Elle était gardée secrète jusqu’à présent. La liste des dix-sept bénéficiaires du Fonds Marianne, actuellement au cœur d’une polémique grandissante, a été maintenue dans l’opacité depuis l’origine. Dès le mois de juin 2022, le magazine Marianne, qui enquêtait sur cet appel à projets de 2,5 millions d’euros visant à lutter contre la «propagande séparatiste» et placé sous l’autorité de Marlène Schiappa, alors ministre déléguée chargée de la Citoyenneté auprès du ministre de l’Intérieur, se heurtait aux refus répétés du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), en charge du dossier, d’en communiquer les détails. «Il s’agit de ne pas porter atteinte à la sécurité de ces porteurs de projets» expliquait alors Christian Gravel, à la tête du CIPDR. Qui avançait également la menace de «certains mouvements à caractère extrémiste».
Quelques mois plus tard, en novembre 2022, la députée LFI Sophia Chikirou interrogeait le ministère de l’Intérieur sur l’attribution de ces fonds, déclarant ne pas comprendre les raisons d’une telle discrétion, visiblement à géométrie variable : «Les associations subventionnées en 2020 au titre du programme 216, sur des enjeux similaires, [... Il vous reste 76% de l’article à lire. Libération réserve cet article à ses abonnés.]
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