vendredi 30 novembre 2012

Lilith


Selon la Kabbale juive, Lilith (en hébreu : לילית) est, en Éden, la première femme et la première compagne d’Adam, avant Ève.
Il s’agit peut-être du plus ancien mythe de révolte féminine.

Étymologie et origines

On peut retracer trois grandes origines au nom de Lilith.
  • La première origine est sumérienne : ki-sikil lil-là signifie « la jeune femme aérienne » (soit ki-sikil « la jeune femme » et lil-là « aérien ») parce qu'elle vivait dans un arbre.
  • La seconde origine, l'akkadien lil-itu, est un emprunt du sumérien lil « vent », et en particulier de NIN.LIL « Dame du vent », déesse du vent du Sud (et épouse d’Enlil), auquel est accolé le mot itud « lune ».
  • La troisième origine est hébraïque, mais ici, deux hypothèses coexistent.
    • laïla « la nuit »;
    • lou'a « la gueule ».
Ainsi, le mot hébreu לילית, Lilit, qui prend en akkadien la forme Lilītu, est un prénom féminin de racine proto-sémitique LYL « Nuit », qui signifie littéralement « la femme de la nuit » ou « démon ». Toutefois, sur des inscriptions cunéiformes, Lilit et Līlītu font référence à des esprits du vent apportant la maladie.


Représentation de la Déesse Inanna avec sa couronne de la steppe et ses attributs.

La première mention du personnage de Lilith remonte au mythe Nanne et l'arbre huluppu, relaté dans la tablette XII du mythe Gilgamesh, Enkidur et le Kur. Cette tablette, qui date de 2000 av. J.-C., a été retrouvée à Ur, cité mésopotamienne actuellement en Irak, dont serait originaire Abraham selon la tradition de la Torah, de l'Ancien Testament et du Coran. Son texte fut publié en 1930 par C.J. Gadd, du British Museum. C'est le premier texte retrouvé faisant état d'une ki-sikil (« jeune femme ») lil-là (« aérienne »), qui vivait dans un arbre (l'huluppu, assimilé au saule) sur les bords de l'Euphrate, arbre que la déesse Inanna sauva des eaux en le plantant dans son jardin sacré à Uruk. C'est l'assimilation de ce mythe par la culture sémitique qui donna lieu ensuite aux exploitations connues sous le nom de Lilith (notamment dans le Talmud de Babylone). Cette tablette n'attribue aucun caractère maléfique à cette ki-sikil lil-là. En effet, comme on a pu l'observer pour d'autres mythes, les sémites babyloniens et hébreux ont repris des éléments de la culture sumérienne pour leur faire subir une assimilation au cours de laquelle les noms ont subi des transformations et les personnages ont reçu des attributs nouveaux. C'est ainsi que ki-sikil lil-là devient Lilith (démon femelle) en hébreu, puis Lilitû ou Ardat Lili en babylonien. C'est au cours de cette appropriation que Lilith devient, dans le récit hébreu, la première femme avant Ève.
Considérée comme un démon dévorateur, elle est liée à une déesse mère. Démon dévorateur, déesse-serpent, déesse ailée (donc alliant les caractères chtonien et aérien), Lilith correspond pour Marija Gimbutas à la déesse mère dont on retrouve la trace depuis le paléolithique supérieur. On la retrouverait également dans la « déesse aux serpents » de la civilisation minoenne, mais également sous les traits d’Isis, la déesse ailée de l’Égypte ancienne. Elle aurait été reprise par la tradition juive aux temps de la captivité de Babylone. Aux temps bibliques, elle est une représentation symbolique du matriarcat préexistant au patriarcat.
[réf. nécessaire]
L'Ancien Testament fut rédigé entre -700 et 400, durant l'asservissement des Hébreux cananéens par les Babyloniens. C'est sous cette forme que le mythe de Lilith s'est transmis et développé pendant plus de 2 500 ans. Ce n'est qu'au XIXe siècle après J.-C. que Grotenfeld et les assyriologues et sumérologues ont mis au jour les emprunts mythologiques des peuplades sémitiques à la culture sumérienne. Le cas le plus célèbre de ce phénomène est le mythe du Déluge, histoire dont on sait maintenant qu'elle date de 3500 ans av. J.-C., bien avant que n'apparaisse la tribu des Hébreux, dont la première trace remonte à -1 200 sur les stèles de Mérenptah. C'est dans cette même optique que S. N. Kramer met en évidence dans son livre que sept poèmes sumériens parlant de Gilgamesh ont servi de trame à l'Épopée de Gilgamesh écrite 1 000 ans plus tard par les Babyloniens.
Les représentations de ce personnage sont très variables, et parfois contradictoires, selon les récits et les cultures : Lilith est parfois aérienne, parfois chtonienne, voire aquatique et dévoratrice. Dotée d’une sexualité illimitée et d’une fécondité prolifique, tout en étant symbole de frigidité et de stérilité, épouse, fille et double du diable, elle rassemble, dans la culture judéo-chrétienne, les côtés négatifs attribués à la féminité archaïque, celle qui ne peut être l’épouse de l’homme. Elle a connu de multiples avatars, jusqu’à la Lolita de Nabokov.

Histoire de Lilith selon les sources

Dans la Bible

Le livre de la Genèse propose deux récits de la création de la femme :
  • Dans le premier, l'homme et la femme sont créés sous l'appellation adam(a), qui signifie aussi « humanité » ou « terre » en hébreu (Gen. I, 27 : « Dieu créa l’Homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu, il les créa mâle et femelle »).
  • Dans le second, où elle trouve son nom d’Ève, la femme est conçue à partir d’une côte prise sur le corps d’Adam . Ce récit est visiblement plus ancien que le premier et proviendrait de la source yahwiste avant l'exil à Babylone (avant l'an -587).
Aussi, très tôt, les rabbins ont-ils tenté de résoudre la contradiction entre ces deux passages. Reprenant certaines légendes sémites, ces rabbins y ont vu la preuve de l’existence d’une « autre première femme ». Mais Lilith n'est pas nommée dans la Genèse. Le terme se trouve cependant dans différentes versions de la Bible comme la TOB, la Bible de Jérusalem, la Bible Darby et la Bible d’André Chouraqui pour désigner un « être nocturne ».
Dans les versions de la Bible où Lilith est nommée, le nombre d’occurrences dépend de la traduction. Là où certaines versions nomment expressément Lilith (ou Lilit), d'autres traduisent la même appellation par spectre de la nuit, onocentaure, chat-huant, hibou ou chouette.
Par exemple, dans le Livre d’Isaïe, chapitre XXXIV, verset 14, Lilith apparaît dans un contexte particulièrement sinistre, lors de la chute du royaume d’Edom, dans un désert de poix, parmi les ronces, les orties et les chardons.

Suite de l'article encyclopédique à l'adresse suivante : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lilith

jeudi 29 novembre 2012

Belle de la BD (6) : Vampirella

Vampirella est un comic book de fiction sur le personnage éponyme créé par le scénariste Forrest J. Ackerman et le dessinateur Frank Frazetta en septembre 1969 pour l'éditeur Warren Publishing.
Une adaptation cinématographique du personnage a été réalisée en 1996 par Jim Wynorsk.
  
Synopsis

Vampirella est originaire de la planète Drakulon, un monde où les gens se nourrissent de sang et où il coule dans les rivières. Drakulon possède deux soleils, Satyr et Circe, ce qui provoqua une première éruption qui détruisit toute vie sur la planète. Quand les effets de l'explosion se réduisirent, une nouvelle civilisation apparut : la race de laquelle Vampirella naîtra, les Vampiris, qui étaient capables de se transformer en chauve souris à volonté, quand il le fallait, pour boire du sang. L'histoire commence lorsque la planète Drakulon se meurt lentement à cause de l'éruption de Satyr, alors qu'une navette spatiale venue de la Terre s'écrase sur Drakulon.
Vampirella découvre que les astronautes ont du sang dans leurs veines. Sur l'ordre de ses semblables, elle ramène la navette sur Terre et part à la découverte de notre planète.

Harris Comics a relancé Vampirella dans la mini-série Matin En Amérique, écrite par Kurt Busiek. Peu de temps après, il a été établi que Vampirella avait subi un lavage de cerveau par sa soeur et son frère (dans l'histoire "Mystery Walk") et l'a conduit à croire qu'elle était de la planète Drakulon. Elle a appris qu'elle était, en fait, la fille de Lilith, que les traditions populaires juives médiévales dépeingnent comme la première femme d'Adam. Lilith, créé à partir des mêmes éléments que Adam, était son égale et ne se soumettrant pas devant lui, a été chassée de l'Eden par Dieu. Elle s'est accouplée avec les démons de l'enfer, donnant naissance à des vampires qui tueraient les descendants d'Adam et Eve sur terre. Plus tard, elle a cherché la rédemption de Dieu et a donné naissance à Vampirella, qu'elle a envoyé sur terre pour tuer tous les vampires maléfiques. Selon ce récit, Drakulon faisait partie de l'Enfer où Lilith et sa progéniture ont vécu et régné.











Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Vampirella

Belle de la BD (5) : Catwoman vs Black Cat

Deux seconds rôles de séries de comics, la première dans les aventures de Batman, la seconde dans celles de Spiderman. Les deux grands groupes DC et Marvel ont inventé deux personnages féminins si proches qu'on avait envie qu'elles se rencontrent ... et plus si affinités.




Sans compter qu'il y a toujours un vilain pour leur faire du mal ou simplement des reproches ... 


Génétique des populations

La génétique des populations est l'étude de la distribution et des changements de la fréquence des versions d'un gène (allèles) dans les populations d'êtres vivants, sous l'influence des « pressions évolutives » (sélection naturelle, dérive génétique, mutations, et migration). Les changements de fréquence des allèles sont un aspect majeur de l'évolution, la fixation de certains allèles conduit à une modification génétique de la population, et l'accumulation de tels changements dans différentes populations peut conduire au processus de spéciation.
Discipline initiée dans les années 1920 à 1940 par Ronald Fisher, J. B. S. Haldane et Sewall Wright, la génétique des populations est une application des principes fondamentaux de la génétique mendélienne à l'échelle des populations. Cette application a permis de faire la synthèse entre la génétique mendélienne et la théorie de l'évolution, donnant ainsi naissance au néo-darwinisme (théorie synthétique de l'évolution).
La génétique des populations a des applications en épidémiologie où elle permet de comprendre la transmission des maladies génétiques, mais aussi en agronomie, où des programmes de sélection modifient le patrimoine génétique de certains organismes pour créer des races ou variétés plus performantes, ou plus résistantes à des maladies. Elle permet également de comprendre les mécanismes de conservation et de disparition des populations et des espèces (Génétique de la conservation). C'est une discipline des sciences de la vie faisant un fort usage d'outils mathématiques.

Introduction simplifiée à la génétique des populations humaines

Les êtres humains, comme tous les êtres vivants possèdent de l'ADN. L'étude de l'ADN d'une population et sa comparaison avec l'ADN d'autres populations sont la base de la génétique des populations.
Nous possédons d'une part 22 paires de chromosomes dits homologues (ou autosomes) et deux chromosomes dits sexuels (ou gonosomes), et d'autre part de l'ADN dit « mitochondrial » (ADN-mt ou mt-DNA en anglais) qui n'est pas à proprement parler un chromosome. Cet ADN-mt se transmet intégralement de la mère aux enfants. En revanche, seuls les hommes possèdent le chromosome sexuel appelé Y (ADN-Y ou Y-DNA en anglais) qui se transmet donc intégralement du père aux fils.
Notre ADN peut parfois muter, c'est-à-dire qu'un des éléments de base (58 millions de paires de bases pour l'ADN-Y et 16000 paires de bases pour l'ADN-mt) qui le constituent se transforme lors de la recopie de cet ADN. Le résultat de cette mutation s'appelle polymorphisme nucléotidique simple (SNP en anglais). Selon certains auteurs, cette mutation arrive très approximativement une fois toutes les 25 à 500 générations pour l'ADN-Y et pour l'ADN-mt (il n'y a pas de consensus à ce sujet).
Comme décrit ci-dessous, les mutations de l'ADN-Y et de l'ADN-mt sont utilisées pour caractériser des groupes de populations. Par ailleurs, ces deux ADN sont réputés peu sujets à la sélection naturelle et donc adaptés au suivi de l'évolution des populations. 

Ancêtres de l'humanité

Au début des années 2000, Spencer Wells a conclu que tous les êtres humains vivants avaient au moins un ancêtre mâle et un ancêtre femelle en commun. Le plus récent (en Afrique il a 60 000 ans) de ces ancêtres mâles est appelé Adam Y-chromosomique (Y-MRCA pour Most Recent Common Ancestor) et le plus récent (en Afrique voici 150 000 ans) ancêtre femelle est appelé Eve mitochondriale (mt-MRCA). Il faut souligner que contrairement à l'Eve et l'Adam de la Bible, l'Adam Y-chromosomique et l'Eve mitochondriale ne sont pas les premiers ancêtres de l'humanité actuelle. De plus, Y-MRCA n'est pas forcément le seul ancêtre de l'humanité puisqu'il peut exister un ancêtre mâle n'ayant eu que des filles. De même, il peut exister un ancêtre femelle commun à l'humanité actuelle n'ayant donné que des fils.
Enfin, Y-MRCA et mt-MRCA, dont l'existence supposée est distante de 90 000 ans ne se sont jamais rencontrés. Malgré cela, le choix équivoque de leur appellation a permis à certains chrétiens et à certains musulmans extrémistes de citer les recherches de Wells et de ses collègues pour étayer leurs thèses créationnistes.
Dans la suite du paragraphe, il n'est fait référence qu'aux lignées paternelles, mais les explications sont les mêmes pour les lignées maternelles.
Le chromosome Y de cet Adam s'est transmis à ses descendants mâles. Certains des chromosomes Y de ses descendants ont subi une mutation. Cette mutation définit une nouvelle branche à laquelle on peut associer un nouvel ancêtre commun. Si le chromosome Y d'un des descendants de cette branche subit une nouvelle mutation, cela crée une nouvelle sous-branche et ainsi de suite. On peut ainsi définir un « arbre de la filiation paternelle » de l'humanité.
  
Définition de la population

La population étudiée par la génétique des populations est un ensemble d'individus qui montrent une unité de reproduction : les individus d'une population peuvent se croiser entre eux, ils se reproduisent moins avec les individus des populations voisines, desquelles ils sont géographiquement isolés. Une population n'est donc pas une espèce, mais est déterminée par des critères d'ordres spatiaux, temporels et par un patrimoine génétique, qui est un génome collectif, somme de génotypes individuels (pools de gènes). L'évolution du patrimoine génétique au cours des générations est étudiée par la génétique des populations.
Cette population idéale reste un modèle d'étude, et correspond très rarement à la réalité. Dans la mesure où des critères spatio-temporels rentrent en ligne de compte, les limites d'une population sont la plupart du temps très incertaines. Ces limites dépendent ainsi de la répartition spatiale et temporelle des individus, de leur mobilité, de leur mode de reproduction, de leur durée de vie, de leur sociabilité, etc.

Sourcehttp://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9tique_des_populations

mercredi 28 novembre 2012

Les plus grands règnes en MMA par catégorie de poids

Poids lourds

Entre le 16 mars 2003, date de sa conquête du titre du Pride FC contre le Brésilien Antonio Rodrigo "Minotauro" Nogueira au Pride 25, et le 26 juin 2010, date de sa défaite contre un autre Brésilien Fabricio Werdum au Strikeforce Fedor vs Werdum , le Russe Fedor Emelianenko a remporté 18 combats (dont 3 défenses officielles du titre Pride FC) et signé un no contest.
C'est le plus long (7 ans) et le plus intense règne pour un champion poids lourds de MMA depuis que ce sport a pris une dimension internationale en 1993, voici près de vingt années.



Moins de 93 kg

Entre le 3 novembre 2001, date de sa conquête du titre Pride FC contre le Japonais Kazushi Sakuraba, lors du Pride 17, et le 24 février 2007, date de la perte de son titre du Pride FC contre l'Etatsunien Dan Henderson, lors du Pride 33, le Brésilien Wanderlei Silva aura combattu 18 fois signant :
- 14 victoires (dont 4 défenses officielles du titre et la victoire du Pride Grand Prix 2003 en 3 combats)
- 1 match nul (contre le poids lourd croate Mirko Filipovic)
- et 3 défaites (deux contre les poids lourds néo-zélandais Mark Hunt et Mirko Filipovic et surtout une contre un "-93kg", le Brésilien Ricardo Arona le 28 août 2005).
Bien qu'engagé dans le Pride Grand Prix 2005 réservé aux "moins de 93kg", Wanderlei Silva ne mettait pas son titre du Pride FC en jeu. Sinon, son règne dans la catégorie se serait arrêté là, ne durant ainsi que 4 ans (ou, plus précisément, 3 ans et 9 mois) au lieu de 5 ans et 3 mois.



Au nombre de défenses officielles, l'Etatsunien Tito Ortiz devance Wanderlei Silva avec 5 défenses victorieuses entre sa conquête du titre UFC le 14 avril 2000 lors de l'UFC 25 contre ... Wanderlei Silva, et sa perte du titre le 26 septembre 2003 lors de l'UFC 44 contre son compatriote Randy Couture (soit après 3 ans et 5 mois).



Mais le nouveau champion de l'UFC, catégorie 93 kg, est d'ores et déjà tout proche de ses prédécesseurs. Le longiligne Jon Jones (1m93) a conquis son titre le 19 mars 2011 face au Brésilien Mauricio Rua lors de l'UFC 128 et l'a déjà défendu victorieusement 4 fois. Sa prochaine défense de titre est prévue le 27 avril 2013.


Moins de 84 kg

Indiscutablement, cette catégorie est dominé par le champion de l'UFC : le Brésilien Anderson Silva.
Après avoir détenu le titre Cage Rage de la catégorie entre 2004 et 2006 (tout en concédant 2 défaites contre 3 victoires dans l'intervalle), le longiligne Anderson Silva (1m88) atteint véritablement le sommet le 14 octobre 2006 lors de l'UFC 64 face à l'Etatsunien Rich Franklin titre des 84 kg en jeu. Depuis sa conquête, il a signé 14 victoires consécutives dont 10 défenses de titre officielles. Anderson Silva détient tous les records de longévité à l'UFC.



Moins de 77 kg

C'est encore au sein de l'organisation UFC qu'on trouve le meilleur champion que cette catégorie ait connu. Il s'agit du Canadien (Québécois) George Saint-Pierre.
Après deux victoires, le 4 mars 2006 contre BJ Penn lors de l'UFC 58, et le 18 novembre 2006 contre Matt Hughes, lors de l'UFC 65, George Saint-Pierre devient l'indiscutable champion des 77 kg. Mais dès son combat suivant, le 7 avril 2007, il s'incline à la surprise générale contre Matt Serra, lors de l'UFC 69.
George Saint-Pierre retrouve néanmoins sa couronne, en deux temps : titre par intérim contre Matt Hughes (c'était une belle entre les deux champions) le 29 décembre 2007, lors de l'UFC 79 et titre UFC unifié contre Matt Serra (pour une revanche) le 19 avril 2008, lors de l'UFC 83.
Depuis, George Saint-Pierre a défendu son titre 7 fois consécutivement. Et on évoque déjà un choc avec le champion de la catégorie supérieure ...



Moins de 70 kg

C'est BJ Penn qui détient la plus grande longévité (812 jours exactement) et le nombre record de défenses à l'UFC dans la catégorie des 70 kg (1 conquête puis 3 défenses victorieuses) entre janvier 2008 et avril 2010 ... après avoir été champion des 77 kg en 2004 face à Matt Hughes !



Moins de 65 kg

Le plus long règne dans cette catégorie est à mettre au crédit du Brésilien Alexandre Franca Nogueira
qui a été le champion du Shooto du 5 septembre 1999 à son retrait le 7 mai 2006. Au passage, il défendra officiellement son titre 6 fois.



Pour découvrir la liste chronologique des champions de l'UFC, du Pride FC ou des autres organisations de MMA, consulter :
- http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_UFC_champions
- http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Pride_Fighting_Championships_champions
- http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Shooto_champions
...

mardi 27 novembre 2012

Maximes capitales (d'Epicure)

Traduction par Jacques Georges Chauffepié.

Lefèvre, 1840 (pp. 495-501).

MAXIMES D’ÉPICURE.

I.Ce qui est bienheureux et immortel ne s’embarrasse de rien, il ne fatigue point les autres ; la colère est indigne de sa grandeur, et les bienfaits ne sont point du caractère de sa majesté, parce que toutes ces choses ne sont que le propre de la faiblesse.


II.La mort n’est rien à notre égard ; ce qui est une fois dissolu n’a point de sentiment, et cette privation de sentiment fait que nous ne sommes plus rien.

III.Tout ce que le plaisir a de plus charmant n’est autre chose que la privation de la douleur ; partout où il se trouve, il n’y a jamais de mal ni de tristesse.

IV.Si le corps est attaqué d’une douleur violente, le mal cesse bientôt ; si au contraire elle devient languissante par le temps de sa durée, il en reçoit sans doute quelque plaisir ; aussi la plupart des maladies qui sont longues ont des intervalles qui nous flattent plus que les maux que nous endurons ne nous inquiètent.

V.Il est impossible de vivre agréablement sans la prudence, sans l’honnêteté et sans la justice. La vie de celui qui pratique l’excellence de ces vertus se passe toujours dans le plaisir, de sorte que l’homme qui est assez malheureux pour n’être ni prudent, ni honnête, ni juste, est privé de tout ce qui pouvait faire la félicité de ses jours.

VI.En tant que le commandement et la royauté mettent à l’abri des mauvais desseins des hommes, c’est un bien selon la nature, de quelque manière qu’on y parvienne.

VII.Plusieurs se sont imaginé que la royauté et le commandement pouvaient leur assurer des amis ; s’ils ont trouvé par cette route le calme et la sûreté de leur vie, ils sont sans doute parvenus à ce véritable bien que la nature nous enseigne ; mais si au contraire ils ont toujours été dans l’agitation et dans la peine, ils ont été déchus de ce même bien, qui lui est si conforme, et qu’ils s’imaginaient trouver dans la suprême autorité.

VIII.Toute sorte de volupté n’est point un mal en soi ; celle-là seulement est un mal qui est suivie de douleurs beaucoup plus violentes que ses plaisirs n’ont d’agrément.

IX.Si elle pouvait se rassembler toute en elle et qu’elle renfermât dans sa durée la perfection des délices, elle serait toujours sans inquiétude, et il n’y aurait pour lors point de différence entre les voluptés.

X.Si tout ce qui flatte les hommes dans la lascivité de leurs plaisirs arrachait en même temps de leur esprit la terreur qu’ils conçoivent des choses qui sont au-dessus d’eux, la crainte des dieux et les alarmes que donne la pensée de la mort, et qu’ils y trouvassent le secret de savoir désirer ce qui leur est nécessaire pour bien vivre, j’aurais tort de les reprendre, puisqu’ils seraient au comble de tous les plaisirs, et que rien ne troublerait en aucune manière la tranquillité de leur situation.

XI.Si tout ce que nous regardons dans les dieux comme des miracles ne nous épouvantait point, si nous pouvions assez réfléchir pour ne point craindre la mort, parce qu’elle ne nous concerne point ; si enfin nos connaissances allaient jusqu’à savoir quelle est la véritable fin des maux et des biens, l’étude et la spéculation de la physique nous seraient inutiles.

XII.C’est une chose impossible que celui qui tremble à la vue des prodiges de la nature, et qui s’alarme de tous les événements de la vie, puisse être jamais exempt de peur ; il faut qu’il pénètre la vaste étendue des choses et qu’il guérisse son esprit des impressions ridicules des fables : on ne peut, sans les découvertes de la physique, goûter de véritables plaisirs.

XIII.Que sert-il de ne point craindre les hommes, si l’on doute de la manière dont tout se fait dans les cieux, sur la terre et dans l’immensité de ce grand tout ?

XIV.Les hommes ne pouvant nous procurer qu’une certaine tranquillité, c’en est une considérable que celle qui naît de la force d’esprit et du renoncement aux soucis.

XV.Les biens qui sont tels par la nature sont en petit nombre et aisés à acquérir, mais les vains désirs sont insatiables.

XVI.Le sage ne peut jamais avoir qu’une fortune très médiocre ; mais s’il n’est pas considérable par les biens qui dépendent d’elle, l’élévation de son esprit et l’excellence de ses conseils le mettent au-dessus des autres ; ce sont eux qui sont les mobiles des plus fameux événements de la vie.

XVII.Le juste est celui de tous les hommes qui vit sans trouble et sans désordre ; l’injuste, au contraire, est toujours dans l’agitation.

XVIII.La volupté du corps, qui n’est rien autre chose que la suite de cette douleur qui arrive parce qu’il manque quelque chose à la nature, ne peut jamais être augmentée ; elle est seulement diversifiée selon les circonstances différentes.

XIX.Si le plaisir du corps devait être sans bornes, le temps qu’on en jouit le serait aussi.

XX.Cette volupté que l’esprit se propose pour la fin de sa félicité dépend entièrement de la manière dont on se défait de ces sortes d’opinions chimériques, et de tout ce qui peut avoir quelque affinité avec elles parce qu’elles font le trouble de l’esprit.

XX.S’il était possible que l’homme pût toujours vivre, le plaisir qu’il aurait ne serait pas plus grand que celui qu’il goûte dans l’espace limité de sa vie, s’il pouvait assez élever sa raison pour en bien considérer les bornes. Celui qui considère la fin du corps et les bornes de sa durée, et qui se délivre des craintes de l’avenir, rend par ce moyen la vie parfaitement heureuse ; de sorte que l’homme, satisfait de sa manière de vivre, n’a point besoin pour sa félicité de l’infinité des temps ; il n’est pas même privé de plaisir, quoiqu’il s’aperçoive que sa condition mortelle le conduit insensiblement au tombeau, puisqu’il y trouve ce qui termine heureusement sa course.

XXI.Celui qui a découvert de quelle manière la nature a tout borné pour vivre a connu sans doute le moyen de bannir la douleur qui se fait sentir au corps quand il lui manque quelque chose, et fait l’heureux secret de bien régler le cours de sa vie ; de sorte qu’il n’a que faire de chercher sa félicité dans toutes les choses dont l’acquisition est pleine d’incertitudes et de dangers.

XXII.Il faut avoir un principe d’évidence auquel on rapporte ses jugements, sans quoi il s’y mêlera toujours de la confusion.

XXIII.Si vous rejetez tous les sens, vous n’aurez aucun moyen de discerner la vérité d’avec le mensonge.

XXIV. Si vous en rejetez quelqu’un, et que vous ne distinguiez pas entre ce que vous croyez avec quelque doute et ce qui est effectivement selon les sens, les mouvements de l’âme et les idées, vous n’aurez aucun caractère de vérité et ne pourrez vous fier aux autres sens. Si vous admettez comme certain ce qui est douteux, et que vous ne rejetiez pas ce qui est faux, vous serez dans une perpétuelle incertitude.

XXV.Si vous ne rapportez pas tout à la fin de la nature, vos actions contrediront vos raisonnements.

XXVII.Entre toutes les choses que la sagesse nous donne pour vivre heureusement, il n’y en a point de si considérable que celle d’un véritable ami. C’est un des biens qui nous procure le plus de tranquillité dans la médiocrité.

XXVIII.Celui qui est fortement persuadé qu’il n’y a rien dans la vie de plus solide que l’amitié a su l’art d’affermir son esprit contre la crainte que donne la durée ou l’éternité de la douleur.

XXIX.Il y a deux sortes de voluptés, celles que la nature inspire, et celles qui sont superflues ; il y en a d’autres qui, pour être naturelles, ne sont néanmoins d’aucune utilité ; et il y en a qui ne sont point conformes au penchant naturel que nous avons, et que la nature n’exige en aucune manière ; elles satisfont seulement les chimères que l’opinion se forme.

XXX.Lorsque nous n’obtenons point les voluptés naturelles qui n’ôtent pas la douleur, on doit penser qu’elles ne sont pas nécessaires, et corriger l’envie qu’on en peut avoir en considérant la peine qu’elles coûtent à acquérir. Si là-dessus on se livre à des désirs violents, cela ne vient pas de la nature de ces plaisirs, mais de la vaine opinion qu’on s’en fait.

XXXI.Le droit n’est autre chose que cette utilité qu’on a reconnue d’un consentement universel pour la cause de la justice que les hommes ont gardée entre eux ; c’est par elle que, sans offenser et sans être offensés, ils ont vécu à l’abri de l’insulte.

XXXII.On n’est ni juste envers les hommes, ni injuste envers les animaux, qui, par leur férocité, n’ont pu vivre avec l’homme sans l’attaquer et sans en être attaqués à leur tour. Il en est de même de ces nations avec qui on n’a pu contracter d’alliance pour empêcher les offenses réciproques.

XXXIII.La justice n’est rien en soi ; la société des hommes en a fait naître l’utilité dans les pays où les peuples sont convenus de certaines conditions pour vivre sans offenser et sans être offensés.

XXXIV.L’injustice n’est point un mal en soi ; elle est seulement un mal en cela qu’elle nous tient dans une crainte continuelle par le remords dont la conscience est inquiétée, et qu’elle nous fait appréhender que nos crimes ne viennent à la connaissance de ceux qui ont droit de les punir.

XXXV.Il est impossible que celui qui a violé, à l’insu des hommes, les conventions qui ont été faites pour empêcher qu’on ne fasse du mal ou qu’on n’en reçoive, puisse s’assurer que son crime sera toujours caché ; car, quoiqu’il n’ait point été découvert en mille occasions, il peut toujours douter que cela puisse durer jusqu’à la mort.

XXXVI.Tous les hommes ont le même droit général parce que partout il est fondé sur l’utilité ; mais il y a des pays où la même chose particulière ne passe pas pour juste.

XXXVII.Tout ce que l’expérience montre d’utile à la république pour l’usage réciproque des choses de la vie doit être censé juste, pourvu que chacun y trouve son avantage ; de sorte que si quelqu’un fait une loi qui par la suite n’apporte aucune utilité, elle n’est point juste de sa nature. Si la loi qui a été établie est quelquefois sans utilité, pourvu que, dans d’autres occasions, elle soit avantageuse à la république, elle ne laissera pas d’être estimée juste, et particulièrement par ceux qui considèrent les choses en général, et qui ne se plaisent point à ne rien confondre par un vain discours.

XXXVIII.Lorsque, les circonstances demeurant les mêmes, une chose qu’on a crue juste ne répond point à l’idée qu’on s’en était faite, elle n’était point juste ; mais si, par quelque changement de circonstance, elle cesse d’être utile, il faut dire qu’elle n’est plus juste, quoiqu’elle l’ait été tant qu’elle fut utile.

XXXIX.Celui qui, par le conseil de la prudence, a entrepris de chercher de l’appui dans les choses qui nous sont étrangères, s’est borné à celles qui sont possibles ; mais il ne s’est point arrêté à la recherche des impossibles, il a même négligé beaucoup de celles qu’on peut avoir, et a rejeté toutes les autres dont la jouissance n’était point nécessaire.

XL.Ceux qui ont été assez heureux pour vivre avec des hommes, de même tempérament et de même opinion, ont trouvé de la sûreté dans leur société ; cette disposition réciproque d’humeurs et des esprits a été le gage solide de leur union ; elle a fait la félicité de leur vie ; ils ont eu les uns pour les autres une étroite amitié, et n’ont point regardé leur séparation comme un sort déplorable.

Source : http://fr.wikisource.org/wiki/Maximes_capitales

Lettre à Ménécée

Traduction par Octave Hamelin, Revue de Métaphysique et de Morale, 18, 1910, p. 397-440

Épicure à Ménécée, salut.


Quand on est jeune il ne faut pas remettre à philosopher, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser de philosopher. Car jamais il n’est trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de l’âme. Or celui qui dit que l’heure de philosopher n’est pas encore arrivée ou est passée pour lui, ressemble à un homme qui dirait que l’heure d’être heureux n’est pas encore venue pour lui ou qu’elle n’est plus. Le jeune homme et le vieillard doivent donc philosopher l’un et l’autre, celui-ci pour rajeunir au contact du bien, en se remémorant les jours agréables du passé ; celui-là afin d’être, quoique jeune, tranquille comme un ancien en face de l’avenir. Par conséquent il faut méditer sur les causes qui peuvent produire le bonheur puisque, lorsqu’il est à nous, nous avons tout, et que, quand il nous manque, nous faisons tout pour l’avoir.

Attache-toi donc aux enseignements que je n’ai cessé de te donner et que je vais te répéter ; mets-les en pratique et médite-les, convaincu que ce sont là les principes nécessaires pour bien vivre. Commence par te persuader qu’un dieu est un vivant immortel et bienheureux, te conformant en cela à la notion commune qui en est tracée en nous. N’attribue jamais à un dieu rien qui soit en opposition avec l’immortalité ni en désaccord avec la béatitude ; mais regarde-le toujours comme possédant tout ce que tu trouveras capable d’assurer son immortalité et sa béatitude. Car les dieux existent, attendu que la connaissance qu’on en a est évidente.

Mais, quant à leur nature, ils ne sont pas tels que la foule le croit. Et l’impie n’est pas celui qui rejette les dieux de la foule : c’est celui qui attribue aux dieux ce que leur prêtent les opinions de la foule. Car les affirmations de la foule sur les dieux ne sont pas des prénotions, mais bien des présomptions fausses. Et ces présomptions fausses font que les dieux sont censés être pour les méchants la source des plus grands maux comme, d’autre part, pour les bons la source des plus grands biens. Mais la multitude, incapable de se déprendre de ce qui est chez elle et à ses yeux le propre de la vertu, n’accepte que des dieux conformes à cet idéal et regarde comme absurde tout ce qui s’en écarte.

Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité. Par conséquent, la connaissance de cette vérité que la mort n’est rien pour nous, nous rend capables de jouir de cette vie mortelle, non pas en y ajoutant la perspective d’une durée infinie, mais en nous enlevant le désir de l’immortalité.  Car il ne reste plus rien à redouter dans la vie, pour qui a vraiment compris que hors de la vie il n’y a rien de redoutable. On prononce donc de vaines paroles quand on soutient que la mort est à craindre, non pas parce qu’elle sera douloureuse étant réalisée, mais parce qu’il est douloureux de l’attendre. Ce serait en effet une crainte vaine et sans objet que celle qui serait produite par l’attente d’une chose qui ne cause aucun trouble par sa présence.

Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. Mais la multitude tantôt fuit la mort comme le pire des maux, tantôt l’appelle comme le terme des maux de la vie.  Le sage, au contraire, ne fait pas fi de la vie et il n’a pas peur non plus de ne plus vivre : car la vie ne lui est pas à charge, et il n’estime pas non plus qu’il y ait le moindre mal à ne plus vivre. De même que ce n’est pas toujours la nourriture la plus abondante que nous préférons, mais parfois la plus agréable, pareillement ce n’est pas toujours la plus longue durée qu’on veut recueillir, mais la plus agréable. Quant à ceux qui conseillent aux jeunes gens de bien vivre et aux vieillards de bien finir, leur conseil est dépourvu de sens, non seulement parce que la vie a du bon même pour le vieillard, mais parce que le soin de bien vivre et celui de bien mourir ne font qu’un. On fait pis encore quand on dit qu’il est bien de ne pas naître, ou, « une fois né, de franchir au plus vite les portes de l’Hadès ». Car si l’homme qui tient ce langage est convaincu, comment ne sort-il pas de la vie ? C’est là en effet une chose qui est toujours à sa portée, s’il veut sa mort d’une volonté ferme. Que si cet homme plaisante, il montre de la légèreté en un sujet qui n’en comporte pas. Rappelle-toi que l’avenir n’est ni à nous ni pourtant tout à fait hors de nos prises, de telle sorte que nous ne devons ni compter sur lui comme s’il devait sûrement arriver, ni nous interdire toute espérance, comme s’il était sûr qu’il dût ne pas être.

Il faut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que, parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires et les autres naturels seulement. Parmi les désirs nécessaires, les uns sont nécessaires pour le bonheur, les autres pour la tranquillité du corps, les autres pour la vie même. Et en effet une théorie non erronée des désirs doit rapporter tout choix et toute aversion à la santé du corps et à l’ataraxie de l’âme, puisque c’est là la perfection même de la vie heureuse. Car nous faisons tout afin d’éviter la douleur physique et le trouble de l’âme. Lorsqu’une fois nous y avons réussi, toute l’agitation de l’âme tombe, l’être vivant n’ayant plus à s’acheminer vers quelque chose qui lui manque, ni à chercher autre chose pour parfaire le bien-être de l’âme et celui du corps. Nous n’avons en effet besoin du plaisir que quand, par suite de son absence, nous éprouvons de la douleur ; et quand nous n’éprouvons pas de douleur nous n’avons plus besoin du plaisir. C’est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse.  En effet, d’une part, le plaisir est reconnu par nous comme le bien primitif et conforme à notre nature, et c’est de lui que nous partons pour déterminer ce qu’il faut choisir et ce qu’il faut éviter ; d’autre part, c’est toujours à lui que nous aboutissons, puisque ce sont nos affections qui nous servent de règle pour mesurer et apprécier tout bien quelconque si complexe qu’il soit. Mais, précisément parce que le plaisir est le bien primitif et conforme à notre nature, nous ne recherchons pas tout plaisir, et il y a des cas où nous passons par-dessus beaucoup de plaisirs, savoir lorsqu’ils doivent avoir pour suite des peines qui les surpassent ; et, d’autre part, il y a des douleurs que nous estimons valoir mieux que des plaisirs, savoir lorsque, après avoir longtemps supporté les douleurs, il doit résulter de là pour nous un plaisir qui les surpasse. Tout plaisir, pris en lui-même et dans sa nature propre, est donc un bien, et cependant tout plaisir n’est pas à rechercher ; pareillement, toute douleur est un mal, et pourtant toute douleur ne doit pas être évitée.  En tout cas, chaque plaisir et chaque douleur doivent être appréciés par une comparaison des avantages et des inconvénients à attendre. Car le plaisir est toujours le bien, et la douleur le mal ; seulement il y a des cas où nous traitons le bien comme un mal, et le mal, à son tour, comme un bien. C’est un grand bien à notre avis que de se suffire à soi-même, non qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons, bien persuadés que ceux-là jouissent le plus vivement de l’opulence qui ont le moins besoin d’elle, et que tout ce qui est naturel est aisé à se procurer, tandis que ce qui ne répond pas à un désir naturel est malaisé à se procurer. En effet, des mets simples donnent un plaisir égal à celui d’un régime somptueux si toute la douleur causée par le besoin est supprimée, et, d’autre part, du pain d’orge et de l’eau procurent le plus vif plaisir à celui qui les porte à sa bouche après en avoir senti la privation. L’habitude d’une nourriture simple et non pas celle d’une nourriture luxueuse, convient donc pour donner la pleine santé, pour laisser à l’homme toute liberté de se consacrer aux devoirs nécessaires de la vie, pour nous disposer à mieux goûter les repas luxueux, lorsque nous les faisons après des intervalles de vie frugale, enfin pour nous mettre en état de ne pas craindre la mauvaise fortune. Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l’âme, à être sans trouble. Car ce n’est pas une suite ininterrompue de jours passés à boire et à manger, ce n’est pas la jouissance des jeunes garçons et des femmes, ce n’est pas la saveur des poissons et des autres mets que porte une table somptueuse, ce n’est pas tout cela qui engendre la vie heureuse, mais c’est le raisonnement vigilant, capable de trouver en toute circonstance les motifs de ce qu’il faut choisir et de ce qu’il faut éviter, et de rejeter les vaines opinions d’où provient le plus grand trouble des âmes. Or, le principe de tout cela et par conséquent le plus grand des biens, c’est la prudence. Il faut donc la mettre au-dessus de la philosophie même, puisqu’elle est faite pour être la source de toutes les vertus, en nous enseignant qu’il n’y a pas moyen de vivre agréablement si l’on ne vit pas avec prudence, honnêteté et justice, et qu’il est impossible de vivre avec prudence, honnêteté et justice si l’on ne vit pas agréablement. Les vertus en effet, ne sont que des suites naturelles et nécessaires de la vie agréable et, à son tour, la vie agréable ne saurait se réaliser en elle-même et à part des vertus.

Et maintenant y a-t-il quelqu’un que tu mettes au-dessus du sage ? Il s’est fait sur les dieux des opinions pieuses ; il est constamment sans crainte en face de la mort ; il a su comprendre quel est le but de la nature ; il s’est rendu compte que ce souverain bien est facile à atteindre et à réaliser dans son intégrité, qu’en revanche le mal le plus extrême est étroitement limité quant à la durée ou quant à l’intensité ; il se moque du destin, dont certains font le maître absolu des choses. Il dit d’ailleurs que, parmi les événements, les uns relèvent de la nécessité, d’autres de la fortune, les autres enfin de notre propre pouvoir, attendu que la nécessité n’est pas susceptible qu’on lui impute une responsabilité, que la fortune est quelque chose d’instable, tandis que notre pouvoir propre, soustrait à toute domination étrangère, est proprement ce à quoi s’adressent le blâme et son contraire. Et certes mieux vaudrait s’incliner devant toutes les opinions mythiques sur les dieux que de se faire les esclaves du destin des physiciens, car la mythologie nous promet que les dieux se laisseront fléchir par les honneurs qui leur seront rendus, tandis que le destin, dans son cours nécessaire, est inflexible ; il n’admet pas, avec la foule, que la fortune soit une divinité – car un dieu ne fait jamais d’actes sans règles –, ni qu’elle soit une cause inefficace : il ne croit pas, en effet, que la fortune distribue aux hommes le bien et le mal, suffisant ainsi à faire leur bonheur et leur malheur, il croit seulement qu’elle leur fournit l’occasion et les éléments de grands biens et de grands maux ; enfin il pense qu’il vaut mieux échouer par mauvaise fortune, après avoir bien raisonné, que réussir par heureuse fortune, après avoir mal raisonné – ce qui peut nous arriver de plus heureux dans nos actions étant d’obtenir le succès par le concours de la fortune lorsque nous avons agi en vertu de jugements sains.

Médite donc tous ces enseignements et tous ceux qui s’y rattachent, médite-les jour et nuit, à part toi et aussi en commun avec ton semblable. Si tu le fais, jamais tu n’éprouveras le moindre trouble en songe ou éveillé, et tu vivras comme un dieu parmi les hommes. Car un homme qui vit au milieu de biens impérissables ne ressemble en rien à un être mortel.

[1] Parce que la connaissance exacte de la nature des dieux nous apprend qu'ils ne sauraient nous faire aucun mal, et nous procure ainsi l'ataraxie, tandis que des opinions fausses sur la nature des dieux font qu'ils deviennent pour nous un sujet d’épouvante perpétuelle (Voir Usener préf., p. XX-XXI. Il faut un point en bas après (...), p.60, I. 10).

Source : http://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_%C3%A0_M%C3%A9n%C3%A9c%C3%A9e_%28traduction_O._Hamelin%29

samedi 24 novembre 2012

Belle (27) : Katy Perry

Katheryn Elizabeth Hudson, connue sous son nom de scène Katy Perry, est une chanteuse pop américaine, née le 25 octobre 1984 à Santa Barbara (Californie).
Elle connaît un succès mondial en 2008 grâce au titre I Kissed A Girl, suivi de deux albums, One of the Boys et Teenage Dream, écoulés à plusieurs millions d'exemplaires, tout comme les singles qui en ont été extraits.




















https://www.youtube.com/watch?v=QGJuMBdaqIw Source de la vidéo "Firework"http://www.youtube.com/watch?v=QGJuMBdaqIw

vendredi 23 novembre 2012

Définition de l'affection dans l'épicurisme

Pathos en grec.

Il y a deux espèces d'affection : le plaisir et la douleur.

Les affections sont critères de vérité, parce qu'elles sont règles de vie : elles nous renseignent en effet sur un objet, en nous apprenant s'il peut s'accorder ou non avec notre nature.

Le but de la science, selon Epicure

Il faut commencer par se persuader qu'il en est des phénomènes célestes comme de tous les autres. La connaissance de ces phénomènes, qu'on les considère en connnexion avec d'autres ou en eux-mêmes, ne peut avoir qu'un but, l'ataraxie et une ferme confiance.

Il ne faut pas vouloir faire violence à l'impossible [...] [on ne peut pas] adopter une explication unique et seule possible. On peut, en restant d'accord avec les sensations, assigner à leur productionplusieurs causes possibleset attribuer à leur essence plusieurs déterminations. Il ne faut pas en effet construire la physique en partant d'axiomes vides et de décrets arbitraires : il faut admettre seulement ce que réclament les phénomènes. Car ce qu'il nous faut désormais pour la vie, ce ne sont pas des théories sans raison et des opinions vaines, mais c'est vivre sans trouble.

Assigner à ces faits une cause unique, alors que les phénomènes nous suggèrent plusieurs causes possibles, c'est faire preuve de folie et une impertinence de la part des zélateurs d'une astronomie vaine, qui invoquent des causes vides de sens en faisant intervenir les dieux, au lieu de les laisser libres de toute fonction comme l'exige leur nature.

Source : extraits de la Lettre à Pythoclès

A quoi bon travailler ?

Transferts sociaux locaux et retour à l'emploi

Denis Anne et Yannick L'Horty

À l'inverse des prestations sociales ayant un cadre national et légal, les transferts locaux et facultatifs demeurent mal connus. Pour pallier cette insuffisance, on a recensé, dans dix villes et pour six configurations familiales types, l'ensemble des prestations locales dont les conditions d'attribution sont explicites, à l'exclusion des aides sans barème précis et de celles réservées à certaines catégories (jeunes, personnes âgées, chômeurs, travailleurs handicapés). Pour un ménage sans revenu qui bénéficierait de la totalité des prestations auxquelles il a droit, ces transferts représentent, en moyenne, près d'un cinquième des ressources et ils accroissent de plus d'un quart celles qu'il tire des transferts nationaux. Les barèmes d'attribution de ces aides varient considérablement, suivant le type de prestation et la localité. Malgré ces fortes disparités, la priorité accordée à l'enfance est un trait commun à ces prestations locales : elles sont partout beaucoup plus élevées, et plus régulières, pour les ménages avec enfants. Très sensibles au premier enfant et moins au deuxième ou au troisième, elles amplifient l'effet des transferts nationaux en faveur des familles avec enfants. La mise en couple diminue donc le niveau de vie, l'arrivée d'un premier enfant l'augmente, celle des suivants n'exerce aucun effet sensible. Dans toutes les villes, ces prestations sont stables avec le revenu d'activité jusqu'au plafond du RMI, alors que les prestations nationales et légales sont très décroissantes. Au-delà du RMI, les prestations locales et extra-légales diminuent fortement avec des effets de seuil parfois brutaux alors que les prestations nationales deviennent moins décroissantes. Aussi les prestations locales augmentent-elles considérablement la durée du travail minimale pour que l'emploi apporte un gain monétaire à celui qui l'occupe : sur la base d'un emploi rémunéré au Smic, il faut, en moyenne, travailler 13 heures de plus chaque semaine ...

Source : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?id=992&reg_id=0


Analyse de l'économiste Jacques Marseille




Source : Les bons chiffres pour ne pas voter nul en 2007, édition Perrin, pages 64-65

L'île des Morts, d'Arnold Böcklin

 version de Bâle 1880
 version de New-York
 version de Berlin 1883
version de Leipzig 1886

Conduite par un sombre nautonier, une forme humaine revêtue de la blancheur du suaire approche le mystère, sinistre et grandiose, de l'au-delà.
 
Source des images : http://art-magique.blogspot.com/2012/04/lile-des-morts.html