samedi 30 juin 2018

A-t-on vraiment le choix lors d'une élection ?

Lors de l'élection présidentielle 2012, j'ai trouvé des éléments de programme à mon goût dans diverses professions de foi, et souvent, là où je ne les attendais pas (Eva Joly, ...). Pas dans ceux que les journalistes des médias de masse vantaient, en tout cas.

Mais ... parce qu'il y a un mais (hélas) ...

Vers 2014/2015, je me suis rendu compte que c'était un jeu de dupes pour deux raisons.

La première raison c'est que, dans la Constitution française (qui date de 1958), il est écrit que les élus n'ont aucune obligation de respecter leur programme (article 27 : "Le mandat impératif est nul"). Il faudrait vérifier pour la Constitution d'autres Républiques ; mais je crains que ce ne soit la même chose.

La deuxième raison, c'est que la République française a cédé sa souveraineté à l'Union Européenne à partir du Traité de Maastricht (en 1992) et plus encore avec le Traité de Lisbonne (en 2008). Cela signifie que, quel que soit le candidat ou la candidate élu(e), les décisions seront prises ailleurs.

Au passage, je rappelle que lors du référendum de 2005, le peuple français a dit "Non" à 55% au Traité Constitutionnel (rebaptisé ensuite Traité de Lisbonne). Mais comme le choix du peuple n'a pas plu aux élus, en 2008, ils ont voté l'inverse. Une preuve supplémentaire que le peuple n'a que l'illusion du choix.    

Alors, parmi la gamme de choix étriquée que le pouvoir en place veut bien donner aux électeurs, lors de l'élection présidentielle 2017, j'ai personnellement choisi "le moins pire" : François Asselineau. Il est le seul à vouloir redonner sa souveraineté, son indépendance, à la République française. Ce serait un retour à la Vème République (de 1958) avec quelques améliorations, toutefois.

La première amélioration notable est le "vote blanc révocatoire" (comme en Uruguay). Si la majorité de suffrages exprimés est le vote blanc, alors, tous les candidats sont éliminés et il faut recommencer l'élection jusqu'à ce qu'un candidat ou une candidate obtienne la majorité.

La deuxième amélioration notable est le "référendum d'initiative populaire" (comme en Suisse). Une loi est proposée et ensuite votée directement par les citoyens ; sans avoir à passer par les élus. C'est ça la vrai démocratie ! 

Quand on passe par des élus, c'est extrêmement infantilisant. Les électeurs ne sont pas des citoyens politiquement "adultes". Les électeurs ne sont que des "enfants politiques" qui délèguent la prise de décision aux seuls "adultes politiques" : les élus.

Pour François Asselineau, j'ai écrit "le moins pire" car il demeure un républicain (un pays dirigé par un président et un parlement d'élus) alors que, personnellement, je suis démocrate (je voudrais que les citoyens votent directement leurs lois).

Si lors d'une élection on me propose un "libéral de droite" (Sarkozy) ou un "libéral de gauche" (Hollande) ou un "libéral du centre" (Macron), selon la terminologie utilisée par Michel Onfray, il y a de fortes chances que je m'abstienne. 

Pourquoi m'abstenir plutôt que de voter ? 

Mais tout simplement parce que le vote blanc (en France) n'est pas compté parmi les suffrages exprimés. Il est compté dans la participation (ce qui légitime le vainqueur) mais pas dans les suffrages exprimés ! Paradoxal, n'est-ce pas ?

Au lieu du terme "libéral", choisi par Michel Onfray, personnellement, j'aurais plutôt utilisé l'expression "capitaliste financier". Ainsi, cela me permet de comparer Donald Trump "capitaliste financier américaniste" avec Hillary Clinton "capitaliste financière mondialiste" et Emmanuel Macron "capitaliste financier européiste". 

Comme je ne suis pas favorable au "capitalisme financier", malgré la nuance qui existe entre ces trois personnages, je me sens frustré parce que j'estime ne pas avoir de réel choix alors, je n'ai envie de choisir aucun des trois. Mais si j'étais "capitaliste financier", j'estimerais avoir un choix.

J'aurais aussi pu prendre un exemple historique avec la France de 1815 à 1870. Trois options s'offraient aux Français : le monarchisme légaliste (pro-Bourbon), le monarchisme orléaniste et le monarchisme bonapartiste. Des nuances, sans doute, mais seulement appréciables par les monarchistes.

En synthèse, il existe des nuances entre les différents candidats mais le choix demeure, aujourd'hui comme hier, extrêmement étriqué; largement insuffisant pour couvrir toute la gamme réelle des choix politiques. 

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