dimanche 6 décembre 2015

UPR : le parti "conspirationniste" présente 1971 candidats aux régionales

Article signé par , Aurélia Blanc sur le site StreetPress  (voir de qui il s'agit dans les commentaires)


Dès le titre, avec l'utilisation outrageuse de l'adjectif "conspirationniste", l'article ci-dessous se présente comme une attaque véhémente (et de mauvaise foi) contre l'UPR. 
Le problème avec de tels écrits (de la part de journalistes censés transmettre des informations sans prendre parti !) c'est qu'ils devraient permettre un droit de réponse de la part de la personne diffamée. Mais la plupart du temps, ce droit de réponse est volontairement oublié. 
Je le publie néanmoins dans son intégralité comme la démonstration que l'indépendance de la presse doit être absolument rétablie ... comme le réclame le programme de l'UPR. 

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Il fustige « l’empire euro-atlantiste et l’oligarchie financière » et martèle que l’Hexagone devient une dictature dirigée en secret par l’Europe et l’oncle Sam : l’Union Populaire Républicaine (UPR) de François Asselineau squatte les régionales.



« Aucun attentat de quelque nature que ce soit ne saurait suspendre le cours d’une campagne électorale nationale ».

Au lendemain des attaques terroristes de Paris, l’Union Populaire Républicaine (UPR) continue de mobiliser ses troupes en vue des élections régionales. Et pour cause, avec 13 listes, et 1971 candidats, l’UPR est présente dans toutes les régions métropolitaines et à La Réunion : un tour de force pour le micro-parti conspirationniste de François Asselineau.

Comprendre la ligne politique de l’UPR n’est pas vraiment simple. « Nous sommes un mouvement de libération nationale », tente Ahmed Ghlamallah, tête de liste dans l’Allier, passé par Debout la République et ancien contributeur du site d’extrême droite Riposte Laïque :
« Il y a chez nous des gens qui viennent de tout l’éventail politique. Nous nous entendons sur les grands principes que sont la souveraineté nationale, la liberté et la démocratie. »
Une seule constante dans le programme de l’UPR : échapper à la domination (cachée) des États-Unis. Leur solution : la « triple sortie » de l’Union Européenne, de l’euro et de l’Otan. Un triptyque répété en boucle, au point d’éclipser tout le reste. Le mariage pour tous, la laïcité ou le nucléaire ?
« Ce sont des sujets clivants et secondaires par rapport aux véritables enjeux que notre pays est en train d’affronter, donc nous n’en parlerons pas ».

 

« L’UPR, c’est comme un sérum de vérité »

Un mardi soir dans le 18e, direction un « café-citoyen » organisé par l’une des sections parisiennes du parti, où se retrouvent des adhérents : étudiants, trentenaires, retraités. Rendez-vous « Chez gigi », un bar-restau de quartier un peu vieillot à l’ambiance familiale. « L’UPR, c’est comme un sérum de vérité, ça permet de se désintoxiquer », estime Pierre-Yves*, la cinquantaine grisonnante. Sympathique et affable, l’homme a rejoint le mouvement six mois plus tôt. Aujourd’hui, il en est convaincu :
« Les Américains veulent détruire la France, les Français, la francophonie, tout. »
Et de poursuivre, attablé devant sa pizza végétarienne et son verre de rouge :
« En fait, leur projet c’est de créer un chaos pour que renaisse un nouvel ordre mondial. »
« C’est l’idée des nazis d’ailleurs », le coupe Christophe*, 30 ans, ex-abstentionniste. Le nouvel ordre mondial, c’est l’un des dadas des militants de l’UPR. En substance, nos politiques ne seraient que des pantins manipulés, avec en guise de marionnettiste, les Etats-Unis.


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« Le seul parti politique qui fait peur au système ! » / Crédits : CC.

 

Des preuves indiscutables

Jamais à court de scoops, le site de l’UPR carbure côté « révélations » : on découvre par exemple les « liens étranges » qui uniraient des sites antifascistes français (Indymédia et Rebellyon) et l’oncle Sam. A l’occasion d’une autre conf du boss, on apprend également que la CIA (link is external) et la famille Bush seraient quant à elles derrière le FN (5). Yannick Hervé, ancien responsable régional de l’UPR, exclu du parti (link is external) en mai 2015, de reconnaitre :
« Autant les premières conférences de François Asselineau étaient passionnantes, autant dans les dernières il y a des sujets où il est devenu obsessionnel : la famille Le Pen, la CIA… C’est comme le Dalaï-Lama : on ne sait pas pourquoi il lui en veut, mais il peut en parler des heures en expliquant qu’il est un suppôt de la CIA. »
Pour autant, cet ancien décrocheur (link is external) de drapeau européen continue de défendre ses ex-camarades :
« L’UPR n’est pas complotiste, elle s’appuie sur des archives, des textes juridiques, économiques… Tout repose sur des documents officiels. »
On ne nous dit pas tout
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Un argument qui est aussi celui d’Asselineau. « Tout est sourcé », martèle le président du parti, de vidéos en conférences. Ses démonstrations valent pourtant leur pesant de cacahuètes. Pour démontrer que le rouge et le bleu du logo de l’UMP (link is external) ne seraient pas ceux « du drapeau français » mais « des couleurs typiquement américaines », il dégaine Photoshop :
« Dans la palette RVB (Rouge-Vert-Bleu), le bleu du drapeau français est approximativement R0-V10-B94 alors que le bleu du logo UMP est à peu près R46-V89-B151 (…) Les dirigeants de l’UMP ont-ils fait ce choix de façon pleinement consciente ? »
Objectif caché :
« Transformer la France en une copie des États-Unis par petites touches, sans que les Français ne comprennent bien ce qui se passe. »

 

Chasse aux conspis

Mais à l’approche des régionales, l’UPR tente de lisser son image. Le 18 septembre, le secrétaire national du parti a envoyé un mail à ses responsables, leur demandant de « nettoyer immédiatement toutes [leurs] pages Facebook ou Twitter ». Est proscrit :

« Tout ce qui peut porter à polémique inutile (complotisme, antisionisme…). Si vous avez un doute, ne publiez rien. »
Yannick Hervé avait déjà reçu ce message au printemps 2015 :

« En gros, le secrétariat général, sur ordre d’Asselineau, a dit qu’il fallait qu’il n’y ait plus aucun statut d’attaquable… Pour éviter que le président de l’UPR ne se retrouve ensuite confronté à des questions de journalistes. »
Et de poursuivre :

« J’avais répondu que c’est difficile si on ne donne pas une liste de ce qu’on ne peut pas publier. Parce qu’on est toujours le conspirationniste de quelqu’un d’autre. »
Depuis, l’homme a été exclu du parti, entraînant derrière lui une vague de démissions.

 

Pas vu à la télé

Si l’UPR se fait rare à la télé, c’est aussi un complot : il serait « le seul parti politique qui fait peur au système » et les grands médias « essaient de cacher [son] existence au peuple français. » Cette « censure » vire à l’obsession, au point d’en faire leur slogan de campagne :

« Le parti qui monte malgré le silence des médias. »
Dernier exemple en date selon l’UPR : Le Point, qui aurait sciemment ignoré sa candidature aux régionales. Depuis mi-octobre, Asselineau appelle ses sympathisants à faire tourner en masse un montage photo contre l’hebdomadaire et à lui écrire « poliment ».
vidéo Le parti dénonce la censure
Force est de constater que l’UPR entretient des relations houleuses avec les journalistes. Contacté à plusieurs reprises, leur service de presse, pourtant à l’affût du moindre coup de com’, a refusé toutes nos demandes d’interviews du boss du micro-parti. Prétexte invoqué : un article de StreetPress jugé « gravement diffamatoire, mensonger et insultant ». Et visiblement la consigne de ne pas nous répondre a été envoyé aux différents candidats.
Samedi 14 novembre, une réunion locale est prévue à Saint-Mandé (94). Au téléphone, le délégué départemental du Val-de-Marne, Gilles Périn – ancien « européen convaincu » converti à l’UPR il y a deux ans – nous donne spontanément son accord pour y assister :

« Avec plaisir, en plus je suis directeur de campagne en Ile-de-France. Vous êtes pigiste ? Vous pourriez peut-être parler de l’UPR dans d’autres médias ? »
Mais la veille du rendez-vous, changement de programme ! « La réunion est annulée car j’ai d’autres priorités. Recontactez-nous après les élections… ou même après les fêtes », balbutie le jeune retraité, franchement embarrassé.

Annulée, vraiment ? Le jour J, Gilles Périn est pourtant bien présent au Bistro 41, un rade défraîchi façon PMU, où le rejoignent cinq militants. Des fidèles qui en ont après l’Europe, le système et les politiques « tous pourris ». Au menu : organisation des prochains collages d’affiches et média training. « Ils nous faut une couverture médiatique. Le journaliste de base, plus tu seras gentil avec lui, plus il fera du forcing auprès de son rédac chef », insiste l’un d’eux.

 

 Cyber-militants

En attendant de passer au 20 heures de Pujadas, le petit parti mène sa campagne à l’ancienne : tractage sur les marchés, porte-à-porte, multiplication de réunions locales… et surtout en investissant massivement le net. L’UPR s’est dotée d’une cellule « cybermilitante ». Elle est ultra présente sur les réseaux sociaux, et exhorte ses sympathisants à faire la pub de son président, y compris en « trollant » les forums, les espaces de commentaires des sites d’infos ou les sondages en ligne… Une stratégie numérique qui vise aussi à mettre la pression aux médias.

Elle peut aussi compter sur les invitations des médias « dissidents ». D’ailleurs, en 8 ans d’existence, l’organisation a compté dans ses rangs plusieurs figures de cette galaxie de médias dits de ré-information, comme Tepa, fondateur du site « résistant » Meta TV. Le rappeur est un ancien cadre et porte-parole officieux du mouvement. Comme lui, Jean Robin, directeur du site Enquêtes et Débat (ces deux derniers se sont depuis brouillés avec l’UPR), Raphaël Berland, fondateur du Cercle des Volontaires et Jonathan Moadab de l’Agence Info Libre ont été encartés à l’UPR.

La stratégie numérique semble fonctionner : l’UPR revendique aujourd’hui plus de 9400 adhérents (compteur en ligne à l’appui) et se vante d’avoir le deuxième site partisan le plus consulté – derrière le FN.

 

Asselineau, l’homme qui leur a montré la lumière

« N’ayant pas fait de grandes écoles, j’ai dû entamer ma quête d’informations par moi-même », témoigne en ligne David Wentzel, tête de liste en région Alsace-Champagne Ardenne-Lorraine. Ambassadeur du tri sélectif à la ville, ce trentenaire ne s’était jamais engagé en politique auparavant :
« Jusqu’au jour où mes recherches aléatoires m’ont amené à suivre très attentivement une vidéo de Monsieur Asselineau. (…) D’un seul coup, tout m’est apparu clairement et simplement »
Comme lui, ils sont nombreux à avoir vu la lumière grâce aux interventions fleuves de François Asselineau. Jean-Christophe Gourvenec, tête de liste départementale en Bretagne explique :

« Grâce à l’UPR, je suis enfin sorti de ces jérémiades habituelles, de cette léthargie, et de ce lavage de cerveau généralisé sur le système actuel qui dure depuis trop longtemps maintenant. »


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François Asselineau a la solution à tout vos problèmes. / Crédits : CC.
A l’UPR, tout tourne autour du boss. Sur le site du parti, le CV d’Asselineau est mis en avant, comme gage de crédibilité : diplômé d’HEC, énarque, inspecteur général des finances. Il a aussi connu les hautes sphères politiques comme directeur de cabinet du « parrain des Hauts-de-Seine » Charles Pasqua, de 2004 à 2007. Dans l’arrière-boutique, il semble tout aussi présent.

Régis Chamagne, ancien colonel et ex-membre du Bureau National, pointe un « fonctionnement autocratique » et « un manque de stratégie » au sein de l’organisation politique :
« François Asselineau fait tout : il tient à jour le compteur des adhérents, s’occupe de la page Facebook et passe un temps fou sur des détails. Il n’a pas confiance et veut tout maîtriser. C’est un gros travailleur, perfectionniste, mais il ne sait pas être chef. »
D’ailleurs, c’est davantage pour accroître la notoriété de son président que pour gagner des sièges que l’UPR s’est lancée dans la course aux régionales. « On a beau être optimistes, on ne pense pas avoir d’élus. On souhaite surtout se faire connaître et capter des adhésions », confirme Adrian Grattessol. Tête de liste départementale en Ardèche (Rhône Alpes), cet agriculteur tenté par le bio affirme notamment sur Facebook que les attentats de Paris sont une opération « sous faux drapeau ». Signe que le ménage anti-conspis n’a pas suffit à mettre la poussière sous le tapis …

« Populariser notre mouvement et notre président c’est très important, parce que ces régionales sont un tremplin pour les élections présidentielles », appuie pour sa part Ahmed Ghlamallah, candidat dans l’Allier. Un scrutin national où Asselineau espère bien, cette fois-ci, réunir les 500 signatures nécessaires à sa candidature.

10 commentaires:

Je a dit…

Présenté comme site d’information « participatif » et « citoyen », positionné sur « l’actualité sociétale » à destination des « jeunes urbains de 20-35 ans », StreetPress semble missionné pour s’attaquer principalement aux patriotes, à la manière des sites prétendument antifascistes, type Reflex. Pour Actualité juive (28 février 2008), il s’agit tout simplement d’une « société de presse, fondée par des membres de la communauté juive proches du Parti socialiste ».

Je a dit…

La version 1 du site est lancée le 9 décembre 2009, avec une petite équipe composée de Johan Weisz (directeur de la rédaction), ancien rédacteur de Proche-orient.info et journaliste à Radio Shalom, Cécilia Gabizon, du journal Le Figaro, Robin d’Angelo (rédacteur en chef), Jacques Torrance (conseiller de la rédaction), ainsi que par l'historien Patrick Weil. La rédaction partage à l’époque ses bureaux avec l’ONG Bibliothèques sans frontières, dont le président Patrick Weil est aussi actionnaire de StreetPress.

Je a dit…

Johan Weisz, journaliste indépendant ou militant communautaire ?

Succédant à StreetReporters, lancé en 2007, StreetPress a ouvert le 9 décembre 2009. Le chantre de cette presse de rue, Johan Weisz, ne vient pas franchement du journalisme, et encore moins de la rue. Johan Weisz est né Jonathan Myara le 10 avril 1983. « Aurait-il honte de ses origines sépharades ? », s’interrogeait Claude Barouch, président de l’Union des patrons juifs de France en juin 2008.

Jonathan Myara a été formé idéologiquement à l’Hachomer Hatzaïr, « la jeune garde », où il a été engagé dès son plus jeune âge. « L’Hachomer Hatzaïr est basée sur trois piliers fondamentaux : Le Sionisme, le Socialisme et le Judaïsme », indiquent les statuts du principal mouvement de jeunesse sioniste de gauche, où se nouent des amitiés durables. Implantée dans le quartier de Belleville à Paris, la branche française de ce mouvement international est affiliée au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). On compte parmi ses grands anciens des personnalités du monde politique comme Henri Weber (sénateur socialiste, ex-LCR), Christian Picquet (cadre de la LCR, puis du NPA, passé depuis lors au Front de gauche) ou encore des personnalités du monde du spectacle comme les acteurs Élie Kakou, Agnès Jaoui ou le réalisateur Alexandre Arcady…

Je a dit…

Dans la lignée de ce fort engagement communautaire, Jonathan Myara s’est lancé dans le journalisme à Radio Shalom, une radio présidée par Robert Assaraf, également actionnaire et ancien vice-président de l’hebdomadaire Marianne. Parallèlement à Radio Shalom où il a officié au moins jusqu’en 2007, Jonathan Myara a été un contributeur important du site ultra-sioniste Proche-orient.info, lancé en 2002 par Nicole Leibowitz et Élisabeth Schemla. Cette dernière, née en 1948 en Algérie française, fille de « notables juifs » (Tribune juive, 4 décembre 1993), ex-journaliste au Figaro, à L’Express, puis au Nouvel Observateur, fut chargée de la communication de l’ex-Premier ministre socialiste Édith Cresson à la commission européenne. Elle est liée au Cercle de l’Oratoire, le principal relais des idées néoconservatrices en France.

Pour leur travail de « journalistes » à Proche-orient.info, Élisabeth Schemla et Jonathan Myara ont été condamnés le 7 juin 2005 à verser respectivement 2500 et 1500 euros pour diffamation à l’encontre de CAPJPO-EuroPalestine, qu’ils avaient accusé d’avoir agressé en 2003 des militants de l’Hachomer Hatzaïr.

Avec Cécilia Gabizon (également liée au Cercle de l’Oratoire), Jonathan Myara a co-signé OPA sur les juifs de France : enquête sur un exode programmé 2000-2005, publié en 2006 chez Grasset, une enquête sur les agissements de l’Agence juive pour pousser les juifs français, notamment ceux de Sarcelles, à l’alya. Les deux auteurs feront condamner pour diffamation le très zélé Guy Millière, qui les avait qualifiés de « juifs antisémites » suite à la parution de cet ouvrage. Un procès où Jonathan Myara fut représenté par Patrick Klugman, ancien président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), membre du comité exécutif du CRIF et du Parti socialiste.

Co-signataire d’OPA sur les juifs de France, Cécilia Gabizon est le personnage central de l’entourage de du patron de StreetPress. Cette journaliste, diplômée en 1992 de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), a commencé sa carrière en réalisant des reportages sur les droits de l’homme pour France culture. Correspondante de l’AFP et de Libération au Portugal (1992-1995), puis brièvement journaliste à France 3, elle est devenue entre 1996 et 2000 la correspondante au Brésil du Figaro, où elle officiera à son retour en France comme rédactrice en chef, spécialiste des banlieues et de l’islam. Depuis septembre 2013, elle est en charge du site Internet de Madame Figaro. En novembre 2004, avec Élisabeth Schemla, elle a participé au « Groupe de haut niveau pour la relance des relations franco-israéliennes », qui a débouché sur la création de la Fondation France-Israël en 2005.

Je a dit…

Qui finance StreetPress ?

C’est toujours avec Cécilia Gabizon que Jonathan Myara, dans le cadre de son MBA à l’ESSEC, a lancé StreetReporters, la première mouture de StreetPress, en 2007. Ce pure player a bénéficié du soutien des pouvoirs publics à son lancement, le projet ayant été lauréat Île-de France 2007 du programme gouvernemental « Envie d’agir ». En 2010, Jonathan Myara a achevé sa formation comme « fellow » de l’Ariane de Rothschild Fellowship, la branche « diversité » de l’Edmond de Rothschild Foundation.

Je a dit…

Dans l’équipe de StreetReporters, au départ, on compte des jeunes, comme Robin d’Angelo, titulaire d’un baccalauréat obtenu en 2004 au Lycée Hélène Boucher (Paris XXème) et diplômé en géographie à l’Université Paris I, ou Jacques Torrance (responsable vidéo), mais aussi et surtout un vieux routier de la gauche la plus immigrationniste, Patrick Weil. Ce dernier a joué un rôle crucial dans le lancement et le financement du site. Actionnaire du site, il a mis à disposition de StreetPress les bureaux de son ONG, Bibliothèque sans frontière (on retrouve au conseil d’administration de cette ONG Alexander Soros, le fils et successeur de George Soros).

Patrick Weil est le personnage central pour comprendre la puissance du dogme pro-immigré au sein de la gauche française et notamment au Parti socialiste, auquel il a adhéré en 1972. Directeur de recherche au CNRS, maître de conférences à Sciences Po, Patrick Weil, qui se présente lui même comme « juif d’origine étrangère » (Le Quotidien de Paris, 28 novembre 1981), est considéré par les grands médias comme le spécialiste incontesté et incontestable des questions relatives à l’immigration. Chef de cabinet du secrétaire d’État aux immigrés en 1981 et 1982, ses travaux ont notamment influencé la loi « Guigou » du 16 mars 1998, qui a très largement facilité l’obtention de la nationalité française aux étrangers.

Parmi les sponsors du site, on retrouve également Free, propriété de Xavier Niel, par ailleurs co-actionnaire du Monde et du Nouvel Observateur, l’hebdomadaire dont dépend le site Rue 89, également partenaire de StreetPress.

Selon les époques, le site StreetPress n’a rémunéré qu’entre 5 et 10 personnes et l’activité journalistique a donc une importance toute relative dans le « business plan » de Jonathan Myara. En effet, Le Monde (5 novembre 2014) indique que celui-ci possède « 75 % du capital (aux côtés de Patrick Weil, Cécilia Gabizon, ainsi que du fond d’investisssement Lior Gestion). […] 400 000 euros. C’est le chiffre d’affaire que StreetPress pense dépasser en 2014 contre 100 000 en 2012. Il provient à 20 % de la publicité vendue sur le site et désormais sur le hors-série papier. Et à 80 % de l’activité d’agence de contenu pour des clients, ONG, entreprises ou institutionnels ». Ainsi la rédaction de StreetPress réalise-t-elle par exemple le bimestriel H, l’organe de l’Inter-syndicat national des internes en médecine (ISNI), dont le rédacteur en chef est Jonathan Myara en personne.

Je a dit…

La Street School pour former la « diversité »

Pour se financer et proposer du contenu à moindre frais, StreetPress a lancé en 2012 un « pôle formation », avec la « Street School », animée par Cécilia Gabizon. Il ne s’agit pas d’une école de journalisme à proprement parler, mais de sessions de cours organisées quinze samedis par an, dispensées par les membres de StreetPress ou des intervenant extérieurs, commePhilippe Nassif, pilier de la rédaction de Technikart, ou encore le journaliste du MondeAbel Mestre qui était, jusqu’en mars dernier, chargé de suivre l’ « extrême droite » au « quotidien de référence ».

Je a dit…

Les principaux partenaires financiers de la Street School, par ordre d’apparition sur le site, sont l’Evens Foundation, l’Open Society et le Conseil régional d’Île de France.

- Basée en Belgique, la Fondation Evens, consacrée à l’Europe et la « diversité », est présidée depuis 1996 par Corinne Evens. Cette dernière dirige le groupe de joaillerie fondé par ses parents, Georges Evens et Irène Radzyminska. À propos de la fondation Evens, le site de la chambre de commerce France-Israël, Israel Valley (8 décembre 2008), indique :

« M. Evens s’était installé après la guerre en Belgique, et avait connu de brillants succès dans l’industrie du diamant et de la finance internationale. Sa fille a repris ses activités, après une première carrière comme réalisatrice de documentaires, et dirige actuellement un groupe financier et immobilier d’envergure dans plusieurs pays d’Europe dont la Pologne. Corinne Evens préside depuis 1996 la Fondation Evens qui s’est donné pour objectif de promouvoir les valeurs fondatrices de la construction européenne : démocratie, responsabilité et respect d’autrui. C’est dans ce cadre qu’elle a décidé de soutenir le projet du Musée juif de Varsovie, qu’elle considère comme un programme culturel européen de premier plan pour les prochaines années, comme un lieu pouvant favoriser la connaissance réciproque et le dialogue. »

Corinne Evens est également membre du conseil d’administration de PlaNet Finace, fondé par Jacques Attali.



- L’Open Society, la fondation du multimilliardaire George Soros, pour qui « Johan Weisz » donne des interviews, comme le 8 janvier dernier pour décrypter l’attaque de Charlie Hebdo ou, en juin 2013, pour exprimer sa conception du journalisme indépendant :

« À une époque où la démocratie est menacée par des groupes extrémistes, les jeunes journalistes sont devenus la voix qui défie les discours qui alimentent la haine. »

- Le Conseil régional d’Île-de-France, dirigé par le socialiste Jean-Paul Huchon.

Je a dit…

Depuis novembre 2014, StreetPress publie également une collection de « guides urbains » sous la forme d’un trimestriel gratuit tiré à 12 000 exemplaires. Consacrés à des quartiers de banlieue ou de Paris, son premier numéro été dédié au canal Saint-Martin et au canal de l’Ourcq. Le Monde (5 novembre 2014) fera fort justement remarquer :

« Le risque est grand d’être vu comme un média parisianiste et même “bobo”, le premier guide papier étant consacré à un des quartiers emblématiques de ces trentenaires branchés. »

Depuis 2012, Jonathan Myara donne par ailleurs des cours de journalisme à l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication (CELSA), l’école de journalisme qui dépend de l’Université Paris IV.

Évidemment Robin d’Angelo, l’arpette de Jonathan Myara chargé de suivre l’« extrême droite », tient à garder son travail, tout en faisant mine de négliger le poids de ses allégeances.

Je a dit…

Tous ces commentaires sont issus d'un article qui a été écrit en exclusivité pour Égalité & Réconciliation (le parti d'Alain Soral) par la revue Faits & Documents d’Emmanuel Ratier.