L'intitulé "Juste mon opinion" s'applique à la politique, la philosophie, la religion, l'esthétisme, l'humour ... Mais "ça m'intéresse" aurait tout à fait convenu comme titre pour ce blog étant donné les nombreux autres thèmes abordés et les articles encyclopédiques : sur l'histoire, les sciences, etc, sans oublier les sports.
La plupart des articles sont issus de recherches sur le net et de lectures personnelles. Sources indiquées en fin d'article.
lundi 17 décembre 2018
Dans une lettre ouverte, un groupe de généraux à la retraite avait demandé au chef de l’Etat de ne pas ratifier ce texte. Macron l'ayant signé, ils l'accusent maintenant de trahison à la France.
Un ancien ministre de la Défense, dix généraux, un amiral et un colonel. Dans un contexte de crise politique issue de la fronde des Gilets jaunes, un groupe d’officiers à la retraite vient de contresigner une lettre ouverte, demandant à Emmanuel Macron de renoncer à signer le pacte de Marrakech.
Les
signataires de cette lettre, écrite par le général Antoine Martinez, un
ancien haut gradé de l’armée de l’air et par ailleurs plume du site
d’extrême droite Riposte Laïque, estiment qu’en ratifiant le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières,
Emmanuel Macron se rendrait « coupable d’un déni de démocratie, voire
de trahison à l’égard de la nation ». Cette missive est déjà abondamment
relayée dans certains groupes de Gilets jaunes sur les réseaux sociaux.
Capture d’écran Facebook
«
En décidant seul de signer ce pacte », y est-il écrit, « vous
ajouteriez un motif de révolte supplémentaire à la colère d’un peuple
déjà malmené ». En cause, selon les signataires, la perte de
souveraineté de la France sur les politiques de migration.
Une
fois approuvé, croient-ils savoir, ce pacte « pourra s’imposer à notre
législation nationale par le biais de traités préexistants ou du
principe de responsabilité commune ». « La seule souveraineté qui
restera à la France consistera à fixer librement la façon dont les
objectifs du pacte devront être mis en œuvre ».
Parmi les signatures connues, figure Charles Millon,
l’ex-ministre de la Défense de Jacques Chirac, tombé en disgrâce après
son alliance avec le Front national aux régionales de 1998. Mais aussi
le souverainiste Didier Tauzin,
ce général qui avait dû renoncer à sa candidature à l’élection
présidentielle de 2017 faute de parrainages. Ou encore le général
Christian Piquemal, radié des cadres de l’armée en septembre 2016, après avoir organisé une manifestation interdite contre les migrants à Calais.
Un « devoir d’expression »
Contacté,
Charles Millon n’a pas donné suite à nos sollicitations. Le général
Tauzin, lui, confirme avoir signé cette lettre. « J’ai considéré que
dans certaines circonstances, le devoir de réserve devait faire place au
devoir d’expression », assume l’ex-commandant du 1er régiment de
parachutistes de marine (RPIMA) de Bayonne.
« Le pays, insiste ce
fervent opposant à Emmanuel Macron, part à la dérive. Ne rien dire,
c’est l’accepter ». Pour lui, le pacte de Marrakech, « c’est la porte
ouverte à des migrations de grande ampleur, dans la durée ». « C’est
créer potentiellement des troubles terribles, des guerres ethniques sur
notre territoire », s’épouvante-t-il encore.
Même liberté de ton
revendiquée du côté du général André Coustou, 73 ans, à la retraite
depuis 2001. « Nous sommes des citoyens comme les autres, nous payons
nos impôts. Nous avons le droit de nous exprimer à partir du moment où
nous ne dévoilons pas de secrets militaires », plaide-t-il. « Une fois
signé, ce pacte va contraindre notre pays à accueillir un grand nombre
d’immigrés, alors qu’il n’a pas encore assimilé ceux qui sont déjà là.
La France va perdre sa francité ».
Autant d’arguments reprenant la
thèse du grand remplacement, théorisée par l’essayiste de la droite
dure Renaud Camus. Ces accusations tournent également en boucle chez
certains Gilets jaunes, qui ont fait de ce pacte de Marrakech leur
cheval de bataille, et dont l’extrême droite s’est emparé.
Comme nous vous l’expliquions
début décembre, ce pacte ne fait qu’établir un cadre de coopération
juridiquement non contraignant, qui respecte la souveraineté des Etats.
Approuvé lundi à Marrakech en présence de 160 pays, le texte doit être
ratifié le 19 décembre prochain, lors de l’Assemblée générale des
Nations unies.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire