Extraits d'un dialogue entre un enseignant et un entraîneur sportif
J. : Bonjour D. Tu m'as posé une question pertinente : "Quelle est la méthode d'enseignement la plus efficace ?" mais je trouve que j'ai été brouillon dans ma réponse. Je vais ressayer.
J'aurais dû répondre que "ça dépend du nombre d'élèves et de ce que veut le professeur."
Admettons que le prof ait une vingtaine ou trentaine d'élèves d'un peu tous les niveaux. On appelle ça une classe hétérogène. Deux options : soit le prof veut faire progresser tout le monde, soit il se concentre sur les meilleurs.
Si le prof veut faire progresser tout le monde, consciemment ou inconsciemment, il va consacrer plus de temps aux élèves en difficulté, moins aux élèves moyens et trop peu aux bons élèves. Au final, le niveau de la classe sera [au mieux] "moyen" ou [plus probablement] "moyen faible".
Si le prof choisit l'élitisme, ce sera "marche ou crève". Les bons progresseront, quelques moyens s'accrocheront dans la douleur, et la plupart sera mise en touche. Au final, l'écart se sera creusé entre un petit nombre de très bons et un grand nombre en échec.
En conclusion, le plus efficace, ce sont les classes homogènes. Le prof pourra proposer le même travail à tout le groupe de niveau équivalent. Je l'ai expérimenté en cachette [avec la complicité de deux jeunes enseignantes]. Ça marche et tu m'as dit que c'est pratiqué à Singapour. Reste à trouver des profs motivés par chaque niveau.
Tout ce que j'ai décrit pour le scolaire est valable pour le sport en général et le football en particulier . Si on a assez d'élèves, mieux vaut constituer une équipe 1, une équipe 2 et une équipe 3. Sinon, c'est difficile pour le coach ; il faudrait presque plusieurs coachs pour gérer les différents niveaux.
D. : Bonjour J. Merci pour ton retour.
C'est bien pour cela qu'Hong Kong et Singapour sont en avance. A Hong Kong, il existe différentes formes ou types de groupe. On retrouve une répartition des élèves pour chaque discipline/matière. Pour constituer ces groupes, l'école recense les capacités et compétences de chaque élève dans une matière. Par une évaluation avant la rentrée en 6ème.
Donc on a notre classe hétérogène qui se rassemble tous les débuts et fins de journée avec notre prof principal . Pour les formalités, les projets, discussions, etc. Et puis, pour chaque matière, tu as entre 5 et 6 groupes de niveaux différents. Entre 10 et 15 élèves maximum par groupe (un mélange des classes hétérogènes pour créer les groupes homogènes de travail).
Par exemple, en anglais, j'étais dans le groupe 6.1 [...]
J. : Ces méthodes sont donc connues internationalement et appliquées dans certains pays. Mais pas en France. Et c'est volontaire comme c'est documenté dans le livre "La fabrique du crétin" dont je t'ai parlé.
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