L’affaire des requins fait couler beaucoup d’encre. Le mouvement citoyen Ensemble, par la voix de son fondateur Eric Christopher Beeharry, fait part de son émotion, donne ses propositions et soutient les acteurs de la mer. Pour rappel, Ensemble avait contribué à la résolution des incendies fin 2011.
"C’est avec émotion et stupeur que nous avons appris le décès d’Alexandre Rassiga. Cette nouvelle attaque est choquante et nous adressons nos sincères condoléances aux proches de ce jeune homme.
Depuis le début de l’affaire – depuis l’an dernier même – nous nous sommes tenus à un devoir de réserve, laissant s’exprimer les premiers concernés sur le sujet. Mais le nombre d’attaques progressant en flèche et générant ainsi un problème de sécurité publique, nous ne pouvons plus nous taire.
En effet, les éléments et témoignages apportés par les différents acteurs de la mer sont troublants. Croissance exponentielle des attaques de requins, concordance avec l’installation de la réserve marine et de la ferme aquacole, lien de cause à effet déjà prouvé entre réserve marine et présence de requins, rejets d’eaux usées et de grosses boues fécales dans la mer, etc., tous ces faits nous amènent à penser que ces attaques n’ont rien de naturel et sont le résultat de décisions humaines.
Alors que font les décideurs ? Les maires (dont l’un fraîchement élu député joue continuellement au Zorro sans jamais rien réussir) remettent-ils en cause leur procédé d’élimination des eaux usées ? Ont-ils étudié les autres moyens de faire, dont certains très écolos comme les algues ? La réponse est non.
Les politiques réunionnais se sont-ils emparés du problème ? Non la plupart s’en désintéressant totalement. En revanche on voit régulièrement une députée (ndlr: Huguette Bello) profiter de ces évènements pour faire sa publicité et attiser la haine entre les gens. De ce point de vue, elle n’a rien à envier à Marine le Pen… Ce qui n’arrange donc pas non plus le problème, mais l’empire.
Enfin que font les autorités administratives ? A commencer par l’Etat représenté à la Réunion par la préfecture. Le préfet dispose du pouvoir pour ordonner la fermeture de la réserve et de la ferme aquacole. Il peut également leur proposer un nouvel espace, éloigné de la zone balnéaire, pour éviter de les léser. Il peut aussi lancer une pêche aux requins devenus très nombreux et donc dangereux. Ces requins ne sont d’ailleurs pas protégés. Il doit aussi user de son autorité pour contraindre les maires à revoir leur système d’élimination des eaux usées des villes et ainsi moins polluer la mer et donc moins attirer les requins.
Voilà des actions réalisables dans l’immédiat et susceptibles de réduire le risque requin, de le ramener à des proportions plus naturelles. Nous rappelons que l’Australie a 125 fois plus de longueur de côte que la Réunion et n’a que le double d’attaques de requins de notre île. C’est assez édifiant pour réagir.
Aussi n’oublions pas les dégâts économiques et donc sociaux qu’entraîne l’affaire requins. Car l’info étant reprise dans les médias nationaux et internationaux, sur les réseaux sociaux et par le bouche-à-oreille, il est évident que le secteur du tourisme en souffrira énormément. Pensons également que ce secteur du tourisme nourrit d’autres secteurs comme le commerce, les loisirs et les transports. Dès lors, c’est toute l’économie réunionnaise qui est impactée par ce problème de sécurité physique. Générant ainsi de l’insécurité économique et sociale, des milliers d’emplois étant menacés.
Quoiqu’il advienne, nous adressons toute notre empathie et solidarité à la communauté de la mer. Les usagers, les associations et les professionnels de la mer ont tout notre soutien moral. Et nous sommes prêts à leur accorder toute autre forme de soutien qu’ils souhaiteraient, nous qui avons aussi fait face à un mur bureaucratique et politique lors des grands incendies fin 2011. Ce qui ne nous a pas empêché de mobiliser des dizaines de milliers de Réunionnais et de ramener les Dash 8 à la Réunion."
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