxaca, des luttes qui, plutôt que d’imposer une classification morale du prolétariat favorisant le travail industriel mâle comme le parangon de la classe travailleuse, furent ouverts et enthousiastes à la solidarité et à l’apprentissage mutuel entre les paysans, les ouvriers des usines, les marins, les travailleurs du sexe, les vrais intellectuels déclassés (c’est à dire ceux qui ne gardaient pas dans leurs poches les copains industriels…), le sous-prolétariat des bidonvilles et les paysans indigènes (autochtones, ex : Chiapas, Oaxaca, Rojava etc…)

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Rien ne fut parfait dans la solidarité, mais elle fut sincère et à la fin du XIXème siècle, ce fut le catalyseur le plus efficace de la révolution globale que nous ayons eu. Marx a détruit tout ça, parce qu’en tant qu’intellectuel aliéné qui se voyait comme le leader d’un mouvement sans jamais vraiment avoir été participant (quant à sa présence de jeunesse sur les barricades, nous pouvons en avoir l’écho avec Andreas Malm), il a détruit l’Internationale par des jeux politiques mesquins en expulsant les anarchistes. […]

En fait, les anti-autoritaires finirent par être la plus grande partie de la scission comme cela devint apparent lorsque l’Internationale Anarchiste partit dans la région des artisans auto-organisés de St Imier, en Suisse. Dans le même temps, Marx et Engels, pour s’assurer du contrôle de l’Internationale et qu’elle ne fut pas prise en charge par des ouvriers et travailleurs, la transportèrent à New York où le climat était réactionnaire et où les travailleurs organisés étaient bien rares. L’Internationale y mourut d’une mort rapide, mais l’essentiel fut réalisé : épargner l’ego de Marx.

Les révolutions socialistes

Toute création étatique résultant d’une révolution par un parti socialiste ou communiste n’a résulté que dans la continuation du capitalisme. Souvent, les communistes (autoritaires d’état) eurent plus de succès que les capitalistes à implanter le capitalisme dans des pays “moins développés” comme la Russie ou la Chine (terminologie souvent cohérente d’un bureaucrate de parti ou d’un technocrate du FMI).

Eu URSS, dès le début des années 1920, le parti (communiste) abandonna ses tentatives limitées d’abolir le capitalisme. Lénine lui-même admit alors, qu’ils avaient créé une sorte de capitalisme d’état. Ils avaient aussi détruit une plus large partie du mouvement anticapitaliste. En 1918, les bolchéviques tuèrent et emprisonnèrent des centaines d’anarchistes à Moscou pour les empêcher de mettre en pratique les expropriations  et autres attaques contre la bourgeoisie locale. Afin de conserver la main mise sur le pouvoir, les bolchéviques eurent besoin en bien des occasions de s’allier avec la bourgeoisie, montrant une fois de plus qu’indépendamment de la couleur du drapeau, les calculs de l’état et de sa bureaucratie demeurent.

Alors que des membres de la classe supérieure furent victimes des purges, la vaste majorité de l’appareil policier bolchévique fut dirigée contre la classe travailleuse et les paysans, spécifiquement ceux qui menèrent des actions révolutionnaires. Les paysans furent supprimés et assassinés pour avoir établi des communes, des ouvriers supprimés et assassinés pour avoir mené des grèves. Informez-vous plus en détail sur les actions répressives contre-révolutionnaires des bolchéviques ici : One Hundred Years after the Bolshevik Counterrevolution (NdT : et aussi “La révolution inconnue” de Voline, récit de l’intérieur de la révolution russe par un anarchiste qui combattit avec Makhno et fut condamné à mort par son « pote » de longue date : Trotsky)

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Le leadership socialiste de Cuba a aussi réprimé les organisations de travailleurs et après une brève tentative de changer les fondations du système économique, a décidé qu’il était plus censé de préserver le rôle de Cuba dans l‘économie globale en tant que plantation de canne à sucre. Ceci parce que tous les états ont besoin d’implanter et de gérer des économie exploiteuses. Et c’est ainsi que la Chine, sous le règne d’un parti communiste, est la seconde plus grosse économie capitaliste au monde. En fait, mesurée idéologiquement, c’est le pays sans doute le plus purement capitaliste étant donné que dans sa politique intérieure et extérieure, le gouvernement chinois promeut de manière constante et priorise la croissance économique, tout en critiquant le gouvernement américain pour ses guerres aventurières qui mettent en danger la croissance continue.

Les gouvernements socialistes sont aussi impérialistes. L’URSS déploya une géopolitique qui fut en bien des circonstances une continuation de l’impérialisme russe. Les communistes chinois ont reproduit la politique de la cour impériale chinoise envers l’Asie du Sud-Est et les communistes vietnamiens ont reproduit les prétentions impériales de leurs monarchies antérieures envers le Cambodge et envers les peuples (volontairement) sans état comme les Hmong, vivant au sein de leurs frontières nationales autoproclamées et fabriquées.

Les élections socialistes

Les tentatives de parvenir au socialisme par le processus électoral ont (souvent) été moins violentes, mais elles ont été toutes aussi désastreuses pour les mouvements révolutionnaires, pour nos tentatives de finalement nous libérer du joug capitaliste, de créer des vies valant la peine d’être vécues, de survivre à ce système exploiteur, oppresseur qui détruit la vie sur cette planète.

Quand Marx a poussé l’Internationale à abandonner sa mission historique de créer des organisations de travailleurs autonomes afin de former des partis politiques et de errer pour capturer l’État, ce fut en fait l’État qui la captura de manière si prévisible. Ce fut aussi la fin d l’Internationale et un grand échec pour le mouvement des travailleurs. Mais les partis politiques d’inspiration marxiste réussirent bien ! Un des premiers d’entre eux, le SPD allemand, arriva au pouvoir et eut une grosse opportunité de mettre un terme à une guerre nationaliste, ou dans ce cas-ci, de soutenir une guerre nationaliste et d’envoyer des millions d’ouvriers et de travailleurs au massacre, parce qu’un parti politique dit faire ce qu’il a à faire.

Les socialistes n’ont pas tiré beaucoup de leçons des désastres de la première guerre mondiale. En Italie, le parti socialiste a ralenti l’expansion des communes de travailleurs, les conseils ouvriers, empêchant une bien possible révolution en 1919-20. Quand le mouvement ouvrier a rompu (NdT : trahi par le PCI), les fascistes de Mussolini prirent le relais. En France, le Parti socialiste (Front Populaire) refusa d’agir contre le coup fasciste de Franco en Espagne en 1936 ou de donner un soutien effectif au mouvement antifasciste dans la guerre civile qui s’en suivit en Espagne. De leur côté, les socialistes espagnols firent leur part du boulot à réprimer les communes libres, les organisations autonomes des travailleurs et les anarchistes afin de protéger les droits bourgeois à la propriété plutôt que de combattre les fascistes (et renforcer la révolution sociale).

Après la seconde guerre mondiale, les partis socialistes de l’Europe occidentale soutinrent les priorités de la guerre froide des planificateurs militaires yankees. En GB, le parti travailliste commença son tournant vers le néolibéralisme dès le début des années 1970, les autres partis socialiste européens suivirent.

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Les Referenda

Les partis de gauche tentant de canaliser le pouvoir des soulèvements populaires en ce qu’ils comprennent être des gains concrets, ont aussi aidé à détruire ces mouvements et à renforcer l’État, parce qu’ils ont échoué dans la compréhension qu’un changement substantiel, pour ceux qui croient en l’État, n’est rien d’autres que quelques mots sur un bout de papier.

En Grèce, après l’insurrection de 2008, quand les gens ont brûlé tous les commissariats de police et les banques du pays, des mouvements sociaux en ont pris avantage dans les années qui suivirent et dans le rétablissement de l’équilibre des forces qui créa des centaines et centaines d’espaces autonomes, afin d’améliorer l’accès pour les gens aux soins médicaux et encourager à l’auto-organisation des voisinages contre l’augmentation des loyers et aider les réfugiés à survivre à la violence des frontières et à la criminalisation.

Le parti politique “progressiste” Syriza a aussi pris avantage de la situation pour gagner des élections alors que les forces combinées de la Banque Centrale Européenne (BCE) et du FMI firent de leur mieux pour écraser les mouvements sociaux avec la précarité, utilisant l’arme de la restructuration de la dette qu’ils ont provoquée les décennies précédentes ans le grand sud global. Quand Syriza a promis de rejeter les mesures d’austérité s’il gagnait le referendum, la participation fut massive, incluant des gens des mouvements sociaux qui auparavant avaient défendu l’autonomie en ne faisant jamais confiance au gouvernement ou aux partis politiques et en les tenant à distance respectable. Tous ces gens furent remplis d’espoir et l’espoir est une des meilleures choses dans un mouvement révolutionnaire. L’option de rejeter les mesures d’austérité gagna le referendum et de manière tout à fait prévisible, le parti Syriza ne tint pas ses promesses. Lorsque vous êtes un parti politique au pouvoir, vous faire ennemi des banques et autres états n’a aucun sens. Les espoirs déçus, balayés, les mouvements sociaux se dégonflèrent, la droite vint au pouvoir et l’austérité fut à l’ordre du jour en Grèce.

Fin 2020, un referendum constitutionnel se tint au Chili pour remplacer la constitution qui autorisa la prise de pouvoir de Pinochet et sa dictature. Le referendum fut proposé comme soupape de sécurité à la pression du soulèvement qui fit tanguer le pays en 2019 et la plus grande partie de 2020, provoqué par des années d’austérité et une augmentation de la pauvreté. Une grande majorité des gens votèrent pour la nouvelle constitution, élisant des représentants des différents peuples indigènes des territoires occupés par l’état chilien, ainsi que des politiciens “progressistes” et des représentants des mouvements ou du moins, de gens se disant représenter ces mouvements.

Pendant deux ans, les mouvements sociaux qui furent si combattifs entrèrent en léthargie et devinrent spectateurs de ce processus. Quand le manuscrit de la nouvelle constitution alla au vote dans un autre referendum, il fut défait et tout cela ne servit absolument à rien. Ceci était bien entendu totalement prévisible. Les capitalistes continuent de posséder les médias et les médias de masse, indépendamment de qui les possèdent, créent des spectateurs et des spectateurs passifs sont très faciles à effrayer. Historiquement, la seule exception à l’efficacité de cette forme de contrôle social des esprits est quand le peuple est dans la rue, mettant le feu aux banques et construisant un futur différent au lieu de rester assis sur le canapé à la maison devant sa télé propagandiste.

Une dernière chance

Beaucoup d’entre nous, peut-être la plupart d’entre nous, n’aurons plus une autre chance à la révolution, à la création d’un monde fait pour la vie et non pas pour l’extraction perpétuelle du profit et du pouvoir. Nous avons eu une réelle opportunité il y a un siècle et on s’est chié dessus. Depuis lors, il est bien tard. Malgré cela ou, le plus vraisemblablement, intoxiqués par un certain sens de l’urgence, beaucoup d’entre nous ont oublié notre histoire et nous tournons de nouveau vers toutes ces fausses promesses de l’État, sous la forme de ces politiciens charismatiques, soit disant “progressistes”, de cet éco-socialisme ou plutôt éco-léninisme, les sectes trotskistes et staliniennes ont commencé à proliférer de nouveau, ou ce crypto-autoritarisme du tout nouveau culte en date de ces étudiants supérieurs qui croient savoir mieux que les autres.

Beaucoup d’entre nous ont été écrasés par la répression, la fatigue des luttes, la déception perpétuelle de ces mouvements politiques qui refusent de voir et d’analyser leurs faiblesses ou le sentiment de dépression de vivre une belle rébellion par laquelle nous devenons plus forts que jamais, pour nous voir revenir au point de départ (NdT : c’est pourquoi nous disons toujours d’enlever le “r” de “révolution” = (r)évolution…). Alors ils prient pour cette balle d’argent magique, pour ce super-héros, cette entité toute puissante, un État qui viendrait résoudre les choses pour nous. Et tout ce que dieu demande en retour est qu’ils abandonnent leur mémoire et leur capacité d’agir.

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Mais seulement nous et nous seuls, serons capables de nous sauver. Une insurrection n’a jamais résolu les choses en une nuit. Le révolution a toujours été un long chemin, un chemin qui ne se termine en fait jamais. Les rébellions majeures, les expansions qualitatives de nos mouvements, ne sont faites que pour nous présenter un nouveau défi, un besoin de développer de nouvelles stratégies de nouvelles structures. La stagnation, spécifiquement dans nos moments de force, ne peut mener qu’à toujours plus de stagnation.

Mais il n’est pas trop tard. Récupérer notre mémoire collective de générations de lutte. D’apprendre de nos récents échecs. De découvrir des façons de nous entraider le plus possible afin de survivre cet enfer capitaliste. L’État est une machine de contrôle et d’exploitation de la société. Il n’a pas d’autre fonction. Aucune autre.

Mais des communautés d’êtres vivant en solidarité ? Personne n’est mieux positionné pour définir la survie et la réaliser. La survie mais surtout, la vie, la joie et la guérison du traumatisme.

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DÉMOCRATIE

« Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
« Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
« Aux pays poivrés et détrempés ! — au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
« Au revoir ici, n’importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce ; ignorants pour la science, roués pour le confort ; la crevaison pour le monde qui va. C’est la vraie marche. En avant, route ! »
~ Arthur Rimbaud, “Les Illuminations”, 1886 ~

“Sur plus de 6000 pages, il y a donc 7 références directes de Marx à l’abolition de l’État (dont une est d’Engels d’ailleurs), en des termes vagues et qui constituent un matériel bien mince pour conclure que Marx était un ‘théoricien de l’anarchisme’. On peut s’étonner qu’un auteur qui voulait, paraît-il, faire sur l’État ce qu’il avait fait sur le capital, n’ait pas parsemé son œuvre d’indications plus nombreuses sur la société sans État, Or, c’est là tout de même un concept déterminant de la théorie anarchiste qui, s’il constituait une préoccupation majeurs de Marx, devrait être suffisamment présent dans son œuvre pour qu’il ne puisse pas être occulté par les différents partis qui se réclament de son enseignement. […] Le ‘Manifeste [du parti communiste]’ne dit nulle part comment la conquête de la démocratie pourrait assurer au prolétariat l’hégémonie politique ; Engels dit simplement dans son projet de Catéchisme, que le suffrage universel assurera directement dans les pays où la classe ouvrière est majoritaire, la domination de cette dernière…[…] Il y a des textes où Marx fait une critique radicale d’un type déterminé d’État, mais la critique de l’État en tant que principe, reste très limitée.”
~ René Berthier ~

Il n’y a pas de solution au sein du système ! (Résistance 71)

Comprendre et transformer sa réalité, le texte:

Paulo Freire, « La pédagogie des opprimés »

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5 textes modernes complémentaires pour mieux comprendre et agir:

Guerre_de_Classe_Contre-les-guerres-de-l’avoir-la-guerre-de-l’être

Francis_Cousin_Bref_Maniffeste_pour _un_Futur_Proche

Manifeste pour la Société des Sociétés

Pierre_Clastres_Anthropologie_Politique_et_Resolution_Aporie

Société des sociétés organique avec Gustav Landauer

Sourcehttps://resistance71.wordpress.com/2023/06/28/analyse-critique-afin-de-ne-pas-recommencer-la-plus-grosse-erreur-socialiste-du-siecle-dernier-1ere-partie-peter-gelderloos-et-resistance-71/

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