jeudi 30 avril 2015

Emplacement réservé aux personnes handicapées


Un peu d'espoir ...

Après le choc (l'autorisation, par les dirigeants de l'Union Européenne, de la mise sur le marché de 18 produits OGM, dont ceux de Monsanto, contre la volonté des peuples !), un peu d'espoir ...



Il détient le brevet qui pourrait détruire Monsanto et changer le monde !

Par | 12 mars 2015

Il détient le brevet qui pourrait détruire Monsanto et changer le monde !Le contenu de cet article pourrait radicalement changer le monde de différentes façons positives.

détruire- Monsanto (1)
Il détient le brevet qui pourrait détruire Monsanto et changer le monde !

Et comme Monsanto n’aimerait pas que cet article devienne viral, tout ce que nous pouvons vous demander est de partager l’information présentée pour qu’elle puisse atteindre autant de personnes que possible.
En 2006, un brevet a été accordé à un homme nommé Paul Stamets. Bien que Paul soit le plus grand mycologue mondial, son brevet a reçu très peu d’attention et a été très peu exposé. Pourquoi donc ? Selon les dirigeants de l’industrie des pesticides, ce brevet représente « la technologie la plus perturbatrice jamais vue. » et quand les dirigeants disent perturbatrice, c’est qu’elle dérange l’industrie des pesticides chimiques.

Qu’est-ce que Paul a découvert ?

Le mycologue a compris comment utiliser les créations de mère nature pour empêcher les insectes de détruire les cultures. On les appelle des pesticides INTELLIGENTS. Ces pesticides fournissent un solution sûre et quasi-permanente pour contrôler plus de 200 000 espèces d’insectes, et tout cela grâce à la « magie » des champignons.
Paul fait cela en prenant un champignon entomopathogène (champignon qui détruit les insectes) et le transforme pour qu’il ne produise pas de spores. En retour, cela attire les insectes qui en mangent et se transforment en champignon de l’intérieur !
détruire- Monsanto (3)
Il détient le brevet qui pourrait détruire Monsanto et changer le monde 

Si ce brevet atteignait une exposition de masse, il pourrait révolutionner la façon dont les humains cultivent leurs champs.
Tolérer l’utilisation des pesticides dans l’agriculture moderne revient à nier l’évidence prouvant que ses effets sont néfastes pour l’environnement. Une telle ignorance ne peut vraiment plus être tolérée. Par exemple, pouvez-vous imaginer un monde sans abeilles ?
On attribue l’hécatombe des abeilles aux concoctions chimiques de Monsanto qui sont pulvérisées dans les champs du monde entier. Même si un nombre croissant de pays interdisent Monsanto, il est encore utilisé dans des pays qui devraient être conscients de ses dangers. Dire que de nouvelles méthodes doivent être mises en œuvre avant qu’il ne soit trop tard est un euphémisme.
Monsanto génère actuellement 16 milliards de dollars par an (chiffres de 2014), donc vous pouvez être certain qu’ils ne veulent pas interrompre ce flux de revenus. Grâce à ces revenus ils sont des ressources quasi illimitées et ont les moyens de supprimer les informations qui peuvent être préjudiciables à leur réputation.

détruire- Monsanto (2)

Mais en nous informant sur les avantages de la culture alimentaire durable, biologique et bio-dynamique, en partageant des articles comme celui-ci et en boycottant les OGM et les cultures pulvérisées d’herbicides, cette entreprise démoniaque pourrait bientôt recevoir le message.

Voici des liens utiles pour en comprendre plus sur l’incroyable brevet mentionné ci-dessus :

Voici un lien vers le brevet dont nous parlons : 7122176
http://www.google.com/patents/US7122176

Une liste des brevets de Paul :
http://patents.justia.com/inventor/paul-edward-stamets

De nombreuses informations sur Paul Stamets :
http://www.fungi.com/about-paul-stamets.html

Une page wikipédia sur Paul Stamets :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Stamets

Et enfin, voici une vidéo TedTalks de Paul réalisée en 2008 :

 Le mycologue Paul Stamets dresse la liste des 6 moyens de sauver le monde avec le mycélium des champignons :

- Restauration des sols et de l'humus

- Fertilisation des plantes potagères

- Dépollution, bien plus efficace que les traitements actuels, bactéries ou enzymes

- Pesticide naturel, ne dégrade pas l'équilibre de l'écosystème

- Médecine : antibiotique naturel. Et aussi protection virale contre par exemple : la variole, le H5N1, la grippe... avec des résultats très spectaculaires en comparaison des méthode chimiques "classiques".

- Énergie : le mycète T.reesei transforme la cellulose en sucres permettant la production du carburant "econol". C'est de l'éthanol produit à partir par ex. de déchets agricoles ou ménager.

Traduction : Xiberia

Sourceshttp://www.espritsciencemetaphysiques.com/detient-brevet-detruire-monsanto.html (article) et https://youtu.be/AsBjGYuDD6o (vidéo)

Skull and Bones

La Skull and Bones (littéralement Crâne et Os) est une société secrète de l'université Yale aux États-Unis. Ce groupe est aussi connu par les anglophones sous les noms « Chapter 322 » et « Brotherhood of Death » (« Fraternité de la Mort »).
Ce serait la première société secrète qui ait vu le jour à Yale, sous l'impulsion de William Huntington Russell en décembre 1832. Elle constitue l'une des plus prestigieuses sociétés secrètes américaines, avec Scroll and Key, Wolf's Head, Book and Snake et Berzelius. Quelques sociétés d'honneur implantées dans d'autres universités se sont visiblement inspirées des Skull and Bones ou possèdent un prestige similaire, ses membres étant reconnus comme l'élite par les étudiants. Ce sont par exemple les Cap and Skull à l'université Rutgers, la société Bishop James Madison au College of William and Mary, ou les Iron Arrow Honor Society à l'université de Miami.
Il existe d'autres sociétés portant le nom Skull and Bones : à l'université d'État de Pennsylvanie ou encore à l'université Vanderbilt, mais ce ne sont que des clubs d'anciens élèves qui n'ont, à part le nom et le logo, rien à voir avec les Skull and Bones d'origine.

Origine

Quinze membres de la confrérie de la mort. Chaque nouvelle coterie est constituée de quinze personnes toujours prises en photo de la même manière avec un guéridon couvert d'une nappe où est brodé l'emblème de la société sur laquelle sont entreposés deux fémurs en croix et un crâne. L'assemblée est dominée d'une horloge de parquet indiquant huit heures du soir. Les os sur la table seraient les restes de la dépouille de Geronimo, dont la société secrète aurait profané la sépulture.
 
William Huntington Russell étudie en Allemagne de 1831 à 1832. C'est alors une terre d'idées nouvelles. La méthode scientifique y est appliquée à toutes les études sur le comportement humain.
La Prusse se reproche la défaite de ses forces armées contre celles de Napoléon en 1806 alors que ses soldats sont considérés comme étant les meilleurs au monde. C'est ainsi qu'en 1817, les universités allemandes créent un nouveau type de système éducatif basé sur les principes, toujours appliqués à l'heure actuelle, établis par Jean-Jacques Rousseau et John Locke. Johann Gottlieb Fichte, dans son « adresse au peuple allemand », déclare que les enfants doivent désormais prendre les rênes de l’État. Sa chaire à l'université est reprise par Hegel qui y enseignera jusqu’à sa mort en 1831.
Mais l'Allemagne possède encore une autre spécialité, les sociétés secrètes étudiantes. William Huntington est ainsi initié et incorporé au chapitre de l'une d'entre elles. De retour à Yale, en 1832, il y crée avec Alphonso Taft la société Skull and Bones. Ce terme Bones s'avère être le chapitre d’un corps au sein d'une université allemande. Ainsi W. H. Russel et 14 autres membres de terminale fondent l’ordre du Skull and bones.

Histoire

Depuis 1832, à Yale, quinze juniors sont brutalisés chaque année par leurs aînés afin d’être initiés et intégrés au groupe l’année suivante. On dit que chaque initié reçoit 15 000 dollars et une montre de grand-père. Loin d’être une sorte de maison du plaisir dont l'activité se réduirait aux seules années de campus, le groupe conserve par la suite des relations suivies afin de favoriser la réussite de ses membres dans le monde post-universitaire. Le 29 septembre 1876, un groupe s'appelant "L'ordre du Dossier et de la Griffe" entre par effraction dans la maison des S&B et en décrit l'intérieur. En 1943, un acte législatif spécial du Connecticut a exempté les associés de Russell Trust Association, qui gère entre autres les avoirs de la S&B, de remplir un rapport d'activité comme il l'est demandé à n'importe quelle autre société.

Contexte

L'Université Yale était au moment de la création des S&B un exemple typique d'institution rigide et figée reproduisant les élites et leur hiérarchie interne sans tenir compte de l'évolution de l'origine sociale des élèves. Le déclassement était en général occasionné par un manquement disciplinaire sanctionnant la tache que l'élève avait fait à son lignage et non par des résultats scolaires médiocres. De plus les élèves plus âgés avaient le droit et étaient même encouragés à bizuter ou humilier les étudiants issus de classes inférieures afin de leur inculquer le respect d'une hiérarchie brutale.

Idéologie

Selon Maurizio Blondet, l'idéologie de la fraternité se place au-delà de la gauche et de la droite qui ne sont que des éléments d'une dialectique qu'ils entendent dépasser car ils s'estiment supérieurs. Désirant s'adonner à toutes les manœuvres politiques, ils utilisent tantôt l'idéologie attribuée à la droite et tantôt celle attribuée à la gauche, comme de simples étiquettes.

Influence

Façade nord des locaux de la Skull and Bones
 
Dans son livre Le Pouvoir occulte américain, Anthony Sutton dénonce la capacité du S&B à établir des chaînes d’influences verticales et horizontales, ce qui permet d’assurer une continuité dans leur plan de domination de la politique.
Le lien Whitney-Stimson-Bundy représenterait la « chaîne verticale ». W. C. Whitney (1863), qui a épousé Flora Payne (de la dynastie Standard Oil Payne), a été Secrétaire à la Marine. Son avocat était un homme nommé Elihu Root. Root engagea Henry Stimson (1888) à sa sortie de l’école de droit. William Howard Taft, 27e président des États-Unis et bonesman lui aussi, engagea Stimson au poste de secrétaire à la Guerre en 1911. Plus tard ce dernier devint gouverneur-général des Philippines. Hollister Bundy (1909) fut l’assistant spécial de Stimson et un homme essentiel au Pentagone durant le projet Manhattan. Ses deux fils furent également membres du S&B : William Bundy (1939) et McGeorge Bundy (1940) furent très actifs dans les affaires gouvernementales grâce à leurs positions dans la CIA, le département de la Défense et le département d'État, et en tant qu'aides spéciaux aux présidents Kennedy et Johnson. Ils ont ainsi exercé un impact significatif sur l'écoulement de l’information et de l’espionnage pendant la guerre du Viêt Nam. William Bundy continua à être rédacteur de Foreign Affairs, le trimestriel très influent du Council on Foreign Relations (CFR). McGeorge devint président de la Fondation Ford. Deux autres familles de bonesmen très influents furent les Harriman et les Bush. Averil Harriman était considéré comme un "sage" au sein du Parti démocrate. Son frère Roland Harriman en était également un partisan très actif.
Ce qui frappe à la lecture de la liste des membres des Skull and Bones, c'est la présence quasi systématique des noms des familles américaines les plus prestigieuses. Lord, Whitney, Taft, Jay, Bundy, Harriman, Weyerhaeuser, Pinchot, Rockefeller, Goodyear, Sloane, Stimson, Phelps, Perkins, Pillsbury, Kellogg, Vanderbilt, Bush, Lovett et ainsi de suite. Les Skull and Bones sont tout simplement le club de l’élite, de la classe dirigeante, encore aujourd'hui, comme en témoigne la présence de George W. Bush et de John Kerry, liés par conséquent par un « pacte secret ».

Quelques membres célèbres

Locaux

Les locaux de la Skull and Bones en 2006

Le 29 septembre 1876, un groupe s'appelant « L'Ordre du Dossier et de la Griffe » entre par effraction dans la maison des S&B et décrit une loge 324, dont tous les murs sont décorés de velours noir, et la loge 322, dont les murs sont recouverts de velours rouge avec un pentagramme. Dans le hall se trouvent les images de fondateurs de l'ordre à Yale ainsi que des membres de la société en Allemagne. Sur le mur occidental se trouve une vieille gravure représentant un cercueil ouvert dans lequel, sur une galette en pierre, reposaient 4 crânes humains groupés autour d'un chapeau, d'un livre ouvert, de cloches, de plusieurs instruments mathématiques et d'une couronne royale. Sur le mur au-dessus du cercueil sont indiqués les mots "Wer war der Thor, wer weiser, wer Bettler oder, Kaiser?" (Qui était l'imbécile, qui était le sage ? Le mendiant ou le roi ?) et "Ob arm, ob reich, im Tode gleich" (Pauvre ou riche, on est tous égaux dans la mort) envoyés par le chapitre allemand de la société.

L'Île Deer

Locaux de la S&B sur l'Île Deer

La fraternité est propriétaire de l'Île Deer, située dans l'archipel des Mille-Îles, à la frontière des États-Unis et du Canada, entre l'État de New York et la province de l'Ontario. Plus précisément, elle est la propriété de la Russell Trust Association, entité de la fraternité.

Citations

  • « It's so secret, we can't talk about it. », (« c'est tellement secret, que nous ne pouvons en parler ») — George W. Bush dans un entretien avec Tim Russert, le .
  • « Not much, because it's a secret. » (« Pas grand chose, parce que c'est un secret ») — John Kerry dans un interview avec Tim Russert le , en réponse à la question de savoir quelle conclusion on pouvait tirer de son appartenance et de celle de George W. Bush à la société secrète.
  • « La dernière année [de mes études à Yale], je suis devenu membre des Skull and Bones, une société secrète, si secrète en vérité que je ne peux en dire davantage. Je m’y suis fait 14 nouveaux amis », George Walker Bush.

L’Iran demande à Israël d’abandonner l’arme nucléaire pour que la sécurité revienne au Moyen-Orient


Quenelle ! L’Iran demande à Israël d’abandonner l’arme nucléaire pour que la sécurité revienne au Moyen-Orient
L’Iran a officiellement demandé à Israël d’abandonner ses « armes nucléaires », dans un discours au nom des 120 pays non alignés. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a également déclaré que le bloc des pays non alignés veut un Moyen-Orient sans armes nucléaires.
Mohammad Javad Zarif s’est adressé aux Nations-Unies au nom des 120 pays non alignés. Israël n’a jamais admis ou nié le fait de posséder des armes nucléaires, bien qu’il soit communément admis qu’il en possède. Cependant, Zarif a déclaré que l’arsenal nucléaire que possède très certainement Israël est une menace pour la sécurité régionale.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que les pays non alignés considèrent le programme nucléaire israélien comme « une grave menace qui pèse sur la sécurité des États voisins », et a condamné Israël pour « sa production et son accumulation d’armes nucléaires », selon Reuters.

L’Iran critique Israël et les puissances nucléaires lors de la conférence sur le traité atomique aux Nations-Unies
Dorian Barel @DorianBarel sur Twitter
Israël n’a pas signé le traité de non-prolifération des armes nucléaires, ce qui ne l’a pas empêché d’envoyer un observateur à cette conférence, qui dure un mois, pour la première fois en 20 ans.
Zarif a notamment ajouté que le bloc non aligné désire créer une zone sans armes nucléaires au Moyen-Orient, « un objectif urgent » qu’il n’est possible d’atteindre que si Israël abandonne son arsenal nucléaire.
Israël est le seul dans la région à n’avoir ni signé le NPT (traité sur la non-prolifération des armes nucléaires), ni manifesté le moindre désir de renoncer à la possession d’armes nucléaires.
Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères
Le projet de mettre en place une zone sans armes nucléaires au Moyen-Orient avait été validé lors de la précédente conférence, en 2010, mais rien n’a jamais été mis en œuvre pour concrétiser ce projet.
L’Iran a été accusé à maintes reprises par l’Occident d’essayer de développer l’arme nucléaire, une accusation que Téhéran a réfutée à chaque reprise. Le pays affirme que l’objectif de son programme nucléaire est intégralement pacifique. L’Iran s’est accordé avec les pays du P5+1, en Suisse, à la suite de discussions qui ont amené à un accord cadre. Une étape importante qui pourrait conduire à un accord définitif lors de l’été prochain.
Cependant, Israël a fortement critiqué cet accord-cadre. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a notamment déclaré que cet accord-cadre « n’entraverait en rien le chemin de l’Iran vers la bombe nucléaire ; il le paverait ».
Au cours de la conférence, Téhéran a également demandé aux pays qui possèdent des armes nucléaires de ne pas tenter de moderniser leurs arsenaux actuels.
Nous en appelons aux États qui disposent d’armes nucléaires : cessez immédiatement vos projets d’investissement dans la modernisation et l’extension de la durée de vie de vos armes et installations nucléaires.
Mohammad Javad Zarif
iran nuclear plant
Une vue d’ensemble de l’installation nucléaire de Bushehr, à 1 200 km au sud de Téhéran (photo : Reuters/IRNA/Mohammad)
Le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, a notamment épinglé les États-Unis et la Russie en matière de désarmement nucléaire, l’avancement dans ce domaine étant nul. Il a ainsi déploré « un retour à l’état d’esprit de la guerre froide ». Selon lui, « un monde sans armes nucléaires est un impératif historique pour notre époque. Je suis profondément inquiet de voir qu’au cours des cinq dernières années, les deux nations n’ont pas réalisé la moindre avancée dans ce domaine ».
Tentant d’esquiver ces critiques, John Kerry, secrétaire d’État des États-Unis, a déclaré que son pays « veut que la course à l’armement nucléaire soit de l’histoire ancienne. Je suis heureux d’annoncer aujourd’hui que le président Obama a décidé que les États-Unis tenteront d’accélérer de 20 % le démantèlement de têtes nucléaires périmées ».
De son côté, la Russie est « absolument ouverte à un dialogue sérieux sur le désarmement nucléaire, mais seulement en l’absence de deux poids, deux mesures », a déclaré le ministre russe du Contrôle de la non-prolifération des armes nucléaires, Mikhail Ulyanov.
La Russie est fermement engagée dans le désarmement nucléaire, comme le démontre la mise en application du traité New Start russo-américain.
Mikhail Ulyanov, ministre russe du Contrôle de la non-prolifération des armes nucléaires
Le traité de non-prolifération des armes nucléaires est d’application depuis 1970 ; il a vu le nombre d’armes nucléaires de par le monde réduit drastiquement. Cependant, les responsables des Nations-Unies estiment qu’il est possible d’œuvrer davantage encore pour réduire les arsenaux existants.

Sourceshttp://rt.com/news/253549-israel-iran-nuclear-weapons/ et http://quenelplus.com/quenel-actu/monde/quenelle-liran-demande-a-israel-dabandonner-larme-nucleaire-pour-que-la-securite-revienne-au-moyen-orient.html

Il faut qu'on m'explique ...

Winona LaDuke (née le à Los Angeles) est une femme politique ojibwe américaine et militante du parti des Verts. Elle est candidate au poste de Vice-président des États-Unis pour l'élection présidentielle américaine de 1996 ainsi que celle de 2000 avec Ralph Nader.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Winona_LaDuke

La charge de Facebook contre l'excès de régulation en Europe

Le vice-président du réseau social en charge de la politique publique en Europe n'apprécie pas que des régulateurs nationaux se mêlent de questions de vie privée. Il publie une tribune dans le Financial Times.

Facebook renvoie l'Europe à son histoire. Dans une tribune publiée mercredi par le Financial Times, le vice-président du réseau social en charge de la politique publique européenne invite les 28 à ne pas perdre de vue l'esprit du Traité de Rome, signé il y a bientôt soixante ans. «Comme le Web en 1989, [l'Europe] a été fondée selon un principe puissant: faire tomber les barrières qui éloignent les gens et rendre la vie meilleure», écrit Richard Allan.

L'expérience récente de Facebook, «inquiétante» d'après lui, n'a plus rien à voir avec cet idéal. Il y a cinq ans, comme la plupart des géants du Web, l'entreprise américaine a ouvert son siège en Irlande, rappelle le haut responsable du réseau social dans le quotidien britannique des affaires, lu de près à Bruxelles. Cela lui a ouvert l'ensemble de l'Europe. Or, des régulateurs nationaux tentent désormais de faire entendre leur voix et d'imposer une régulation locale, au lieu de travailler avec leurs homologues irlandais, dont dépend en théorie Facebook.

Un rapport commandé par la commission belge de la protection de la vie privée et publié en février a conclu que Facebook ne respectait toujours pas les règles européennes de protection des données. Le rapport indique que «les termes d'utilisation emploient un langage vague au lieu d'explications claires». «Facebook devrait non seulement proposer aux utilisateurs plus d'options pour contrôler la manière dont leurs données sont collectées, mais aussi leur montrer comment leur nom et leur image sont utilisés dans certains cas spécifiques», avertissent les chercheurs.

«Les Européens seraient gravement handicapés»

Facebook estime être en conformité avec la loi et conteste la légitimité-même de ce rapport. Une enquête est également menée aux Pays-Bas par la DPA, équivalent local de la Cnil. «En tant qu'entreprise internationale installée à Dublin, nous soumettons régulièrement les changements de termes, y compris le dernier, aux régulateurs. Nous avons vérifié avec la commission irlandaise de protection des données que ces changements étaient en accord avec la directive européenne de protection des données implémentée dans la loi irlandaise», avait réagi le réseau social.

Pour le vice-président de Facebook, l'Europe court de grands risques à laisser ces initiatives locales prospérer. «Si une voiture française ou allemande doit répondre à des impératifs techniques différents en Pologne ou en Espagne, les fabricants européens seraient gravement handicapés», assène-t-il. De même, les start-up Internet pourraient être étouffées par un excès de régulation. «À une époque où l'Europe cherche à créer de l'emploi et à relancer son économie, le résultat serait désastreux». Quant à Facebook, «ses coûts pourraient augmenter, et les Européens découvrir les nouveautés plus tard, voire en être privés». Une menace à peine voilée.

Définition du racisme (en trois niveaux)

D'après le Dictionnaire de la philosophie (de Didier Julia, édition Larousse), le racisme se définit en trois étapes :
1-admettre l'existence de races;
2- admettre qu'il existe une hiérarchie entre les races ;
3- admettre que les races "supérieures" ont des droits sur les races "inférieures".

1- En biologie, les races existent. C'est une subdivision des espèces. Des individus d'une race ont des caractéristiques physiques communes spécifiques ce qui n'empêche toutefois pas la reproduction avec des individus d'autres races de la même espèce. Exemple : races de chiens, races de chats, etc. Chez les humains, l'ONU recommande d'utiliser le terme d'ethnie (à connotation culturelle plutôt que biologique). Néanmoins, le terme "race" est quand même présent dans la Déclaration universelle des droits de l'homme rédigée par l'ONU. D'un point de vue scientifique, on pourra se baser sur les travaux de Luigi Cavalli-Sforza qui parle de "population génétique". C'est beaucoup plus sérieux que la simple couleur de peau !
(cf. articles http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2012/11/relation-entre-arbres-genetique-et.html, http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2012/11/origine-et-expansion-de-lafro-asiatique.html et "variabilité génétique : un outil de classification" dans http://fr.wikipedia.org/wiki/Race_humaine).

2- Hiérarchiser les races est du domaine subjectif. Quel critère choisir ? Si on parle de puissance militaire, ce sont les Anglais qui sont au sommet. Il suffit pour cela de regarder le nombre de pays conquis par ce peuple. (cf. carte : http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2013/08/pourquoi-langlais-est-la-langue-la-plus.html). Si on parle de solidarité entre les individus, c'est paradoxalement du côté des peuples premiers, dits "primitifs"qu'il faut se tourner. Des peules sans Etat, sans coercition ! (cf. vidéo http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2015/04/primitifs.html).

3- Le droit d'une race ("race supérieure", "peuple élu", etc.) sur d'autres races a été invoqué pour justifier les discriminations (positives ou négatives), le colonialisme, la ségrégation, l'apartheid, les génocides; bref  : les pires horreurs commises par l'humanité contre elle-même !
C'est ce troisième aspect qu'il faut interdire. Le reste ne pose pas de souci.

Les rois et reines les plus riches du monde


La reine Elizabeth II ne fait plus partie de la liste des plus riches du monde du Sunday Times, alors qu’elle était en tête de liste en 1989. Il y a 25 ans, on estimait la fortune de la reine d’Angleterre à 7,27 milliards d’euros. Aujourd’hui, elle arrive à la 302e place ! Vous vous demandez qui sont les reines et rois les plus fortunés ? Les voici. 

*La valeur nette est tirée des derniers rapports en date. 

 

Roi Mswati III du Swaziland – 91 millions €

Le roi Mswati III est le dernier monarque absolu d’Afrique. Il détient des millions dans l’immobilier (près de 60 % du Swaziland lui appartient). Mswati III a 13 palaces, une énorme collection de voitures et un avion privé de 15 millions d’euros. 

 

 

Princesse Caroline de Monaco – 91 millions

La fille du prince Rainier III de Monaco et de Grace Kelly est devenue la Première dame de Monaco après le décès de sa mère en 1982, jusqu’au mariage officiel de son frère en 2011. 

Princesse Stéphanie de Monaco – 91 millions €

La plus jeune fille du prince Rainier III de Monaco et de Grace Kelly, la princesse Stéphanie, était dans la voiture avec sa mère lors de l’accident qui l’a tuée. Stéphanie de Monaco est septième dans la ligne de succession. Elle a sorti deux albums : Besoin et Stéphanie.

 

Impératrice Farah Pahlavi d’Iran – 91 millions €

Farah Pahlavi est devenue la première impératrice moderne d’Iran lorsque son époux Mohammad Reza Pahlavi lui a donné le titre. Le style de vie quelque peu extravagant de l’impératrice lui a valu de nombreuses critiques. Avec le chah d’Iran, elle a été exilée en 1979 à la suite d’une révolution. 

 

Princesse Charlene de Monaco – 168 millions €

L’ancienne nageuse olympique d’Afrique du Sud devient membre de la famille royale de Monaco en épousant le prince Albert II. Elle préside les célébrations de la Fête nationale, du Grand Prix de Monaco, du Bal de la rose, qui collecte des fonds pour la fondation Princesse Grace de Monaco, et du Gala de la Croix Rouge.

 

  

Ancienne reine Beatrix des Pays Bas – 200 millions €

La reine Beatrix a abdiqué en 2013, après un règne de 33 ans, pour laisser la place à son fils qui devient le premier homme à régner sur le pays depuis 120 ans. La richesse de Beatrix provient de plusieurs domaines, de maisons et d’un important portefeuille d’actions. 

 

Reine Elizabeth II d’Angleterre – 473 millions €

Elizabeth II n’arrive qu’à la 302e place sur la liste des personnes les plus riches du monde du Sunday Times, avec une fortune qui s’élève à 473 millions. Sa Majesté reçoit une rémunération annuelle de 11,7 millions d’euros de la part du gouvernement. Elle possède de nombreux biens immobiliers, des œuvres d’art et plusieurs investissements. Les palais royaux et les Bijoux de la couronne ne lui appartiennent pas. 

 

Sultan Qabous ben Saïd d’Oman – 636 millions €

Le sultan Qabous a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’état mené contre son père en 1970. Il avait prévu d’utiliser l’argent du pétrole pour moderniser et développer son pays afin d'en finir avec l’isolation. En plus de changer le nom du pays, le sultan a établi une monarchie absolue. Fan de musique classique, Qabous a reçu le Prix national pour la paix, délivré en 1998 par le Conseil national, pour ses relations avec les États-Unis.

 

Prince Karim Aga Khan IV – 727 millions €

Le prince, qui est le 49e imam ismaélien nizarite – une branche de l’islam chiite – est considéré comme un descendant direct du prophète Mahomet. Sa fortune est construite sur des impôts et des dons volontaires des membres de la communauté ismaélienne, qui font don d’au moins 10 % de leur revenu annuel. 

 

Prince Albert II de Monaco – 910 millions €

Né Albert Alexandre Louis Pierre Grimaldi, le prince Albert II, qui règne actuellement sur Monaco, est le fils du prince Rainier III et de Grace Kelly. Albert II possède de nombreux biens immobiliers à Monaco et en France, dont le terrain sur lequel le casino de Monaco et d’autres bâtiments de divertissement sont construits.

 

Cheikh Tamim ben Hamad ben Khalifa al-Thani du Qatar – 1,82 milliard €

En prenant la place de son père en 2013, l’émir du Qatar est devenu le plus jeune monarque à jamais régner sur le pays. C’est en partie grâce à lui que le Qatar a été choisi pour organiser la Coupe du monde de football 2022 et les Championnats du monde de natation 2014. L’émir préside le bureau des investissements de la Qatar Investment Authority, qui a des intérêts chez Harrods, Barclays et Sainsbury’s. 

 

Roi Mohammed VI du Maroc – 1,91 milliard €

Le roi actuel du Maroc est monté sur le trône au décès de son père en 1999. Depuis, Mohammed VI a défendu les pauvres si bien qu’on l’a nommé le « roi des pauvres ». D’après la liste de Forbes des personnes les plus riches d’Afrique en 2014, la fortune considérable du roi provient d’une part de 40 % dans la Société Nationale d’Investissement (SNI), dont il a hérité.

 

Prince Hans Adam II de Liechtenstein – 3,18 milliards €

D’après un rapport du Daily Mail, le prince Hans Adam II, né Johannes "Hans" Adam Ferdinand Alois Josef Maria Marco d'Aviano Pius Fürst von und zu Liechtenstein, est l’un des monarques les plus fortunés d’Europe. Sa richesse lui vient de ses parts dans le groupe LGT, un groupe privé de gestion d’actifs et de patrimoine de la Maison princière du Liechtenstein. Il possède aussi une grande collection d’œuvres d’art.

 

Prince Azim de Brunei – 4,5 milliards €

Son Altesse royale le prince Haji Abdul Azim, le deuxième fils du sultan de Brunei, est adoré par les paparazzi. Il est célèbre pour ses fêtes où il invite beaucoup de stars, comme Mariah Carey, Sophia Lauren et Janet Jackson. D’après le Hollywood Reporter, la première production du prince Azim depuis sa percée dans le monde du cinéma est le film Le Second souffle avec Hilary Swank. 

 

 
 
Cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyan, Émirats arabes unis – 16 milliards €

Khalifa ben Zayed est le président des Émirats arabes unis et l’émir d’Abou Dhabi. Sa famille vaut plus de 136 milliards d’euros, même si on estime la fortune personne du cheikh à 16 milliards. Le Burj Khalifa, le plus haut gratte-ciel du monde, porte son nom en l’honneur de ses contributions aux progrès de son pays. 

 

Sultan Hassanal Bolkiah de Brunei – 18 milliards €

Le sultan (au centre), dont la fortune vient des réserves de pétrole de Brunei, est l’une des personnes les plus riches du monde. La famille du sultan a fait les gros titres dernièrement grâce au mariage de son fils de 31 ans, le prince Abdul, avec une jeune femme de 22 ans, Dayangku Raabi'atul 'Adawiyyah Pengiran Haji Bolkiah. La cérémonie spectaculaire a eu lieu dans le grand palace de 1788 pièces de Bandar Seri Begawan, à Brunei. Ce mariage a duré onze jours et était l’un des événements les plus somptueux que le monde ait connu.

 

Prince Al-Walid ben Talal Al Saoud – 21 milliards €

L’homme le plus riche d’Arabie Saoudite n’est autre que le fils de l'ancien roi Abdallah ben Abdelaziz. Le prince Al-Walid ben Talal possède une fortune considérable, qu’il tient d’investissements bien placés dans l’immobilier. Grâce à Kingdom Holding, il détient également des parts dans de nombreuses entreprises, dont Twitter, Citygroup, Four Seasons Hotels & Resorts, Movenpick Hotels & Resorts et Fairmont Raffles Holding. La société saoudienne a même des parts dans le luxueux hôtel George V à Paris, et le Savoy Hotel à Londres. 

 

Roi Bhumibol Adulyadej de Thaïlande – 27 milliards €

Le roi de Thaïlande est le roi le plus riche du monde. C’est aussi le monarque actuel qui règne depuis le plus longtemps : il comptabilise 69 années de règne. Sa fortune personnelle, qui se monte à plus de 27 milliards, s’est accumulée grâce à de bons investissements dans l’immobilier. D’après un rapport de Forbes via le Crown Property Bureau, le roi possède 1344 hectares d’immobilier dans le centre de Bangkok et 5341 hectares dans le reste du pays. Il a aussi des parts de 32 % chez Siam Cement, 23 % chez Siam Commercial Bank et a investi dans la Shin Corporation, qui regroupe des entreprises de télécommunications, médias, aviation, publicité et finance.

 

Source : http://www.msn.com/fr-fr/finance/familylifestylefuture/les-rois-et-reines-les-plus-riches-du-monde/ss-BBiPVSd?ocid=SK2MDHP

mercredi 29 avril 2015

Quand le gouvernement français rencontre "les dirigeants d'internet"

dirigeants d'Internet
Vous saviez qu'Internet avait ses propres dirigeants ? Moi non plus. Pourtant, le gouvernement français les a rencontrés, pas plus tard que ce mercredi. De quoi ont-ils bien pu parler ? Comme l'indique l'intitulé du compte-rendu : "Lutte contre la propagande terroriste : le Gouvernement mobilise les dirigeants d'internet".
Les représentants de grands groupes américains – Google, Facebook, Microsoft, Apple et Twitter – et des responsables de nos principaux fournisseurs d’accès à Internet – Orange, Bouygues Telecom, SFR – étaient présents à cette réunion. Celle-ci faisait suite au déplacement de Bernard Cazeneuve aux États-Unis en Février, lequel concernant les mesures à prendre pour détecter et contrer la propagande terroriste.
Mais en aucun cas, ces sociétés ne sauraient représenter « les dirigeants d’Internet » car, rappelons-le, le web n’a pas de dirigeants. Ce n’est pas un État, pas une entreprise, c’est un réseau décentralisé composé d’une myriade d’autres réseaux. La gouvernance d’Internet « relève d’un réseau pluripartite décentralisé et international de groupes autonomes interconnectés provenant de la société civile, le secteur privé, les gouvernements, les communautés académiques et scientifiques ainsi que des organisations nationales et internationales« .

Alors, si le gouvernement avait voulu rencontrer « les dirigeants d’Internet », ou à défaut des organisations ayant une réelle autorité sur Internet, il aurait fallu inviter l’ICANN, le forum sur la gouvernance d’Internet (IGF), l’Internet Engineering Task Force (IETF), l’Internet Research Task Force (IRTF), l’Internet Society (ISOC), les registres Internet régionaux, l’ISO 3166 MA, le W3C ou l’Internet Architecture Board (IAB), les forums de rencontre des opérateurs ainsi que les agences intergouvernementales…

Le compte-rendu aura d’ailleurs rapidement été modifié, il est désormais fait mention de ce qui suit : « le Gouvernement mobilise les dirigeants des grands opérateurs de l’internet« . C’est mieux !

Source : http://www.gizmodo.fr/2015/04/29/gouvernement-francais-rencontre-dirigeants-dinternet.html

Chercheurs US: les Etats-Unis ne sont plus une démocratie

Des scientifiques de deux universités américaines sont arrivés à une conclusion choquante: les Etats-Unis ne sont pas dirigés par le peuple, mais par des oligarques.

Ce verdict est celui de Martin Gilens, de l’université de Princeton, et Benjamin Page, de l’université Northwestern, au terme d’une étude intitulée "Qui dirige l’Amérique?". Selon eux, le système politique du pays s'est transformé ces dix dernières années en oligarchie, où le pouvoir est concentré entre les mains d'une élite.

Les chercheurs ont compilé les données relatives à plus de 1.800 décisions politiques prises entre 1981 et 2002. Ils ont comparé ces décisions aux préférences exprimées par les Américains à revenu moyen et par les 10% des Américains les plus riches. Leur conclusion: le gouvernement, qu’il soit Républicain ou Démocrate, suit le plus souvent les préférences du second groupe que du premier.
"Les Américains ont accès à de nombreux avantages du système démocratique, comme des élections régulières, la liberté de parole… Cependant, à notre avis, si le processus de conception de la politique se trouve sous le contrôle d’un cercle étroit de businessmen, alors la prétention de l’Amérique à une société démocratique est menacée", estiment les chercheurs.

"La conclusion clé est que l’élite économique et les groupes représentant les intérêts du business ont une influence significative sur la politique du gouvernement, indique l’étude. Alors que les associations et les citoyens lambda exercent une influence dérisoire, voire tout à fait nulle".

Les chercheurs estiment que les décisions du gouvernement américain s’alignent rarement sur les préférences de la majorité des Américains, mais favorisent généralement les intérêts particuliers et des organisations de lobbying: "En règle générale, quand une majorité de citoyens n’est pas d’accord avec les élites économiques et/ou des lobbies, ils perdent".

Selon MM Gilens et Page, les Américains ordinaires peuvent espérer que leurs intérêts politiques seront pris en compte uniquement s’ils coïncident avec ceux de l’élite politique. Ceci constitue selon les deux chercheurs un processus de long terme, ce qui fait qu’il est difficile pour les Américains de le remarquer, et encore plus de modifier cet état de fait.

Source : http://fr.sputniknews.com/societe/20150427/1015841176.html

dimanche 26 avril 2015

Henri Guillemin et Robespierre : contre-histoire du gouvernement représentatif et propositions de prolongements constituants

(Texte présenté au COLLOQUE "HENRI GUILLEMIN ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE - LE MOMENT ROBESPIERRE", le 26 octobre 2013 à l'Institut Catholique de Paris (ICP), et publié par les Éditions Utovie en 2014, avec les autres communications, sous le titre Actes du colloque.)


Merci de m'avoir invité parmi vous ; c'est une joie de retrouver des amis ─ et de fins connaisseurs ─ de ces personnages qui comptent tant pour moi, Robespierre et Guillemin. Je voudrais profiter de cette occasion pour dire notre reconnaissance, à nous les simples citoyens, d'habitude sans parole, à la mémoire d'Henri Guillemin ; merci de nous éclairer, de nous détromper, de nous armer, pour résister aux privilégiés du moment.

Nous sommes nombreux à nous être réveillés politiquement en2005, à l'occasion du référendum sur l'anticonstitution européenne, et à nous révolter contre le coup d'État du 4 février 2008, lorsque nos prétendus « représentants »nous ont imposé par voie parlementaire le traité que nous venions de refuser par référendum : la souveraineté populaire n'appartient évidemment pas aux élus et ils ne peuvent pas la transmettre à qui que ce soit sans nous trahir au dernier degré. Le gouvernement par traités est une félonie.

Depuis huit ans, je cherche à comprendre les origines premières du régime d'imposteurs dans lequel nous vivons, et je remets à l'endroit des mots importants qui ont été mis à l'envers depuis deux cents ans.Par exemple, le mot démocratie :il est extravagant d'appeler démocratie le régime actuel ─ dans lequel le peuple n'a rigoureusement aucun pouvoir, alors que la démocratie, à l'évidence, devrait être le régime qui donne ─ et garantit ─ le cratos au demos.

Un autre concept important a été mis littéralement à l'envers, c'est l'expression suffrage universel, qui a été réduite à la désignation de maîtres alors qu'elle devrait signifier la désignation de lois : avec un suffrage universel digne de ce nom, nous devrions voter nous-mêmes nos lois. Certes,nous aurions sans doute besoin de représentants,mais de représentants qui soient nos serviteurs et pas nos maîtres ! Or le mot représentants est polysémique, il a deux sens ─ contraires ! ─, ce qui permet aux imposteurs de donner le change en jouant sur les mots.

C'est un point de désaccord que j'ai avec Florence Gauthier,dont j'apprécie, par ailleurs, le travail sur le droit naturel et sur la Révolution française : je défends l'idée du tirage au sort comme seule procédure capable de garantir au peuple une vraie démocratie et un suffrage universel digne de ce nom. Et Florence trouve farfelue ─ et même dangereuse ─ cette idée du tirage au sort, elle défend le « suffrage universel » dont elle affirme l'importance pour peu qu'on se débarrasse des mauvais coups et impostures des partis. Je suis presque d'accord, mais il me semble que c'est précisément grâce au tirage au sort que nous viendrons à bout des voleurs de pouvoir, et que nous n'y arriverons pas sans lui.

Une grande question est : « l'élection permet-elle de désigner des serviteurs ? » Il me semble que non, quand on élit des candidats : l'élection emporte alors mécaniquement une dépossession,un abandon, une soumission des électeurs en faveur des élus. En revanche, c'est vrai que ce serait différent si nous les élisions librement, sans qu'ils aient été candidats, et surtout sans qu'ils nous soient imposés par les partis ; de même, s'ils étaient toujours révocables, et surtout à notre initiative ! Mais cela n'est pas le cas du tout, et l'actuelle élection désigne incontestablement des maîtres.

Alors que, de son côté,par construction, le tirage au sort de représentants désigne mécaniquement des serviteurs : à Athènes, il y a deux mille cinq cents ans, les représentants qui ont été tirés au sort tous les jours pendant deux cents ans étaient, grâce au tirage au sort (et à la rotation des charges), des serviteurs, ce n'étaient pas les tirés au sort qui votaient les lois, mais les citoyens.

C'est donc un échange musclé mais bienveillant que j'ai avec Florence, mais qui, à mon avis, a encore beaucoup de fruits à donner, parce que c'est dans la controverse qu'on progresse ; il n'y a pas de meilleure façon de progresser que dans la contradiction[1]. La démocratie et la politique ont besoin de ─reposent sur ─ la très indispensable mise en scène des conflits.

Aujourd'hui, nous ne sommes pas des citoyens (encore un mot essentiel mis à l'envers), nous ne votons pas nos lois, nous ne sommes pas autonomes, nous avons été ravalés (par les « élus », justement) au rang dégradant d'électeurs, hétéro-nomes c'est-à-dire que nous subissons les règles écrites par d'autres. Politiquement, un citoyen est un adulte, alors qu'un électeur est un enfant, étymologiquement sans parole.

Alors, à propos du régime dans lequel on est, tout repose en fait sur la Constitution (qu'on appelle parfois le droit du droit), tout va dépendre de l'écriture du contrat social (qui l'écrit ?) :la Constitution dit comment est produit le droit que nous consentons à respecter. Voilà encore un mot fondamental qui a été mis à l'envers depuis deux cents ans ─ et « deux cents ans » ça cible exactement l'époque dont nous parlons : on peut la faire commencer avec l'assassinat de Robespierre par Sieyès et la bande des Thermidoriens qui nous ont imposé le régime dans lequel nous vivons encore aujourd'hui. Il me semble très important, pour pouvoir le changer, de comprendre comment le régime d'aujourd'hui est né. Et les idées de Robespierre, et donc de Rousseau, qui bouillonnaient à l'époque, nous sont d'un secours immense pour fabriquer, inventer, de nouvelles combinaisons, mais en nous appuyant sur ce qu'ils ont déjà pensé.

Quand Guillemin est apparu dans ma vie de militant, en 2011,ça a été évidemment éblouissant, très cohérent avec tout ce que je faisais, très renforçant. Henri Guillemin, qui est en fait un journaliste digne de ce nom, une sentinelle du peuple, me donne des quantités d'armes avec des preuves de la du-pli-ci-té, des mensonges de ceux que, moi, j'appelle les voleurs de pouvoir ─ les gens qui sont au pouvoir depuis deux cents ans le volent au peuple ─ et la démonstration méthodique, preuve après preuve, avec ses petits papiers que j'aime tant (il parlait sans notes et il avait tout le temps des petits papiers sur lesquels il avait noté les propos exacts des traîtres qui avouaient, aveux qu'il avait été chercher dans les archives, dans les documents officiels, mais aussi et surtout dans les mémoires, dans les journaux, dans les lettres... un travail de fourmi).

Exemple, Napoléon : « La France ? Je couche avec elle, elle fait ce que je veux, et elle paie » [2]...

Autre exemple, quand Guillemin me raconte[3] comment Thiers, ce salaud de Thiers, ce menteur, ce voleur, cet assassin, planqué avec ses complices affairistes et banquiers, bourreaux du peuple, derrière l'étiquette fallacieuse et trompeuse de parti « centre gauche » (!) (c'est l'ancêtre parfait du prétendu « PS »,même génome increvable de mensonge et de traîtrise, colonialiste et va-t-en-guerre avec une apparence humanitaire), comment cette fripouille de Thiers, donc, arrive à convaincre les six cents royalistes de l'Assemblée nationale de voter pour la IIIe « République » (qui est en fait évidemment une Réprivée) en leur démontrant que le « suffrage universel » est un bien meilleur régime que la monarchie pour conserver les privilèges des possédants, quand il me raconte ça en détail, Guillemin, quand il me raconte comment ces crapules encravatées déclenchent volontairement des guerres abominables pour éviter les révolutions, eh bien, son récit vivant et documenté de toutes ces intrigues est extrêmement utile pour alimenter notre éducation populaire, entre nous, à la base. Les vidéos de Guillemin sont un service public, elles entretiennent la mémoire de nos luttes, on devrait les passer régulièrement dans toutes les classes à l'école...

Le travail de Guillemin est complémentaire de celui des historiens officiels, académiques : lui, il est engagé, il est militant,il est vivant ; pour lui, l'histoire vraie, sensible à tous, sert à quelque chose, c'est une arme des faibles contre les forts, et cette parole compréhensible par tout le monde est précieuse parce que nous avons tous besoin, nous les citoyens (les gens normaux qui ne voulons pas le pouvoir), nous avons tous besoin, pour créer une nouvelle société, de mieux connaître notre histoire ; pour imaginer notre futur, l'histoire nous donne des forces indispensables.

Il est important pour le pouvoir de gommer une partie de l'histoire de nos luttes et, s'il le faut, de réécrire une histoire qui lui est favorable. Donc, de notre côté, il est également important de déconstruire les histoires officielles, et de ce point de vue, Guillemin écrit pour nous la contre-histoire du gouvernement représentatif, il nous aide à comprendre l'imposture parlementaire,qui consiste à appeler « suffrage universel » la désignation de maîtres qui décident tout à notre place pendant cinq ans, parmi des gens que nous n'avons même pas choisis (qui sont toujours choisis par les plus riches), et contre lesquels nous ne pouvons rien, ni pendant leur mandat (les élus sont irrévocables) ni enfin de mandat (puisque tous les choix alternatifs sont de faux choix), avec juste le droit de nous taire.

Cette imposture, qui a été dénoncée par bien d'autres penseurs éminents, dont Carré de Malberg, ce grand juriste dont je vous recommande le livre formidable La Loi, expression de la volonté générale[4],cette imposture parlementaire, elle ne peut être démontée que par nous : la solution ne viendra pas des élus, la solution ne viendra pas de ceux qui ont le pouvoir en ce moment : on n'a jamais vu un ordre de domination rendre les clefs spontanément, ça ne se passera pas comme ça.

J'étais hier soir à la première assemblée d'une nouvelle association qui s'appelle « Citoyens constituants », expression à mes yeux es-sen-tielle : il me semble que,si Robespierre n'a pas réussi, s'il s'est fait battre, s'il s'est fait écraser,c'est parce que la conscience populaire n'était pas encore (et ce n'est pas parce qu'elle ne l'était pas encore qu'elle ne le sera jamais) assez développée pour prendre le dessus, lors de cette insurrection. Il me semble que, lors de la prochaine insurrection (je ne sais pas quand ça arrivera), c'est parce que les citoyens auront pris conscience de leur nécessaire pouvoir constituant que tout va changer : c'est à nous d'écrire le contrat social, ce n'est pas aux hommes de pouvoir d'écrire les règles du pouvoir, ce n'est pas aux parlementaires ni aux ministres ni aux hommes de partis d'écrire la constitution, l'Assemblée constituante ne doit surtout pas être élue parmi des professionnels de la politique.

Et ça, on ne le disait pas encore à l'époque de Robespierre (ou en tout cas très peu, un peu chez Rousseau, un peu chez Thomas Paine, mais pas de façon centrale et insistante), Guillemin ne le dit pas, c'est le cœur de mon travail,et les deux recherches (contre-histoire de l'imposture parlementaire et promotion du pouvoir constituant populaire) sont très complémentaires.

Alors, pour isoler ce qui m'a servi dans le travail de Robespierre, je vais me servir un peu de la méthode d'Henri avec des petits papiers : j'ai prélevé quelques perles dans ma page « En vrac » (page web où je regroupe des milliers de pensées importantes, sur les pouvoirs et les abus de pouvoir, que je sélectionne et que je retiens dans tout ce que je lis depuis huit ans), et puis j'ai plein de petits papiers sur Guillemin, Robespierre, Rousseau, Thomas Paine, etc. et je vous propose d'en faire ressortir quelques-uns, en vous montrant la façon dont ça se combine avec ce projet constituant que je défends (« nous devrions écrire nous-mêmes notre constitution »), et de voir comment Robespierre (et Rousseau et d'autres), sans le dire explicitement, nous y préparaient, comment Robespierre nous préparait au tirage au sort (sourire vers Florence).

Qu'est-ce que j'ai trouvé chez Rousseau, Robespierre... qui appuie, qui sous-tende, qui permette de défendre l'idée du tirage au sort ? D'abord, un passage de Robespierre qui vaut de l'or, c'est parfait pour aujourd'hui :

« La source de tous nos maux, c'est l'indépendance absolue où les représentants se sont mis en eux-mêmes à l'égard de la nation sans l'avoir consultée. Ils ont reconnu la souveraineté de la nation, et ils l'ont anéantie. Ils n'étaient de leur aveu même que les mandataires du peuple, et ils se sont faits souverains, c'est-à-dire despotes. Car le despotisme n'est autre chose que l'usurpation du pouvoir souverain.

Quels que soient les noms des fonctionnaires publics et les formes extérieures du gouvernement, dans tout État où le souverain ne conserve aucun moyen de réprimer l'abus que ses délégués font de sa puissance et d'arrêter leurs attentats contre la constitution de l'État, la nation est esclave, puisqu'elle est abandonnée absolument à la merci de ceux qui exercent l'autorité, et comme il est dans la nature des choses que les hommes préfèrent leur intérêt personnel à l'intérêt public lorsqu'ils peuvent le faire impunément, il s'ensuit que le peuple est opprimé toutes les fois que ses mandataires sont absolument indépendants de lui.

Si la nation n'a point encore recueilli les fruits de la révolution, si des intrigants ont remplacé d'autres intrigants, si une tyrannie légale semble avoir succédé à l'ancien despotisme, n'en cherchez point ailleurs la cause que dans le privilège que se sont arrogé les mandataires du peuple de se jouer impunément des droits de ceux qu'ils ont caressés bassement pendant les élections [5]. »

Si ce n'est pas la définition des voleurs de pouvoir, ça... : des « représentants »qui écrivent eux-mêmes les règles qu'ils devraient craindre (la constitution), et qui se rendent, par ce moyen, indépendants, par rapport à nous. On est au cœur de l'imposture, à sa source.

Quand je lis ça sous la plume de Robespierre, mon interprétation (à moi qui cherche les causes premières des injustices), c'est que, si nos représentants ont pu se rendre aussi indépendants par rapport à nous, c'est parce que ce sont eux qui ont écrit la Constitution et que, si nous laissons perdurer un tel conflit d'intérêts dans le processus constituant ─ c'est-à-dire une contradiction entre l'intérêt personnel de celui qui écrit et l'intérêt général ─,si nous laissons faire ça, eh bien ça se reproduira ad vitam aeternam : dans tous les pays, à toutes les époques, nous continuerons à voir instituer notre impuissance par les (futurs) hommes au pouvoir. Alors que, si nous faisons attention au conflit d'intérêts, nous prenons alors nos problèmes politiques par le bon bout, nous sommes radicaux, nous prenons le mal à la racine, nous commençons par le commencement.

Je ne dis pas qu'ils sont tous corrompus, ce n'est pas du tout ça que je dis : je dis que, dans le processus constituant, les professionnels de la politique sont en conflit d'intérêts ; un élu,même très gentil, très généreux, ne peut pas écrire une vraie constitution, une bonne constitution, une protection du peuple contre lui-même, parce qu'il est lui-même concerné : comme un juge, un bon juge, ne peut pas rendre la justice avec sa fille ou un proche, de la même manière, les élus devraient se récuser, comme un juge se récuserait tout seul sans attendre qu'on le lui demande, les élus devraient se récuser au moment du processus constituant.

Deuxième petit papier,important pour comprendre comment le mot démocratie a été mis à l'envers plus tard : il est utile de voir que, dès l'origine, en 1789, ils savaient, les gens qui ont institué le régime dans lequel nous vivons (le pouvoir des riches pour les riches, appelé ─ trop gentiment ─ « capitalisme », on ferait mieux de l'appeler crapulisme, ce serait plus clair), ils savaient que ce n'était pas une démocratie ; notre système n'est pas un régime qui aurait été démocratique au départ et qui se serait dégradé progressivement, non ça ne s'est pas passé comme ça : Sieyès et sa bande de ploutocrates ne voulaient pas de démocratie, ils étaient antidémocrates (et ça continue aujourd'hui, dans le mensonge et le déni, mais ça continue). Sieyès parle, en1789, et ça vaut pour aujourd'hui (et c'est parce que c'est voulu que ça a lieu ; si nous voulions autre chose, nous aurions autre chose) :

« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n'ont pas de volonté particulière à imposer. S'ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n'est pas une démocratie (et la France ne saurait l'être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants [6]. »

Ce que je tire de ça, c'est que notre erreur à nous, c'est d'accepter d'appeler le régime de Sieyès, le régime actuel, de l'appeler « démocratie » : en appelant ce régime « démocratie », on s'interdit de vouloir, on s'interdit de penser même, l'alternative (puisque le nom de la solution est pris par le problème : c'est très malin d'inverser les mots). La soi-disant « démocratie représentative »,c'est un oxymore, une contradiction dans les termes, l'expression démocratie représentative est une escroquerie.

Sauf si, c'est vrai, sauf si nous écrivons nous-mêmes les règles de la représentation : alors, nous allons avoir des « commis de confiance » vraiment dignes de confiance parce que nous les surveillons, parce que nous avons écrit nous-mêmes les règles de leur surveillance ; alors, là oui, peut-être aurons-nous une « démocratie représentative » avec des représentants qui seront, à coup sûr, nos serviteurs, parce que 1) nous avons écrit la Constitution et parce que 2) nous protégeons nous-mêmes cette constitution, les armes à la main s'il le faut (les armes sont un sujet difficile à traiter ces temps-ci).

Robespierre a une définition de la démocratie (alors qu'à l'époque ce mot était péjoratif, on se moquait des gens quand on disait qu'ils étaient démocrates), Robespierre disait (ça aussi, ça vaut de l'or) :

« La démocratie est un État où le peuple souverain, guidé par des lois qui sont son ouvrage, fait par lui-même tout ce qu'il peut bien faire, et par des délégués tout ce qu'il ne peut faire lui-même » [7].

Tout y est, là. Robespierre est un magicien des mots... Mais ce n'est pas pour ça qu'il est bon, hein : il y a des magiciens des mots qui sont des affreux ; Mirabeau, qui était un expert en la matière, aurait dit : « L'homme est comme le lapin : il s'attrape par les oreilles » [8],donc il faut se méfier des gens qui parlent bien ; en fait, il faut se méfier de tout le monde. Robespierre avait une autre bonne formule sur la défiance, mais je vous en parlerai tout à l'heure.

Encore un mot de Robespierre :

« Ce n'est pas être souverain que d'élire de temps en temps quelques représentants » [9].
Ça aussi, c'est zéro pour cent de matière grasse, hein ? C'est directement inspiré de Rousseau, ça ; je vous garde un peu de Rousseau pour tout à l'heure.

Robespierre encore :

« L'homme libre n'est pas celui qui n'est point actuellement opprimé ; c'est celui qui est garanti de l'oppression par une force constante et suffisante » [10].
Ici, c'est l'importance d'une Constitution qui est martelée : nous avons besoin d'une constitution, nous avons besoin, comme une cause commune, d'une garantie contre l'oppression. On se fiche pas mal de l'organisation des pouvoirs, il y a mille façons différentes d'organiser correctement les pouvoirs ; j'ai appris en droit que « la constitution, c'est l'organisation des pouvoirs, pouvoir législatif, exécutif... ». On oublie de me dire ─ peut-être parce qu'on avait oublié d'apprendre soi-même, d'accord, mais en tout cas... ─, nous oublions que la Constitution c'est surtout un outil qui nous protège,qui devrait nous protéger, contre les abus de pouvoir, qui devrait nous protéger contre ceux qui, en ce moment, ont le pouvoir. C'est ça le plus important dans une constitution : il faut que nous soyons tous garantis contre les abus (et pour cela, il ne faut évidemment pas laisser les pouvoirs écrire eux-mêmes ce texte protecteur). Certes, notre vie aujourd'hui est assez agréable, nous avons l'impression de n'être pas opprimés, et c'est vrai qu'il y a des tas de pays dans lesquels c'est pire, bien sûr, mais nous ne sommes pas du tout garantis contre l'oppression ; regardez ce qui est en train de se passer, ça recule partout, le programme du Conseil National de la Résistance est en train de disparaître, il est dans la cible, les riches vont s'en débarrasser, et on voit en ce moment revenir les signes avant-coureurs des guerres. Notre vie est confortable, mais si nous roupillons ça ne va pas durer.

Nous avons besoin d'une protection contre ceux qui ont le pouvoir aujourd'hui. Il se trouve que depuis deux cents ans, les marchands, et notamment les marchands d'argent, ont pris le pouvoir politique ─ voir la conférence épatante de Guillemin sur la montée de Napoléon, celle qui s'appelle Le Caïd respectueux [11],« caïd » parce qu'il nous terrorise, il nous opprime, il nous vole, il nous tue, il pille, et « respectueux » parce que ce bourreau a lui-même des maîtres, ceux qui lui font créer la Banque dite « de France » dans un but très rigoureusement privé : c'est majeur, ça, ne ratez pas cette conférence... enfin, il n'y a aucune conférence de Guillemin qui soit peu importante... mais celle-là, c'est un phare : le cœur nucléaire de notre impuissance politique, c'est quand les marchands, et les plus riches des marchands, les marchands d'argent (les banques) prennent le contrôle du pouvoir politique avec « un sabre » ; ici, c'est Napoléon,mais ça aurait pu être n'importe quel autre, il leur faut un esprit médiocre et vaniteux, c'est tout à fait Napoléon, qui obéit servilement aux financiers qui l'ont mis au pouvoir. Et on en est là, partout dans le monde.

Mais nous ne récupérerons une création monétaire exclusivement publique qu'en écrivant nous-mêmes la constitution ; les deux enjeux sont indissociables, à mon avis.

Vous, chacun d'entre vous, je ne peux pas ici vous parler individuellement, mais vous êtes pourtant concerné personnellement : ce n'est pas un sauveur qui va nous écrire une constitution ; nous n'avons pas besoin d'un texte qui va nous sauver, il ne faut pas fétichiser un texte. Ce qui va nous sauver des marchands, c'est nous-en-train-d'écrire-la-constitution, c'est nous mutants, en train de devenir constituants. C'est pour ça qu'en appelant une association « citoyens constituants », on est « à l'os », on a là une piste originale et prometteuse. Il me semble que Guillemin s'en serait emparé, j'aurais voulu le rencontrer, lui en parler... C'est raté… Mais c'est à nous de le faire continuer à vivre. Comptez sur moi.

Du côté de la méfiance,je raffole d'Alain, vous savez, Émile Chartier, qui nous apprend qu'un citoyen c'est surtout méfiant. Or les élus ne cessent de nous appeler à leur faire confiance... Il ne faut pas les écouter : les élus ont besoin de notre défiance : tout pouvoir va jusqu'à ce qu'il trouve une limite. Même les choses qui tombent ou coulent jusqu'à rencontrer un obstacle, tout ce qui est vivant, ou pas, tout ce qui a un pouvoir, le gaz, l'eau, tout, et tous les hommes, vont jusqu'à rencontrer une limite. Pas la peine de le leur reprocher, c'est comme une force physique, naturelle. Donc, il est important de décider qui fixe les limites. Ce devrait être nous, les autres, ceux qui n'ont pas le pouvoir. Ce sera par la Constitution, on l'a dit, mais pas seulement : ce sera aussi par la défiance, il ne faut pas acclamer, explique brillamment Alain (« Le suffrage périt par l'acclamation » [12]), même pas applaudir, parce que celui qui est applaudi, il est en train de se transformer... C'est très agréable d'être applaudi et ça nous change : être acclamé, ne pas être contredit, ne pas être houspillé, bousculé, c'est très mauvais, ça rend les gens fous.

Donc Robespierre disait :

« Législateurs patriotes, ne calomniez point la défiance. La défiance, quoi que vous puissiez dire, est la gardienne des droits du peuple ; elle est au sentiment profond de la liberté ce que la jalousie est à l'amour » [13].

Maintenant, pour défendre le tirage au sort... La phrase et le passage suivants, nous devrions nous les passer entre nous, les afficher au mur du salon, les commenter le soir entre amis, au lieu de parler de couillonnades, de jeux, de recettes de cuisine ou de foot ; on ferait mieux de parler de constitution, et de ce que c'est qu'une vraie démocratie, et de la centralité du tirage au sort dans une démocratie digne de ce nom.

Montesquieu :

« Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie ; le suffrage par choix est de celle de l'aristocratie. Le sort est une façon d'élire qui n'afflige personne ; il laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie.

Mais, comme il est défectueux par lui-même, c'est à le régler et à le corriger que les grands législateurs se sont surpassés. Solon établit à Athènes que l'on nommerait par choix à tous les emplois militaires, et que les sénateurs et les juges seraient élus par le sort. Il voulut que l'on donnât par choix les magistratures civiles qui exigeaient une grande dépense, et que les autres fussent données par le sort.

Mais, pour corriger le sort, il régla qu'on ne pourrait élire que dans le nombre de ceux qui se présenteraient ; que celui qui aurait été élu serait examiné par des juges, et que chacun pourrait l'accuser d'en être indigne : cela tenait en même temps du sort et du choix. Quand on avait fini le temps de sa magistrature, il fallait essuyer un autre jugement sur la manière dont on s'était comporté. Les gens sans capacité devaient avoir bien de la répugnance à donner leur nom pour être tirés au sort [14]. »

Donc l'élection n'est pas démocratique. Il y a deux cents ans, tout le monde le savait : Montesquieu, Rousseau, Aristote, tout le monde, tous les penseurs politiques... Il ne serait venu à l'idée de personne, autrefois (avant que les voleurs de pouvoir ne nous rebattent les oreilles à nous répéter ad nauseam : « élections =démocratie, démocratie = élections, répète mon petit... »), avant cette période de mise à l'envers de tous les mots qui permettraient de s'émanciper, tout le monde savait que la procédure démocratique, c'est le tirage au sort, et que l'élection est, par construction (parce que l'élection consiste à choisir le meilleur, le meilleur = aristos en grec), tout le monde savait que l'élection est forcément aristocratique, par définition ; l'élection nie notre égalité politique, forcément, en considérant qu'il y a des meilleurs, politiquement, ce qui est radicalement et irrémédiablement contraire au projet démocratique (un homme = une voix pour voter les lois).

Attention, je parle là d'aristocratie au sens premier (le pouvoir des meilleurs, des vraiment meilleurs), et non pas de l'aristocratie dévoyée par la transmission héréditaire des vertus (qui est évidemment une escroquerie et qui a fait beaucoup de mal à ce mot, que nous pourrions nettoyer et reprendre à notre compte) : un régime vraiment aristocratique, qui confierait les pouvoirs aux meilleurs d'entre nous, que nous désignerions librement (sans que les partis puissent fausser nos choix en nous imposant leurs candidats), et que nous surveillerions constamment, avec la possibilité à tout moment de révoquer de notre propre initiative ceux qui déméritent, ce régime serait peut-être meilleur que la démocratie. Encore faudrait-il qu'il soit mis en place d'abord, et protégé ensuite, par des citoyens constituants désintéressés (sans conflits d'intérêts). Mais je radote, pardon.

Encore un mot puissant, d'Aristote cette fois :

« Les élections sont aristocratiques et non démocratiques : elles introduisent un élément de choix délibéré, de sélection des meilleurs citoyens, les aristoï, au lieu du gouvernement par le peuple tout entier » [15].
Est-ce que c'est bien clair ?

Aristote, ça suffit, comme gage de sérieux ?

Nous devrions nous répéter entre nous, nous imprégner de ces idées puissantes, de façon à mieux résister à l'infantilisation dans laquelle nous enferment nos élus en nous disant : « Nous sommes investis d'un pouvoir qui vous interdit de nous contredire ».

Pour défendre le tirage au sort, je prends chez Robespierre et Machiavel cette idée que le peuple est plus vertueux (moins corrompu par l'argent, le pouvoir et les privilèges) que les puissants ; plus vertueux et donc plus pertinent pour exercer le pouvoir en respectant l'intérêt général :

« Le peuple ne demande que le nécessaire,il ne veut que justice et tranquillité ; les riches prétendent à tout, ils veulent tout envahir et tout dominer. Les abus sont l'ouvrage et le domaine des riches, ils sont le fléau du peuple : l'intérêt du peuple est l'intérêt général, celui des riches est l'intérêt particulier ; et vous voulez rendre le peuple nul et les riches tout-puissants ! [16] »

Pour le tirage au sort aussi (sans le savoir), la pensée de Machiavel, ce républicain (méconnu) qui affirme que la république, où le peuple gouverne, est supérieure au gouvernement d'un prince :

« Je dis d'abord que cette légèreté dont les historiens accusent la multitude est aussi le défaut des hommes pris individuellement, et plus particulièrement celui des princes ; car quiconque n'est pas retenu par le frein des lois commettra les mêmes fautes qu'une multitude déchaînée ; il y a des milliers de princes, on compte le nombre des bons et des sages. [...]

Je conclus donc contre l'opinion commune qui veut que le peuple, lorsqu'il domine, soit léger,inconstant, ingrat, et je soutiens que ces défauts ne sont pas plus le fait des peuples que celui des princes [...]

Ajoutons [...] que les villes où les peuples gouvernent font d'étonnants progrès en peu de temps [...] cette différence ne peut naître que de la supériorité du gouvernement d'un peuple sur celui d'un prince [17]. »

Et puis bien sûr, Rousseau (ça va loin, ce qui suit, écoutez bien) :

« Sitôt que le service public cesse d'être la principale affaire des citoyens, et qu'ils aiment mieux servir de leur bourse que de leur personne, l'État est déjà près de sa ruine. Faut-il marcher au combat ? ils payent des troupes et restent chez eux ; faut-il aller au conseil ? ils nomment des députés et restent chez eux. À force de paresse et d'argent, ils ont enfin des soldats pour asservir la patrie, et des représentants pour la vendre.

C'est le tracas du commerce et des arts, c'est l'avide intérêt du gain, c'est la mollesse et l'amour des commodités, qui changent les services personnels en argent. On cède une partie de son profit pour l'augmenter à son aise. Donnez de l'argent, et bientôt vous aurez des fers. Ce mot de finance est un mot d'esclave, il est inconnu dans la cité. Dans un pays vraiment libre, les citoyens font tout avec leurs bras, et rien avec de l'argent ; loin de payer pour s'exempter de leurs devoirs, ils paieraient pour les remplir eux-mêmes. Je suis bien loin des idées communes ; je crois les corvées moins contraires à la liberté que les taxes.

Mieux l'État est constitué, plus les affaires publiques l'emportent sur les privées, dans l'esprit des citoyens. Il y a même beaucoup moins d'affaires privées, parce que la somme du bonheur commun fournissant une portion plus considérable à celui de chaque individu, il lui en reste moins à chercher dans les soins particuliers. Dans une cité bien conduite, chacun vole aux assemblées ; sous un mauvais gouvernement, nul n'aime à faire un pas pour s'y rendre, parce que nul ne prend intérêt à ce qui s'y fait, qu'on prévoit que la volonté générale n'y dominera pas, et qu'enfin les soins domestiques absorbent tout. Les bonnes lois en font faire de meilleures, les mauvaises en amènent de pires. Sitôt que quelqu'un dit des affaires de l'État : "Que m'importe ?" on doit compter que l'État est perdu.

L'attiédissement de l'amour de la patrie, l'activité de l'intérêt privé, l'immensité des États, les conquêtes, l'abus du gouvernement, ont fait imaginer la voie des députés ou représentants du peuple dans les assemblées de la nation. C'est ce qu'en certain pays on ose appeler le tiers état. Ainsi l'intérêt particulier de deux ordres est mis au premier et second rang ; l'intérêt public n'est qu'au troisième.

La souveraineténe peut être représentée, par la même raison qu'elle peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est autre ; il n'y a point de milieu.

Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement. Toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi.

Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort; il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement : sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. Dansles courts moments de sa liberté, l'usage qu'il en fait mérite bien qu'il laperde [18]. »

Pour justifier le danger que la richesse fait courir aucorps social (quelles que soient lespersonnes riches, peu importe ; c'est la richesse qui rend fou et quimet tout le monde en danger) :

Voulez-vous donc donner à l'État de la consistance, rapprochez les degrés extrêmes autant qu'il est possible ; ne souffrez ni des gens opulents ni des gueux. Ces deux états, naturellement inséparables, sont également funestes au bien commun ; de l'un sortent les fauteurs de la tyrannie, et de l'autre les tyrans : c'est toujours entre eux que se fait le trafic de la liberté publique : l'un l'achète, et l'autre la vend [19].

Sur ce qui, très fondamentalement, peut justifier le tirage au sort, qui donne le pouvoir à ceux qui ne le désirent pas, ce qui fait très précisément sa force et son intérêt : « Il est très difficile de réduire à l'obéissance celui qui ne cherche point à commander » [20]. Cette phrase me fait penser aux Amérindiens qui, en temps de paix, n'imaginent pas ce que c'est que donner un ordre, pas plus qu'ils ne conçoivent d'obéir à qui que ce soit.

Or Alain souligne ce fait, que je trouve très juste (et un peu désespérant, tant qu'on n'a pas découvert l'idée géniale du tirage au sort) :

« Le trait le plus visible dans l'homme juste est de ne point vouloir du tout gouverner les autres et de gouverner seulement lui-même. Cela décide tout. Autant dire que les pires gouverneront » [21].

Il y a donc mille raisons de refuser le pouvoir à ceux qui le veulent (depuis Platon, on sait qu'ils sont dangereux) et de préférer confier ce pouvoir (sous contrôle) à ceux qui ne le veulent pas. On pourrait aussi souligner qu'il est difficile de corrompre quelqu'un qui ne vous doit rien. Et souligner a contrario qu'il est extrêmement facile de corrompre celui qui vous doit beaucoup (par exemple, celui qui vous doit son élection passée, et/ou sa future réélection).

Bref, si on ne perd pas de vue l'intérêt général, de nombreux arguments convergent pour s'en remettre au hasard, équitable et incorruptible, pour distribuer des fragments de pouvoirs, jamais longtemps et jamais deux fois de suite, sous un contrôle sourcilleux et permanent des citoyens.


Pour conclure, je voudrais laisser la parole à mon cher Guillemin (il ne se passe pas un jour sans que j'écoute un peu de Guillemin), avec un passage que j'ai retranscrit moi-même et qui m'émeut beaucoup : il dit des choses importantes pour le comprendre ; Guillemin est un homme fondamentalement bon. Moi, je suis athée, je ne crois ni en Dieu ni au diable, mais je dois reconnaître que ce gars-là me bouleverse quand il parle de Dieu ; c'est intelligent, c'est accueillant, c'est séduisant, c'est rassurant. Voilà Guillemin qui m'explique son « arrière-plan » [22] :

« Il y a évidemment un arrière-plan dans ce que je fais, et un arrière plan déterminé, enfin je sais ce que je fais. C'est-à-dire que je choisis toujours les hommes ou événements dont je veux parler lorsqu'ils touchent aux choses qui me touchent, moi, capitalement.

Quelles sont ces choses là ? Ben, c'en est deux à vrai dire... hein, et qui se joignent. Ce sont les problèmes religieux et les problèmes politiques.

Voyez-vous, pourquoi est-ce que j'ai choisi de parler de Jean-Jacques Rousseau ? Parce que Jean-Jacques est quelqu'un qui était à la fois un chrétien, très profondément chrétien, et en même temps un homme orienté vers la défense des pauvres et des écrasés.

Pourquoi est-ce que j'ai parlé de Tolstoï  ? Exactement pour la même raison : parce que Tolstoï était quelqu'un pour qui les réalités religieuses sont capitales et en même temps qui a essayé de lutter contre l'épouvantable injustice de son temps.

Pourquoi est-ce que je me suis attaché ardemment à Victor Hugo ? Parce que Victor Hugo était un homme pour qui les problèmes religieux étaient, je dirais, presque harcelants, à partir de 1849 surtout, une certaine date de sa vie, ça a été la grande question de son existence, Dieu existe-t-il ? Quel Dieu ? Comment on peut le joindre ? Et en même temps Victor Hugo était quelqu'un qui avait la même optionque moi-même, si je puis dire, sur les problèmes politiques.

Et Robespierre... je sais que certains haussent les épaules sur le discours de Robespierre sur l'Être suprême ; ben c'est précisément ce discours qui m'avait mis en branle, parce que Robespierre avait fait une déclaration que je crois pour ma part pathétique : il avait une arrière-pensée, il savait très bien ce qu'il voulait, la révolution qu'il proposait à la France n'était pas simplement une révolution civique, il voulait pas simplementchanger l'état politique et social, mais il voulait, comme il l'a dit dans un texte à la tribune de la convention : il voulait "accomplir les destins de l'humanité"1.

Qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Ben, ça veut dire que ce sont des gens qui se préoccupent de... ce qu'est centralement la personne humaine, et moi je crois que la personne, centralement, c'est quoi ?

J'appellerais ça une espèce de noyau précaire et farouche qui constitue le JE profond. Ce noyau précaire et farouche, c'est-à-dire notre substance humaine, je la définirais, je la vois, enfin personnellement, comme une espèce de réclamation, de revendication. Nous tous, qui que nous soyons, nous avons au fond de nous-mêmes un besoin, un désir, d'une certaine totalité. On ne peut pas la définir, les uns l'appellent Dieu qui est un mot comme un autre, les autres l'appellent le bonheur, les autres l'appellent la solidarité, lacharité, la justice, mais il y a au fond de chacun de nous une réclamation viscérale d'un quelque chose qui serait notre accomplissement, notre totalité. C'est ça que je cherche toujours derrière mes personnages, et c'est ça que je voudrais essayer de faire entendre [...] »

Merci.

Étienne Chouard



Texte au format PDF :
http://chouard.org/blog/2014/06/21/publication-chez-utovie-des-actes-du-colloque-henri-guillemin-et-la-revolution-francaise-le-moment-robespierre/

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Notes :
[1]   Lire l'épatant chapitre 8 du livre III des Essais de Montaigne sur l'art de la conversation : j'ai besoin de mes adversaires pour progresser et je les remercie quand ils me montrent mes erreurs — sans arrogance professorale, précise Montaigne, sur le ton de la conversation à égalité — nous cherchons et nous nous rapprochons ensemble de la vérité
[2]   La forme exacte sous laquelle est connu ce mot de Napoléon, noté par Roederer en février 1809, et cité de mémoire parGuillemin dans une conférence, est la suivante : « Je n'ai qu'une passion, qu'une maîtresse ; c'est la France : je couche avec elle. Elle ne m'a jamais manqué, elle me prodigue son sang et ses trésors » (Pierre-Louis Roederer, Bonaparte me disait..., Horizons de France, 1942, p. 128). (Note de l'éditeur.)
[3]   Le mot indique à nouveau qu'il s'agit de l'enregistrement d'une conférence. (Id.)
[4]   Raymond Carré de Malberg, La Loi, expression de la volonté générale. Étude sur le concept de la loi dans la constitution de1875 [1931], reprint, Economica, 1984.
[5]   Robespierre, 29 juillet 1792, dans son journal Le Défenseur de la Constitution, n° 11, « Des maux et desressources de l'État », p. 538-539 (et Œuvres, rééd. citée, t. IV, p.328). Comme ce texte circule sur divers sites, découpé en paragraphes courts,alors que Robespierre a rédigé un texte en continu, je me suis permis de le rétablir dans son aspect exact. (Note de l'éditeur.)
[6]   Abbé Sieyès, discours du 7 septembre 1789 à la Constituante, Archives parlementaires de 1787 à 1860, Vesérie(1787-1799), t. VIII, Paul Dupont, 1875, p. 594.
[7]   Robespierre, rapport à la Convention du 17 pluviôse an II (5 février 1794), Œuvres, rééd. citée, t. X, p. 353.
[8]   Ce mot a été entendu par Étienne Chouard dans une des conférences de Pierre Rosanvallon au Collège de France sur « La démocratie du XXIe siècle ». C'est un fait qu'il traîne partout, sans référence, sur internet, par recopiage et ricochets. Étienne est donc d'accord avec moi pour le donner seulement comme « attribué à Mirabeau ». (Note de l'éditeur.)
[9]   Cette citation-là aussi circule sur internet, sans référence ; on ne la trouve nulle part, sauf erreur, dans l'édition des Œuvres. (Note de l'éditeur.)
[10] Robespierre, discours du 18 décembre 1790 à la Société des Amis de la Constitution « sur l'organisation des gardes nationales » (contre la maréchaussée, police de métier au sein d'un peuple désarmé), Œuvres, éd.citée, t. VI, p. 618.
[11] Titre de la 6e conférence sur Napoléon à la télévision suisse, 1968. (Note de l'éditeur.)
[12] Alain, Propos, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. II, éd. Samuel Silvestre de Sacy, 1970, p. 694.
[13] Robespierre, discours aux Jacobins, 18 décembre 1791, Œuvres, rééd. citée, t. VIII, p. 59.
[14] Montesquieu, L'Esprit des lois, Livre II, chap. 2, éd.« Folio », 1.1, p. 102-103.
[15] Aristote. Politique, Livre IV. 1300b,4-5, traduction de Jules Tricot, Vrin [1962], 1989.
[16] Robespierre, discours contre le « marc d'argent » (suffrage censitaire), avril 1791, Œuvres, rééd. citée,t. VII, p. 166.
[17] Machiavel, « Qu'un peuple est plus sage et plus constant qu'un prince », Discours sur la première décade de Tite-Live, livre I, chap. 58. J'ai matérialisé par des crochets droits les coupures opérées dans le texte. (Note de l'éditeur.)
[18] Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social [1762], livre III, chap. 15, « Des députés ou représentants ».
[19] Ibid., chap. 11, « Des divers systèmes de législation ».
[20] Jean-Jacques Rousseau toujours, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes [1755].
[21] Propos du 10 décembre 1935, éd. citée, 1.1, p.1298.
[22] « Lettres ouvertes », Radio-télévisionsuisse, 2 décembre 1973, transcription par Étienne Chouard (de 48:38 à 52:35).

Actes du colloque Guillemin Robespierre, Utovie 2014Actes du colloque Guillemin Robespierre, Utovie 2014