vendredi 30 janvier 2009

XIXe siècle : les précurseurs du 100m en athlétisme

100 yards

Les premières courses sont recensées dans les universités du Royaume-Uni dans le milieu XIXe siècle, les mesures de performances correspondent alors à la généralisation du chronométrage. Le premier enregistrement date de mars 1864 lorsque B.S. Darbyshire, étudiant à Oxford réalise 10 s 5 sur 100 yards. Quatre ans plus tard, à Cambridge, le champion de cricket Charles Absalom est crédité de 10 s tout juste (soit environ 10s 9 au 100 mètres). Parallèlement à l'émulation naissante du sprint en Grande-Bretagne, des premières compétitions se déroulent aux États-Unis. William B. Curtis est considéré comme le pionnier du sprint chronométré, même si sa performance supposée de 9 secondes au 100 yards ne sera jamais pris au sérieux, en raison notamment de l'inexactitude de la distance, et d'un départ anticipé (le coup de feu du starter n'existant pas encore à l'époque). En 1887, lors d'une compétition universitaire, un général américain du nom de Charles Sherill fait innover la discipline en creusant légèrement la piste derrière la ligne de départ dans le but d’obtenir une meilleure impulsion au démarrage après un départ en position accroupie. Cette innovation, appelée alors le « crouch start » est à l’origine de l’invention du starting blocks. Avec son temps de 9s 8 sur 100 yards, l'américain John Owen remporte en 1890 le Championnat des États-Unis. Ce record restera invaincu durant plusieurs années. En cette fin de siècle, l'athlétisme est partagé entre compétitions amateurs et professionnelles de chaque côté de l'Atlantique. En Grande-Bretagne, Harry Hutchens, un ancien livreur, concourt dans des défis rémunérées et donnant lieu à des paris. Les courses de 100 yards sont alors disputées sur des pistes en herbes au sein d'hippodromes.

100 mètres

En 1891, le premier chronomètre sur la distance métrique est réalisée à Paris par l'Américain Luther Cary en 10s 75. D'autres athlètes s'illustrent par ailleurs, notamment le Britannique Charles Bradley (quatre fois champion d'Angleterre de 1892 à 1895), ou l'Américain Bernie Wefers qui ne dispose d'aucun rival dans son pays durant trois années. Sa modeste université de Georgetown n'a cependant pas les moyens de financer le voyage de ses athlètes pour se rendre aux Jeux olympiques d'Athènes en 1896.
Si les spectateurs restent sur leur faim, c'est, d'abord, que les meilleurs athlètes du moment n'ont pas fait le déplacement, à l'image de Luther Cary et d'Edgar Brelin, les deux meilleurs spécialistes du 100m et du 400m - tous deux Etatsuniens - tant ils doutaient de la pérennité de l'événement. Un sentiment partagé par la majorité des Anglo-Saxons d'outre-Atlantique et d'outre-Manche depuis la proclamation par Couberytin, en 1894, du retour des Jeux d'Olympie. Le sport n'est-il pas leur apanage et,un Français, fût-il pourvu des meilleures inetntions, n'y est-il pas un intrus ?
L'épreuve est remportée par son compatriote Thomas Burke dans le modeste temps de 12 secondes, sur une piste sablonneuse en mauvais état.

Goulets génétiques

Faible diversité génétique
La diversité génétique est moins grande chez les humains que chez les autres primates. Les variations constatées sur les gènes mitochondriaux ou sur ceux des chromosomes Y sont plus importantes au sein d'une seule bande de chimpanzés que sur l'ensemble de la population humaine mondiale !
Cela s'explique en partie par le fait que notre espèce, Homo Sapiens, est passée par une série de goulets d'étranglements. A plusieurs reprises, sa population a fortement décliné, du fait de sècheresses, de famines et d'épidémies, provoquant une réduction du stock génétique se perpétuant sur plusieurs générations. Lorsque la population augmente à nouveau après de telles crises, tous les descendants portent les copies d'un même ensemble limité de gènes. Le nombre d'hommes modernes pourrait avoir chuté jusqu'à seulement 10000 individus. Le départ d'Afrique des hommes modernes correspond à une autre goulet d'étranglement, lié précisément à la migration. En fait, la population mondiale pourrait descendre tout entière d'un groupe fondateur d'une cinquantaine de personnes.

Des ancêtres communs

Outre l'étude des fossiles, les paléontologues disposent pour établir la filiation de l'homme moderne d'un outil performant : l'étude de l'ADN. Les chercheurs travailent plus particulièrement sur l'ADN des mitochondries (organites cellulaires qui ne sont transmis que par l'ovule de la mère; ces sources d'énergie présentes dans chaque cellule comportent leurs propres gènes) et celui des chromosomes Y. Nous héritons en effet nos gènes mitochondriaux de nos seules mères, et nos chromosomes Y de nos seuls pères. Les uns et les autres subissent des mutations de leur ADN à un taux à peu près défini. En étudiant les mutations de cet ADN au sein de la population mondiale, les scientifiques ont reconstitué notre arbre généalogique. A sa racine se trouve "l'’Ève mitochondriale", datée de 150.000 ans. Elle n'est pas le premier Homo Sapiens mais l'ancêtre féminin commun le plus récent que l'on connaisse.

Les chromosomes Y contiennent davantage d'ADN et révèlent donc une image plus détaillée. L'étude de leurs mutations a permis de retrouver "l'Adam Y chromosomique", le plus récent ancêtre commun à tous les hommes de la planète, qui vécut probablement entre 90.000 et 60.000 ans.

La méthode a aussi permis de dresser la carte du peuplement du monde par l'homme moderne.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Map-of-human-migrations.jpg

Eve mitochondriale

Ce qui caractérise "l’Ève mitochondriale" est qu'elle est l'ancêtre par lignée maternelle uniquement. De sa génération, seule l'Ève mitochondriale a produit une chaîne ininterrompue de filles jusqu'à aujourd’hui, et elle fut la seule de laquelle tous les humains vivants descendent en ligne maternelle. Les mitochondries des autres femmes de son époque ont disparu, n'ayant pas été transmises à au moins une fille. Cela ne veut pas dire qu'elles n'ont pas de descendance ; les autres femmes ont bel et bien eu une descendance faite d'hommes et de femmes, mais pas de lignée maternelle pure.

Adam Y chromosomique

Il s'agit d'un homme plus récent, ayant engendré une lignée ininterrompue de mâles qui sont les aïeux de tous les hommes de la terre. L'Adam Y-chromosomique remonte seulement à la moitié du temps écoulé depuis Ève (autour de 75.000 ans). Ceci veut dire qu’un autre goulot d’étranglement, outre celui lié à Ève, a affecté le lignage humain après elle.

Coup de froid sur l'humanité

Il y a 74.000 ans, l'explosion d'un volcan indonésien, le Toba, a modifié le climat de la Terre. Selon l'anthropologue américain Stanley Ambrose, de l'université d'Illinois (Etats-Unis), c'est tout le genre humain qui a joué sa survie.

Dans l'île de Sumatra (Indonésie), une éruption volcanique a dévasté des dizaines de milliers de kilomètres carrés alentours. Durant 14 jours, le mont Toba, un super-volcan du nord de l'île, a piqué une colère mémorable expulsant 2800km3 de roches et de cendres quand son sommet s'est effondré. De quoi ensevelir la ville de Londres sous deux kilomètres de cailloux. Une grande partie de cette matière est retombée sur le sol après avoir été éjectée. Mais l'immense panache volcanique, haut de 25 à 50km, a injecté dans l'atmosphère au moins 800km3 de cendres, ainsi que des gaz, notamment du dioxyde de soufre. [A titre de comparaison, l'explosion du Krakatau en 1883, n'a éjecté "que" 15km3 de roches dans l'atmosphère]. Porté par les courants, cet énorme nuage s'est dispersé tout autour de la planète. Les cendres sont restées en suspension quelques mois avant de retomber sur une grande zone située entre le sud de la Chine et la mer d'Oman. Le dioxyde de soufre, en revanche, a réagi avec les molécules d'eau contenues dans l'atmosphère pour se transformer en petits cristaux d'acide sulfurique.
Ensemble, ces fines particules ont formé une couche opaque qui a non seulement réfléchi les rayons du soleilmais aussi absorbé sa chaleur. Durant toutes les années où elles sont restées dans l'atmosphère, elles ont réussi à faire baisser les températures moyennes de la Terre entière de 3 à 5 °C, la plongeant dans un hiver volcanique. La planète s'est donc refroidie pendant six longues années. Elle a même conservé des températures basses pendant encore 1000 ans parce qu'au même moment s'amorçait une nouvelle période glaciaire, l'une de ces phases globales de refroidissement qui touchent régulièrement la Terre.

Moins de 10.000 individus

Stanley Ambrose soutient que cet événement a décimé la majeure partie des Homo Sapiens de l'époque, dont nous sommes les descendants directs. Nous avons beau être plus de 6 milliards aujourd'hui, nos gènes sont bigrement semblables. L'explication de ce phénomène a un nom : goulot d'étranglement de l'évolution. Autrement dit, il y a eu une réduction importante de la population humaine pendant la préhistoire. Comme les généticiens ont daté ce goulot d'étranglement de la même époque que la gigantesque éruption de Toba, la conviction de Stanley Ambrose est ferme : avec le changement climatique qui suivit l'éruption, la population d'humains modernes a été réduite à 10.000 individus seulement !

jeudi 29 janvier 2009

10000 milliards de dollars

Selon Jean Ziegler, rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation (des populations) du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies, auteur, entre autres, du livre Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur resistent (Éditions Fayard, Paris, 2002) annonçait à la télévision que 84 milliards de dollars par an pendant cinq ans seraient nécessaires pour éradiquer la faim dans le monde.

Quelques semaines plus tard, survenait la crise financières des "subprimes" (prêts immobiliers accordés à des emprunteurs incapables de rembourser) qui allait plonger l'économie mondiale dans la panique.

Pour relancer son économie devenue chancelante, les Etats-Unis d'Amérique auraient emprunté, sur les marchés financiers, la faramineuse somme de 10.000 milliards de dollars. Une bonne part de cette somme ayant été prêtée par la Chine (imminente nouvelle nation dominante).

Quand on compare ces deux sommes (84 et 10.000), il y a de quoi perdre espoir dans l'humanité ...

Yahvé, dieu du monothéisme, dieu unique des Hébreux ?

Israël Finkelstein, archéologue de renom, auteur du best-seller "La Bible dévoilée", répondait à la journaliste Bernadette Arnaud pour le magazine Sciences et Avenir, dans son numéro de janvier 2009. Ce chercheur prône un travail de reconstitution scientifique, malgré les contreverses, affirmant que les textes sacrés ne sont pas des références historiques.

Voici quelques extraits de cet entretien.

Bernadette Arnaud : Et le monothéisme ?
Israël Finkelstein : A Jérusalem, ce sera principalement Yahvé. Mais les auteurs bibliques connaissent l'existence d'autres dieux mineurs, auxquels des cultes sont rendus : par exemple Milkom, le dieu des Ammonites, ou Kemosh, dieu des Moabites. A ce stade, on doit donc plutôt parler de monolâtrie que de monothéisme. La lutte a dû être âpre pour le clergé du temple de Jérusalem, qui ne souhaitait voir qu'un culte rendu à Yahvé. Là, on assiste à une centralisation du culte, que l'on peut regarder aussi comme un choix politique pour renforcer le pouvoir royal.
[celui des rois Manassé puis Josias, du royaume de Juda, au VIIème siècle avant J-C]

Bernadette Arnaud : Yahvé n'aurait été auparavant qu'une divinité locale ? [avant l'édification du second temple de Jérusalem]
Israël Finkelstein : Longtemps, les divinités sont en effet territoriales. Yahvé n'a de pouvoir que sur le territoire d'Israël. Or, après la destruction du premier temple [en 587 avant J-C], il y a une véritable crise théologique : si Babylone a détruit Jérusalem, serait-ce parce que son Dieu est plus puissant que Yahvé ?
Dans la réponse réside tout le génie des auteurs judéens [du royaume de Juda où se réfugient les habitants d'Israël]. C'est un tour de passe-passe magistral. Du point de vue de Juda, Yahvé n'a fait que châtier le peuple d'Israël qui a violé ses commandements. Les Babyloniens ont en fait été manipulés par le Dieu d'Israël ! Donc, c'est à cet instant, aux VI-Vèmes siècles avant J-C, que Yahvé est investi d'un pouvoir universel et que débutent le judaïsme [religion créée au royaume de Juda] et le monothéisme. Tout cela se constate d'ailleurs à travers l'étude fine des niveaux archéologiques. Dès ce moment, on ne trouve plus aucune figurine ni représentation d'autres cultes !

Bernadette Arnaud : Existe-t-il des preuves archéologiques de pratique d'autres cultes ?
Israël Finkelstein : Aux temps monarchiques, il y avait des pratiques païennes. Il suffit pour cela de lire attentivement les prophéties de Jérémie et Ezéchiel. Sur le terrrain, même à Jérusalem, à quelques centaines de mètres du Temple, nous avons découvert des figurines de terre cuite ou encore des vases à libations. Elles prouvent des pratiques religieuses variées et le fait qu'au départ, il n'y avait pas qu'un culte exclusif à Yahvé. Au VIIème siècle avant J-C, il est sans doute la divinité principale d'un panthéon. Il est écrit comme le plus puissant.
Il existait aussi des rites envers d'autres divinités empruntées aux peuples voisins. Des inscriptions retrouvées dans le nord-est du Sinaï datées du VIIIème siècle avant J-C font même référence à une certaine "Ashéra, épouse de Yahvé" ... Mais après le tournant du VI-Vème siècle et le retour d'exil de Babylone, tous ces détails disparaissent.

Le microcrédit

L'activité de microcrédit consiste généralement en l'attribution de prêts de faibles montants à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Le microcrédit se développe surtout dans les pays en voie de développement où il permet de concrétiser des microprojets favorisant ainsi l'activité et la création de richesse.

Le système de microcrédit a été développé par Muhammad Yunus depuis une trentaine d'années. Cette idée lui est venue alors qu'il donnait des cours d'économie à l'université de Chittagong au Bangladesh. Lors d'une séance de travaux pratiques d'un cours d'investissement, Muhammad Yunus propose à ses étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages. Ils découvrent qu'ils n'ont besoin que d'un faible montant pour développer leur activité mais que toutes les banques refusent de leur accorder un prêt. Yunus prête alors la somme de sa propre poche à ces artisans qui réussissent à le rembourser intégralement, intérêt compris. Un simple geste humain a permis de créer des emplois et de rembourser ce prêteur, sans garanties préalables.

En 1976, Yunus crée la Grameen Bank, organisme qui propose des prêts aux plus pauvres du Bangladesh. Elle a accordé environ 5,7 milliards d'euros de crédits à plus de 6 millions d'emprunteurs.

Le 13 octobre 2006, le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué à Muhammad Yunus et à la Grameen Bank. "Une paix durable ne peut être obtenue sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté", a déclaré Ole Danbolt Mjoes, le président du comité Nobel.