lundi 31 décembre 2012

Le "trou" de la Sécurité Sociale

Pour combler le déficit de la sécu, nos chers gouvernants ont trouvé que le mieux, c'était encore de nous faire payer...
a - Dorénavant, sur une consultation médicale, nous versons 1 euro.
b - Nous sommes restreints lors de nos arrêts maladie ...
c - Nous devons consulter un généraliste avant de voir un spécialiste ...
d - Pour tout traitement de plus de 91 euros, nous en sommes de 18 euros de notre poche.
e - Taxe de 0,50c sur les boites..
f - etc.......

Toutes ces mesures sont destinées à combler le fameux trou qui est à ce jour de 11 milliards.

Or, savez-vous que :
1) Une partie des taxes sur le tabac destinée à la Sécu, n'est pas reversée : 7,8 milliards.
2) Une partie des taxes sur l'alcool, destinée à la Sécu, n'est pas reversée : 3,5 milliards.
3) Une partie des primes d'assurances automobiles destinée à la Sécu, n'est pas reversée : 1,6 milliard.
4) La taxe sur les industries polluantes destinée à la Sécu, n'est pas reversée : 1,2 milliard.
5) La part de TVA destinée à la Sécu n'est pas reversée : 2 milliards.
6) Retard de paiement à la Sécu pour les contrats aidés : 2,1 milliards.
7) Retard de paiement par les entreprises : 1,9 milliard.

En faisant une bête addition, on arrive au chiffre de 20 milliards d'euros.

Conclusion : si les responsables de la Sécu et nos gouvernants faisaient leur boulot efficacement et honnêtement, si chacune des institutions reversait ce qu'elle doit chaque année, les prétendus 11 milliards de trou seraient aujourd'hui 9 milliards d'excédent !!!!

Ces chiffres ne sont pas inventés ; vous pouvez les consulter sur le site de la sécu ; ils sont issus du rapport des comptes de la Sécu.

Si les pouvoirs publics, qui nous harcèlent au quotidien de messages publicitaires afin de consommer des fruits et légumes, étaient vraiment convaincus qu'il nous faut consommer 5 fruits et légumes par jour pour sauver notre santé et donc l'assurance maladie, ils supprimeraient la TVA sur ces produits !

N'oubliez pas d'avoir une petite pensée sur l'achat, à la hâte, des 90 Millions de doses de Tamiflu par le ministère de la santé publique, quand on sait que la grippe A n'est pas plus mortelle et dangereuse pour vous et moi que la grippe saisonnière classique. Hélas on ne peut en dire autant des dommages collatéraux potentiels qui existent réellement dans les adjuvants que contiennent les vaccins !!! Quel sera le coût de cette opération, que la sécu va supporter une nouvelle fois, lorsque le gouvernement sera décidé à dédramatiser la situation !!!

Cordialement.
Evelyne DUBIN
Secrétaire Générale Adjointe au Directeur Général
Institut National du Développement Local
Avenue Michel Serres
BP 32 47901
AGEN Cedex 9
tél : 05.53.48.06. 74
fax : 05.53.48.06. 71
mob: 06.72.19.53. 50
mail: e.dubin@indl. fr

VOUS AUSSI, SOYEZ RESPONSABLES : TRANSFEREZ CE MESSAGE A TOUS VOS CONTACTS, ILS ONT LE DROIT DE SAVOIR !!! A force de tourner, il s'affichera peut-être un jour sur l'écran d'ordinateur d'une tête pensante, d'un député, d'un ministre censé passer son temps à gérer l'argent des contribuables et à le dépenser de manière responsable, sans créer de déficit. Alors, avec courage, il pourra (pourquoi pas ne pas rêver...) dénoncer au parlement ces débordements connus, aujourd'hui, de toutes et tous !!!

vendredi 28 décembre 2012

Mes livres

J'ai déjà eu deux livres publiés sur le thème des sports de combat et de l'Histoire :
- en 2006 : "La croche, lutte traditionnelle réunionnaise");
- et de 2007 à 2012, en 5 éditions améliorées au fur et à mesure : "Le meilleur combattant de tous les t
emps".

Cette année 2012, j'ai également mis en page les nombreux articles publiés sur le blog "Juste mon opinion".
L’intitulé "Juste mon opinion" s'applique à la politique, la philosophie, la religion, l'esthétisme, l'humour ... Mais "ça m'intéresse" aurait tout à fait convenu comme titre pour ce blog étant donné les nombreux autres thèmes abordés et les articles encyclopédiques : sur l'histoire, la science, etc., sans oublier les sports.
Pour l'instant, trois tomes ont été publiés : années 2007, 2008 et 2009.
Les prochains sont en cours ...

Enfin, sur le thème de la science-fiction, j'ai publié :
- "L'Histoire du futur selon les classiques du space opera". Je prépare une deuxième édition illustrée.
- et je m'apprête également à mettre en page le blog "Calypso 1577".










Pour se les procurer : http://www.livranoo.com/livre-Reunion-La-croche-lutte-traditionnelle-reunionnaise-790.html
et https://www.lulu.com/shop/search.ep?contributorId=1416117

vendredi 21 décembre 2012

Démocrite, grec, -460?/-370?


Philosophe, mathématicien -il apprit la géométrie auprès des Égyptiens- savant renommé, contemporain de Socrate et du célèbre médecin Hippocrate de Cos (à distinguer du mathématicien Hippocrate de Chios). A la suite de nombreux voyages, il fonda une école de philosophie à Abdère, sa ville natale.
On lui doit la première théorie atomiste de la matière, héritée de ses maîtres et philosophes contemporains Anaxagore (-500/-428) et Leucippe de Milet (-480/-420) : outre de vide, la matière est constituée de particules indivisibles dont les multiples combinaisons engendrent tant les âmes que les corps.
A droite, l'Atomium érigé à Bruxelles en 1958. Le bâtiment, salle d'exposition à vocation scientifique, évoque la structure moléculaire d'un cristal de fer à l'échelle 150 000 000 000 (150 milliards !) : 9 atomes de fer d'apparence cubique dont un atome au centre.  La photo est extraite du site atomium (Belgique). On pourra aussi visionner ces vidéos sur YouTube  : Atomium (version hd)  , Intérieur , "classe de ville"dans l'atomium...
atome provient du grec atomos signifiant qui ne peut être coupé : a privatif et temo = couper. L'expression avoir (ou non) des atomes crochus provient de la théorie de Démocrite, lequel estimait, en l'absence d'une théorie électronique (fin du 19è siècle), que les atomes constituant la matière devaient posséder des crocs pour s'attacher les uns aux autres.



C'est par Aristote que les idées de Démocrite nous furent transmises car aucun de ses écrits ne nous est parvenu. On lui attribue des travaux sur les nombres irrationnels et les premiers calculs sur le volume du cône et de la pyramide par des méthodes que Eudoxe et Archimède reprendront :
Le volume V du cône est le tiers du volume du cylindre de même rayon r et de même hauteur h dans lequel il s'inscrit.
Or, le volume du cylindre est donné par pr2 x h. Ainsi, le volume du cône est :
 
 
La formule pr2 x h est héritée de celle du pavé (droit ou non, rectangle ou non) dont le volume est manifestement proportionnel à son aire de base et à sa hauteur, ce qui fournit par définition : B x h, où B désigne l'aire de la base. On en déduit la même formule pour le volume du prisme, dont la base polygonale peut être décomposée en une réunion de quadrilatères. La base d'un cylindre de rayon r peut être considérée comme forme limite du polygone régulier d'aire Bn inscrit dans le cercle de rayon r et dont le nombre n de côtés augmente indéfiniment. La formule Bn x h reste vraie pour tout n et prend la valeur limite B x h.
La formule est semblable pour la pyramide qui, elle, s'inscrit dans un prisme : 3V = B x h, B désigne l'aire de la base, soit :
                 
 Notons que si ce dernier résultat est admis, alors la formule du cône s'en déduit si on le considère comme une pyramide dont le polygone de base est régulier, le nombre de côtés augmentant indéfiniment.

Zénon d'Élée, grec, vers -490?/-430?


  On ne le confondra pas avec Zénon de Citium (Chypre), à droite, qui fonda l'école stoïque vers -308. Sa doctrine prit le nom de stoïcisme car il enseignait à ses disciples sous un portique (du grec "stoa").
Philosophe, disciple (fils, pour certains historiens) de Parménide qui fonda l'école d'Élée : les Éléates développèrent une philosophie fondée sur la dialectique (débat contradictoire susceptible de conduire à la vérité) et la logique affirmant l'unicité de l'Être, c'est à dire la réalité transcendante, non pas celle qui nous apparaît : l'Opinion (doxa) qui est trompeuse : l'Être est, le non Être n'est pas.
Par suite, l'Être est un (unique), indivisible, continu et immuable, il n'a ni commencement ni fin. La pluralité n'est donc pas et le mouvement est impossible. Le contraire n'est qu'apparence... Dans le même ordre d'idées, pour Zénon, l'espace lui-même ne peut exister car il implique l'existence d'un espace "plus grand" le contenant. Dans cette philosophie, la clé implicite est l'infini. Quel sens lui donner ?
Afin de défendre ces principes, Zénon énonce ses célèbres paradoxes, comme celui de la flèche qui ne peut se mouvoir ou celui d'Achille ne pouvant  rattraper la tortue qui trottine devant lui, rapportés par Simplicius (philosophe contemporain de Zénon), Platon ("Le Parménide") et Aristote ("La Physique"). Selon ce dernier, Zénon est le premier à définir le principe de dichotomie (de dikha = deux parties et temein = couper) qui conduira Eudoxe et Archimède à la méthode d'exhaustion.

Paradoxe de la flèche :
Zénon a une vision atomiste de l'espace et du temps. Une flèche occupant à chaque instant un espace égal à son volume, elle ne peut se mouvoir ni dans l'espace où elle se trouve, encore moins dans celui où elle ne se trouve pas. Son mouvement est donc impossible.

Si le temps et l'espace sont constitués d'instants et d'emplacements insécables, la flèche est à chaque instant tn en un emplacement déterminé en. A l'instant tn+1 suivant, elle devrait être en un emplacement en+1 : ceci n'est pas possible car pour passer de en à en+1 , il lui faudrait un certain temps. Or, entre tn et tn+1, il n'y a, par hypothèse, aucun instant.
Aux partisans de la divisibilité à l'infini de l'espace et du temps, Zénon rétorque par la dichotomie : si on intercale des couples "espace-temps" supplémentaires, le problème est alors récurrent : l'espace doit être divisé à l'infini et la flèche devra d'abord parcourir la moitié de la distance qui la sépare de sa cible, puis la moitié de la distance restante et ainsi de suite indéfiniment car la moitié d'une distance non nulle ne sera jamais nulle.
Ainsi, dans les deux hypothèses, la flèche n'atteindra pas la cible : le mouvement est impossible ! 

Paradoxe d'Achille et la tortue :
Achille voit une tortue en avant sur son chemin. Il se met à courir pour la rattraper mais malgré sa grande vélocité, il ne pourra y arriver : les raisons sont sensiblement les mêmes que ci-dessus : car lorsque Achille atteint la place qu'occupait la tortue, cette dernière a avancé; il doit donc atteindre maintenant la place qu'elle occupe alors, et ainsi de suite... :
Achille ne rattrapera donc jamais la tortue !
Il faudra plus de 2000 ans pour apporter avec Weierstrass et Dedekind (entre autres) une définition rigoureuse de la notion de limite et une construction des nombres réels liées à une conception abstraite du continu mathématique calquée sur notre intuition du continu physique avec le concept de la droite numérique admise  sans difficultés par les collégiens  : à tout point d'un axe correspond une abscisse et inversement (bijection, voire identification, entre R et la droite géométrique).
Quoique contestée par Kronecker et les mathématiciens philosophes du courant intuitionniste (également appelé constructiviste), comme Brouwer et Weyl, cette construction de l'analyse n'a jamais engendrée de contradiction susceptible de l'invalider.
Dans le paradoxe de la flèche, si d est la distance qui la sépare de la cible, la flèche devra parcourir la moitié d/2 , puis la moitié de la moitié, soit le quart d/4, puis la moitié du quart, etc., c'est à dire : d/2 + d/4 + d/8 + d/2n + ... Mettant d/2 en facteur, on obtient la somme infinie 1 + 1/2 + 1/4 + 1/8 + ... 1/2n + ... = 2 : limite de la somme des termes d'une suite géométrique de premier terme1, de raison 1/2.
La flèche parcourra donc bien la distance d, mais à l'époque ce résultat est faux : aussi petit que soit d divisé par 2n, donc aussi grand que soit n, ce nombre est non nul, donc le parcours est impossible. Et si t est le temps (dont nous admettons le déroulement continu...) mis pour couvrir d/2, le temps de parcours sera alors t + t/2 + t/4 + ... = t(1 + 1/2 + 1/4 + 1/8 + ... 1/2n + ...) = 2t. On s'en doutait, mais ce qui nous paraît mathématiquement évident aujourd'hui ne l'était pas alors :
On ne conçoit pas, au temps de Zénon, qu'une infinité de distances finies puisse être parcourue en un temps fini : dire que la somme t + t/2 + t/4 + ... égale 2t, c'est concevoir un infini en acte (ou actuel : infini atteint) à distinguer d'un infini potentiel, celui qui s'oppose tout simplement à la finitude mais qui n'est pas « réalisable » : on ne peut séparer (exhiber) un instant t ou un point P d'une droite; une telle extraction est virtuelle, fruit d'un processus intellectuel : est-il valide de construire une suite de points (les milieux successifs) sur une "droite" abstraite (la trajectoire de la flèche) censée être continue ? 

Cette extraction dénombrable  est contestable. Par le biais d'une interrogation métaphysique, Zénon se pose en mathématicien, soulevant le difficile problème du continu arithmétique que Cantor, 2300 ans plus tard, réussira à définir.
Aristote, dans sa Physique, réfuta tous les paradoxes de Zénon, sans être très convaincant : concernant Achille et la tortue, il émet l'idée que toute ligne finie sera parcourue en un temps fini car en ajoutant au fini, on dépassera tout fini. Il élude le problème en usant ainsi de l'infini potentiel où le mathématicien peut toujours puiser une quantité inférieure ou supérieure à toute quantité donnée, point de départ de l'axiome d'Archimède et de la méthode d'exhaustion.

Pythagore de Samos, grec, -560?/-480?


Astronome, philosophe, musicologue, ce célèbre savant, disciple de Thalès, nous est connu par ses disciples et successeurs, les Pythagoriciens (également dits Pythagoréens ou Pythagoristes).
Aucun écrit ne nous est parvenu. Pour plus d'objectivité, on doit se fier principalement aux historiens de l'Antiquité tels Hérodote, Proclus, Diogène Laërce. Personnage mythique (il laisse se propager la rumeur selon laquelle il serait le fils d'Apollon), Pythagore créa son école à Crotone, laquelle devint rapidement une secte aux règles de vie très sévères. Devenant alors dérangeant, persona non grata, il mourra assassiné dans des conditions obscures, certains historiens avançant l'incendie de son école.

On attribue à Pythagore, en son école, l'origine du terme mathématiques au sens grec de mathematikos = celui qui veut apprendre (scientifiquement), forgé sur mathêma = ce qui est enseigné, la connaissance.
Pythagore est le premier théoricien de la technique des nombres, en un mot : l'arithmétique, sur laquelle il fonda sa philosophie : l'harmonie du Monde est régie par les nombres entiers, le pair, l'impair et la décade : la dizaine.
Les Pythagoriciens annoncent là une rupture avec le système sexagésimal des Chaldéens dont l'usage se perpétuera cependant en astronomie.

Selon certains auteurs ( ci-après), Pythagore, ou plus certainement ses disciples de l'école de Crotone, auraient affirmé la sphéricité de la Terre tournant, ainsi que les autres astres (soleil compris), autour d'un feu central invisible (Hestia = le Foyer).
Cette vision pyrocentrique de l'univers fut en fait introduite par Philolaos de Crotone, philosophe et disciple direct de Pythagore, et annonce la théorie héliocentrique (le Soleil est au centre de notre système planétaire) hélas mise à l'écart par Eudoxe et Aristote. Bien que défendue par le grand astronome Aristarque un siècle et demi plus tard, le non moins célèbre Ptolémée prôna le géocentrisme (la Terre est au centre de l'Univers, le Soleil tourne autour) et plongea le monde dans l'erreur pendant 2000 ans jusqu'à l'entrée en scène de Galilée et de Copernic.

Pythagore et les Pythagoriciens (que sais-je n° 2732) de J.-F.- Mattei (1993) :
"Nous pouvons admirer cet étrange système de Philolaos qui eut peu de succès en son temps et dont les trois hardiesses prophétiques attendront 2000 ans avant de se réaliser : 1) la Terre et tous les astres sont sphériques 2) la Terre est un corps céleste de second plan 3) la Terre n'est pas en repos et n'occupe pas le centre du monde, comme ce sera le cas chez Platon et Aristote."

Nouveau Larousse illustré en 7 volumes (1906, sous la dir. de Paul Augé), vol. 1, au titre Astronomie :

"Pythagore enseignait les deux mouvements de la Terre sur elle-même et autour du Soleil; il avait des vues élevées sur les systèmes planétaires mais elles manquaient de preuve, et leur vérité  fut complètement méconnue."

Dictionnaire Hachette encyclopédique (1997) :
"il entrevit le mouvement de la Terre sur elle-même et enseigna qu'elle était sphérique".

Astronomie moderne de R. Tocquet, préface de Louis Leprince-Ringuet (1965) :
"(...) il est difficile de préciser parmi les doctrines pythagoriciennes, celles qui appartiennent en propre au  Maître? Quoi qu'il en soit, les Pythagoriciens enseignaient que la Terre et le Soleil sont sphériques, que le Soleil décrit sur la sphère céleste un grand cercle, l'écliptique, dont le plan est incliné sur celui de l'équateur et il y a tout lieu de penser qu'ils enseignaient également que les planètes et les comètes tournent autour du Soleil."

Pythagore et les Pythagoriciens (que sais-je n° 2732) de J.-F.- Mattei (1993) :
"Pythagore enseignait la sphéricité de la Terre et du Monde non pour des raisons empiriques (comme les contours de l'ombre durant les éclipses) mais pour des raisons théoriques d'ordre harmonique, le plus beau des solides étant la sphère." : Pythagore parlait de la musique des sphères (les astres) que nous n'entendions pas car notre oreille, trop habituée, ne parvenait pas à les discerner...

Le célèbre théorème de Pythagore et les relations métriques dans le triangle rectangle :
Plimpton 322 Il affirme que dans un triangle ABC rectangle en A, le carré du côté qui sous-tend l'angle droit (hypoténuse) est égal à la somme des carrés des deux autres côtés :    cliquer sur la tablette pour l'agrandir
BC2 = AB2 + AC2
 
Ce résultat, que Pythagore ne semble pas avoir prouvé, est en fait antérieur au célèbre philosophe : on le retrouve 2000 ans avant J.-C. dans une tablette babylonienne cunéiforme (Plimpton 322, Université de Columbia, New York, USA).
Réciproquement :          
Si, dans un triangle ABC, le carré d'un côté est égal à la somme des carrés des deux autres, alors ce triangle est rectangle (en le sommet opposé au plus grand côté qui est alors son hypoténuse).
Le plus beau triangle de l'histoire des mathématiques est, sans conteste, le triangle de côtés 3, 4 et 5 : il est rectangle et est parfois nommé triangle d'or mais cette appellation est plutôt réservée à Roger Penrose. Pour ce triangle 3, 4, 5, on parle plutôt de triangle égyptien.

Les démonstrations du célèbre théorème, et de sa réciproque, sont présentes dans les Eléments d'Euclide et font l'objet des deux dernières propositions 47 et 48, du livre I. Selon certains auteurs, Pythagore aurait sacrifié, pour fêter sa découverte, entre 1 boeuf et tout un troupeau de 100 bœufs (soit une hécatombe, du grec hékaton = cent et boûs = boeuf) selon une tradition festive et religieuse de l'époque. Curieux cependant pour une secte végétarienne dont Pythagore était le ''gourou''...

1. Le triangle ABC est rectangle en C. AB = 20 et BC = 10. Calculer AC.  Rép : 103

2. Le triangle isocèle en A vérifiant AB = 9,99 et BC = 14,14 est-il rectangle ?
Rép : non.
  on ne dira pas qu'il est presque rectangle ou qu'il est rectangle à 0,01 près !!! Il n'est pas rectangle. Point !..

3. Le triangle ABC vérifie BC = 7 cm, AC = 6 cm et ACB = 31°. Construire avec soin ce triangle. Est-il rectangle ? Rép : non car si ABC est rectangle, on doit avoir cos31° = 6/7, or...
Autres relations métriques dans le triangle rectangle :
De cette relation fondamentale découle d'autres égalités fort utiles, dites relations métriques dans le triangle rectangle comme (H désignant le pied de la hauteur issue de l'angle droit) :
 
   AB2 = BH x BC
   AC2 = CH x CB
   AH x BC = AB x AC ,  AH2 = HB x HC  ,  1/AH2 = 1/AB2 + 1/AC2
Preuves : la première relation (donc aussi la seconde) peut être exprimée au moyen de la propriété de Thalès en remarquant que les triangles rectangles ABC et ABH sont semblables (mêmes mesures d'angles), donc quitte à modifier la figure en remplaçant ABH par AB'A' (ci-dessus) afin d'obtenir une configuration de Thalès avec AB' = BH et (B'A')//(BC), on a :
AB'/AB = B'A'/BC, soit BH/AB = AB/BC, soit AB2 = BH x BC.
La troisième relation indiquée AH x BC = AB x AC, est évidente si on la considère en tant qu'égalité d'aires : ABC est un triangle d'aire (AH x BC)/2  mais aussi la "moitié d'un rectangle d'aire (AB x AC)/2.
La quatrième relation s'obtient en élevant au carré la 3ème et en utilisant la 1ère et la seconde pour remplacer AB2 et AB2. La dernière est conséquence de AH x BC = AB x AC : réduire au même dénominateur le membre de droite, utiliser ensuite que AB2 + AC2 = BC2...

Orthographe : un seul h à hypoténuse! Ne pas confondre avec hypothèse qui a deux h... : du grec hypothesis avec un sens étymologique proche, il est vrai :
  • hypoténuse : du grec hupo = sous et teinein = tendre : côté qui sous-tend l'angle droit.
  • hypothèse : du grec hupo = sous et theînai = poser , thesis = action de poser, dans le sens d'un propos que l'on place à la base de son discours et sur lequel on développe sa pensée (thèse).
 Une preuve élémentaire utilisant les aires se comprend aisément par la figure de gauche : on considère un carré de côté a + b; on prouve facilement que le quadrilatère intérieur (en vert) est un carré de côté noté c. Dans ces conditions :
4 x ab/2 + c2 = (a + b)2 = a2 + b2 + 2ab. Soit : c2 = a2 + b2
Cette preuve n'est pas sans rappeler celle du mathématicien indien Bhaskara.

Thalès de Milet, grec, -624?/-548?


Astronome, commerçant, ingénieur et philosophe. Bien qu'il n'ait laissé aucun écrit, on peut le considérer, de par sa doxographie (ensemble des récits anciens le concernant), comme le père de la géométrie déductive grecque héritée des Babyloniens et des Égyptiens.
Thalès affirma en particulier des résultats susceptibles de faire sourire quelques élèves de collège habitués au "c'est forcé", mais il faut voir là, 300 ans avant Euclide, les premières ébauches d'une pensée universelle, source de la science occidentale et d'une civilisation intellectuelle que l'on appela le miracle grec :
  • Un diamètre partage un cercle en deux demi-cercles superposables.
  • Les angles à la base d'un triangle isocèle, du grec iso = égal et skelos = jambe : ayant deux côtés de même mesure) sont superposables.
  • Deux angles "opposés par le sommet" (formés par deux droites sécantes) sont superposables (même mesure).
Plus intéressant, ce résultat au programme de la classe de 4ème, qu'un élève de 5ème peut aussi parfaitement prouver à partir du rectangle et de la symétrie centrale :
Tout angle « inscrit » dans un demi-cercle est un angle droit

A son retour d'Égypte où il étudia l'astronomie, Thalès fonda l'École ionienne où il enseigna principalement cette science. Il y aurait affirmé, mais cela est contesté, la sphéricité de la Terre déduite en particulier de l'observation de l'ombre de la Terre sur la Lune lors des éclipses. Selon le philosophe Aetius d'Antioche (4ème siècle), il fut le premier à affirmer que la Lune nous apparaissait car illuminée par le Soleil.

L'astronomie moderne de R. Tocquet, préface de Louis Leprince-Ringuet (1965) : (...) Thalès étudia l'astronomie chez les Égyptiens et, revenu dans son pays, créa l'École ionienne où il enseigna la cause des éclipses, l'obliquité de l'écliptique et, fait remarquable, l'isolement et la sphéricité de la Terre.  (...) Malheureusement, Anaximandre (-610/-547), son disciple et successeur à la tête de l'École,  introduisit les sphères de cristal sur lesquelles les astres étaient attachés comme des clous à une voûte. Elles devaient s'imposer jusqu'au 16è siècle  dans l'esprit d'un grand nombre d'astronomes. (...).

Quoi qu'il en soit, philosophes et historiens s'accordent pour dire que Thalès mettait l'eau comme principe de l'Univers car :
"Ce qui est chaud a besoin d'humidité pour vivre, et ce qui est mort se dessèche, et tous les germes sont humides, et tout aliment est plein de suc; or, il est naturel que chaque chose se nourrisse de ce dont elle provient; mais l'eau est le principe de la nature humide et ce qui entretient toutes choses; donc il est conclu que l'eau était le principe de tout et déclaré que la Terre repose sur l'eau". Doxographie de Thalès de Milet par Simplicius (philosophe néoplatonicien, vers 500 après J.-C.).

Aetius d'Antioche précise cette belle conception :
"Thalès, Pythagore et son école : la sphère du ciel entier est divisée par cinq cercles; ce sont l'arctique toujours visible, le tropique d'été, l'équateur, le tropique d'hiver, l'antarctique invisible. Le zodiaque est oblique sur les trois cercles du milieu et les touche tous les trois. Le méridien coupe les cinq à angle droit, allant du nord à l'opposé".

Et il ressort que l'univers serait en quelque sorte une bulle flottant sur l'eau...

On lui doit cependant sans conteste l'observation de l'inclinaison de l'écliptique (du grec ekleipsis = éclipse, ekleiptikos = orbite du soleil, plan où se produisent les éclipses) : l'orbite apparente du Soleil autour de la Terre est inclinée par rapport au plan de l'équateur terrestre.
Plus tard, Euclide, à l'époque d'Aristarque, sans doute influencé par des idées platoniciennes, estimait l'obliquité de l'écliptique à 24° et correspondant donc à l'angle sous lequel on voit le côté du pentadécagone (dit aussi pentédécagone) régulier (15 côtés).

Thalès expliqua le phénomène des éclipses. Il est souvent dit que Thalès avait prédit une éclipse totale de Soleil (-585). Aucune preuve n'étaye cette assertion relevant plutôt de la légende. La prévision d'une éclipse (la Lune occulte le Soleil) demande non seulement des moyens géométriques puissants mais aussi des calculs trigonométriques (sphériques de surcroît) éminemment complexes (on parle d'ailleurs de calculs astronomiques...), voire des éphémérides, qui ne seront à la disposition des astronomes que dans quelques siècles grâce, en particulier, à Euclide (vers 300 av. J.-C.) pour la géométrie, et les astronomes Conon de Samos, Aristarque, Hipparque et Ptolémée.

Ce dernier, vers 150 ap. J.-C., ne présenta d'ailleurs qu'une théorie approximative du mouvement de la Lune. Il faudra attendre Galilée, puis Newton et Cassini (15 siècles plus tard...) pour une théorie rigoureuse de prévision de ces phénomènes. Les éclipses de Lune, localement plus nombreuses, permirent des prévisions grâce aux observations précoces des Chaldéens et des Égyptiens : les premiers avaient établi une règle empirique selon laquelle une éclipse de Lune ou de Soleil se reproduit sensiblement dans les mêmes conditions après 223 lunaisons, période appelée Saros, soit environ 18 ans et 11 jours puisqu'une lunaison (mois lunaire : intervalle entre deux nouvelles lunes) dure 29 jours, 12 heures et 44 minutes (et 2,8 secondes très précisément). Après tout, Thalès a peut-être eu un peu de chance, en tout cas, à Paris, il n'y eut aucune éclipse totale de Soleil au 19è siècle alors qu'une eut lieu en 1724. Tout comme celle du 11 août 1999, l'éclipse du 17 avril 1912 ne fut pas totale à Paris.

Problème de Didon et la fondation de Carthage

La légende raconte qu'au 9è siècle avant Jésus-Christ, Elissa, princesse de Tyr (en Phénicie, actuels Liban, Israël et Syrie) devient reine de Tyr. Mais son frère Pygmalion assassine son époux afin de prendre le pouvoir. Horrifiée, Elissa s'enfuit.
Elle atteint l'Afrique du Nord à Byrsa ("la peau de bœuf"), citadelle proche de l'actuel Tunis, et demande asile aux autochtones. On ne lui concède que ce que pourrait couvrir la peau d'un bœuf.
Astucieuse, elle découpe la peau en si fines lanières qu'elle obtient, bout à bout, une longueur fantastique (découpage quasi fractal...) : près de 4 km.
Avec la corde ainsi formée, elle aurait encerclé son territoire et fondé (vers 814 av. J.-C.) la très célèbre ville de Carthage (Kart HAdschat = la ville neuve, au nord-est de Tunis, entre La Marsa et La Goulette) en prenant le nom latin de Dido. La fin de sa vie est bien triste puisque, plutôt que de se marier au roi Iarbas de la peuplade nomade des Gétules, elle préféra se sacrifier sur un bûcher.
D'après l'Énéide de Virgile, version anachronique de son existence, elle se poignarde de dépit car Énée refuse son amour et préfère s'embarquer vers l'Italie pour fonder Rome qui sera fatale à Carthage. 

Rappelons que la cité phénicienne fut une des plus puissantes du bassin méditerranéen sur le plan maritime et commercial. Elle entama en vain des guerres sanglantes contre l'empire grec et principalement l'empire romain afin de maintenir son hégémonie (guerres puniques, qualificatif dérivé du latin punicus, lui même provenant de pœni, pour signifier la langue parlée par les phéniciens).
Malgré la vaillance d'Hannibal, Carthage est finalement battue par Scipion Émilien (3è guerre, vers 146 av. J-C.) et totalement détruite : c'est le fameux Carthago delenda est. Rebâtie par Jules César, elle retrouvera une certaine prospérité mais attaquée au 5è siècle par les Vandales et, soumise aux conquêtes arabes en 698, la cité et sa civilisation disparaîtra définitivement.

L'idée de former un cercle plutôt qu'un triangle, un rectangle, un carré ou tout autre forme géométrique fermée et sans point double, place Didon au pinacle des mathématiques : elle avait donc admis sans hésiter le résultat isopérimétrique ci-après que Jacques Bernoulli prouva dans le cadre du calcul des variations :
 
De toutes les courbes fermées, sans point double, de longueur donnée, celle qui entoure l'aire la plus grande est le cercle.

En fait, d'aucuns disent que voulant se réserver l'accès à la mer, Didon se contenta de tracer un arc de cercle, solution isopérimétrique des courbes non fermées.

Le ratio Aire/Périmètre est fort simple dans le cas du cercle : pR2/ 2pR = R/2. Dans l'espace, à superficie égale, la sphère est la surface qui a le plus grand volume intérieur; le ratio est 4/3 x pR3 / 4pR2 = R/3. Et parmi tous les rectangles de même périmètre, celui qui a la plus grande aire est le carré.

Sourcehttp://serge.mehl.free.fr/anx/pb_didon.html

Paroles de champions

Deux champions du monde de boxe anglaise professionnelle ont exprimé, à leur façon, leur sentiment vis-à-vis de la discrimination dont ils ont été victimes dans leur propre pays, les Etats-Unis d'Amérique, à cause de leur couleur de peau :

''Pourquoi irais-je faire la guerre au Vietnam ? Aucun Vietcong ne m'a jamais traité de sale nègre.''
Mohamed Ali
champion olympique 1960, champion du monde 1964-67, 1974-78, 1978-79

''Avant, j'étais noir. Maintenant, je suis riche.''
Larry Holmes
champion du monde poids lourds 1978-1985

jeudi 20 décembre 2012

Pakistan : "pays des purs" pour les musulmans, enfer sur terre pour les chrétiens

Au Pakistan, les lois "anti-blasphème" permettent depuis 1986 de faire condamner à mort chrétiens, hindous, ahmadis et autres minorités non-musulmanes, accusés de "blasphème".

Le 3 décembre dernier, un fait tragique parmi tant d’autres est passé sous silence dans les médias occidentaux : une sœur catholique d’origine suédoise, Bargetta Emmi, missionnaire depuis 40 ans au Pakistan, a été sauvagement assassinée par balles par des islamistes. Son seul crime était d’aider de jeunes pakistanaises à poursuivre leurs études... Autre événement passé sous silence par nos médias à l’indignation fort sélective : le 15 décembre dernier, une "Journée contre la persécution des chrétiens" a été organisée à Bergamo (Italie) à l’initiative de l’organisation pakistanaise SAMA (South Asian Minority Association). A l’occasion de ce colloque, sponsorisé par le diocèse de Bergame, des prêtres et militants pakistanais des droits de l’Homme ont raconté la terrible situation des chrétiens et des minorités non-musulmanes dans ce pays où la charia est la source principale de la loi et où les lois "anti-blasphème" permettent, depuis 1986, de faire condamner à mort ceux qui "diffament l’islam".

Les articles 295 A, B et C de la Constitution pakistanaise permettent en effet de condamner à des peines capitales les chrétiens, hindous, ahmadis, chiites ou autres "infidèles" accusés de "blasphème". C’est en vertu de cette Constitution chariatique qu’Asia Bibi a été condamnée à mort, coupable d’avoir "profané l’islam" après avoir bu dans un "puits musulman". Et c’est juste pour avoir dénoncé cela que le gouverneur du Penjab, Salman Ka Taseer, musulman modéré de mère et de femme chrétienne, a été tué en janvier 2011. Son assassin, Mumtaz Qadri - en prison préventive - n’a quant à lui pas été condamné à mort : lors de la première audience de son procès, il a été accueilli triomphalement par des milliers d’islamistes qui menacent de tuer le fils du gouverneur martyr, kidnappé par les Talibans, si l’assassin n’est pas libéré...
Rappelons qu’après l’assassinat de Salman Ka Taseer, ce fut au tour de l’ex ministre - chrétien - des minorités, Shabbaz Bhatti, coupable lui aussi d’avoir défendu Asia Bibi et réclamé l’abolition de la loi sur le blasphème, d’être assassiné, le 2 mars 2012, par des islamistes. Ceux-ci menacent aujourd’hui toute sa famille, qui se cache. En juillet dernier, un autre cas aussi tragique, hélas banal au Pakistan, a secoué le village de Mahra Abad (Islamabad), lorsqu’une jeune fille chrétienne - handicapée mentale - Rimcha, âgée de 14 ans, a été condamnée pour "profanation" pour avoir brûlé des pages du Coran. Depuis, la justice a prouvé que les pages furent brûlées volontairement par l’imam accusateur, entre temps dénoncé par deux de ses ex-fidèles. Mais malgré cela, Rimcha est toujours menacée de mort par les organisations islamistes pakistanaises. Et sa famille a dû quitter son village, changer de nom, et vit cachée pour échapper à la mort. Plus inouï encore, aucun syndicat d’avocats, aucun ministre, aucun média n’ose défendre Rimcha, de peur d’être tué. Pour dissuader tout éventuel Zola pakistanais, les islamistes ont averti le conseiller du premier ministre pour les minorités, frère de Shabbaz Bhatti, que s’il aidait Rimcha et les siens à trouver refuge à l’étranger, il serait immédiatement tué…
Etrange "allié" l’Occident, le Pakistan - pays parrain des Talibans et protecteur de Ben Laden - milite depuis 1990 au sein de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) et des Nations Unies pour faire adopter dans le monde entier des lois pénalisant "l’islamophobie". Adepte de l’accusation-miroir, le Pakistan est pourtant lui-même dans le peloton de tête des pays où les minorités sont les plus persécutées. Exemple parmi tant d’autres, hélas passé sous silence par la presse européenne, en août 2012, Zafar Ghatti, chrétien, a été condamné pour blasphème pour avoir envoyé un sms "blasphémateur" sur le portable d’un imam, sms en fait envoyé à partir d’une carte sim à son nom achetée à son insu. Zafar Ghatti croupit aujourd’hui en prison. Et sa famille, menacée de mort, a dû quitter la bourgade de New Town Rawalpindi (Islamabad) et vit cachée. Dans le "pays des purs", la haine envers les chrétiens est non seulement publique mais elle consolide une popularité.

C’est ainsi que le célèbre ex-champion de cricket pakistanais, Imran Khan, également ancien capitaine de l’équipe nationale de cricket, candidat aux élections présidentielles pour le parti pro-Talibans Pakistan Tehrik-E-Insaf, a lancé : "Moi vivant, aucun chrétien n’entrera dans l’équipe nationale, même s’il joue mieux que des musulmans", ajoutant que "ceux qui insultent l’islam méritent la mort"… On pourrait mentionner des milliers de cas d’autres persécutions de chrétiens, d’ahmadis, de chiites et d’hindouïstes au Pakistan. Ainsi, le 4 décembre dernier, dans le village de Ghulam Nabi Shah (province du Sinh), Vajanti Meghwar, une hindouïste de 6 ans, a été violée par des islamistes anti-hindous. Depuis, la fillette a subi plusieurs interventions et sa vie est en danger. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, lorsque sa famille a réclamé justice, on lui a répondu que l’on ne pouvait rien faire pour elle… Dans la plupart des cas, en effet, lorsque les pays occidentaux ne montent pas officiellement au créneau, comme cela fut le cas pour Asia Bibi, les non-musulmans persécutés ne sont pas défendus. Car dans la charia totalitaire en vigueur au Pakistan, le témoignage d’une femme ou d’un non-musulman n’a jamais la moindre chance d’être pris en compte par des juges face à celui d’un musulman.
Les "mécréants" ne peuvent compter ni sur la justice ni sur la solidarité de leurs amis musulmans, eux-mêmes menacés s’ils les défendent. Au Pakistan, comme dans nombre d’autres pays musulmans, un "infidèle" ne peut jamais être chef des armées, haut-fonctionnaire ou candidat à des élections présidentielles. Les chrétiens ne peuvent pas construire ou rénover une église sans autorisation fédérale, presque toujours refusée. Ils ne peuvent jamais exprimer publiquement leurs croyances, alors qu’ils sont obligés de suivre les cours de Coran dans les écoles. Dans le meilleur des cas, les filles non-musulmanes violées ou kidnappées - qui ne peuvent pas porter plainte contre leurs bourreaux - gardent la vie sauve en épousant leurs bourreaux et en se convertissant à l’islam, la police refusant de recevoir leurs plaintes ou produisant de faux rapports les accablant. D’où la triste mais lucide phrase de l’ex ministre des minorités, Shabbaz Bhatti : "Nous sommes sans voix et sans terre, étrangers dans notre propre pays".
Ainsi, pendant que l’Europe bat sa coulpe et traque la moindre trace d’"islamophobie" dénoncée par les pays islamiques, ceux-ci pratiquent une christianophobie officielle et décomplexée sans rencontrer la moindre réaction de la part de nos dirigeants. Or leur silence est coupable, car les pays qui persécutent leurs minorités chrétiennes sont souvent, comme le Pakistan, l’Arabie saoudite, le Koweït, ou même la Turquie, des pays "amis". L’occident pourrait exercer des pressions sur eux afin qu’ils abrogent ou assouplissent les législations qui légitiment les persécutions. Mais toute la différence entre la christianophobie et l’islamophobie réside dans le fait que si la première est combattue partout, "grâce" aux pressions exercées par les pays musulmans, la seconde est tolérée partout, à commencer par les pays occidentaux qui ont renié leurs racines chrétiennes au profit d’un relativisme culturel suicidaire et d’une forme de masochisme collectif expiatoire.

Alexandre Del Valle


En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/decryptage/pakistan-pays-purs-pour-musulmans-enfer-terre-pour-chretiens-alexandre-del-valle-579964.html#oczwjOt6WIRQJpfp.99

vendredi 14 décembre 2012

De rerum natura

De rerum natura (De la nature des choses), plus souvent appelé De natura rerum, est un grand poème en langue latine du poète philosophe latin Lucrèce qui vécut au premier siècle avant notre ère. Composé en hexamètres dactyliques, le mètre classique utilisé traditionnellement pour le genre épique, il constitue une traduction, au sens où on l'entendait à l'époque (voir ci-dessous), de la doctrine d’Épicure.
Le poème se présente comme une tentative de « briser les forts verrous des portes de la nature », c’est-à-dire de révéler au lecteur la nature du monde et des phénomènes naturels. Selon Lucrèce, qui s'inscrit dans la tradition épicurienne, cette connaissance du monde doit permettre à l'homme de se libérer du fardeau des superstitions, notamment religieuses, constituant autant d'entraves qui empêchent chacun d'atteindre l'ataraxie, c’est-à-dire la tranquillité de l'âme.

L’épicurisme en Italie

Bien que l'on connaisse peu de choses sur la vie de Lucrèce et même si des incertitudes demeurent quant à l'époque à laquelle il vivait, on est en mesure de comprendre qu'il s'agit d'une période de troubles politiques, marquée par des massacres (massacres de Marius), des dictatures (Sylla, de -82 à -79), des révoltes d’esclaves durement réprimées (révolte de Spartacus, de -73 à -71), ou encore des guerres nombreuses et violentes.
L'histoire de Rome est marquée à cette époque par une crise des valeurs traditionnelles, telle celle de l'idéal de virtus prônant le courage, la loyauté et la modération, qui se trouve souvent bafoué et désavoué. Pourtant cet idéal, soutenu par les stoïciens, avait jusque-là cimenté la société.
Par ailleurs, l'influence de la culture grecque sur la culture romaine est parfois vécue comme une revanche des vaincus (Grecs) sur les vainqueurs (Romains), ce qui explique la résistance rencontrée par ceux qui tentèrent de diffuser la doctrine épicurienne à Rome. Mais ces résistances n'ont pas empêché la doctrine épicurienne de se répandre, notamment dans les milieux de la noblesse, et plus particulièrement dans la région de la Campanie. La nouveauté de Lucrèce, comme le met en valeur Cicéron, est de diffuser cette doctrine sous la forme d'une poésie grandiose, et non, selon les termes de Cicéron, "sans aucun art", "sans netteté, sans ordre et sans ornement", comme l'avaient fait jusque-là les prédécesseurs de Lucrèce.

D’Épicure à Lucrèce : la notion de traduction

Lucrèce n'a pas la prétention de créer de nouveaux concepts, mais de traduire Epicure, c’est-à-dire, selon l'acception ancienne du mot traducere, de transmettre le système épicurien, alors vieux d'environ deux siècles. Il est notable qu'au moment des troubles politiques, c'est la doctrine de l'épicurisme, prônant un repli sur soi pour échapper aux perturbations de la politique, qui commence à prévaloir sur celle du stoïcisme, laquelle en appelait au contraire à la participation (mesurée et à bon escient) du sage aux affaires de la cité.
L'originalité subversive d’Épicure, à son époque, était de glorifier l'individualisme au moment où les autres doctrines érigeaient la « vertu » — qui passait par les affaires publiques, ou du moins les relations avec les autres citoyens — en qualité morale indispensable. Épicure refuse cet idéalisme moral, en affirmant que le bonheur consiste uniquement dans l'absence de douleur et de troubles. « Je crache sur la moralité et sur les creuses admirations qu'on lui décerne, quand elle ne produit aucun plaisir », déclare-t-il. Le principal critère de vérité de sa doctrine est donc la sensation, et la morale a pour but de définir les moyens d'accéder durablement au plaisir. Quant à la physique, elle doit dissiper les « terreurs et ténèbres de l'esprit ».
Le style d'Epicure était d'une technicité qui en rendait la lecture difficile. Dans sa traduction de ce qu'il appelle lui-même un « sujet obscur », Lucrèce restitue sous une forme poétique ce qu'il a pu extraire des textes de son maître : c'est un imitateur original, sans lequel la doctrine épicurienne n'aurait peut-être pas été promise à l'avenir qu'elle a connu.
Le rôle de Lucrèce dans la diffusion de la doctrine épicurienne est d'autant plus grand que certains points de la doctrine d'Epicure ne figuraient pas dans les textes de ce dernier qui ont pu être conservés : ainsi le concept de clinamen ou « déclinaison », déviation minimale des atomes qui explique la formation du monde et de la matière, ne se trouve que dans le De natura rerum. Or, ce concept est particulièrement important puisque, non content d'expliciter la constitution d'un monde fini dans l'univers infini, il garantit la liberté de l'homme, son élan vital, puisque la déviation minimale et spontanée que subissent les atomes est régie par le hasard, et non par quelque déterminisme.

Le choix de la forme poétique

Une visée pédagogique

Si le thème de la nature des choses est « un sujet obscur, » il convient alors de développer des stratégies pour le rendre intelligible. C'est l'une des raisons pour laquelle Lucrèce fait le choix de la forme poétique, afin, comme il le dit, d'imprégner sa doctrine salvatrice « du doux miel de la poésie », comme le ferait un médecin avec un médicament.

Une distinction d’avec les Épicuriens

Épicure et ses disciples méprisaient toute élaboration littéraire. Épicure recommande à Pythoclès, son disciple, de « se boucher les oreilles avec de la cire comme l'Ulysse d'Homère », de fuir à pleines voiles, pour ne pas céder aux « incantations des sirènes de la poésie ». La poésie doit rester un pur divertissement, faute de quoi elle possède « la séduction pernicieuse des mythes » à laquelle il est indispensable de résister, comme à toute superstition qui trouble l'âme.

Un poète « matinal »

Les poètes que l'on appelle « matinaux », tels Empédocle et Ennius, prétendent révéler la nature du monde, c’est-à-dire faire apparaître une cosmogonie par le puissant intermédiaire que constitue le verbe. Lucrèce souligne fréquemment le caractère efficace de son verbe, comme le montre le grand nombre d'occurrence des verbes « dire » et « révéler » dans le poème.
La nature, selon Lucrèce, possède une forme éternellement changeante : les spectacles qu'elle offre nous sont livrés sous la forme d'« espèces » toujours renouvelées, que seule l'habitude nous empêche d'appréhender dans leur éternelle nouveauté. La nature se dévoile au poète, qui a pour fonction presque divine de la révéler à son tour aux hommes.
Lucrèce explore une nouvelle dimension du rapport entre la nature et l'homme, celui-ci acquérant face à la nature la qualité d'un sujet moral. La notion de pacte (foedera), élaborée déjà par la religion romaine et reprise par Lucrèce, pour désigner les lois et limites de la nature, signifie que l'homme doit connaître et accepter ces lois. Mais Lucrèce suggère pour la première fois qu'il est possible à l'homme de rompre ce pacte : une fois le rapport homme/nature libéré de l'idée transcendante de religion, la responsabilité morale de l'homme n'en devient que plus forte. L'homme doit braver « la religion traditionnelle et son regard hideux » afin de se consacrer à l'étude des phénomènes naturels.

Structure
  • Livres I et II : ils sont consacrés aux atomes et aux formations des corpuscules.
  • Livres III et IV : ils sont consacrés aux hommes.
  • Livres V et VI : ils sont consacrés au monde de façon plus générale.
Atomes et vide, être et non-être, finalisme et efficience

Lucrèce expose la vision épicuriste du monde : tout, y compris l'âme humaine et les dieux eux-mêmes, est entièrement constitué d'atomes dans le vide. Ce système équivaut à une critique des superstitions religieuses : « Tant de crimes la religion a-t-elle pu conseiller ! ». Les dieux, habitants des intermondes, vivent une vie bienheureuse et n'interviennent en rien sur les destinées humaines. L'âme, composée d'atomes, se désagrège à la mort. En refusant une vie éternelle, l'épicurisme refuse aussi la peur de la mort : « La mort n'est donc rien pour nous et ne nous touche en rien, puisque la nature de l'âme apparaît comme mortelle. »
En attribuant à l'atome lui-même le mouvement de la génération et le changement qui permet le passage d'un étant à un autre, Epicure s'oppose radicalement à la conception finaliste d'Aristote. Pour Epicure, il n'existe pas de finalité, mais deux choses : les "mouvements appropriés" des atomes d'une part, et d'autre part, les "pactes" mystérieux par lesquels la nature se fixe des limites. Cela implique donc la causalité des phénomènes naturels et de la matière, affranchie de toute finalité : la nature n'est qu'une force aveugle ; ce qui faisait dire à Victor Hugo de Lucrèce qu'il était "le plus risqué".
La conception de la nature comme assemblage d'éléments premiers non caractérisés et immuables entraine une conception du vide propre à Epicure, et par la suite à Lucrèce, qui diffère de celle des présocratiques comme Empédocle et Anaxagore, pour lesquels il existe un principe premier duquel toutes les choses naturelles découlent. Le non-être au sens de Parménide, c’est-à-dire comme principe annihilant, n'est pas repris par Epicure et Lucrèce : selon eux, les corps, les atomes ont le même statut ontologique que le vide. Le réel est composé aussi bien de vide que d'atomes, et le non-être fait partie du réel au même titre que les corps.

Le clinamen

Le clinamen est la déclinaison des atomes, c’est-à-dire un mouvement minimum qu'ils subissent obligatoirement (fautes de quoi les atomes tomberaient verticalement dans le vide et aucun monde ne pourrait naître) mais d'une manière totalement aléatoire. Cette variation minimum dans le mouvement vertical des atomes (à suivre)
La cohabitation de la déclinaison fortuite des atomes et d'un monde stable trouve un écho dans certaines philosophies modernes, notamment dans celle de Michel Serres. Celui-ci, en analysant l'atomisme dans le cadre de la mécanique des fluides, montre comment peut se former un équilibre "au milieu des fluences", permettant aux éléments de ne pas être emportés dans le tourbillon incessant de la matière. "La totalité des fluxions se tient ensemble dans une fixité relative" jusqu'à ce qu'un monde périsse. Même si Lucrèce ne fait aucune allusion aux fluides, c'est bien lui, par ses références aux "tourbillons", qui est à l'origine de cette interprétation. Lucrèce privilégie en effet l'aspect mouvementé, le travail de désagrégation de la nature, sur l'immobilité du monde. Il s'oppose quelque peu en cela à Epicure, qui pour sa part donne une grande place à "l'équilibre stable de la chair."

Plaisir, bonheur, nature et retirement

Le bonheur comme absence de troubles

Selon la doctrine épicurienne, quiconque est en mesure d'échapper aux maux physiques peut atteindre le bonheur. En dehors de la faim, de la soif, de la douleur, les seules entraves au bonheur sont les terreurs imaginaires, dont le fonctionnement de la raison, en s'appliquant à la connaissance de la nature, peut nous aider à nous délivrer. Cet état dont le trouble est absent est appelé "ataraxie" (du grec ἀταραξία, ataraxía signifiant « absence de troubles »).

Le raisonnement vrai

Ce qui importe n'est pas la Vérité, mais l'usage du "raisonnement vrai". L'ambition de la science doit être de calmer nos inquiétudes et d'asseoir notre bonheur, et le rôle de Lucrèce est de nous faire apparaître la nature non voilée, et partant non effrayante.

Le locus amoenus

Lucrèce présente d'emblée la volupté comme associée à la nature. Cela se traduit sur le plan du mode de vie par le concept de locus amoenus, "lieu agréable où l'on se retrouve entre amis, couchés dans l'herbe tendre". Cette idée d'un lieu retiré, hors de portée des turpitudes de la vie politique corrompue, aura une grande fortune par la suite, et le locus amoenus devint rapidement un lieu commun de la littérature latine avant d'inspirer les poètes de la renaissance. Le sage se retrouve "entre soi" avec ses amis, dans le plaisir de l'échange sans identification. Le lieu de prédilection du sage se présente comme une sorte de jardin clos qu'on ne peut quitter sans regret pour retourner dans le monde extérieur et l'univers où règne la violence. Cette violence, dont l'œuvre de Lucrèce résonne de bout en bout, menace le monde : c'est un danger pour la gamme harmonieuse des choses, une force qui s'oppose à la pluralité et à la diversité, source d'une si grande jubilation, des choses du monde.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/De_rerum_natura

Changement d'image pour mon profil

Des années durant, je me suis documenté pour répondre à la question récurrente de tous les amateurs d'arts martiaux et de sports de combat : "Qui est le meilleur combattant de tous les temps ?".



Maintenant que j'ai obtenu la réponse et publié les résultats de 20 années de recherche avec tous les détails disponibles, je ne vais plus conserver la photo du face-à-face entre Milon de Crotone et Gaddar Kel Aliço (les deux meilleurs ex aequo).

Désormais, j'adopte l'image d'Épicure (en grec Ἐπίκουρος , Epicouros), le philosophe dont je me sens le plus proche.

Le Tetrapharmakos, tel qu'il a été trouvé dans la Villa des Papyrus (à Herculanum, ensevelie par l’éruption du Vésuve en 79 avant J.-C.).

Le quadruple remède

Ne craignez pas dieu.
Ne vous inquiétez pas de la mort.
Le bonheur est facile à obtenir.
La souffrance est facile à supporter.